Chapitre 18
Résumé des chapitres précédents
Ivalua a été attaquée par des dinosaures, juste après que Miller se manifeste pour prendre la direction du conseil. Dans ses projets il compte mettre un veto sur l'exploitation de la planète une mesure qui ne sera pas populaire.
Les deux hommes s'enferment de justesse dans un bunker avec des ouvriers pas commode mais Eden réussit à parler avec eux. Certains évoquent les projets de Greenberg qui veut mettre la main sur la planète.
Miller qui était le détective de cette affaire qu'il n'a toujours pas résolut est aussi l'héritier du Duc Dalagir un des milliardaires assassinés. Quant à Eden, il est un sosie parfait de cet homme au point que les IA le prenne pour lui.
Comme son ADN correspond il a pu dépenser dix millions de dollars pour financer les travaux de Leonard.
L'enquête n'avance pas beaucoup, mais au moins les deux hommes ne sont plus fâchés.
***
Eden
Le drame de l'attaque m'a permis de mesurer combien je suis loin de mon ancienne vie. J'ai conscience, sans bien comprendre encore, qu'il est temps pour moi de dire adieu à l'ancien Eden Lanala où qu'il soit.
Miller lui travaille d'arrachepied pour organiser le départ des entreprises et nous nous sommes peu vus. Il a respecté mon désir de dormir seul dans cette chambre que je déteste, car c'est la leur.
J'ai regretté ma décision de le repousser dès qu'il a tourné les talons, mais j'aurais regretté également si je l'avais rappelé.
Je me suis porté volontaire pour aider à soigner les blessés. Pourtant je n'y connais rien dans le domaine médical, ma compétence se limite à changer un sparadrap et désormais, je me révèle doué pour soigner, comme si j'avais récupéré les connaissances d'un autre. J'ai beaucoup regardé les séries médicales, mais l'effet me parait un peu trop miraculeux.
Je me désespère que Miller résolve cette enquête et que nous sachions ce qu'il est arrivé à Dalagir avant de pouvoir avancer. Pourquoi est-ce qu'il traine autant pour la résoudre ?
Le soir, je rentre exténué de l'hôpital, dans la ville étrangement calme depuis que les convois de camions ne circulent plus. Les navettes repartent sur Terre uniquement avec des habitants.
Des bavardages à l'hôpital, j'ai appris que près de la moitié des habitants avaient déjà quitté la planète et beaucoup le prenne mal car ils avaient tout misé sur une nouvelle vie ici.
Je me suis gardé de leur dire que je connais le décisionnaire de l'avenir de cette planète.
Les immeubles éventrés offrant un spectacle glaçant, pourtant les réparations avancent rapidement grâce au Censium.
Hier Hans m'a rappelé que nous allions au bal et j'ai botté en touche. Je vais lui dire que je suis trop crevé pour y aller. Il est déjà à l'appartement en smoking quand j'arrive.
─ Tu te prépares ?
─ Je n'ai pas de tenue habillée !
Il m'entraine dans le dressing et me tire un portant avec les smokings et les chemises luxueuses.
Je siffle d'admiration.
Ce gars possède dix smokings noirs, tous similaires, ce qui est quand même un énorme gâchis, parce qu'un seul suffit.
Je songe à évoquer la fatigue mais après tout je me sens en pleine forme alors pourquoi ne pas sortir à son gala.
J'inspecte les costumes et il y en a un avec des bandes grises sur le côté, je n'aurais pas mieux.
Miller est resté silencieux pendant que je m'habille.
─ Avec Dalagir on se disputait souvent. Sa paranoïas, son agoraphobie n'étaient pas facile à vivre tous les jours.
─ Tu l'aimais ou pas ?
─ Je l'aimais plus que tout et je te jure qu'il n'est plus.
─Comment tu peux en être sûr, tu auras l'air malin s'il rentre ?
Il regarde dehors sans rien dire. Je m'en veux d'avoir assombri son humeur. Je décide de tenter de le dérider en changeant de sujet :
─ Parlons d'autre chose, pourquoi la fête n'a pas été annulée ?
─ L'annulation signifierait l'échec de Zaltair les actionnaires ne veulent pas en entendre parler.
─ Pourtant les évacuations ont commencé ?
─ Oui mais certains espérant encore me faire changer d'avis. Ils n'ont toujours pas compris que cette planète est dangereuse. Les animaux ne sont même pas gênés par nos protections. Arthémus supposaient qu'ils ne se déplacent pas comme nous, mais plutôt mentalement, ils visualisent un endroit et l'atteignent. Je me demande si finalement il n'avait pas raison.
─ Alors les protections ne servent à rien ?
─ Pas à grand-chose honnêtement.
─ Peut être que sa propriété n'avait pas été piraté.
─ L'attaque contre Dalagir était humaine, alors qu'a Ivalua c'était local.
─ Les habitants de l'ile se révolteraient ?
─ J'ai passé des heures en réunion et je peux te dire qu'on a eu beaucoup de pertes au cours des derniers mois, comme si les habitants nous avaient laissé un temps d'observations et qu'ils avaient décidé que cela suffisait.
Nous nous rendons en voiture dans la salle de réception. Nous survolons les rues saccagées avant d'arriver devant un palais qui est une reconstitution du château de Versailles.
─ Il n'a pas été abimé lui ?
─ Il était protégé sous du Censium pour être dévoilé à l'occasion de la réception, il est intact, c'est pour ça que la fête a été maintenue.
Nous nous mettons derrière un couple pour pouvoir présenter nos invitations.
Je remarque seulement maintenant, comme quoi on s'habitue à tout, la vénusté de Miller. En costume noir il est magnifique, il a la beauté d'un dieu de l'amour descendu parmi les hommes. Nombres de personnes se dévissent le cou peu discrètement pour l'admirer.
─ Monsieur Miller enchanté je suis le directeur de la société Larco il faudra que nous parlions si vous pouvez m'accordez quelques minutes ce soir et voici mon épouse Miranda.
La femme tend sa poitrine en avant, elle est très belle et son mari compte apparemment l'utiliser pour appâter Miller.
Celui-ci m'enlace l'épaule pour nous faire avancer.
─ Bien sûr, avec plaisir. Je vous présente Eden.
Nous passons enfin les sécurités qui vérifient nos cartons d'invitations et arrivons dans une grande salle avec quelques ottomanes de velours rouges des serveurs passent avec des plateaux et des robots également.
Nous rentrons dans une magnifique salle de réception avec des décors luxueux. Même les jardins à la française ont été reconstitués et eux sont abimés avec des buissons arrachés et quelques sculptures au sol. Un orchestre de musique classique anime le fond sonore.
Je découvre stupéfait une fontaine de champagne.
─ Par ici monsieur Miller, fait Lucius il y a la traditionnelle photo des actionnaires et vous devez être dessus.
Je les regarde, parmi eux, il y a sans doute l'assassin. Ils sont tous souriants comment imaginer l'un d'eux coupables ?
Certes, cette planète a de la valeur, mais ils sont déjà milliardaires, alors que peuvent-ils bien vouloir de plus ?
Je songe à m'éloigner pour appeler Léonard, mais un couple m'alpague et m'explique qu'ils sont des amis de Miller et me presse de questions sur notre travail.
Trois jeunes filles, viennent me tirer des griffes du couple et tente de me faire parler des secrets de Miller. Je suis chargé de laisser un message de la part de chacune au détective, avant que l'exploratrice Carlotta chasse les demoiselles comme une volée de moineau. Elle semble soucieuse, me prend le bras avec impatience et m'entraine plus loin dans la salle de bal.
─ Mademoiselle, merci de votre aide. Vous n'avez pas souffert de l'attaque ?
J'ai parfaitement géré, je suis habitué au danger et il suffit d'avoir les bons réflexes. J'ai toujours un kit de survie et une arme sur moi. Eden j'ai besoin de parler à Miller et c'est urgent. Mon permis de séjour a expiré et je suis sensé quitter la planète il n'en est pas question ! Vous pouvez faire quelque chose ?
─ Mais si la planète est dangereuse ?
─ Eden regardez-moi ! Je suis une exploratrice et je veux rester !
─ Ok je vais tenter de faire quelque chose. Regi tu es là ? je demande à voix haute.
─ Humpf ! Oui, bien sûr.
─ Peux-tu changer le permis de séjour de Carlotta ...
─ Clinton, se dépêche t'elle de compléter.
─ Bien sûr, c'est fait, j'ai piraté les autorisations de Miller.
─ Heu, tu as le droit de faire ça ?
─ Bien sûr, puisque je suis une créature intelligente et pleinement consciente de ses décisions, attaché à un ingrat.
Ok il me fait toujours la gueule et il va falloir que je présente des excuses à Regi. Carlotta n'en a pas perdu une miette, elle me serre le bras souriante.
─ C'est arrangé mais je ne suis pas sûr que cela soit très prudent.
─ Merci Eden, vous êtes un garçon en or.
─ Il faut plutôt remercier Regi, j'accepte le remerciement en son nom.
─ Parfait, fait-elle en m'embrassant sur le coin de la bouche. Berk et mon consentement ?
Pile quand Miller regarde dans ma direction et pince les lèvres agacé. Il semble jaloux. Mais qu'est-ce qu'il va imaginer lui ?
Je suis gay, archi gay, irrécupérablement gay.
Elle s'empresse d'aller voir Miller. J'espère qu'elle ne va pas cafter.
L'orchestre joue plus fort et un serveur dans sa livrée noire et blanche, élégant et compassé, me propose une flute de champagne que j'ai pris machinalement. Je la triture n'ayant pas très soif, amusé par sa ressemblance avec le steward Marcel. L'auteure fait du « réuse » de personnage archi-secondaire et c'est une manie pour moi de m'amuser à repérer l'anomalie, un vieux reflexe de lecteur exigeant sans doute.
J'ai le nez en l'air quand je bouscule une grosse femme qui voulait faire une photo de la cascade de champagne.
Nous nous excusons tous les deux un moment, elle tamponne ma chemise, sur laquelle la moitié de mon verre a atterri. De toute façon je n'ai pas soif, alors je pose mon verre sur un coin de table.
Les convives se goinfrent autour d'un buffet magnifique avec des sculptures de nourritures qu'ils n'ont aucun scrupules à dévaster. Il y a des cygnes de légumes, un poisson géant de sushi et du gibier pour les charcuteries. Des toasts reconstitués des immeubles. C'est presque dommage de détruire toutes ces œuvres d'art éphémère.
Miller est happé par deux femmes qui lui prennent chacun un bras et l'éloigne de Carlotta. Deux hommes vêtus de tenues indiennes noires me font face. Ils sont un mix entre des prêtres gothiques et de moines bouddhistes post apocalyptiques. Ils s'inclinent en cœur, m'obligeant à leur rendre leur salut.
─ Vous êtes Eden Lanala ?
Je hoche la tête, retenant un cri de victoire en songeant que mon personnage apparait complétement dans l'histoire.
─ Bonjour Messieurs, en effet. Hans Miller est parti en direction du grand salon.
Je leur donne la direction espérant me débarrasser des deux étranges phénomènes.
─ Nous sommes contre la débauche et les excès et ce qui pille la planète. Nous représentons Greenpax.
Ils ont quand même une coupe de champagne à la main et me font penser aux curés en Europe au moyen âge qui s'empiffrent en prêchant le jeun. Ils ont l'air plus jaloux qu'autre chose.
─ Greenpax ?
─ Oui nous sommes les deux dirigeants. Nous refusons de quitter la planète et nous devons absolument rester...
Pour mettre la main dessus.
Il ne l'a pas dit, mais l'a pensé et moi aussi si fort que c'est comme s'il l'avait dit.
─ Vous êtes son assistant depuis combien de temps ?
─ Comme beaucoup, je pense que vous réalisez que cet homme a beaucoup de zones d'ombres. Il me fait bosser incognito depuis des années, mais il est temps de me dévoiler au grand jour.
J'adore quand je sors ce genre de conneries qui laisse croire que nous nous connaissons depuis longtemps. Au passage, j'égratigne le personnage et rigole d'avance en imaginant la tête de Davenport si elle se relit un jour.
Mes interlocuteurs me regarde comme si j'étais un cafard.
Franchement moi je les sens coupable. Ils visent la régence de cette planète et n'auront aucun scrupule avec les dommages collatéraux.
J'invoque des amis qui m'appelle pour les quitter, l'excuse est mince.
Léonard est en pleine discussion avec du monde alors je vais dehors admirer les vestiges du jardin.
Je suis en train d'essayer d'ordonner mes idées, réfléchissant à tout ce que je sais quand une créature extraterrestre, me fait face.
Je tente de reculer, me retenant de hurler. Je fais face à un carré.
─ N'aie pas peur Eden, je m'appelle Linoo. Je suis le messager de mon peuple pour te parler.
Il n'a pas prononcé ces mots qui se sont formés dans ma tête alors que sa bouille attentive n'a pas bougé, c'est super choquant.
─ Tu parles ? Que veux-tu me dire alors ?
─ J'ai une requête pour toi Eden. Dix des nôtres ont disparu. Ils sont retenus prisonniers et il faut les délivrer.
─ Mais ils sont enfermés où ?
─ Normalement rien ne peut nous retenir prisonnier. Quelqu'un a trouvé le moyen de nous capturer et nous ignorons comment. Trouve les !
─ Moi ?
Il ne répond pas et fait déjà mine de s'éloigner.
─ Je vais essayer de les trouver, bien sur. Est-ce vous l'attentat d'il y a une semaine ?
─ Nous exigeons votre départ. Nous vous avons observé et nous ne sommes pas satisfait, vous ne pouvez pas rester.
Le Centorien est reparti comme une ombre alors que j'avais encore tellement de questions à lui poser.
Comment je vais trouver ces amis ? Je n'ai pas eu le temps de l'interroger sur Dalagir.
Du brouhaha s'élève de la salle de réception. Un homme est à terre en train d'agoniser, entouré par des majordomes et des robots médecins. Miller est à son chevet et se redresse alors que la police installe un cordon de sécurité et les experts scientifiques arrivent.
Les murmures enflent :
─ Un homme a bu un verre et il s'est trouvé mal.
Il est étendu pile à l'endroit où j'avais posé mon verre. Une certitude m'assaille alors que le robot médecin ferme ses yeux. Cet inconnu a payé cher sa gourmandise de finit un verre qui trainait.
Je remarque maintenant que les serveurs ont toujours des plateaux chargés et pas une seule coupe.
Je sais déjà qu'ils vont trouver mes empreintes.
Je fais signe à Miller de venir me rejoindre et je l'entraine à l'écart plutôt brusquement.
─ J'ai pleins de trucs à te dire !
J'ai toute son attention alors je me lance.
─ Le verre était pour moi. J'ai reconnu le serveur, c'est Marcel le steward celui qui m'avait paru bizarre sur le bateau.
Il secoue la tête dans un geste d'ignorance.
─ Le premier soir ou je suis arrivé, tu lui as donné un pourboire quand il m'a ramené les vêtements. Je ne sais pas si c'est grave ou pas, mais il y aura probablement mes empreintes sur le verre.
─ Tu vas aller faire un portrait-robot c'est important. Comment est-ce que tu as retenu son nom ?
─ Je me suis amusé à mettre en lumière les personnages secondaires, pour embêter Davenport.
─ Encore ce nom ?
─ Ce n'est pas le plus important. J'ai autre chose à te dire. C'est dingue ...Crois moi s'il te plait ! Un carré est venu me parler sur la terrasse juste avant que l'homme s'écroule.
─ Ils ne pourraient pas venir ici, c'est plein d'alarme anti-intrusion.
Je tapote mon crâne avec mon index.
─ Il m'a parlé directement dans ma tête. Il affirme que dix des siens sont retenus prisonniers et il compte sur moi pour les délivrer. Ils ne veulent plus de nous sur Centoria.
─ On n'a jamais réussi à communiquer avec eux, très peu de personne les ont vu et toi ils t'auraient parlé ? Ils t'ont dit quoi exactement ?
─ Ce que je viens de te dire. Sauf que je ne sais pas du tout comment retrouver les disparus. Aide-moi !
─ Quel assistant autoritaire !
─ Exécution.
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