Chapitre 10
Charles se réveilla avec un mal de tête, au bruit de son alarme de téléphone. Il le ferma, les yeux mi-clos, avant de renfoncer sa tête dans l'oreiller. Puis après que la douleur à sa tête se soit estompée, il se souvient de la raison de son alarme. Il se releva d'une traite dans le lit.
"Merde! Les enfants."
Il quitta le lit, flambant nu avant d'agripper son boxer au sol et de l'enfiler. Puis il prit ses pantalons plus loin dans la chambre et les enfila aussi en vitesse. Il chercha des yeux son chandail.
"Tu barreras la porte en sortant." Maugréa Miranda dans le lit en se tournant pour continuer de dormir.
Charles repoussa le soutien-gorge sur son chandail avant de se diriger vers la sortie.
"Pas de problème." Dit-il en sortant sa tête du chandail.
Il avait bien bu la veille. Il avait la bouche pâteuse et les yeux qui brûlaient. Il tenta malgré tout de rester concentré sur la route jusqu'à chez lui. Il s'hydraterait une fois les garçons déposés à l'école. Il stationna sa voiture de travers avant de se diriger vers la maison et entrer. Il s'immobilisa dans l'entrée et observa la cuisine.
Baptiste riait aux éclats en essayant de se déprendre de la poigne de Yohan qui le chatouillait en lui donnant des baisers dans le cou. La main qui chatouillait le petit-ami fit remonter le chandail d'école de Baptiste et Charles put apercevoir des suçons sur le flanc. Il tourna le regard gêné et toussa pour attirer l'attention des garçons.
"Si vous êtes prêt, allez dans la voiture les garçons."
Les garçons se lâchèrent surprient et prirent leur sac avant d'aller au véhicule. Charles les amena à l'école dans un silence plaisant, car avec sa fatigue, il ne voulait pas entretenir de conversation. Puis il rentra prendre une douche, boire un verre d'eau et ce recoucher. Il se reposa assez pour se sentir réellement en forme avant d'aller chercher les enfants. Il reçut un message texte et viens le vérifier.
Après les cours je vais au Skatepark avec mes amis, alors ne m'attend pas.
Charles sourit. C'était peut-être juste un oubli hier finalement. Il accueillit Baptiste et alla le reconduire à son domicile. Il vit le père devant son entrée en train de parler à l'un de ses gardes du corps. Comme il s'y attendait, Baptiste ignora totalement son paternel avant d'entrer dans la maison. Charles s'apprêta à quitter, mais l'homme lui fit signe d'attendre. Il l'observa donc terminer sa conversation, puis venir ouvrir la porte-passager et s'installer à ses côtés.
"Bonjour monsieur."
"Bonjour." Dis le père de Baptiste en observant sa maison de par sa vitre. "Mon fils ne vous donne pas trop de misère?"
"Non. Nous avons trouvé un juste milieu. Il est maintenant poli et compréhensible."
"Mmh." Dis l'homme avant de tourner son regard vers Charles. "Et puis-je savoir chez qui, il a couché cette nuit?"
"Un ami."
"Je m'en doute." Dis le père avec un léger sourire pincé. "Je veux savoir lequel."
"Quelle importance ça là?"
"Vous n'avez donc pas de nom à me fournir?"
Charles hésita. S'il disait le nom de son garçon, son père allait-il poser plus de questions voyant qu'il pouvait y répondre?
"Je crois que votre fils est mieux placé que moi pour répondre à cette question."
"Il m'ignore. M'adresse à peine la parole. Il m'en veut d'avoir faire du mal à sa mère."
Charles retient un: avec raison.
"Pourquoi défendez-vous mon fils?"
"Pardon?"
"Vous savez des choses et vous refusez de me les dire. Dois-je vous rappeler que c'est moi qui vous paient?"
Charles fixa l'homme devant lui en cherchant ses mots.
"Vous me payez, oui. Vous me payez pour protéger votre fils et je me tais pour protéger votre fils."
"Vous avez peur que je puisse m'en prendre à lui?"
"Baptiste semble éprouver cette crainte, oui."
Les deux hommes se fixèrent un moment un silence avant que le PDG soupire.
"J'aime mon fils. Peu importe la vérité, je le soutiendrais. Chez qui est-il allé dormir?"
"Je vous l'ai dit. Un ami. Si vous désirez plus, allez-lui demandez."
Un silence plana dans l'habitacle et le père du garçon finit par le briser.
"Il est gay? C'est ce que vous essayez de me cacher?"
Charles ne répondit pas.
"C'est stupide. J'avais mes doutes depuis ses 6 ans, mais visiblement je ne l'ai pas assez mis en confiance avec moi pour qu'il me l'avoue lorsqu'il le découvrirait. Vous ne voulez rien me dire? Bien. Mais je veux au moins savoir si ce garçon, avec qui mon fils sort, est gentil avec lui."
"Oui." Répondit Charles sans hésiter.
"Et ils sont amoureux?"
"Oui."
"Et ils sont heureux?"
"Oui."
"Bien. C'est tout ce qui compte. Je vais essayer de rattraper le coup avec mon garçon." Dit-il en déposant sa main sur la poignée.
"Attendez."
L'homme se tourna vers Charles surpris.
"Je... vous n'êtes pas inquiet?"
"Inquiet? Pourquoi devrais-je être inquiet?"
"Et s'il attrapait des maladies. Et s'il se faisait intimider." Dis Charles retenant une sorte de panique.
"Monsieur, mon fils est un adolescent. Je ne crois pas que le fait qu'il soit gay à cette époque change quoique ce soit à ses chances d'attraper des maladies ou se fasse intimider. Le monde est tel qu'il est et tout couple hétéro ou homo ou ce que vous voulez, on une chance d'attrapez quelque chose s'il ne se protège pas durant leur rapport sexuel. Qu'il soit gay n'augmente pas ses chances, mais le fait qu'il entretient des rapports non protégés, oui.
Quant à l'intimidation, j'ai éprouvé des inquiétudes à la seconde où il est né. Comme j'ai éprouvé tout un tas d'inquiétude sur sa vie en entier. Aucun parent ne veut voir les larmes dans les yeux de son enfant, mais on doit tous s’y préparer, car la jeunesse est si cruelle. On peut se faire intimider sur tellement de points et l'homosexualité en est juste une parmi tant d'autres au même titre que la taille, la grosseur, la réussite ou les échecs scolaires. L'habit, la coiffure et même la personnalité."
"Oui, mais... il ne pourra jamais fonder de famille."
"Pourquoi il ne pourrait pas? Et pourquoi devrait-il le faire? S'il veut des enfants, il fera son choix. L'adoption ou les mères porteuses. S'il n'en veut pas, alors son homosexualité ne changera rien sur ce niveau-là."
"Et les crimes haineux!" Tenta Charles ne se rendant pas compte que c'était ses propres angoisses envers son fils qu'il partageait.
"Je ne suis pas gay et je le voie présentement ses crimes haineux. Les menaces de mort diminuent à peine en ce moment. Et puis, ça aurait été une fille, j'aurais éprouvé cette crainte chaque fois qu'elle serait sortit à la noirceur. Je ne sais pas ou vous voulez en venir, mais que mon fils soit gay, ne change pas grand-chose selon moi. Il a les mêmes risques que tout le monde de détester ce monde pour ce qu'il ait."
Charles baissa la tête.
"Oui, vous avez sûrement raison."
"Bien. Maintenant, excusez-moi. Je vais essayer de rattraper le temps perdu avec mon garçon."
L'homme sortit de la voiture et Charles l'observa entrer dans sa maison. Il finit par laisser échapper un léger rire. Lorsqu'il avait découvert la vérité sur les préférences de son fils, il avait sentit son monde s'écrouler et pourtant, rien de tout cela n'était justifié. Il avait paniqué pour rien. Son garçon n'avait pas changé de personnalité. Internet, le groupe de soutient, Miranda et le père de Baptiste avait raison. Son fils évoluait différemment de lui, mais ça ne voulait pas dire que son parcours allait être plus compliqué. Il avait été un peu stupide de s'imaginer tous les pires scénarios au lieu de continuer comme avant.
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