Chapitre 14

Résumé des chapitres précédents

Eden est devenu le personnage clandestin d'un roman policier fantastique au côté du célèbre détective Hans Miller.

Eden et Miller ont couché ensemble, mais leur moment de tendresse est interrompu par des Lyrex sanguinaires. Difficile de savoir qui est à l'origine de cet attentat, mais tous les autres actionnaires de Zaltair avaient quitté le bateau.

Eden a appris que Miller était l'amant de Dalagir un des milliardaires assassinés. L'enquête se complexifie.

Après cette attaque, le bateau rentre à la capitale de la planète Ivalua.

Eden d'abord perdu quand ils arrivent car il n'a toujours pas de papier ni d'argent, découvre qu'il ressemble beaucoup à Dalagir au point que les IA les confondent.

Personnages principaux

Eden Lanala

Hans Miller le célèbre détective

***

Eden

─ Comment on se déplace dans la ville ? Si on me demande mes papiers ? Est-ce que j'ai un peu d'argent ?

─ Je t'ai préparé un pass avec ton nouveau nom et tu as des crédits sur ton téléphone.

J'allais demander quel téléphone mais un meuble s'éclaire mettant en valeur un appareil visiblement dernier cri, noir élégant.

─ C'est ...?

─ Ton appareil personnel, biométrique. Si tu m'y autorises je peux t'accompagnant en basculant dessus pour te guider. Tu refusais jusqu'à présent et d'ailleurs plus précisément tu ne serais jamais sorti en ville puisque tu es agoraphobe !

─ Je veux bien que tu ailles sur mon téléphone et j'ai envie de sortir.

Mon téléphone clignote peu après et prend la parole.

─ Tu voulais prendre l'air, je t'indique le chemin jusqu'à la terrasse ?

J'ai hoché la tête et le téléphone affiche un tracé pour la porte à gauche. J'allais l'interroger sur Miller, mais le seuil franchit, la réponse est là, sous mes yeux.

Il s'agit encore ici d'un grand salon, plus chaleureux, avec une cheminée centrale. Un mur sépare la pièce en deux pour la rendre plus intime. La baie vitrée donne sur les portes et la jungle. Il est beaucoup plus confortable que celui de l'entrée, des matériaux plus sombre, des tartans, masculin et sur le mur des œuvres d'arts, souvent des nus masculins et le portrait d'un couple, assis chacun sur un des accoudoirs d'un fauteuil en chemise, pantalon clair et pied nu. Si Miller est un des deux hommes, l'autre me ressemble ou je lui ressemble.

Choqué, je n'ai pas eu le temps de m'assoir, quand une porte claque dans mon dos.

─ Ah super, tu as trouvé l'appartement ?

─ Tu m'expliques ? je grince avec un épouvantable sentiment de trahison dans les tripes.

Il recule surpris et mon reflet dans la baie vitrée me surprend, mes yeux lancent des éclairs accusateurs. Je redoute, je ne sais quoi, n'osant le formuler.

Miller passe une main dans ses cheveux embêtés.

─ Je n'ai pas grand-chose à dire, nous étions ensemble depuis des années. Je l'aimais plus que tout et il est mort il y a six mois. Quand je t'ai vu sur le bateau, j'ai eu envie de t'avoir à mes côtés, c'était plus fort que moi.

─ Tu crois...heu... toi aussi, hum...que je suis... lui ?

J'ai du mal à formuler mon étrange idée.

─ Je n'ai pas de réponse à te donner, mais j'aime bien ta présence.

─ Peut-être que le Duc est toujours vivant ? Tu y as pensé ? Je dis ça sérieusement, car Davenport a imaginé les IA complétement défectueuses.

Mon ton est monté crescendo de rage teintée de frustration. Ce n'est pas moi qu'il aime c'est le portrait d'un autre.

─ C'est faux je ne suis pas défectueuse, intervient Regi vexé.

Miller grimace, tente de s'approcher de moi. mais je me recule, agacé.

─ Viens je vais te montrer ta chambre.

Il me conduit dans une succession de pièces richement décorée, une bibliothèque qui ressemble à cette d'un palais, différents bureaux, je ne vois qu'une chose, des portraits des deux hommes et la preuve de leur amour partout. C'est un signe de la duperie de Miller, il se sert de moi ! Il en viendrait presque à me dégouter de lui.

Ses cheveux blancs accrochent mon regard. Qui peut avoir des cheveux de cette couleur ? Surtout si jeune ! C'est ridicule, quand on songe qu'il est un détective censé passé inaperçu.

Pochetron ! menteur ! infidèle !

Je l'agonise d'injures dans ma tête.

Il n'a aucun geste de tendresse, il doit sentir ma mauvaise humeur qui émet des ondes. Il se contente de m'installer dans une chambre avec une vue sur la ville et les mines au loin. Un grand lit à baldaquin noir, des draps beiges, des dorures et des statuts. Un frisson me saisit à l'idée de souiller leur repère.

─ Je ne suis pas lui !

─ Je le sais Eden, mais prenons les choses comme elle vienne. Je sais que tu n'es pas lui, Dalagir n'aurait jamais supporter de parler à des gens sur le bateau il ne voulait voir personne.

─ Mais pourquoi il était comme ça ?

─ Un attentat dans son enfance, quand son frère jumeau a été assassiné. Surtout si tu as lu sa biographie tu le sais il a été élevé par un grand père bizarre, un explorateur téméraire et asocial aussi. Tu dois être fatigué ?

─ Il n'est pas question que je m'installe dans votre lit !

─ Ce n'est pas notre chambre. Elle ne te plairait pas !

Comme je reste immobile, il poursuit soucieux. Je te la montre ?

J'ai hoché la tête et il m'entraine jusqu'à une autre, elle donne sur la jungle et une des fenêtres est remplacé par un grillage.

─ Je croyais que les clôtures protégeaient des oiseaux.

─ Arthémus aime l'air extérieur, il a toujours été habitué à camper et à vivre en expédition.

─ Rien à voir avec moi. Ta chambre à toi elle est où ?

─ Partout où est la tienne.

─ Tu veux dormir avec moi, dans SA maison ?

─ C'est la mienne. Dalagir me faisait confiance.

─ Il avait peut-être tort ! 

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