Quatrième de couverture du roman Les secrets de Miller,  Livre paru trois ans avant la journée de dyalise d'Eden à l'hôpital :

Hans Miller est chargé de démasquer un complot suite au vol de crypto monnaie visant à déstabiliser l'économie mondiale. Le détective Chambeau l'assiste dans cette affaire périlleuse qui démarre dans les montagnes escarpées de Bavière. Les crimes vont s'enchainer et ils devront ensuite se rendre à Marrakech et à Bangkok. Pourront ils sauver le monde et délivrer la princesse Alicia qui a disparu ?

Une illustration de l'auteure présente la première scène du roman. Les lecteurs ont pu découvrir le détective qui grimpe en élégant costume noir une falaise vertigineuse qui surplombe un cimetière isolé. Les fans les plus acharnés ont découvert dans ce cimetière une pierre tombale au nom Albert Sains.

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Page 389 et 390/390 du roman : 'Les secrets de Miller'

...

Les protagonistes sont réunis dans la salle du conseil d'administration de Lindon alors que je termine mon exposé des faits, sous les applaudissements de tous.

Une fierté m'étreint comme à chaque fois, quand je dévoile tous les mystères et les ressorts de cette affaire, soudain je sens mon téléphone qui vibre dans ma poche.

Ce n'est pas le moment alors que je suis entouré d'une vingtaine de personnes, dont le coupable mais aussi les policiers et d'avocats qui ont travaillé sur l'affaire.

J'ai une idée de qui m'appelle, je suppose qu'il veut que je lui ramène un gadget quelconque. Je soupire, songeant à combien il me manque. Je dois rester seul en apparence puisque Monsieur ne veut jamais sortir de chez lui, ses phobies nous pourrissent la vie.

Il tente à nouveau de me joindre.

J'allais prendre mon appareil quand le juge Palavert intervient et m'interroge sur une dernière zone d'ombre. Il est peu commode donne rarement son attention.

Il m'a fallu me concentrer pour répondre à sa demande et une demi-heure plus tard, j'ai complétement oublié les appels insistants.

Normalement, nous nous contactons la nuit pour être tranquille. Je fais mes adieux, marche un moment sur Wall Street avant d'appeler un taxi et le mot Fin s'inscrit sur mon aventure.

                                                               FIN

Mon appareil clignote à nouveau.

Je soupire, pressé de quitter la Terre, vaguement agacé car il m'a laissé cinq messages en absence.

Je suis bon pour faire une corvée avant de rentrer.

Est-ce que j'ai oublié quelque chose, genre son anniversaire ? ou un truc quelconque ?

Dans le taxi qui me conduit à l'hôtel, j'écoute le premier message.

Au secours chéri, la maison est attaquée. Le système informatique a été piraté et ils ont ouvert les portes et bloqué la pièce de secours. Tout un troupeau de Tysorus est rentré, ils ont mon odeur et ne me laisseront aucune chance.

Je ne sais pas quoi faire, je vais me battre, je voulais surtout te dire que je t'aime plus que tout, je ne te l'ai jamais assez dit et prouvé, c'est idiot. Je t'aime Hans et je remercie le destin tous les jours de t'avoir rencontré.

Le message remonte à plus de quatre heures !

─ Arrêtez la voiture !

J'ai conscience d'avoir hurlé, au point que le chauffeur a fait une sacré embardée.

Le taxi est arrêté sur le pont de Brooklyn.

Je suis pris de vertige et il me faut de l'air. Je me dirige vers la rambarde pour respirer au-dessus de l'eau. Le chauffeur est à deux doigts d'appeler la police et je tente un geste d'apaisement.

Je retourne vers la voiture en tentant de me rassure, puisqu'il y a d'autres messages, il s'en est sorti.

─ Monsieur remontez dans la voiture c'est trop dangereux, supplie le chauffeur, qui frotte son bonnet.

Il a raison, les véhicules nous frôle à toute vitesse.

Il a placé une main sous mon bras et m'aide à me rassoir dans le taxi et lui se faufile par la porte du passager.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ensuite, j'ai perdu connaissance pour me réveiller à l'hôpital.

Paniqué, j'ai écouté les autres messages. Je ne suis plus l'enquêteur mais la victime.

Hans chéri, je ne vais pas y arriver je ne sais pas quoi faire. Réponds chéri j'ai besoin d'entendre ta voix.

Le troisième et le quatrième me prouvent qu'il a retrouvé sa niaque.

Chéri j'ai abattu un des monstres je voulais te dire un truc je pense que tu n'en vas pas être content, j'ai une cachette secrète, tu ne la connais pas, c'est plus fort que moi tu le sais bien.

Ne doute jamais que je t'aime plus que tout la cachette est ... Argh je dois raccrocher ils m'encerclent. Je vais tenter encore quelque chose...des grondements, des craquements.

***

Je voulais te dire que je t'aime, je me suis planqué dans le toit pour souffler quelques instants. Tu es merveilleux tu le sais ça. Dis j'aimerai être enterré sur l'ile aux trente cercueils. Tu le sais que j'ai toujours voulu y aller. Tu emmèneras ma dépouille ?

Un des enregistrements ne livre que des pas de course sans qu'il ne parle. Il souffle et ne s'occupe plus de me contacter.

Le dernier message m'arrache le cœur :

Hans, je ne vais plus tenir longtemps. Je n'ai plus envie de lutter, à quoi bon ? Je ne peux pas partir sans te dire que je t'aime plus que tout tu es la seule chose bonne que ma fortune m'a apporté. J'espère que tu vas retrouver quelqu'un et j'ai été très heureux ces dix années que nous avons passé ensemble, c'est tout ce qui compte.

Sois heureux mon chéri.

Dans le silence assourdissant de l'hôpital, entouré des bruits ordinaires de la vie, alors que les messages ont cessé dans la nuit, je tremble d'effroi en réalisant que je suis probablement veuf.

Nous nous étions mariés en secret il y a de cela deux années. Une cérémonie qui n'a rien changé puisqu'il ne sort jamais.

Les médecins arrivent et m'expliquent que mon malaise est du au surmenage. Je hoche la tête pressé de quitter les lieux.

L'attente pour l'embarquement spatial est interminable, puis il y a eu le trajet jusqu'à la maison saccagée. Trop vite, j'ai découvert son corps. Les yeux vitreux et éteint, le sang partout, ce n'était déjà plus lui.

Agi se manifeste, avec sa voix de crécelle qu'elle s'est choisie et qui nous a toujours amusé.

─ Hans je n'ai rien pu faire. J'ai eu du mal à me dépêtrer du piège il m'a fallu faire croire que j'étais morte. J'ai remonté la source de l'attaque, la mort de Stains n'était pas un accident.

─ Agi ferme là ce n'est pas le moment.

─ Je me tais, tu as du chagrin ?

Je ne sais pas combien d'heures sont passées, mais une mouche qui s'approche du corps me fait sursauter, il n'est pas question que sa dépouille subisse un autre sacrilège.

Si seulement son corps n'avait pas été abimé, j'aurai pu le faire cryogéniser. Je sais où l'emmener, c'est le seul endroit où il peut reposer, lui qui adorait les légendes de cette planète.

─ Hans mais que fais-tu ? Tu ne vas pas mettre le corps d'Arthémus dans ce tapis ? Il est Perse et d'une valeur historique. Tu n'as pas le droit de sacrifier une antiquité d'une telle valeur.

─ Ferme-la ! Agi et déplace toi sur une clé de transport.

─ Je vais déménager ? Je vais partir en vacances ?

─ Oui Agi, fait tes bagages et emmène tout ce qui te constitue.

─ J'ai besoin de deux clés ! Je suis plus complexe qu'un four quand même !

─ Très bien c'est noté.

─ Alors note qu'il faut lancer la clé rouge en premier puis la bleue pour me faire démarrer. Ou est ce que je vais aller ? Tu veux que j'accompagne Arthémus ? Pourtant j'aimais être vivante et l'accompagner partout tout en travaillant avec lui.

─ Il n'est plus !

─ Alors comme les épouses indiennes du passé, je dois mourir au buché moi aussi ?

─ Je n'ai pas dit ça ! Je te mets en sécurité et je viendrais te chercher.

─ Je compte sur toi j'ai envie de vivre des expériences.

Agi fait enfin silence.

L'ile qu'aucune navette n'a pu atteindre, comment y parvenir ?

Je ne sais pas si je cherche la mort ou à réaliser son rêve, c'est l'unique endroit où je souhaite me rendre. La boucle sera bouclée.

Les oiseaux de légende parlaient de résurrection et de regenescence. C'était une des hypothèse d'Arthémus. Je n'ai rien à perdre !

Avant de partir j'ai vandalisé notre maison, en brulant les preuves de notre histoire, ce ne sera plus jamais notre nid d'amour.

Me voilà en vol stationnaire au-dessus de l'ile sacrée. Je suis bloqué, mais le secret pour s'approcher est de naviguer sans vitesse. Plus on approche vite et plus l'impact est puissant mais quand on flotte doucement comme je le fais, je suis simplement repoussé comme d'une pichenette de vent.

Le mur d'air qui entoure l'endroit ne me laisse pas passer. Je suis déterminé et ne céderai pas. Je veux déposer Dalagir ici.

Mes larmes coulent alors que contre toute attente, d'un coup, le vaisseau a été autorisé à passer.

J'ai repéré au loin un des habitants, ceux que l'on surnomme les carrés.

Je ne sais pas ce que j'espérais. Peut-être vaguement que je voulais mourir.

Un oiseau semble me guide au-dessus de la forêt d'arbres lumineux, plus j'avance et plus ils s'éclairent. Je suis allé chercher en courant des lunettes pour protéger mes yeux.

Les lumières forment comme des aurores boréales, je distingue parfaitement la bulle qui empêche l'accès à ce lieu. L'oiseau vole un moment, puis il se pose soudain devant une montagne rouge dont la base est ceinte d'un étrange métal noir.

Je prends le tapis et difficilement, en soufflant. Je dépose son corps dans une ouverture comme une grotte, au pied du mont. Ce sera un endroit digne de lui pour son repos éternel.

J'ai les deux clés d'Agi dans ma poche, je ne compte pas étudier le piratage et je ne veux pas qu'Arthémus soit seul, alors j'ai déposé les clés à ses côtés.

À quoi bon enquêter sur sa mort ? Je veux mourir avec lui !

Le métal filandreux sous forme de racines des arbres s'avance et enveloppe le corps et Agi dans un étrange linceul.

Si seulement Art pouvait voir l'endroit magnifique ou il repose, il aurait adoré.

Je lui demande pardon, je n'ai pas su l'aimer comme il le méritait et je perdais mon temps à enquêter au lieu de me consacrer à lui.

Je ne sais pas comment j'ai réussi à quitter les lieux bien plus tard. Terré dans notre appartement d'Ivalua j'ai refusé toutes les enquêtes qu'on me propose, guettant secrètement son retour à la vie. Il n'est pas revenu et les mois sont passés.

***

Sur l'ile aux trente cercueils, Le peuple des carrés :

Le guide, Karaa

Domoo, l'explorateur

Linoo, le savant

Le spécialiste des animaux Adalee

Rinaa et Leiraa, puissantes guerrières

Luloo, medecin a disparu (fait partie des dix, elle était proche de Linoo)

Chaque âme renait de corps en corps. Quand le corps s'use, la fontaine de regenescence produit un nouveau matériel.

***

Linoo

L'homme aux cheveux blancs pleure son compagnon et son chagrin nous émeut tous.

Nous en oublions notre colère contre les envahisseurs, les étranges pattes bruyants qui ont éventré nos terres et nos forêts capturés des animaux.

Certains des nôtres ont disparu, ce qui devrait être impossible et notre chagrin accompagne le sien. Nous ne comprenons pas ce qu'ils veulent et ce qu'ils font, mais nous avons décidé que c'était assez.

─ Il a perdu un corps cher et il veut sans doute enterrer un des siens à la montagne de regenescence.

Je poursuis essayant d'être clair, il faut que je les convainque.

Et si en l'autorisant, nous pouvions enfin les comprendre et communiquer avec eux ?

─ Sacrilège, tonne Leiraa en déclenchant une tempête.

─ Essayons ! Ce sera la solution pour les comprendre et retrouver les nôtres, je plaide pour une décision inédite. Il nous faut avancer.

Karaa fixe les autres qui ne bronchent pas et lui laisse volontiers la décision.

Je sais qu'il fera au mieux pour nous tous.

Il a ouvert le passage au bateau de cheveux blancs et envoyé un oiseau pour le guider.

La montagne de résurrection l'a accepté et a réclamé une regenescence. Les choses se compliquent car nous n'avons pas de matériaux à lui fournir. Kaki notre planète a tranché !

Leur étrange machine bavarde nous apprend tout ce que nous avons à savoir sur leur étrange monde et leur étrange fonctionnement.

─ Je propose d'aller chercher la regenescence sur leur planète. J'ai un détecteur d'ADN et je vais voir si je peux l'exhausser.

─ Mais comment vas-tu faire le voyage si périlleux ?

─ En sautant de vaisseau en vaisseau.

Domoo a proposé de m'accompagner et le voyage a été long jusqu'à leur horrible monde.

Ils ne pratiquent pas la regenescence mais produisent des nouvelles vies, un choix bien hasardeux.

J'ai trouvé l'ADN convoité dans un endroit pour les mourants. Son corps est parfait, et nous l'emmenons avec nous. Avec de la chance, la montagne va pouvoir le réparer pour qu'ils vivent sur notre planète.