Chapitre 83
Cela faisait plusieurs semaines que le couronnement d'Asriel avait eu lieu. À présent, il était celui qui dirigeait le peuple des monstres. Ahiko était restée aux côtés de son frère les premières semaines pour l'aider dans ses nouvelles tâches. Il avait remercié les Kages d'être venu puis il avait salué la foule dans le village. Après ça, il s'était mis au travail en commençant à s'intéresser aux papiers qui s'étaient entassés dans le bureau du château. Ahiko avait été très occupée durant cette période. Elle essayait d'aider son frère au mieux. C'est finalement lorsque le nouveau roi commença à trouver ses aises dans ses nouvelles responsabilités qu'il décida de libérer sa sœur de tout ça.
— Ahiko, j'aimerais que tu te rendes à Kiri pour transmettre ce message, annonça Asriel en posant un parchemin sur son bureau.
— Est-ce que je peux en connaître le contenu ? Questionna Ahiko.
— Oui, ce n'est pas une information sensible mais plutôt une demande de ma part. Tu es au courant que certains monstres comme Onion san ne peuvent pas vivre ailleurs que dans l'eau. J'aimerais à avoir une autorisation de la part du Mizukage pour que les monstres puissent nager dans leurs eaux. Kiri est île et je ne veux pas que le village se sente menacé s'il rencontre soudainement des monstres dans l'eau. Papa avait déjà commencé à faire cette demande auprès d'autres nations bordé par la mer comme Konoha ou Suna. J'aimerais pouvoir terminer ce qu'il a commencé et debriefer les monstres sur les eaux où ils peuvent aller sans crainte.
— Très bien, je transmettrais ce message au Mizukage, dit la kunoichi.
Ahiko prit le parchemin puis sortie du bureau d'Asriel. La blanche savait que s'il lui avait confié cette mission, ce n'était pas juste parce qu'il fallait transmettre la demande. Il aurait très bien pu demander à Monster Kid de le faire. La jeune femme savait qu'il lui offrait la possibilité de pouvoir parler avec Utakata. Elle ne put s'empêcher de sourire, remerciant intérieurement son frère. Maintenant, il fallait qu'elle réfléchisse à ce qu'elle pourrait dire à Utakata. La dernière fois qu'ils s'étaient vue, les deux ninjas s'étaient laissés avec des promesses. Cela faisait déjà plusieurs semaines. Maintenant qu'ils allaient se revoir, Ahiko ne savait pas de quoi elle allait parler avec le brun. C'était la première fois qu'elle allait vivre ce genre de retrouvaille. La Ketsui ne savait donc pas vraiment comment s'y prendre.
La blanche y reflechit durant tout son trajet vers Kiri. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'y rendait et pourtant, elle était stressée et heureuse à la fois d'y aller. Son cœur battait la chamade rien qu'au seul fait de retrouver Utakata. Ça serait un peu comme une surprise. Elle n'avait pas annoncé à ce dernier qu'elle viendrait. La jeune femme avait simplement écrit qu'elle aurait une mission qui lui prendrait du temps et que de ce fait, elle ne pourrait pas répondre aux courriers. Finalement, après plusieurs jours, Ahiko put enfin voir Kiri. Toujours caché derrière la brume, le village s'étendait devant les pupilles rouges de la kunoichi.
Après avoir traversé la sécurité à l'entrée, la première chose que Ahiko décida de faire, fut d'aller voir la Mizukage pour transmettre le message d'Asriel. La blanche était certes heureuse de pouvoir retrouver Utakata, cependant, il ne fallait pas qu'elle en oublie son objectif principal. Ahiko se dirigea vers le bureau de la dirigeante, parchemin en main. Après avoir frappé à la porte, elle entra, découvrant Meï Terumi plongé dans ses documents.
— Ketsui Ahiko, j'ai entendu parler de ta visite dans le village. Soit la bienvenue. Que me vaut l'honneur de ta présence ? Questionna la Kage.
— Merci à vous pour votre accueil. Je viens livrer un parchemin de la part du roi Asriel, répondit Ahiko en donnant le rouleau.
La Mizukage prit le document avant de le dérouler et le lire. Il lui fallait quelques minutes avant qu'elle lève les yeux dans la direction d'Ahiko.
— Je comprends parfaitement la demande du roi Asriel et j'imagine que Kiri n'est pas na seule nation à qui il a fait cette demande. Cependant, je ne peux pas prendre cette décision seule. Je dois consulter la population ainsi que les figures importantes du village. Cela risque de prendre du temps. Tu ne pourras pas avoir une réponse tout de suite Ahiko. Tu peux rester dans le village en attendant une réponse rédigée de ma part.
La blanche acquiesça face aux propos de Meï. Ahiko comprenait que laisser des monstres nager dans les eaux de Kiri pouvait ne pas être accepté par tout le monde. Les monstres avaient bonnes réputation depuis la guerre. Cependant, certains les redoutaient encore et Ahiko pouvait le comprendre. C'était une nouvelle civilisation dont l'humanité ne connaissait pas grand chose. La Ketsui attendrait le temps qu'il faut. Il fallait laisser Kiri peser le pour et le contre. Sur cette dernière pensée, la jeune femme sortit du bureau du Mizukage.
Elle ne savait pas trop quoi faire en attendant la décision du Muzikage. En fait, Ahiko était en train de penser qu'il aurait sûrement été mieux de prévenir Utakata de son arrivée. Il était peut-être en mission à l'heure actuelle et pas à Kiri. D'un autre côté, la Ketsui pensait qu'elle finirait bien par le croiser à un moment. La jeune femme décida finalement de se poser dans un restaurant qu'elle croisa sur son chemin.
À la minute où elle entra, la Ketsui fut accueilli par les bonnes odeurs de nourriture. Les odeurs de grillades et de friture se mêlaient entre elle, ouvrant l'appétit d'Ahiko. Cette dernière observa le restaurant, cherchant une place où s'installer. C'était un petit établissement avec quelques tables et un comptoir derrière laquelle une femme nettoyait des verres. La kunoichi décida de s'asseoir à une table au fond, souhaitant ne pas trop attirer l'attention.
Les discussions de quelques clients resonnaient dans l'endroit. Leurs paroles se noyaient dans le son de la télé placée en hauteur. L'appareil attira l'attention d'Ahiko qui laissa son regard se posait sur l'émission qui était en train d'être diffusée. Elle y reconnu Mettaton et sa fameuse émission de cuisine. La jeune femme observait le robot présenter une nouvelle recette à ses téléspectateurs. Ahiko ne put s'empêcher de sourire en voyait cela. La blanche était sincèrement heureuse que le robot réalise ses rêves.
— T'as vu ? C'est Mettaton et son émission de cuisine ! Je préfère son émission de danse mais j'aime bien les recettes qu'ils présentent. Parfois, on essaie de les refaire avec ma maman, dit une petite fille.
L'attention quitta l'écran de télé pour se reporter vers l'enfant qui semblait s'adresser à elle. Ahiko ne savait pas vraiment quoi répondre à la fillette. Après tout, ce n'était peut-être pas à elle qu'elle s'adressait. La blanche leva le regard vers la femme derrière le comptoir qui était probablement la mère de l'enfant. Cette dernière continuait à essuyer ses verres tout en gardant un œil sur sa fille. Il semblait que la maman avait autorisé son enfant à venir lui parler, cependant, la méfiance restait présente.
— Je crois aussi que j'ai une préférence pour son émission de danse, répondit finalement Ahiko dans un petit sourire.
— Dis, est-ce que c'est toi le petit chaperon rouge ? Est-ce que c'est vrai que tu vis avec les monstres ? Si c'est vrai, ça veut dire que tu connais Metteton hein ? Questionna l'enfant.
— Yumi ! Reviens par là et arrête d'embêter les clients ! S'exclama sa mère depuis le comptoir.
— Mais maman, elle connaît Mettaton en vrai ! Ça doit être génial de pouvoir le voir tout les jours !
— Je suis vraiment désolée. Ma fille adore les émissions de Mettaton, s'excusa la maman alors qu'elle s'approchait pour récupérer sa fille.
— Ça ne fait rien. Je peux comprendre qu'elle aime Mettaton. C'est vrai que ces émissions sont géniales. Tu sais quoi ? La prochaine fois que je vois Mettaton, je lui parlerais de toi, dit Ahiko à l'enfant.
— Vraiment ? Est-ce que tu pourrais aussi lui amener un cadeau de ma part ? S'exclama la petite exitée.
— Oui, je suis certaine qu'il sera ravi d'avoir le cadeau d'un fan.
— Super ! Je vais aller le chercher ! S'exclama Yumi avant de courir à l'étage du restaurant.
La mère ne put s'empêcher de soupirer face à sa fille intrépide. Yumi était moins d'être timide, surtout quand il s'agissait de Mettaton. Dès l'arrivée d'Ahiko dans le restaurant, la fillette n'avait pas arrêté de poser des questions. Yumi avait tout de suite reconnu le petit chaperon rouge dont Mettaton faisait parfois mention dans ses émissions.
— Je suis vraiment désolée du comportement de ma fille, s'excusa la mère.
— Vous n'avez pas à vous excusez. En fait, je suis plutôt contente de rencontrer une fan de Mettaton, répondit Ahiko dans un sourire.
Après avoir commander, la Ketsui reçu son plat. La jeune femme avait prit un plat de cury. Cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas mangé et elle avait envie d'un repas épicé. Dès la première bouchée, la kunoichi put sentir les arômes envahir son palais. La personne qui avait cuisiné était doué. Le cury était vraiment délicieux. Ahiko prit le temps de profiter de son plat.
— Tu as vu Utakata ? Je les croisé près du bâtiment de la Mizukage. Il partait en mission. Il est vraiment beau. Je me demande s'il a déjà quelqu'un, résonna une voix.
Ces mots furent un soudain pincement au cœur pour Ahiko. La jeune femme ne put s'empêcher de poser le regard vers la personne qui avait prononcé ces propos. Il s'agissait d'une jeune kunoichi de Kiri. Elle était assise avec ses amies à une table et le groupe discutait. Le petit chaperon rouge savait que ce n'était pas correct mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'écouter la discussion.
— Je suis d'accord avec toi. C'est vrai que parmi les ninjas de Kiri, il est plutôt pas mal. Après, c'était quand même un déserteur. En plus, il est Jinchuriki, continua une autre fille.
— Oui, mais je trouve que c'est ce qui lui donne du charme !
— Moi je pense que Chojuro est plutôt pas mal dans son genre, ajouta un autre membre du groupe.
Alors que le groupe continuait de parler, Ahiko n'écoutait plus. Qu'est-ce qu'elle imaginait ? Évidemment que Utakata était populaire. C'était un ninja puissant et il avait un physique qui pourrait attirer n'importe qui. Elle pensait qu'elle pourrait être la seule mais ce n'était pas si simple. La Ketsui ne put s'empêcher d'avoir honte de penser comme ça. Utakata pouvait faire ce qu'il voulait de sa vie. De quelle droit pouvait-elle se permettre de penser de la sorte ?
Ahiko commençait à comprendre quel genre de douleur pouvait provoquer les sentiments romantiques. La blanche devait avouer qu'elle était terrifiée par ce qu'elle était en train de ressentir. Elle ne pouvait vraiment pas aller rencontrer Utakata comme ça. Il vallait peut-être mieux pour elle de s'éloigner quelque temps.
Finalement, Ahiko termina son repas. Alors qu'elle se levait de sa place. elle vit Yumi redescendre de l'étage pour venir dans sa direction. Elle avait une feuille en main.
— Depuis que je regarde les émissions de Mettaton, j'ai fait plein de dessin de lui. J'étais en train de chercher le plus beau pour que tu puisses lui donner, expliqua la petite fille en tendant le dessin.
Ahiko prit le papier puis observa le dessin. On pouvait voir un personnage qui ressemblait à Mettaton tenir la main à un enfant qui était très similaire à Yumi. La blanche trouvait ce dessin adorable. Elle était certaine que Mettaton adorerait ce dessin. Il serait probablement très touché.
— Je suis certaine que Mettaton va adorer ton dessin, dit Ahiko.
— Vraiment ?
— Oui et le connaissant, il n'hésitera pas à le montrer dans l'une de ses émission.
Yumi avait des étoiles dans les yeux face aux mots de la blanche. La petite fille aimait tellement Mettaton. Savoir que le robot pourrait voir son cadeau et le montrer à la télé la rendait très heureuse.
— Merci, merci ! J'espère vraiment qu'il va aimer mon dessin ! S'exclama l'enfant.
Ahiko quitta le restaurant après avoir payé. Elle salua Yumi et sa mère, promettant de donner son dessin à Mettaton. La blanche glissa la feuille dans l'une de ses sacoches avant de continuer son chemin. Elle était certaine que le robot adorerait ce cadeau. Il y avait au moins eu un événement de positif dans ce restaurant.
Et maintenant ?
La kunoichi ne pouvait pas aller trop loin puisqu'elle attendait une réponse du Kage. Cependant, Ahiko avait peur de ce qu'elle ressentait. Elle avait peur de blesser Utakata. La blanche voulait réfléchir à tout ça tranquillement. Sur cette pensée, la jeune femme décida de se rendre sur les plages de Kiri pour y passer quelques jours. Il y avait toujours des auberges qui accueillaient les touristes autour de ces plages. Et puis, ça serait l'occasion pour Ahiko de les visiter. Il fallait juste qu'elle prévienne la Mizukage de sa localisation.
Après cette décision, quelques jours s'écoulèrent. Utakata et Hotaru étaient partis pour une mission. Ils avaient dû assurer la protection d'une cargaison de nourriture pour un petit village en difficulté non loin de Kiri. Cette mission avait été un succès et ils se rendaient à présent vers le bureau de leur Kage pour faire un rapport.
Quand ils entrèrent dans le bureau de Meï, ils purent constater qu'elle était très occupée. Une pile de papier trônait sur son bureau et elle les lisait un par un. Il lui fallut quelques minutes avant de lever la tête vers Utakata et son élève.
— Vous venez de rentrer de mission ? J'ai entendu dire qu'elle s'était bien passée. Bon travail, félicita la Mizukage.
— Vous ne voulez pas plus de détails ? Demanda Horaru.
— J'ai reçu l'essentiel des informations de la part du groupe de cargaison. Vous pourrez toujours me donner plus de détails plus tard. J'avoue que je suis un peu occupée dernièrement. Tiens, puisque vous êtes là vous deux, vous avez plutôt eu un bon contact avec les monstres non ?
— Oui, mais pourquoi est-ce que vous parlez des monstres ?
— Le roi Asriel m'a envoyé une demande. Il demande l'autorisation pour que les monstres marins puissent nager dans les eaux de Kiri. Je suis en train de lire les différents avis. Qu'est-ce que vous en pensez vous ?
— Les monstres sont des êtres pacifiques. Ils ne nous attaquerons jamais, répondit Hotaru.
— Vraiment ?
— Oui, j'ai discuté avec bon nombre d'entre eux et ils sont bienveillants. Mais je pense que c'est quelque chose que vous avez pu constater pendant la guerre.
Un petit silence se plaça. Meï analysait les propos d'Hotaru, les comparant avec ce qu'elle avait pu lire. De façon générale, la balance semblait se pencher pour les monstres et c'était plutôt un soulagement pour la Mizukage. Elle même ne voyait pas d'inconvénients à ce que les monstres nagent dans les eaux de Kiri. Il faudrait simplement établir certaines règles.
— Qui est-ce qui vous a transmis la demande du roi Asriel ? Questionna soudainement Utakata.
Le brun repensait aux lettres qu'il avait échangé avec Ahiko. Il avait assez fait rapidement le lien avec la mission dont la blanche faisait mention dans ses lettres.
— Ahiko Ketsui. Elle est venue il y a quelques jours avec un parchemin, dit Meï.
— Où se trouve-t-elle maintenant ?
— Dans l'auberge Mizu, pas très loin des plages. Elle voulait faire un peu de tourisme en attendant ma réponse.
À la seconde où Utakata entendit la réponse, il disparu du bureau de la Mizukage. Alors que cette dernière était dans l'incompréhension, Hotaru ne put s'empêcher de sourire. La blonde avait vraiment hâte de voir jusqu'à où leur relation allait fleurir. Elle était heureuse pour les deux.
Ahiko, de son côté, avait profité de ces derniers jours pour se reposer. Elle avait flâné, c'était promenée et avait mangé toute sortes de plats. Cela faisait longtemps que la jeune femme n'avait pas eu des moments aussi tranquille pour elle. Évidemment, cela n'avait cependant pas empêché la ninja de penser à tout ce qu'elle pouvait ressentir pour Utakata. Cela la terrifiait et elle était un peu désemparée par ces nouvelles émotions. Elle espérait pouvoir trouver une réponse à tout cela d'ici peu.
Actuellement, la blanche était assise par terre, sur le sable d'une plage, face à la mer qui s'étendait. Il faisait nuit depuis quelques heures déjà. La Ketsui avait allumé un feu, donnant une ambiance plutôt cosy. Le petit chaperon rouge gardait ses mains aux dessus du feu pour les réchauffer. Son regard, lui, se perdait dans les vagues éclairaient par la lune. Les bulles se mêlaient à ce spectacle, brillant aux côtés des vagues sous les rayons lunaires.
Ahiko se stoppa soudainement dans sa contemplation.
Des bulles ?
La kunoichi tourna soudainement le regard vers la provenance des bulles. Elle croisa alors le regard de Utakata. Ce dernier était assis sur la branche d'un arbre, dos contre le tronc. Il soufflait paisiblement dans son bâton à bulle, dans un comportement presque nonchalant. Au moment où Ahiko croisa le regard du brun, son cœur s'emballa. Les yeux orangés du jinchuriki fixait la Ketsui sans baisser une seule fois le regard. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu cette silhouette rouge. Il avait l'impression que ce n'était pas réel.
Utakata décida finalement de descendre de son arbre pour rejoindre Ahiko. Il s'asseya à côté d'elle, gardant une distance convenable. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus. Utakata ne voulait pas brusquer les choses et laisser le temps à la kunoichi de se réhabituer.
— Tu ne m'avais pas dit que ta mission était à Kiri, commença Utakata.
— Je voulais te faire une surprise, répondit Ahiko.
Le brun ne répondit rien à la jeune femme. Il savait que quelque chose clochait. Si elle avait vraiment voulu faire une surprise, elle serait restée à Kiri. Cependant, elle s'était éloignée, comme si elle craignait de le croiser. Le ninja resta silencieux, voulant laisser le temps à la blanche de réfléchir et de s'exprimer. Il ne voulait pas lui mettre de pression.
L'ambiance paisible qui s'était installée entre le duo rassura Ahiko. Elle avait toujours aimé la tranquillité qu'elle ressentait quand elle était aux côtés de Utakata. Au final, elle devrait peut-être lui parler ? La kunoichi savait que le brun voulait probablement des explications mais qu'il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Utakata faisait toujours en sorte de mettre Ahiko à l'aise et elle ne voulait pas détruire les efforts qu'il faisait. Elle voulait aussi en faire.
— En fait, il y a une raison qui explique que je suis ici plutôt qu'à Kiri, commença Ahiko.
La jeune femme se mit à réfléchir quelques secondes sur ce qu'elle allait dire à Utakata.
— Depuis la fin de la guerre, tu es devenu plutôt populaire à Kiri, dit la jeune femme.
— Populaire ? Je ne suis pas certain de savoir dans quel sens. J'étais un ninja déserteur, répondit Utakata.
— J'ai entendu des kunoichi de Kiri parlait de toi, finit par avouer Ahiko.
Utakata posa quelques secondes le regard vers Ahiko. Elle continuait de fixer la mer, n'osant pas tourner la tête. Le brun commençait à comprendre où cette discussion menait. Il mentirait s'il disait qu'il n'était pas ravi d'entendre les mots de la Ketsui.
— Elles ont complimenté ton physique et elles se demandaient si tu aimais quelqu'un. C'est plutôt positif, ce ne sont que des compliments. Pourtant, c'était comme si je ressentais un pincement au cœur. J'ai eu peur de ce que je ressentais, expliqua le petit chaperon rouge.
Un sourire étira les lèvres de l'hôte à démon. Il n'avait jamais imaginé pouvoir voir Ahiko ainsi. C'était une partie d'elle que Utakata découvrait et il aimait cette facette. Le brun aurait voulu la prendre dans ces bras à ce moment.
— Ahiko, c'est le genre de chose que je ressentais quand tu étais avec Nori Shin. C'est le moment où je me rendais compte que je n'étais pas le seul à te voir comme je te voyais, dit Utakata.
La Ketsui finit par poser ses yeux sur le brun. Il était assis en tailleur, comme perdu dans ses pensées. Il semblait se remémorer les événements autour de Nori.
— Je n'étais pas le seul à te voir comme une personne courageuse et forte. Je n'étais pas le seul à te voir comme une personne prêt à tendre la main malgré les dangers. Je n'étais pas le seul à te voir comme une personne qui se relève encore malgré tout les hauts et les bas. Je n'étais pas le seul à trouver un charme à la couleur de tes yeux. L'idée que quelqu'un te vois comme je te vois me déplaisait. C'était de la jalousie.
Alors que Utakata parlait, il regardait Ahiko, cherchant à montrer la sincérité de ses propos. Le cœur de la blanche battait à tout rompre à chaque propos du ninja. De la jalousie ? C'est vraiment ce que Ahiko avait ressenti en entendant ces filles parlaient de Utakata ? Oui, c'était probablement ça et la Ketsui avait du mal à le réaliser. C'était tellement étrange comme sentiment.
— Alors...C'est aussi ce que j'ai ressenti quand j'ai entendu ces kunoichi, murmura Ahiko.
— C'est étrange n'est-ce pas ? Tout d'un coup, on devient tellement attaché à quelqu'un qu'on aimerait que cette personne n'aient d'yeux que pour nous, dit Utakata.
— C'est vrai. C'est tellement étrange mais je trouve ça tellement beau à la fois. Cela montre que n'importe qui peut ressentir ce genre de chose.
Le bruit des vagues qui s'écrasaient contre le sable résonnait sous le clair de lune. Le duo resta silencieux un petit moment, profitant simplement de la présence de l'autre. Ahiko était plus à l'aise à présent. Elle avait eu les réponses aux questions qu'elles se posaient. La blanche avait pu mettre le doigt sur ce qu'elle avait ressenti et ça la rassurait. À présent, elle comprenait mieux.
— Est-ce que...est-ce je peux te tenir la main ? Demanda Ahiko.
Pour réponse, le brun lui tendit sa main. La jeune femme l'attrapa pour la serrer. Cette dernière pouvait ressentir la chaleur se répandre le long de ces doigts. Elle les entrelaça avec ceux de Utakata. Le jinchuriki regardait Ahiko faire, la laissant se mettre à son aise. Il avait conscience que les contacts pouvaient être très compliqué pour elle alors il ne demandait jamais rien. Il la laissait franchir les barrières petit à petit jusqu'à ce qu'elle puisse se sentir suffisamment à l'aise.
Ce contact qui liait leurs mains emplifiait les battements de cœurs de Utakata. Le brun pouvait sentir la chaleur agréable de ce contact. C'est ainsi qu'ils restèrent le reste de la nuit. Discutant sans jamais que leurs mains ne se séparent.
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