Chapitre 28 • L'erreur

Vous devriez lire de nouveau la fin du chapitre qui précède, pour que vous soyez en condition. Enjoy !

*****

- Tu n'as qu'à me remercier avec ça.

Je n'ai pas le temps de noter le sens des mots qui sont prononcés dans un râle, ni celui de prendre mon souffle, que la chaleur de ses mains électrise la peau de mes joues. Le regard que me lance le garçon qui me tient entre ses doigts est plein de sentiments, et il vit une perte de contrôle. Je me vois ôtée de tous mes repères lorsque ses lèvres se posent contre les miennes.

Qu'est-ce qu'il fiche ? Je ne le savais pas avant que son initiative me coupe le souffle, mais il fait ce que je n'avais pas le cran de faire. Je tente de mettre de l'orde et de ranger le bazar que les pensées qui me viennent en tête sont. Je n'ai pas la ténacité de le faire car il ne laisse pas un millimètre entre nos corps qui se percutent. Il me tient le visage dans ses mains, alors que ses pouces me caressent les joues et que le reste de ses doigts se glisse dans la souplesse de mes cheveux. À l'instant où il me pousse contre le mur avec de la fermeté, ses hanches me plaquent à la cloison qui sépare l'excitation de la pièce du couloir où sont les jeunes. Je viens de gémir dans une expiration à cause de la sensation, et l'un de mes bruits lui ouvre une zone entre mes lèvres. Instantanément, je sens que  sa langue se joint à la mienne.

Je me permets de garder à distance mes scrupules, afin de faire le choix de répondre à ses avances. Il émet un son de fierté qui me semble être une récompense dès que je contente ses exigences. Je vois que nos gestes sont précipités, et on se prend ce que l'on se donne. Tandis que je le mange avec de la passion, le goût de sucre qui se trouve sur la chaleur de sa langue me fait aimer la trace de la bière. Je me prends sur le fait en train de passer les mains sur la consistance de ses épaules, pour le tenir contre moi.
La nouveauté des sensations est telle que mon coeur est brûlé de l'intérieur. Je sens que les muscles de Simon tentent de se détendre sous mes doigts. Ils vont se placer dans la totalité de ses cheveux, que je tire pour lui signifier les effets que me procurent ses mouvements.

- Bordel ! grogne-t-il.

Je devine que son mot est une prière qui me dit que ses lèvres me veulent. Je désire que son être ne cesse de me toucher, stupéfaite par la vivacité de nos actions. Il est en train de saisir une partie de moi. Là, maintenant. Floué, mon esprit ne voit que nos bouches qui se nouent. Je geins dès que Simon les éloigne, jusqu'à ce que l'une de ses mains se charge de la base de mon cou. Le choix de ses dents est de lui offrir des morsures, alors que la suivante me glisse sur le corps et vient se poser sur le creux de mes reins. Je pense que les ongles de Simon sont en train de me faire une trace, se fondant à la chair de mes hanches. Étant à la fois tendres et sévères, les exploits de son corps sur le mien ne font que me guider loin du trouble de la chambre. Je tire sur les mèches de ses cheveux une fois de plus, vu que le truc qui me permet de rester sur terre est le geste que mes doigts opèrent.

- Oh mon Dieu !

Je ne perçois que ses lèvres qui me frôlent un point très sensible, niché juste sous le menton. Elles me volent un cri, dont les notes de musique qui passent à travers les murs couvrent le bruit. Les actes de Simon se changent à ma phrase. Il choisit de me revenir, et nos bouches qui se cherchent ne se trouvent que le temps de s'effleurer. Je décide d'ouvrir mes yeux qui ont été fermés dès que ses lèvres sont venues se poser sur les miennes.

Pourquoi est-ce qu'il est loin de moi ? Je me demande ce que le garçon est en train de faire, parce que la réalité me claque en plein dans la tête. Les regrets qui se glissent sur les traits de son visage me disent que les moments qui ont été donnés sont éphémères.

- Wow ! me dit-il.

Il ne cesse de me pénétrer de ses yeux qui me brûlent, et le regard qui m'est lancé est fait de culpabilité. Est-ce que je l'ai embrassé tandis qu'il n'était pas d'accord ? Je tente de chercher des excuses, mais je sais qu'il le voulait parce qu'il m'a embrassé.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.

Je capte que ses mains ne sont plus du tout sur moi. Heurtée, je sens que les émotions qui sont en lui vont me faire du mal. Il croit que le monde vient d'être réduit en miettes, ou que je viens de mettre en pièces le sien.

- Je pense que c'est une erreur.

Je détache mes bras de la peau de Simon qui se coiffe en se glissant la main dans les cheveux. Je crois que lors de toutes nos disputes, il ne fait que ça. Je me permets de suivre les gestes des yeux, ce qui me remet en tête que les miens ont été libres.

- Je m'en veux de... (Quoi ? Il ferme les yeux, déboussolé.) Excuse-moi.

Pourquoi est-ce qu'il me présente des excuses ? Il me prend ce qu'il vient de me donner, l'un des moments les plus intenses de mon existence, si ce n'est le plus intense. La phrase qu'il a dit le gâche, alors il sait que le mal est fait.

- Non, ce n'est pas grave. (Je tente de m'en ficher, ce qui est lui mentir.) Tu n'as qu'à dire que tu ne m'as pas vu.

Je lui mets en tête que ce n'est rien, mais on dirait que ce n'est pas vrai.  Je saisis que ce qu'il s'est passé m'a fait un effet de fou, si bien que je ne sens plus le corps qui doit me porter.

- Est-ce que tu es sûre ? s'inquiète-t-il.

Je vois que les expressions de Simon me dévoilent des tonnes de remords. Est-il désolé pour ce qu'il me dit, ou sont-ils pour les événements ? Je ne trouve que de la contradiction entre les actes que le garçon qui me plaît a fait et les mots qui me sont destinés.

- Ouais, ça me va. (Hésitante, je tire sur le bas de ma robe qui est monté.) J'ai laissé Charlie au rez-de-chaussée alors elle doit se poser des questions.

Je me félicite de trouver une excuse qui peut me sortir du pétrin. Mal à l'aise, il se gratte le crâne avant de marcher dans la chambre. Je sens le vide qui me prend dès qu'il se dirige vers le pied du lit. Il est loin de moi.

- Ok, concède-t-il. Je te vois en cours.

Le rictus qui se forme au niveau du coin de mes lèvres est nerveux. Il m'a embrassé avec de la rage, comme on ne l'avait pas fait avant. La chasteté des smacks que j'ai partagé avec les élèves du collège n'est pas similaire à la passion qu'il y avait dans le baiser de ce soir. Il se permet de mettre un terme à la conversation à l'aide des banalités, mais il ne connaît pas le désordre que subit mon être.

- Oui, lui dis-je. Lundi.

Alors que je lance un regard à celui qui se pose au bord de son lit, je me tourne afin de saisir la clanche de la porte. Je me fige un temps lorsqu'il me prouve que les sentiments que m'ont donnés les minutes qui ont précédés sont réciproques.

- Tu l'as senti, n'est-ce pas ?

Je sens que mon coeur se gonfle de sentiments tels que l'espoir. Je me retiens de lui dire que oui, parce que je sais le risque que je prendrais si je me fiais à sa phrase. Je me répète que les moments dont on converse ne sont que des bêtises, ou plutôt je me récite les mots de Simon. "Je pense que c'est une erreur" est inscrit en moi comme une mélodie qui tourne en boucle. Je décide que la raison gagne la bataille en faisant le choix de sortir.

*****

Est-ce que vous êtes heureuses de la partie que vous attendiez, ou me détestez-vous ?

Sachez que j'ai fait le maximum afin que vous aimiez les détails. J'espère que les pensées sont "belles" même si on voit que Éléanore est paumée.

Dites-moi si vous ressentez des émotions, ou prévenez-moi si vous êtes indifférentes. Je veux des conseils pour décrire les scènes de ce genre 😉

Charleen,
XO
💋

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