Chapitre 69
[Artiste : @eelbeats sur Twitter]
— Ahiko... résonna une voix au milieu de l'obscurité.
À l'entente de son nom, la Ketsui ouvrit les yeux. La situation était plus que familière pour la jeune femme. Elle savait parfaitement qui l'avait appelé. Dans l'obscurité, ses pupilles rouges se devoilèrent, à la recherche de la seule personne qui pouvait être présente, Frisk.
Après sa rude journée, Ahiko était retournée dans sa chambre d'auberge. La dispute qu'elle avait eu avec Utakata l'avait particulièrement fatiguée. Ce n'était pas vraiment d'un point de vue physique qu'elle était épuisée mais d'un point de vue mental.
Entre l'intégration des monstres aux mondes des humains, le comportement étrange de Nori Shin et la relation ambiguë qu'elle avait avec Utakata, Ahiko se disait qu'elle avait bien besoin de vacances.
Elle s'était endormie sur cette dernière pensée et maintenant, la blanche rencontrait Frisk dans le monde des rêves. Depuis la fin de la guerre, cela faisait un moment qu'elle n'avait pas interagit avec lui. Cette dernière se demandait bien ce qui pouvait se passer pour que l'Otsutsuki veuille lui parler.
Le regard de la kunoichi se posa finalement sur son interlocuteur. Les yeux fermés et son classique pull rayé, le fils du sage Rikudo faisait face à Ahiko, un air plutôt grave sur le visage.
Le petit chaperon rouge fronça les sourcils ne comprenant pas l'expression de visage de Frisk. Elle tenta alors de se rapprocher de lui pour parler et essayer de comprendre. Cependant, à sa plus grande surprise, son corps ne bougea pas d'un iota. Elle était comme figée, paralysée au sol.
Ahiko avait de plus en plus de mal à comprendre ce qui lui arrivait, rendant la situation d'autant plus inquiétante. Rien n'était rassurant entre le fait qu'elle était figée et l'apparition soudaine de Frisk.
— Je suis désolé, résonna la voix de l'Otsutsuki.
De l'inquiétude, Ahiko passa à la crainte. Pourquoi est-ce que Frisk s'excusait ? À l'oreille de la blanche, ces excuses sonnaient comme le début de quelque chose se grave. La jeune femme voulu davantage questionner l'Otsutsuki, toutefois, la crainte scellait ses lèvres.
Il fallut quelques minutes à Ahiko pour enfin pouvoir parler. Elle devait comprendre ce qui se passait pour mieux y faire face même si la peur rongeait son esprit.
— Pourquoi est-ce que tu t'excuses Frisk ? Questionna le petit chaperon rouge en essayant de garder son calme.
— Parce que je suis responsable de ce qui est en train de t'arriver, et je parle du fait que tu ne puisses plus bouger. Bientôt, tu ne seras même plus libre de tes mouvements. J'ai simplement réussi à ralentir le processus, expliqua le fils du sage Rikudo.
Les propos de de Frisk rendait la situation encore plus incompréhensible. Qu'est-ce qu'il voulait dire quand il disait que Ahiko ne serait plus libre de ses mouvements ?
— Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas.
— Si tu n'arrives plus à bouger ici, c'est à cause d'un jutsu.
— Un jutsu ?
— Oui, le jutsu du joueur, annonça l'homme.
La phrase résonnait dans l'esprit d'Ahiko. Elle était paralysée à cause d'une technique ? Mais qui était à l'origine de ça ? La blanche pensait d'abord à Frisk puisqu'il s'excusait. Toutefois, la jeune femme avait le sentiment que ce n'était pas lui.
— Mais enfin, qu'est-ce que tous cela veut dire ? Qu'est-ce que c'est que ce jutsu du joueur ? Questionna Ahiko perdue.
— C'est moi qui est inventé ce jutsu. Je l'ai créé parce que j'avais peur de la haine des âmes de la détermination. J'avais peur que certains Ketsui perdent le contrôle d'eux même au point d'en devenir trop dangereux et que personne ne puisse les stopper.
— Alors ce jutsu il...
— Il contrôle les âmes rouges.
Cette annonce fut un choque pour le petit chaperon rouge. Néanmoins, la blanche n'en voulait pas au fils du sage Rikudo d'avoir créé une technique pareil. En réalité, Ahiko aurait aimé que les monstres connaissent cette technique quand elle perdait le contrôle d'elle même.
Le problème à présent c'était de savoir qui était en ce moment même était en train de pratiquer ce jutsu. Si elle comprenait bien les explications de Frisk, elle était paralysée parce que quelqu'un essayait de controler son âme. La ninja n'était plus libre de ses mouvements, et bientôt elle ne serait plus libre de volonté.
— La personne qui pratique ce jutsu se met à la place d'un joueur qui contrôlerait un personnage. S'il y a suffisamment de puissance, ce contrôle peut aller jusqu'à la parole, expliqua le frère de Indra et Asura.
— J'imagine que tu avais cacher cette technique.
— Oui, j'avais caché ce jutsu. J'avais mise en place toute une énigme dispersée dans les divers documents Ketsui et il n'y a que toi Ahiko qui possède les documents de notre clan.
Les deux âmes de la détermination se fixaient, cherchant à comprendre comment le jutsu avait pu tomber dans les mains de quelqu'un d'autre.
Quelques secondes de silences s'écoulèrent avant que le duo trouve enfin la réponse à leur interrogation.
— Certains documents avaient été volés ! Je vois que ça ! S'exclama Ahiko.
— Bien joué, vous avez trouvé, résonna soudainement une voix masculine dans l'obscurité.
Ahiko et Frisk tournèrent soudainement la tête vers la provenance de la voix, surpris de trouver quelqu'un d'autre qu'eux.
Une lumière se mit à éblouir l'endroit durant quelques minutes avant de laisser apparaître une silhouette.
Alors que les pupilles rouges du duo Ketsui essayaient d'identifier la personne, l'inconnu marcha dans la direction des âmes de la détermination.
— On est désolé Frisk, on a essayé de le retenir mais sans toi c'était difficile ! Résonna la voix d'Intégrité.
Le visage du petit chaperon rouge se décomposa lorsqu'il reconnu l'individu. Une longue robe rouge traditionnelle accompagné d'une longue chevelure noire, il n'y avait aucun doute, c'était Nori Shin.
Kakashi et tous les autres n'avaient cessé de lui répéter de faire attention à lui. Alors pourquoi devait-elle être choquée ? Enfin, elle était peut-être surprise parce qu'elle commençait à comprendre pourquoi Nori voulait contrôler Ahiko.
Il savait que dans tous les cas, la blanche allait refuser sa proposition de mariage. Il allait donc manipuler son âme pour lui faire accepter qu'elle veuille ou non.
À cette réalisation, l'angoisse se creusa dans l'estomac de la kunoichi. Ce chef de village avait complètement perdu la tête. Il voulait que les pouvoirs Ketsui intègrent sa famille par n'importe quel moyen.
— Je comprends mieux pourquoi j'ai eu du mal à contrôler ton âme Ahiko. Il y a du monde et du beau monde. Frisk Otsutsuki, le dernier fils du légendaire sage Rikudo. Décidément Ahiko tu es parfaite ! S'exclama Nori.
Un frisson de dégoût parcouru la jeune femme aux propos du chef de village. Comment ça "parfaite" ? Le chef de Shinkami s'approcha des deux âmes de la détermination. Frisk se plaça entre Ahiko et Nori, prêt à défendre la jeune femme.
— Ne t'approche pas d'elle et cesse tout de suite ce que tu fais ! S'exclama Frisk.
— Pourquoi ? Je ne reprends que ce qui m'est dû. Le seul fait que je sois capable à ce moment précis de parler au fils du dieu des ninjas ne fait que souligner le caractère d'élu de ma lignée. Ce que je veux à présent, c'est élevé ma lignée aux rangs des dieux ! Répondit Nori.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas un dieu ou quoique se soit de divin alors lâche moi ! Cria Ahiko.
— Évidemment, tu es parfaite. Tu ne manques donc pas d'être humble Ahiko. Pourtant, nous savons tous ici que les pouvoirs Ketsui relèvent du divin. Être capable de voir les âmes et les manipuler, de remonter le temps et de traverser les dimensions, n'est-ce pas des prodiges qui s'élèvent aux rangs de dieux ? En plus, les Ketsui descendent du dieu des shinobi.
— Pourquoi vouloir à ce point intégrer les pouvoirs Ketsui dans ta famille ? Questionna Frisk.
— Ma famille doit regagner sa place et son honneur et pour cela j'ai besoin d'une épouse à la hauteur.
Ahiko fronça les sourcils, dans la totale incompréhension. Comment ça regagner sa place et son honneur ? La famille Shin descendait d'une ancienne royauté. N'était-ce déjà pas assez prestigieux ?
En fait, c'était prestigieux mais cela le serait encore plus si cette royauté redevenait active. Est-ce que Nori avait vraiment l'intention d'utiliser les pouvoirs Ketsui pour ça ? Il voulait que la lignée Shin reprenne le contrôle des territoires ?
— Vous voulez faire revivre la royauté Shin ? Questionna Ahiko.
— Je vois qu'on ne peut rien te cacher, enfin rien d'étonnant, répondit Nori.
— Mais quel est l'intérêt ? Les terrioires du pays du feu sont déjà sous la responsabilité d'autres autorités. Ça vous rapporterez quoi de faire ça ?
— La satisfaction de mes ancêtres qui doivent actuellement se retourner dans leur tombe. Ce territoire était sous la responsabilité de mes ancêtres. La famille Shin est celle digne de diriger ! Qu'est-ce que les Kages ou les rois féodaux ont pu apporter à notre pays si ce n'est guerre et désolation ?
— La quatrième grande ninja était aussi dû à des facteurs que personne ne pouvait contrôler.
— Des facteurs que personne n'aurait pu contrôler ? Tous le monde savait que l'Akatsuki était une menace mais les recherches n'ont jamais été assez active à mon goût. Ils volaient les biju et tous ce que les nations trouvaient à faire, c'était de passer à autre chose ? La guerre a dévasté mon village et tous les territoires autour ! Quand ma famille était au pouvoir, les territoires sous son contrôle n'avait jamais à se plaindre.
— Alors j'imagine que récupérer les anciens territoires que diriger votre famille ne vous suffit pas ? Questionna Frisk.
— Non, j'en ai assez de l'hypocrisie des dirigeants actuels. Ils m'écouteront peut-être quand je pourrais remonter le temps en un claquement de doigt. J'imagine que personne ne veut revivre la guerre.
Même si Ahiko était terrifiée, elle comprenait la détresse de Nori. Il avait vu son village et son pays s'effondrer sous ses yeux et il n'avait rien pu faire. Cependant, est-ce que prendre des mesures aussi extrêmes étaient la solution ? Le fait de soumettre tous le monde ne ferait naître que des frustrations.
— Et ne dis pas Ahiko que tu n'es pas d'accord avec moi. Toi aussi, tu as vu tous ces problèmes puisque tu n'as pas voulu que les monstres se révèlent toute suite, continua Nori.
— Ça n'a rien avoir, répondit la blanche.
— Si, nous pensons de la même façon et au fond de toi tu le sais. Nous serons un couple parfait. Nous pensons pareils et nous sommes destinés à nous élever aux rangs des dieux pour contrôler ce monde.
— Non, je ne suis pas d'accord avec toi. Soumettre les gens n'amènera qu'à des révoltes et des conflits sans arrêts.
— Cependant, si personne n'est là pour les guider, nous n'arriverons à rien !
Ahiko n'aimait pas ce qu'il se passait. Plus les minutes s'écoulaient et plus elle avait l'impression de perdre le contrôle de son propre corps. Frisk faisait tout pour que Nori ne réussisse pas. Toutefois, le fils d'Hagoromo était à ce moment même, qu'un simple esprit. Le simple fait de pouvoir réapparaître aux côtés d'Ahiko lui demandait déjà beaucoup d'énergie.
Au fond, c'était peut être parce que ni lui, ni le petit chaperon rouge n'étaient aussi determinés que Nori. Ses propos n'étaient pas complètement incohérents après tout ? Cependant, rien de bon n'était à tirer d'un pouvoir qui contrôlait par la peur.
— Regardez-vous, vous êtes l'incarnation même de la détermination et pourtant, vous ne semblez pas réussir à me faire face. Je sais que les Ketsui sont différents des autres humains. Leur façon de penser s'élève bien plus haut que la réflexion d'un simple mortel. Vous comprenez donc ma façon de voir les choses, continua le chef de Shinkami.
— Mais... commença la kunoichi.
— Le Jinchuriki de Rokubi...
La ninja ne put s'empêcher de froncer les sourcils à la mention de Utakata. Pourquoi est-ce que Nori Le mentionnait dans une discussion qui tournait autour de la politique des rois féodaux et leur Kages ? Est-ce qu'il s'intéressait aux Biju ? Non, c'était autre chose.
Même si Ahiko avait toujours tenté d'être la plus discrète possible, en ce qui concerne sa relation ambiguë avec Utakata, Nori avait probablement remarquer. Cette constatation ne faisait que angoisser Ahiko davantage. La kunoichi ne voulait pas que le chef de Shinkami s'en prenne à Utakata à cause d'elle.
— Pourquoi est-ce que tu mentionnes Utakata ? Questionna la Ketsui.
— Rien n'est un secret pour moi Ahiko. Je sais ce que tu peux ressentir pour lui. Cependant, le destin en sera autrement. Un être divin comme toi mérite bien mieux qu'un simple hôte à démon. Tu vas devoir l'oublier, répondit Nori.
À ce moment, une ombre se mit peu à peu à recouvrir le corps de la blanche. La ninja perdait de plus en plus le contrôle de son propre esprit. Elle se mit à se débattre comme elle le pouvait. Toutefois, c'était comme si un poids l'ecrasait soudainement.
— Je suis désolé Ahiko, résonna la voix de Frisk.
Ce fut la dernière chose que la jeune femme put entendre. Avant même de comprendre ce qu'il se passait, l'ombre noir se mit à voiler sa vision, rendant Nori de moins en moins perspectible. La dernière chose que Ahiko vit fut le sourire satisfait du chef de village avant de se retrouver dans l'obscurité la plus totale. Elle n'était plus que spectateur de sa propre vie.
Quand le petit chaperon rouge ouvrit les yeux, ce n'était plus Ahiko qui contrôlait le corps. Allongée sur son lit d'hôtel, la blanche s'habilla nonchalante, complètement extérieur à ses propres actions.
— Ahiko ? Est-ce que ça va ? Tu as dormi plus que d'habitude, résonna la voix d'Asriel derrière la porte.
— Oui ça va, j'étais juste un peu fatiguée. Je viens t'ouvrir, répondit la blanche.
Enfilant sa cape, Ahiko alla ouvrir la porte à son frère. Dès que le prince croisa le regard de sa sœur, il comprit que quelque chose n'était pas comme d'habitude. Cependant, le monstre n'arrivait pas à trouver ce que c'était.
Il entra dans la chambre de la ninja, s'asseyant sur le lit de la pièce. L'heritier observait le petit chaperon rouge rangeait quelques affaires à la recherche du moindre indice. Toutefois, il n'y avait rien de concret, et Asriel ne se fiait qu'à ses propres ressentis.
Peut-être qu'il s'imaginait des choses ?
— Est-ce que ça va ? Tu dis être fatiguée, tu es peut-être malade ? Questionna Asriel inquiet.
— Oui ne t'inquiète pas Asriel. La mission me fatigue c'est tout, répondit Ahiko.
— Tu sais, si tu ne veux plus surveiller Nori Shin, tu peux le dire. On trouvera un autre moyen.
— C'est à moi qu'on a donné cette mission. Je ne peux pas l'abandonné et puis j'ai l'impression qu'on se trompe sur Nori.
— Comment ça ?
Nouvelle surprise pour Asriel. Ahiko n'avait cessé d'être suspicieuse vis à vis du chef de Shinkami et maintenant, elle remettait cela en doute ? Enfin, c'était elle qui était le plus souvent aux côtés de Nori. Elle avait peut-être trouvé quelque chose qui l'innocente ?
— On a toujours rien trouvé de concret. Alors je me dis que peut-être qu'il n'est pas dangereux qu'on le pense, expliqua la kunoichi.
— Rien de concret Ahiko ? Est-ce que tu as oublié ce que Sasuke a trouvé à Shinkami ? Répondit Asriel.
Un silence répondit au prince. Il n'en croyait pas ses oreilles. Est-ce que Ahiko essayait vraiment de discréditer Nori ? Le monstre ne reconnaissait pas sa sœur et pourtant il n'arrivait pas à savoir ce qui avait changé chez elle.
Il n'aimait définitivement pas ça. Asriel devait prévenir les autres pour trouver une solution.
— Je viens de me rappeler que j'avais quelque chose à acheter pour maman. Je te retrouve plus tard Ahiko, signala Asriel.
— D'accord, on se retrouve plus tard alors, répondit la jeune femme.
Le fils d'Asgore se mit alors à marcher rapidement à travers les couloirs de l'auberge. Toutefois, il ne pouvait pas laisser sa sœur toute seule. Il allait demander à Undyne de veiller sur elle.
À la recherche de la femme poisson, l'heritier vit enfin les mèches rouges De la guerrière dans le coin d'un couloir. Il marcha rapidement vers elle. À la seule expression de visage d'Asriel, la chef de l'armée comprit que quelque chose de grave s'était produit.
— Votre majesté, que se passe-t-il ? Questionna Undyne dans rôle de soldat.
— Ahiko n'est pas dans son état normal. Ça ne se voit pas, mais j'ai l'impression que quelque chose cloche. Je vais aller en parler avec l'Hokage. Je souhaite donc que tu ailles la surveiller, expliqua le prince.
— Très bien, je vais le faire.
— Et ne soit pas trop étonnée de son comportement. Elle est complètement incohérente en comparaison de ce qu'elle me disait il y a quelques jours.
— Comment ça ?
— On dirait qu'elle cherche à innocenter Nori Shin.
— Quoi ? Alors que toute cette affaire la rend pratiquement malade depuis le vol des documents Ketsui ! S'exclama la femme poisson.
— C'est exactement pourquoi je la trouve suspecte. Je compte sur toi Undyne.
— Elle est entre de bonne main, t'inquiète pas Asriel, répondit la monstre confiante.
Asriel reprit alors son chemin vers le bureau de l'Hokage. Tous cela ne sentait absolument pas bon. Pour une raison que le monstre ignorait, il sentait que tout allait bientôt accélérer et devenir incontrôlable.
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