Chapitre 7
Résumé des chapitres précédents
Eden, personnage clandestin -il est passé de lecteur a protagoniste du roman, tout en ignorant comment une telle chose est possible, après une première nuit à bord du Mercurial Millenium. Il se réjouit d'être toujours à bord à son réveil, alors qu'il redoutait de partir.
Pourtant, les dangers sont réels et un passager qui tentait de fuir en hélicoptère est mort, son appareil a été abattu.
Chambeau et Miller, les deux détectives, sont allés examiner le site de l'accident, en pleine jungle. Pendant ce temps, Eden décide d'enquêter, Il suppose qu'en temps que personne réelle, il se débrouillera mieux que les protagonistes du roman. Il est parti inspecter le site de l'explosion espérant y trouver un nouvel indice. Il découvre cet étonnant minerai le Censium, qui a des capacités étonnantes et une voix inconnue a parlé dans sa tête disant qu'il était à sa place.
Personnages principaux
Eden Lanala
Hans Miller le célèbre détective
Personnages secondaires
Capitaine Scout
Capitaine Mareti
Professeur Léonard
Stéphane Lartimer
Arthur Chambeau. Un homme élégant autoritaire le détective concurrent de Miller.
Madame Aster Lindman
Monsieur Idriss de la suite 4
Marcel le steward
***
Eden
Les empreintes digitales ont été relevées, et les caméras de sécurité sont en cours d'analyse comme dans les séries policières. Franchement, je ne vois pas que faire de plus, cependant décidé à jouer mon rôle d'assistant, j'inspecte les placards éventrés.
Tout est saccagé, c'est impressionnant.
Un tuyau frôle ma tête en chutant, je ne sais ou poser les pieds parmi les détritus enchevêtrés, il va y en avoir pour des heures pour analyser tout ça. Mon enquête n'avance pas, c'est bien plus compliqué que de lire derrière l'épaule de Miller. Normalement, l'auteure laisse trainer des indices, mais ici, rien du tout !
Moi qui me disais toujours que j'aurais déchiré, si j'étais sur place !
Je fouille partout, me remémorant un Escape-Game organisé par les services sociaux de l'hôpital où j'avais été particulièrement nul d'ailleurs.
Je fais le tour plusieurs fois. Rien ! Pas un petit truc qui traine. En même temps, deux détectives sont passés avant moi. Je me penche sous les meubles calcinés, déterminés à trouver ce que l'auteure a dû laisser, quand je repère, coincé dans un coffre calciné, un bouton en forme d'encre. Ce n'est pas grand-chose et il vient des uniformes des stewards. Il y en a un paquet à bord !
Tu parles d'une information débile.
Je maugrée tout seul, quand un mouvement dans mon dos m'alerte.
Les choses ont été très vite, m'empêchant d'avoir peur. Je me suis retourné, m'attendant à découvrir quelqu'un, mais ... un ... dinosaure vivant me fait face. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi effrayant, il fait presque ma taille. Si je me réfère à ce que j'ai lu hier soir, c'est un NeoRaptor. Je suis foutu, car ses griffes et ses dents sont monstrueuses. Il est à l'arrêt sur moi et tel un lapin sous les phares d'une voiture, je reste figé, quand une détonation retentit.
Brusquement l'animal s'écroule mort au sol me faisant sursauter.
Mais comment un truc pareil se trouvait à bord ?
Mes oreilles sont bouchées par la puissance du tir et j'ai l'impression d'entendre des acouphènes. Je fais bouger ma mâchoire pour me débarrasser de cette impression d'avoir senti la balle me frôler. Mes jambes flageolent à mesure que je réalise ce qu'il vient de se passer.
Miller abaisse son arme, tandis que je le rejoins. Il me serre dans ses bras sans rien dire pendant que Chambeau va examiner l'animal.
─ On a voulu faire du tort à ton assistant !
─ Je vais le mettre sous clé, marmonne Miller.
Heureusement qu'il avait un fusil d'assaut sur lui et qu'il vise juste malgré la quantité d'alcool qu'il ingurgite. Tant pis pour la cohérence, je souffle de soulagement en me sniffant à son odeur.
Rien que parce qu'il est là, je me sens mieux et quand j'y songe, un tir de fusil, un raptor et une croisière sont tellement loin de ma vie quotidienne.
─ Eden ? Comment tu te sens ? Tu es bien silencieux ? Nous étions sur le lieu de l'accident de l'inspecteur Idriss. On est revenu à temps !
J'entraine Miller à l'écart.
─ Tu savais qu'Idriss était un inspecteur de Greenpax ? Qu'est-ce que tu as appris alors là-bas ?
─ Nous en savons peu pour l'instant. L'association Greenpax m'a contacté, ils ont perdu deux hommes. Nous n'avons rien trouvé de concluant sur place. L'explosion provient d'un groupe anti-invasion de la planète, en apparence et un lance-roquette a été installé dans la jungle du matériel de pro. Ils auraient même pu abattre le bateau.
Je me retiens de frémir, pas question d'être le couard de service !
─ Pourquoi deux hommes ?
─ Le collègue d'Idriss a été retrouvé mort aussi.
─ Pourquoi les tuer ? Qui est derrière tout cela ?
─ Je l'ignore encore.
Je réalise qu'il ignore encore qu'Idriss est venu me parler. Je me dépêche de le lui dire.
─ Idriss est revenu dans la cabine hier soir. Il s'inquiétait pour sa sécurité. Il n'a pas dit grand-chose si ce n'est qu'il a cru voir un attentat à l'héliport et il s'étonnait de l'absence de son collègue. Il avait l'impression d'être espionné et quelque chose l'a effrayé dans la nuit.
C'est dingue, une explosion et maintenant un dinosaure. Ce n'est plus un roman policer, c'est de la dark fantasy.
Je m'éloigne à regret de ses bras et m'approche de Chambeau pour surplomber les mâchoires monstrueuses du Raptor. Cette auteure est un danger public d'avoir osé donner vie à ce genre de créatures. Si Miller était arrivé une minute trop tard, il n'y avait plus d'Eden Lanala.
─ Fouillez le bateau, ordonne Miller à des gardes qui arrivent en courant. Nous avons des ennemis à bord et ils sont prêts à tout. Allons-y !
Les deux hommes me font signe de les suivre.
─ On va où ?
Personne ne me répond, mais peu après nous arrivons au poste de pilotage. Il est bien fait pourvu de tous les appareils nécessaires à la navigation, Davenport est vraiment douée dans ses descriptions.
Le capitaine Scout assis dans son fauteuil qui surplombe l'horizon nous regarde arriver.
─ Vous avez abattu le raptor ? Rugi vient de me faire un compte-rendu. Que me conseillez-vous ?
─ Il faut un couvre-feu sur le bateau. Prévoyez des rondes de vos hommes pour sécuriser et activez les détecteurs de mouvement. Il faut aussi des robots pour contrôler les accès importants.
Miller a répondu au quart de tour, je ne peux m'empêcher de me tourner vers lui admiratif. Cependant c'est un peu too much et tout ce qu'il vient de suggérer, n'importe qui aurait pu le dire surtout l'IA.
Comment se fait-il que cette IA ne m'ait pas détectée ?
─ Ce sera fait bien sûr. Qu'avez-vous trouvé pour l'hélicoptère ?
─ Un tir de missile. Idriss n'avait aucune chance de s'en sortir.
─ Les passionnés de la nature sans doute ?
─ Comment savoir ? marmonne Chambeau étonnamment proche de Miller.
Les mystères s'enchainent sur ce vaisseau et c'est bien ma chance, pile quand je débarque, elle rapproche les deux détectives.
Ils parlent de la route qu'ils vont suivre, de mesures de sécurité encore.
─ Qu'avez-vous prévu Eden aujourd'hui ?
Je sursaute surpris qu'on fasse attention à moi.
─ Je voulais aller assister à l'expertise pour la cabine ...
─ N'oublie pas que tu as le tournoi de basket, souffle Hans.
─ Le quoi ?
─ Tu t'es engagé à remplacer Lartimer.
─ D'ailleurs lui ce n'est pas normal qu'il est disparu, j'insiste à l'attention de mon détective préféré.
Merde je ne pensais plus être là, et j'ai un léger problème d'entrainement. Je n'ai pas fait de sport depuis plus de dix ans.
─ Nous sommes quel jour de la semaine ?
─ Ce n'est pas le moment pour dire des bêtises, râle Chambeau.
─ Tu perds la notion du temps ? Nous sommes le vendredi 15 avril, intervient Miller.
C'est dingue, tout colle ! J'étais bien en dialyse le jeudi 14 avril et j'ai passé les dernières vingt-quatre heures les plus incroyables de toute ma vie.
Une prochaine échéance me percute la cervelle : ma prochaine dialyse de demain. Si je la loupe, c'est forcé, je suis mort.
Est-ce que je vais continuer à exister dans ce monde si je meurs dans l'autre ? Peut-être que je vais m'écrouler d'un coup, comme un jouet usé ? Ou alors je vais disparaitre des deux mondes à la fois ?
Miller m'enlace comme pour chasser mes idées noires et ça marche, après tout advienne que pourra.
─ Allons boire un verre, puis tu m'accompagneras interroger Mohamed Ben Matmoud. Il nous a invité à déjeuner dans sa suite.
─ Son nom me dit quelque chose, attends ...non ! euh.je ne me rappelle plus.
─ Un des milliardaires propriétaires du consortium. Le célèbre cheikh.
Après que Monsieur est gobé deux whiskys, nous arrivons dans une suite magnifique, décorée à l'orientale. Le cheikh porte une djellaba blanche, qui contraste avec son visage mangé par une barbe noire. Il fume une chicha, se ronge les ongles et jongle avec plusieurs téléphones, entouré de gardes du corps austères en costumes noirs. Ce n'est pas de toute tranquillité de faire partie des puissants de ce monde.
Une chose me frappe, les proportions du bateau n'y sont pas ! Il ne devrait pas y avoir autant de suite à cet étage, sauf si le navire a l'allure d'un soufflé ridiculement bombé sur le haut. Je vais à la fenêtre et en apparence le vaisseau présente une forme standard.
Je retourne m'assoir sous le regard scrutateur des molosses.
─ Votre assistant ne prend pas de note ?
─ Il retient tout de tête.
J'esquisse malgré moi un sourire, c'est un vrai chevalier servant que je me suis trouvé, toujours à prendre ma défense. Ce qui est somme toute normal que je le rêve parfait et tendre, puisque justement je rêve. S'il y a un retour à la réalité un jour, il va être rude !
Miller pendant ce temps interroge le cheikh sur la mort des deux milliardaires. Il ne fait pas l'erreur de lui demander où il se trouvait. L'émir, mine de rien, fournit cependant un alibi qui ne veut rien dire. Il aurait pu engager dix tueurs à gages.
Des serveurs installent une nappe colorée au sol, puis de la vaisselle, nous allons manger comme si nous étions dans une tente dans le désert.
Des plats savoureux sont apportés dans d'immenses plateaux d'argent. Du thé à la menthe accompagne des plats exotiques. Ils évoquent les projets du consortium et Miller boit du gin, car il ne digère pas le thé.
Ben Matmoud est pour une exploitation intensive, en contradiction donc avec Dalagir et Stains.
Le cheikh prend une énorme poignée de viande qu'il gobe avant d'ajouter.
─ J'ai vu une fois Dalagir, je suis un des rares à avoir eu ce privilège. Pourquoi ...bon, peu importe ! Quant à la mort de Stains, je vous l'ai dit le jour même de son enterrement. Je n'y croyais pas. Cet homme était trop intelligent pour s'être fait surprendre dans un jeu.
Il n'a pas arrêté de me fixer en parlant, ce qui est ridicule, car je n'ai rien à voir avec cet homme !
J'aimerais creuser plus et que nous parlions de ces soupçons sur la mort de Stains, mais Hans a choisi de lui poser des questions sur la planète et le consortium.
Le cheikh ne soupçonne personne, n'a pas d'hypothèse, mais il est mitigé sur l'avenir de la planète et leurs investissements ne seraient pas si rentables.
─ Comment ça ? demande Miller.
─ Nos exploitations subissent une foule d'attentats inexplicables. Les puis de Censium sont mis à mal et le plus inquiétant à mon avis, ce sont ces drôles d'oiseaux bavards qui ont disparu. Leur silence ne me parait pas de bon augure.
─ Et ça veut dire quoi selon vous ?
─ Que nous avons des ennemis, ils semblent fourbir leurs armes.
─ Vous pensez que ce sont eux qui ont fait exploser l'hélicoptère ?
─ Je ne sais que penser. En fait les attentats dans les mines n'ont révélé aucune intervention extérieure, aucune machine. Ce sont parfois des attaques de dinosaures comme chez Dalagir.
Miller a tressauté contre moi, c'était très discret.
Le cheikh reprend :
─ il n'y a que deux hypothèses, des traitres parmi nous ou la planète ont de quoi se défendre et aucune des deux n'est réjouissante.
Miller soupire. Malgré moi j'interviens dans la discussion me rappelant l'être qui montait à cheval un dinosaure.
─ Est-ce que vous avez déjà vu des carrés ?
─ Des quoi ?
─ D'où tu sors ce terme ? s'étonne Miller qui me regarde avec des yeux ronds.
─ Vous ne devez pas vous ennuyez avec ce charmant jeune homme, ricane le cheikh.
Miller approuve de la tête et il m'agace à me prendre pour le clown de service.
─ Si je reste, monsieur, si je reste, demain sera décisif pour moi.
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