Résumé des chapitres précédents

A cause du dernier attentat, avec les Lyrex, le Mercurial Millenium est rentré à Ivalua, la capitale de la planète Centoria.

Eden se trouve bien embêté parce qu'il est toujours un clandestin, du bateau comme du roman, sur une planète inconnue, sans argent, ni papier. Il ne sait pas où aller alors que tous les passagers débarquent.

En désespoir de cause, n'ayant rien à perdre, il interroge l'IA du bateau et celle-ci le prend pour Dalagir. Là où ça pèche c'est qu'elle sait aussi qu'il est mort.

Rugi lui propose de rentrer à son domicile et Eden accepte.

En arrivant dans le luxueux Penthouse de Dalagir, il a la confirmation que Miller et Dalagir était un couple et surtout qu'il est le sosie de Dalagir. Cela l'affecte comme une double trahison, vis-à-vis de lui et vis-à-vis de Dalagir.

Eden va visiter la ville avec l'IA en profitant pour apprendre quelques secrets sur Dalagir et Miller.

Il songe à rentrer sur Terre avec la navette privée de Dalagir, mais Miller le rejoint sur l'heure du déjeuner et ils font la paix.

Eden décide de rester au moins jusqu'à la fin de l'enquête, conscient d'être un double sur cette planète de Dalagir qui peut encore réapparaitre, et sur Terre il y a déjà un Eden Lanala qui lisait un roman à l'hôpital.

***

Eden

C'est un super musée, permettant de découvrir des répliques de tous les animaux de cette planète.

J'ai admiré un moment les reproductions des Reffes, les oiseaux qui parlent. Ils ressemblent assez à des perroquets dans leur façon de parler. Il y a un étage sur les trésors géologiques de la planète il me faudrait plusieurs jours pour tout visiter.

Plusieurs panneaux indiquant que telle découverte doit être attribué au grand explorateur Arthémus Dalagir.

J'ai de la chance que ce gars ne voulait jamais apparaitre en public et refusait les photographies car sinon j'aurai eu un gros problème.

─ Tiens bonjour Eden vous êtes venus admirer les collections du musée ?

Je suis devant des reproductions des iles quand le professeur Léonard en costume gris me sourit par-dessus ses sourcils broussailleux. Il porte une pile de dossiers dans les bras.

─ Bonjour Eden, quelle croisière hein ? J'espère que la compagnie me rappellera malgré tous les incidents.

─ Vous êtes un spécialiste des animaux et du coin ?

─ Je viens d'arriver sur la planète. C'est le professeur Greenberg qui était le guide attitré de Zaltair, mais il a préféré se consacrer à ses recherches et on ne le voit plus.

─ Il ne lui ai rien arrivé au moins ?

─ Normalement non, il passe de temps à autre au musée et je l'ai vu hier, il était en pleine forme.

Je sais où j'ai entendu ce nom. Dalagir le soupçonnait d'avoir enlevé des autochtones.

─ Ce n'est pas un confrère bien agréable, mais bon passons. Vous avez lu mon livre qu'en avez-vous pensé ?

─ J'ai beaucoup aimé. Merci beaucoup. J'ai aussi lu votre livre sur les légendes et c'est impressionnant.

─ Justement, je suis sûr que certaines légendes n'en sont pas et je vais lancer une expédition pour prouver que les autochtones existent. Je pense aller sur l'ile la plus mystérieuse, c'est qu'on surnomme l'ile aux trente cercueils.

─ Mais qu'est ce que c'est que ce nom ?

─ Je n'en ai pas encore parlé car je veux rédiger un recueil complet. Aucune navette d'exploration n'est parvenue à s'y rendre. Le Faulkner avec trente scientifiques et soldats à bord s'y est écrasée. C'était l'accident de trop qui a donné son nom à l'ile.

Je hoche la tête, ça y est il est reparti pour un exposé interminable.

─ Il faut qu'on en sache plus sur cette planète. Les dinosaures ne sont pas à prendre à la légères, mais quand on les connait, ils ne sont pas si dangereux.

─ J'ai joué au ballon avec un Tysorus, je ne peux m'empêcher de fanfaronner.

─ Racontez moi ça ?

─ Nous étions en expédition dans la jungle pour l'enquête. Chambeau m'a dit qu'il y avait un jeune d'après les griffes et il était face à nous et j'ai lancé le ballon et il a joué.

─ Merveilleux Eden, vous avez un bon sens de l'observation qui vous a sauvé la vie. Si seulement les gens étaient plus observateurs. Savez-vous que ces animaux suivent une proie sur toute la planète, donc méfiez-vous. Quand ils captent une odeur, ils ne la lâchent plus.

─ C'est pour ça que Dalagir n'a pas fui dans la jungle ? Pourtant il y a des gens qui vivent dans la jungle

─ Leur secret est de ne pas se faire repérer par une bestiole. Cette planète est encore très mystérieuse. Si je pouvais avoir un peu de crédit de votre part. cela m'aiderait vraiment ?

─ De crédit ?

Il pose sa pile de dossier et sort une tablette que je regarde perplexe.

─ C'est une souscription en ligne, donnez ce que vous voulez pour financer ma mission d'exploration. J'ai récolté un tiers des fonds déjà. J'ai dû attendre que Greenberg récolte des fonds pour financer ses recherches.

Il est étrangement optimiste parce que son opération semble loin d'être financé.

─ Je ne suis pas sûr d'avoir un compte, ici. Désolé.

─ Pour le savoir nous avons qu'a essayé, s'il est actif votre empreinte digitale suffira !

Je me doute que si je pose ma main, je vais surement tomber sur les fonds de Dalagir, est ce que je risque de me faire arrêter par la police ?

Résigné, je m'exécute en posant ma main, redoutant une alarme.

─ Vous acceptez de donner combien ? Je vois que votre banque ne pose pas de plafond ?

Je me décide sur un coup de tête.

─ Je finance tout, si la banque l'autorise. Il faut que vous apportiez des réponses, sur ce qui se passe ici.

Il tape le montant avec un nombre impressionnant de zéro et me fait un clin d'œil. Je suis tranquille, impossible que ce retrait puisse passer.

─ Ça a marché s'exclame le professeur incrédule d'une voix réjouie. Je pensais en avoir pour des semaines de tractation avec des investisseurs et des banques et mon cher Eden vous avez tout réglé.

─ Je ne sais pas comment j'ai fait et si jamais il y avait une erreur ?

─ Je file voir le Directeur du musée pour lui annoncer que j'ai mon financement, s'exclame le professeur excité.

Je le regarde partir, en songeant que j'ai probablement fait un trou dans l'héritage de Dalagir. Miller va être furieux après moi.

Regi est resté bien silencieux tout ce temps alors que nous nous dirigeons vers la sortie du musée.

─ J'ai été impressionné que tu parles avec autant de monde Eden, toi qui avais des problèmes de sociabilisation.

─ Je ...

J'avoue que la stupidité de cette IA m'en bouche un coin. Il ne dit rien sur mes dépenses, n'a sans doute pas compris.

─ Rentrons. Je vais préparer le diner j'ai envie de cuisiner.

─ Sais-tu quelle recette que je vérifie que nous ayons bien tous les ingrédients ?

─ Si on veut une viande de Terre ?

─ Il y a les animaux importés, poules, vaches et cochons, qui se conduisent d'ailleurs bizarrement ici.

─ Explique moi ce qu'ils font de si bizarre ?

─ Les animaux bougent et semblent comprendre. Les fermiers sont déroutés.

─ Bon alors je vais cuisiner végétarien, je pensais faire des bobuns avec du tofu.

─ J'ai préparé une livraison qui arrive à l'appartement.

─ Pratique !

Je me suis mis à cuisiner en bavardant avec Regi qui s'inquiète dès que je m'approche d'un couteau et qui scrute ce que je fais.

─ J'aime beaucoup te voir cuisiner.

─ Moi aussi, ajoute Miller qui vient d'arriver souriant, il a l'air fatigué.

─ Nous en savons bien peu sur cette planète. Tu as d'ailleurs décidé d'y remédier en finançant une expédition scientifique ?

Merde déjà rattrapé par la patrouille. Je me tourne vers lui pour vérifier son humeur.

Il n'a pas l'air fâché.

─ Mangeons j'ai faim. C'est la première fois que je te vois cuisiner.

Je me retiens de lui rétorquer que c'est normal puisqu'avant il ne me connaissait pas.

─ J'espère que je n'ai pas dépensé trop pour l'expédition je ne savais pas que ça marcherait ?

─ Tu as financé dix millions, mais si tu estimes que ça les vaut.

─ Heu... mais qui peut dépenser autant ?

─ Toi !

─ Non, mais sérieux Miller, je n'ai pas fait exprès et tu as compris que les bécanes me confondent avec ton ex.... Ton ex qu'on n'a pas retrouvé et qui n'est peut-être pas mort ? Tu y penses à ça ? Qu'est-ce qu'il va dire s'il sort de la jungle et découvre que tu l'as trompé ?

─ Tu ne me demande pas comment s'est passé la réunion du conseil ?

─ Tu changes de sujet !

─ Pas du tout je remarque juste que tu ne me poses pas de questions.

─ Alors ok dis-moi comment ça s'est passé ?

─ Plutôt bien, j'ai pris la présidence et suspendu toutes les exploitations intensives sur la planète. Ce sera une mauvaise nouvelle pour beaucoup qui ont investi sur cette planète et il va y avoir des spéculations en folie, des drames et mon nom et sans doute le tiens vont être jetés en pâture. Il vaut mieux nous faire discret vis-à-vis des ouvriers car certains ne vont pas apprécier ma décision.

─ Tu redoutes un attentat ?

─ Pas plus que d'habitude. De toute façon des autotochtones sont en train de se manifester et tu as bien fait de financer la mission de Léonard.

─ Ton enquête avance ?

─ Pas aussi vite que je le voudrais, le coupable est rusé.

─ Je ne sais pas comment tu arrives à enquêter tu es tellement concerné par cette affaire et pour moi tu es le suspect numéro 1.

─ J'admire ta franchise, Dalagir était beaucoup plus politique que toi.

─ Je lui ressemble vraiment alors ?

─ Tu es son portrait en plus jeune, c'est impressionnant. Rien que de te regarder j'ai l'impression de faire une cure de jeunesse.

─ C'est ridicule ce que tu dis.

─ Le meurtre remonte à plus de six mois et j'ai vécu comme une épave tout ce temps. J'ai cru devenir fou et c'est ma première enquête.

─ Ça fait si bizarre d'entendre ça, toi qui es si fort dans les livres.

─ Je ne vois pas de quel livre tu parles, mais peu importe.

J'ai terminé de faire dorer les tofus et j'assemble les ingrédients dans des assiettes.

Miller s'est servi un verre de whisky en en profitant pour se coller à moi.

─ Chambeau sais tout ça ?

─ Il s'en doute.

─ Il est passé ou d'ailleurs le pot de colle ?

─ Il fait des recherches on le verra à la soirée de gala de Zaltair.

─ C'est quand cette soirée ?

─ Dans une semaine, c'est l'événement mondain, les personnalités de terre tous les acteurs célèbres ont fait le déplacement pour y assister.

J'allais lui demander de me les lister pour m'amuser.

Soudain une idée me vient elle vaut ce qu'elle vaut.

─ Il faudrait que j'aille à la bibliothèque me renseigner sur un truc. Et j'y pense une questions toute bête, si jamais nous faisions l'amour Regi n'en perdrait pas une miette ? Et sur le bateau, l'autre IA a tout entendu ?

─ Nous pouvons lui demander de se boucher les oreilles.

Je marmonné guère convaincu.

─ Je t'accompagne ?

─ Tu n'as pas du travail ?

─ Je veux passer un peu de temps avec toi, nous irons ensemble demain matin.

La nuit a été sage, j'ai préféré que nous dormions dans des chambres séparés. Il y a trop de mystère encore pour que je lui fasse confiance pour l'instant et il n'a pas insisté.

Le lendemain matin, nous avons pris le petit déjeuner sur la terrasse ensoleillé puis au lieu de descendre, il s'approche du bord du toit.

─ Qu'est ce qu'on fait ici ? Tu veux te débarrasser de moi ?

Je regarde inquiet le vide sous mes pieds, guère rassuré. Je l'ai pris par le bras dans l'idée un peu ignoble que s'il ose me pousser dans le vide, je l'entraine avec moi.

─ C'est pour prendre les trams. Tu t'es baladé à pied hier, tu dois être crevé ?

Un appareil nous rejoint et ouvre ses portes nous permettant de monter à bord.

─ Je ne comprends pas pourquoi Regi ne m'en a pas parlé ?

La voix métallique intervient agacé.

─ Tu m'as dit allons y à pied alors c'est ce que nous avons fait, c'est tout simple.

─ Je t'ai demandé s'il y avait des métros !

─ Et il n'y en a pas !

─ Tu aurais pu me parler des alternatives équivalentes IA à la noix.

─ Je ne dirais plus rien puisque c'est comme ça !

Miller explose de rire.

Quelques minutes plus tard, le véhicule nous dépose à la bibliothèque comme Miller l'a demandé.

Elle est magnifique, implantée tout en haut d'une tour et est gérée par des drones volants blancs. Les lecteurs sont assis sur des bureaux volants qui se déplacent dans les rayons. J'aime beaucoup cette idée pour ma part.

─ Pour te renseigner c'est la borne ici, c'est une IA qui va te guider.

La borne évoque une caisse enregistreuse.

─ Bonjour je voudrais des renseignements sur Sara K Davenport ?

La machine mouline un moment avant de répondre.

─ Erreur 401.

─ Qu'est-ce que ça veut dire ?

Des sirènes retentissent dehors et des hurlements à l'extérieur m'évoquant une scène déjà vue à de trop nombreuses reprises je dirais dans ce foutu bouquin.