Chapitre 68

[Artiste : @ksk535 sur Twitter]

Aujourd'hui encore, Ahiko était aux côtés de Nori Shin. Depuis sa dernière discussion avec l'Hokage, la jeune femme restait avec le chef de village, récoltant le moindre indice. Pour l'instant, la Ketsui ne savait pas où tout cela allait mener, cependant, elle espérait pouvoir enfin découvrir ce que Nori cachait.

Le chef de village avait décidé de faire une balade dans la forêt entourant Konoha. Ahiko se tenait derrière l'homme, suivant celui-ci comme une ombre. Nori semblait observer la beauté des arbres, de leur feuillage et de la nature environnante.

Les rayons du soleil passaient entre les branches d'arbres, laissant des halos de lumières toucher le sol. Au dessus des têtes, les oiseaux les plus courageux laissaient leur chant résonner.

Cependant, ils ne semblaient pas être les seuls animaux présent. Les sens de ninja d'Ahiko détectaient la présence de quelques autres êtres. Ils se cachaient, grimpaient dans les arbres ou laissaient leur sabot fuyant résonner dans la forêt. Les bois grouillaient de vie.

Même si Ahiko avait quitté Konoha il y a longtemps, la jeune femme avait toujours aimé le paysage forestier de son village natal. C'était peut-être pour ça qu'elle s'était mise à vivre elle même dans une maison aux milieu des bois. La blanche ne pouvait pas se passer de ces images vertes.

— La forêt à Konoha est particulièrement luxuriante. Il fallait s'y attendre de la part du village caché des feuilles, dit Nori.

Ahiko ne répondit rien au commentaire de l'homme, ne sachant pas quoi dire. Au fond, la jeune femme savait que le chef de village parlait pour pouvoir discuter avec la Ketsui. Cependant, la blanche n'avait jamais été très bavarde avec les gens qu'elle ne connaissait pas. Elle préférait toujours observait.

— Vous êtes originaire de Konoha n'est-ce pas ? Continua Nori.

— C'est exact, répondit Ahiko.

— J'imagine que vous aimez ces forêts alors.

— Oui, j'ai toujours aimé les forêts de Konoha. Je trouve qu'elle dégage une très jolie image.

— Une jolie image ? Vous n'avez pas tord, l'image d'un endroit grouillant de vie est sûrement quelque chosede beau à voir, surtout pour quelqu'un capable de voir les âmes.

En réalité, Ahiko ne pouvait que voir les âmes des humains et des monstres. Toutefois, la jeune femme comprenait où Nori voulait en venir. Pouvoir voir autant de vie était rafraîchissant pour quelqu'un comme le petit chaperon rouge qui pouvait voir l'essence même de ce que animait chacun.

— Ahiko ? Résonna une voix dans la forêt.

La concernée tourna la tête vers la provenance de la voix. Elle croisa les pupilles bleues de Hotaru. Ahiko ne put s'empêcher de froncer les sourcils en constatant la présence de la jeune femme. Qu'est-ce que la blonde faisait ici ? Le pire n'était pas spécifiquement la présence de Hotaru, mais celle de Utakata.

La simple constatation de sa présence agitée le cœur d'Ahiko. Pourquoi est-ce qu'il devait être présent maintenant ? Ça n'allait pas du tout. La blanche était censée rester discrète, cependant, cela s'annonçait compliquée si Utakata était dans les parages.

Ahiko faisait du mieux qu'elle pouvait pour rester impassible, toutefois, au fond d'elle, elle était bien trop agitée.

— Hotaru ? Utakata ? Mais qu'est-ce que vous faites là ? S'étonna Ahiko.

— C'est en effet étonnant de vous trouvez à nouveau sur notre chemin. À croire que le destin nous forçait à nous croiser, intervenu Nori.

— Vous parlez de ce même destin que vous avee forcé pour croiser Ahiko ? Répondit Utakata ironiquement alors qu'il soufflait dans son bâton à bulle.

Face à l'échange des deux hommes, le petit chaperon rouge devint livide. Pourquoi le brun était si agressif soudainement ? Ahiko ne mit pas longtemps à comprendre qu'on avait sûrement informé Utakata de ce que Nori pouvait trafiquer.

Le regard rouge de la kunoichi se tourna vers Hotaru qui semblait tour autant stupéfait de la réaction de son senseï.

— Qui lui a dit ? Demanda Ahiko dans un murmure.

— Dire quoi ? Répondit Hotaru.

— Tu sais très bien de quoi je parle Hotaru.

— C'est Undyne.

— Undyne est courant ?

— Oui, grâce à Asriel.

Ahiko manqua de lâcher un soupire. Elle aurait franchement préféré que son frère garde sa bouche fermée. Répandre des informations durant une mission censée être secrète n'était pas la meilleure chose à faire aux yeux de la blanche.

Cependant, elle comprenait que le prince en ait parlé avec la chef de l'armée. Undyne avait la droit de savoir. Le problème, c'était que la femme poisson n'avait pas sa langue dans sa poche.

Le petit chaperon rouge observa Utakata et Nori échangeaient des regards silencieux. Les deux dégageaient toujours une aura paisible. Toutefois, la blanche sentait la présence d'une certaine tension dans l'air.

Le Jinchuriki soufflait tranquillement dans son bâton à bulle, adossé à un arbre, pourtant ses pupilles dorées ne trompait pas sur ses pensées.
Il en vallait de même pour Nori. Toujours dans son élégant vêtement rouge, la prestance que dégageait le chef de village ne faisait que cacher l'hostilité qu'il avait envers Utakata.

Ahiko avait conscience que l'hôte de Rokubi devait être agacé par Nori. Ils étaient d'abord amis et la kunoichi aurait sûrement agit pareil si elle avait appris que l'un de ses amis étaient dans la même situation qu'elle.

Néanmoins, elle ne pouvait pas faire rater la mission. Dans cette pensée, la blanche se dirigea vers Utakata, cherchant surtout à le calmer pour qu'elle reprenne le cours de son travail.

— Tu sais Utakata, ça va aller pour moi, murmura la blanche pour que lui seul puisse entendre.

— Cet homme en a probablement après tes pouvoirs Ketsui et on te laisse seul avec lui ? Répondit le brun sur le même ton que son interlocutrice.

— Vous semblez connaître cet homme, intervenu Nori.

— Oui, c'est un ami, expliqua la blanche.

— Un ami ? Répéta le chef de village.

Malgré les explications de la Ketsui, Nori ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait peut-être plus entre Ahiko et le Jinchuriki. Après tout, ce n'était pas la première fois que Nori voyait Utakata. Leur premier échange de regard avait été particulièrement tendu.

De son côté, l'hôte de Rokubi ne semblait pas particulièrement apprécier Nori Shin. Le brun trouvait déjà le chef de village effronté de demander la présence d'Ahiko à chacune de ses sorties. Cependant, les propos de Undyne n'avait fait que augmenter sa méfiance.

Hotaru, elle, avait suivit son senseï pour essayer de le calmer. Même s'il affichait un air tranquille, la blonde connaissait suffisamment son maître pour savoir qu'il n'était pas particulièrement content des propos d'Undyne.

L'apprentie regrettait que Utakata et Undyne se soient rencontrer. À l'origine, la blonde avait seulement croiser Undyne dans les rues de Konoha. Ce n'était pas très difficile de croiser la femme poisson. Elle rodait souvent dans les mêmes rues. À ce moment, Hotaru était accompagnée de Utakata.

Avec les explications d'Asriel sur la mission d'Ahiko, Undyne bouillonnait depuis le début de la matinée. Toutefois, elle ne pouvait pas intervenir, suivant les ordres du prince. Asriel avait été obligée de menacer la chef de l'armée en usant de son pouvoir d'héritier.

À la minute où Undyne avait vu Hotaru et Utakata, la monstre avait explosé. Certes, elle n'aimait pas spécifiquement l'hôte de Rokubi, cependant, à ce moment, la femme poisson compter sur lui et son élève pour surveiller Ahiko.

— Je ne sais pas ce que vous voulez à Ahiko, mais elle n'est pas à votre disposition. Vous ne pouvez pas l'appeler quand vous souhaitez, expliqua calmement Utakata.

— Je ne force pas Ahiko à venir. Elle vient de son plein grès. N'êtes-vous tout simplement pas jaloux qu'elle préfère passer du temps avec moi plutôt que ses amis ? Répondit Nori.

— Je ne suis jaloux de personne. Je veux simplement que vous la laissiez tranquille. Vous profitez simplement de la place encore délicate des monstres pour forcer Ahiko à vous suivre. À l'origine, n'est-ce pas le prince Asriel que vous vouliez voir ?

— Utakata...commença Ahiko.

— Je n'ai jamais caché mon admiration pour le parcours de kunoichi d'Ahiko. J'ai rencontré son altesse Asriel, et je ne cache pas le fait que j'espérais pouvoir rencontrer Ahiko. Cependant, je ne profite pas de la place instable des monstres ou de quoique se soit.

— Alors qu'est-ce que Ahiko fabrique avec vous ?

— Utakata ! Appela finalement la blanche plus fort.

Le brun garda la bouche fermée, tournant la tête vers le petit chaperon rouge. La Ketsui semblait particulièrement stressée de la situation, ne sachant quoi faire pour reprendre la main.

D'un côté, la jeune femme était touchée que Utakata et Hotaru s'inquiètent, mais de l'autre, elle était assez mécontente qu'ils se mêlent de sa mission. Est-ce qu'ils doutaient de ses capacités ? Ahiko n'était pas la plus forte des ninjas, mais elle se sentait capable de réaliser cette mission.

— C'est gentil de venir prendre de mes nouvelles mais tout va bien, dit Ahiko.

— Personne ne t'obliges à rester, répondit Utakata.

— Exactement, actuellement personne ne me force à rester. Je le fais de mon plein grès.

— Peu importe ce que tu diras, je resterai là.

C'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Dans un élan de colère, Ahiko prit Utakata et Hotaru par le bras. Après avoir signaler à Nori son absence de quelques minutes, la jeune femme s'éloigna avec les deux ninjas plus loin pour enfin pouvoir leur parler correctement. Les deux semblaient plutôt dans l'incompréhension, ne sachant pas ce que Ahiko allait leur dire.

— Qu'est-ce que vous faites au juste ? Demanda Ahiko.

— On voulait juste s'assurer que tout allait bien pour toi, répondit Hotaru.

— Et je vous en remercie mais comme vous pouvez le voir, tout se passe bien pour moi. Votre présence peut nuire à la mission.

— Ta présence permet à Nori de lui livrer tes pouvoirs sur un plateau, intervenu Utakata.

— Parce que tu ne me crois pas capable de cette mission ? Questionna Ahiko.

— Non, mais on ne sait pas se que magnigance ce Nori Shin. À tout moment, il peut s'en prendre à toi.

— Tu as peut-être raison mais je ne peux pas abandonner cette mission. Je veux savoir ce qu'il me veut pour qu'on est une raison suffisamment valable pour l'arrêter.

— Quand tu trouveras ce qu'il manigance, il sera déjà trop tard.

— Mais enfin ! J'ai déjà fait des missions plus dangereuses que cela ! J'ai dû me confronter à Madara et maintenant je ne peux plus faire de mission ?

— Maintenant ce n'est plus pareil, avoua Utakata.

Un silence se plaça entre les deux ninjas. Hotaru perçu les tensions entre eux. La blonde pensa qu'il vallait mieux qu'elle s'éclipse pour le moment. Depuis quelque temps, son senseï agissait étrangement. Il semblait toujours perdu dans ses pensées.

Hotaru avait essayé de comprendre, de creuser, mais Utakata avait gardé ses lèvres scellées sur son bâton à bulle. Elle se doutait que cela devait avoir un lien avec Ahiko, mais la jeune kunoichi n'arrivait pas à comprendre ce qui avait pu se passer entre les deux. Hotaru ne voulait pas trop s'en mêler. Il fallait aussi qu'ils fassent leur pas l'un vers l'autre par eux même.

— En quoi cela n'est pas pareil que avant ? S'exclama Ahiko.

Un silence répondit à la question de la blanche. Le simple regard de son interlocuteur apporta une réponse. La façon dont Utakata regardait la jeune femme était la même que lors de la soirée où la Ketsui avait avoué ses sentiments.

Oui, depuis la guerre, quelque chose avait changé entre eux. Ils n'étaient plus simplement des ninjas qui s'entraidaient, ils étaient plus. Cependant, Ahiko n'était toujours pas certaine de ses propres sentiments et elle devait avouer que cette situation lui mettait une certaine pression.

Et si ce qu'elle ressentait n'avait rien avoir avec l'amour ? Elle donnait peut-être de faux espoirs à Utakata et la blanche ne voulait pas ça.

— Je...Je pense que nos sentiments personnels ne devraient pas se mêler à la mission, commença le petit chaperon rouge.

— Dans ma vie, j'ai déjà perdu mon maître. C'était quelqu'un qui était chère à mon cœur. Je ne veux pas que cela se reproduise, expliqua calmement le Jinchuriki.

La jeune femme comprenait les crainte du brun. Ahiko était hantée par les mêmes peurs. Ses parents étaient morts quasiment sous ses yeux. Toutefois, les monstres lui avaient appris le vrai sens d'aimer quelqu'un. Oui la vie pouvait être cruelle, mais aimer quelqu'un ne devrait pas être un prétexte pour l'empêcher de faire ce qu'il pensait être bon.

— Je suis désolée, mais à mes yeux, ce n'est pas une excuse. Tu ne peux pas enfermer quelqu'un que tu aimes, sous prétexte qu'il y a des dangers à l'extérieur, répondit Ahiko.

— Je ne veux pas t'enfermer, simplement aider.

— Aider ? En m'empêchant de réaliser ma mission ? Je suis une Ketsui, j'ai passé toute ma vie à suivre les traces de mon clan. Ils se cachaient au moindre danger. Je ne veux plus faire ça ! Je veux me confronter et assumer les responsabilités que mes pouvoirs engendre !

— Tu n'es pas obligé d'assumer ça seule. Nous pouvons te venir en aide Ahiko. Ton problème c'est ça. Tu as toujours voulu assumer tes problèmes seules comme si tu avais les épaules suffisantes. Tu as des amis, une famille pour t'aider mais tu as peur de ce que tes problèmes peuvent provoquer auprès des gens que tu aimes. Ton comportement n'est pas si différent du mien au final.

— Cependant, cette fois, je veux assumer ces responsabilités en tant que Ketsui.

— Tu ne peux pas porter le fardeau de ton clan indéfiniment. Ce n'est pas de ta faute si des gens malveillants s'intéressent à tes pouvoirs. Se sont les personnes qui te poursuivent qui doivent se remettre en question et pas toi.

— Tout ça, j'en ai conscience. Cependant, c'est justement parce que ces gens ne se remettent pas en question que je suis là. Je souhaite découvrir ce que Nori veut et l'arrêter. L'Hokage, Naruto, Sasuke et Shikamaru m'aident derrière.

— En t'envoyant seule contre lui ?

— Je suis pas assez forte à tes yeux, c'est ça ? Je suis quoi au juste pour toi Utakata ? Une pauvre fille qui ne fait que de pleurnicher dans son coin ? Qui n'est pas capable de faire face à ce genre de situation ? S'aggaça Ahiko.

La colère de la Ketsui était arrivée à exploser. La blanche n'en pouvait plus qu'on veuille sans cesse la protéger. Elle voulait simplement assumer ce que ses pouvoirs pouvaient engendrer comme situation, montrer qu'elle était capable de surmonter tout ça.

Elle n'était pas obligée d'être à chaque fois accompagnée. Le petit chaperon rouge avait passé une partie de sa vie à faire des missions de village en village sans problème. Sous prétexte que quelque chose d'autre se développait peut-être entre elle et Utakata, elle devait rester sagement en sécurité ?

Si c'était ce genre de sentiments que le brun ressentait, Ahiko n'en voulait pas. Si c'était ça l'amour, elle ne pouvait pas le subir.

— Tu sais très bien que ce n'est pas ce que je veux dire Ahiko, répondit Utakata.

— Alors laisse moi tranquille, finit la kunoichi en s'éloignant.

La Ketsui s'éloigna du Jinchuriki. La tension dans l'air était électrique. La discussion n'avait rien apaisée, elle avait plutôt ravivé des flammes. Frustré, Utakata frappa son poing contre un arbre.

Il n'était pas vraiment du genre à s'agacer. En général, il prenait les choses comme elle venait et il observait calmement en soufflant dans son bâton à bulle.

Cependant, ce qu'il pouvait ressentir envers Ahiko le rendait irrationnel. Est-ce que au final, il avait réellement peur pour la sécurité de la blanche ? Elle était une puissante kunoichi. Au fond, lui-même avait conscience que ce qui le tracassait vraiment, c'était la perspective de mariage que visait Nori.

Même si la Ketsui avait avoué ses sentiments au brun, elle n'était pas encore certaine de ce qu'elle ressentait. Et si finalement, elle se mettait à apprécier Nori ? Qu'elle préférait le mariage avec lui ? Cette idée terrifiait l'hôte de Rokubi.

Au final, il avait bel et bien peur de perdre Ahiko, cependant, ce n'était pas dans le sens de sa sécurité. Il était terrifié de perdre contre le chef de village de Shinkami.

C'était la première fois que Utakata ressentait quelque chose comme ça et ça le tiraillait au plus haut point. Il avait l'impression d'être égoïste. Il espérait que Ahiko l'aime vraiment alors que lui même n'avait pas clairement révéler ce qu'il ressentait. C'était ridicule quand il y pensait.

Le brun souffla dans son bâton à bulle pour décompresser de la situation. Pour la première fois depuis longtemps, Utakata se sentait perdu.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top