Chapitre 10
Résumé des chapitres précédents
Eden profite du voyage à bord de Millenium pour faire du tourisme sur la planète Centoria en visitant le mont Abaya. En tant que personnage clandestin d'un roman, il est toujours là, alors que l'enquête se complexifie.
Eden accompagne les deux détectives en expédition dans la propriété du Duc Dalagir. Sur place, il a trouvé la cachette du milliardaire Dalagir, sur une étrange erreur ADN et les détectives ont pu mettre la main sur des documents confidentiels importants.
Personnages principaux
Eden Lanala
Hans Miller le célèbre détective
Personnages secondaires
Professeur Léonard
Stéphane Lartimer
Arthur Chambeau. Un homme élégant autoritaire le détective concurrent de Miller.
Les actionnaires de Zaltair : Madame Aster Lindman, Chapra linka père et Chapra Dena fils, Elan Lysk, Marc Zalensbord, Sara Martin, Mohamed Ben Matmoud, Paul Lucius, Dodi Chopenhauer.
Les membres de la GreenPax : Stan Lestrange et Deleter van Poperinge, Monsieur Idriss
Sur le Mercurial Millenium : Capitaine Scout, Mareti, Marcel le steward
***
Eden
Je suis allongé dans un transat sur le bord de la piscine et savoure le soleil à l'ombre de mon parasol.
Le bateau a quitté la Nouvelle Australie et nous franchissons l'océan Indien sud à destination de l'Ile Peria et de ses arbres de vie. A priori ils sont lumineux dans l'obscurité et gigantesque, j'ai hâte de découvrir le spectacle.
L'excursion périlleuse jusqu'à la propriété de Dalagir où j'ai découvert des Tysorus remonte à quelques jours. Des questions me trottent en tête et notamment pourquoi ai-je validé le frigidaire de Dalagir ? Aussi étonnant, comment se fait-il que personne ne m'ait repéré ? Pourquoi Miller, le célèbre détective, est-il si aveugle me concernant ?
Impossible de le confronter car il est parti pour la capitale avec les documents récupérés dans la proprieté de Dalagir et il n'y a aucune raison qu'il revienne avant la fin de la croisière.
Je me morigène et après tout il est inutile de ressasser toutes ces inquiétudes, au moins je peux profiter de mes vacances.
Depuis combien de temps je n'étais pas parti au soleil ?
Un voisin m'avait invité sur la côte Normande. C'était tombé à l'eau, sans jeu de mot quand je lui avais expliqué mes contraintes. Je pouvais partir le vendredi soir après dix-neuf heures, mais nous devions être rentré à Paris le dimanche matin. Il a cru que je l'éconduisais en me moquant de lui.
Ma routine se limite à l'hôpital, les courses, les écrans et dodo dans un petit cercle ridicule de moins de cinq kilomètres.
Je peux critiquer les enceintes sécurisées sur cette planète, elles sont de la taille d'une région. Finalement, je suis le plus à même de comprendre la vie qu'a eu cet étrange milliardaire agoraphobe, enfermé avec ses voitures qu'il ne pouvait conduire.
Je suis en train de louper ma quatrième dyalise ! Cela veut forcément dire que je suis mort dans la réalité, sans que cela ne me dérange. Si je peux rester ici c'est OK pour moi à condition que je ne finisse pas en victime à mon tour. Il faut que je me méfie car dans les bouquins de Davenport, on compte déjà de nombreux morts, dont Idriss, Dalagir et Stains et je ressens douloureusement leur perte.
J'ai été nager dans la piscine, essayant de m'éclaircir les idées avant de retourner m'allonger dans mon transat. Malgré l'air chaud je me couvre d'une serviette pour cacher mes cuisses avant de prendre le bouquin de Léonard sur les oiseaux légendes, ils en ont parlé au diner hier soir et les oiseaux semblaient vraiment doués de paroles. Par contre ils n'étaient pas d'accord entre eux pour les considérer comme des êtres doués de conscience.
Je ne pourrais pas me faire ma propre opinion, car les oiseaux ont tous disparu.
Un drone-serveur m'apporte une boisson tandis que des drones-gardiens patrouillent en surveillant l'océan. Ils annoncent quand il y a une bestiole que l'on peut admirer. Au début je me levais, mais très vite j'ai arrêté. L'eau que nous survolons, est peuplée de monstres marins. Un Knyx, une espèce de requin volant, nous a suivi plusieurs heures, inquiétant d'ailleurs l'équipage. J'ai vu aussi des troupeaux de baleines, des poulpes, dont une seule des mandibules, pourraient atteindre le bateau.
Franchement, l'écrivaine a une imagination dangereuse.
Le bouquin dans les main je réalise qu'elle a inventé une technologie fabuleuse, comme les hélicoptères futuristes ou les bateaux volants, mais par contre nous n'avons le droit qu'aux bouquins reliés. Moi perso, je suis plutôt de la team liseuse, mais bon ça passe, c'est juste lourd et encombrant.
Ensuite je repose le livre de Léonard et prend le broché relatant les mémoires du Duc Arthémus Dalagir, onzième du nom. Il est le descendant d'un colonel de Napoléon et la famille a investi dans tout ce qui rapportait.
Son style est dynamique, percutant et il explique avoir écrit ce bouquin pour ses trente ans, c'était assez prémonitoire.
La richesse ne protège pas de tout, il a perdu ses parents et son frère jumeaux dans un accident d'hélicoptère alors qu'il n'avait que trois ans. Il est resté seul avec son grand-père, un aventurier fantasque.
Les accidents n'en étaient pas !
Les milliardaires ont disparu, refusant d'assister aux réceptions et plus de photos. Arthémus n'a jamais été à l'école, il a suivi son grand père dans ses expéditions sportives et a fait des études de médecine sans mettre un pied à la fac.
Il raconte ses explorations les plus dangereuses, alors qu'il n'est encore qu'un adolescent. Plus tard, il reprend les affaires familiales tout en étudiant et il dévoile ses plus belles réussites, sa collaboration avec Stains et d'autres amis milliardaires. Il a connu un énorme chagrin au décès de son grand-père alors qu'il n'avait que vingt ans. Plus tard, Dalagir a eu un coup de foudre pour Centoria et il est persuadé que malgré les affirmations des experts, elle est occupée par une espèce intelligente. Les mystères sont nombreux, les animaux se déplacent alors qu'il n'y a aucune technologie et pourtant chaque chose bénéficie de ce dont elle a besoin.
Il regrette de ne pas avoir acheté la planète seul.
Je souris amusé, ça c'est bien une pensée de milliardaire ! Et il se trompe, Centoria n'est à personne !
Un enfant qui m'éclabousse en sautant dans la piscine semble appuyer mes pensées.
Il fait chaud, alors je retourne me glisser dans le bassin, savourant les plaisirs de l'eau.
Comme il y a peu de monde, j'ai observé le petit garçon et tenté de travailler mes plongeons, appréciant la sensation de chute.
Encore une chose qui m'était interdite avec le cathéter.
Pendant ce temps, un drone a changé ma serviette et m'a apporté un jus de fruit frais.
Je retourne à ma place et m'emmitoufle dans la serviette pour reprendre la lecture du chapitre suivant au titre évocateur : 'La rencontre qui a changé ma vie'.
Il a embauché en secret un jeune expert réputé pour démasquer une fraude dans ses entreprises. Il ne donne pas le nom, mais comment ne pas y penser ?
Je lis quelques pages où raconte leurs aventures à deux. Il ne donne pas le nom mais détaille leurs plus beaux exploits, ils ont exploré Terra2 et puis Centoria tandis que leur amour reste secret.
Je me demande si Davenport est au courant d'ailleurs ?
Cependant, il le reconnait lui-même son caractère paranoïaque gâche les choses. Il ne veut jamais se montrer et son petit copain est obligé d'affronter seul le monde.
Est-ce que je déduis bien ? Sérieux ? Pourquoi j'imagine ça moi ?
Le livre de Dalagir se termine par ses projets d'installation définitive sur l'ile et il promet d'écrire une suite avec les trésors de la planète.
Je repose le livre sur mes genoux et admire mon entourages, des vacanciers qui profitent de la piscine. Une femme criarde raconte ses problèmes gastriques à son amie. Jusqu'à preuve du contraire, ici c'est un rêve malgré la commère qui détaille ses flatulences.
Je regrette de n'avoir pas de photos de cet homme à détailler. Je sais juste qu'il est mort à l'âge de 33 ans, il avait neuf ans de plus que moi.
Je soupire en reprenant le livre de Ruge sur les légendes de la planète. Il a écrit un chapitre sur une herbe formidable qui permettrait de vivre un rêve éveillé.
Tient c'est marrant, c'est mon cas !
Je lève les yeux au ciel, m'attendant à découvrir Davenport qui me regarde furieuse, mais non rien ne se passe et aucune trace de son passage.
Par contre, il y a du mouvement à mes côtés et un corps sculptural s'installe dans le transat près du mien. Miller remonte ma serviette sur mon nez. Puis il prend mon verre pour gouter ma boisson.
Il ne recrache pas, mais grimace avant de faire signe au robot-serveur et de réclamer un Malibu pêche.
Heureusement qu'il ne paye pas ses boissons et qu'il a un foie de papier et de mots.
─ Tu as nagé ? elle est bonne ?
─ Elle est super bonne.
Je me penche pour admirer l'astre dissimulé par le parasol. Elle a imaginé un unique soleil ici aussi.
─ Tu es bien sérieux.
Il désigne ma pile de bouquin.
─ Je m'instruits et j'ai appris pleins de trucs, et toi alors le voyage à la capitale ?
─ J'ai rencontré les actionnaires du consortium sur Ivalua. Pour leur annoncer une grande nouvelle.
Il me caresse la joue étonnamment proche, j'ai presque envie de l'engueuler car ce n'est pas du jeu. Je m'étais résigné à avoir tout imaginé et il recommence.
Je réajuste mon maillot de bain qui me serre.
─ Tu penses pouvoir résoudre cette affaire ?
─ Ils m'ont engagé moi, donc ils veulent vraiment que la lumière soit faite sur l'affaire.
─ Et modeste avec ça !
Il ricane et secoue la tête
─ Eden, si tu n'existais pas il faudrait t'inventer. Tu viens nager avec moi ?
─ J'ai déjà nagé plusieurs fois.
─ Allez, j'ai encore des trucs à te dire, on parlera en nageant.
Je cède et me lève ne même temps que lui. La comparaison n'est pas flatteuse, je fais maigrichon à côté de lui, et je me sens ridicule devant son torse à la musculature ciselée de statue grecque. Il me serre la main et nous sautons ensemble dans l'eau.
C'est aphrodisiaque !
Je sens d'ailleurs un bâton bien dur contre moi quand il me serre contre lui. C'est rassurant, elle n'a pas oublié ce détail majeur.
─ Alors, qu'est-ce que tu devais me dire ? je réclame en me retenant de me frotter contre lui.
─ Que je suis heureux que tu sois là et que je t'ai rêvé ?
─ Tu devais me parler de l'enquête. Que sais-tu sur Stains tu ne m'as rien dit sur lui ?
─ C'était un ami proche et il est mort étouffé dans un jeu par son IA. Tout le monde a cru à un accident, jusqu'à l'attaque contre Dalagir. Plus tard, en analysant les codes sources, j'ai réussi à prouver que l'IA de Stains avait été vérolée et qu'elle avait pour mission de le tuer.
─ Qui a pu faire une chose pareille ? Et pourquoi attaquer ces deux hommes ?
─ Ils étaient en train de se mettre d'accord pour libérer Centoria, peut être que les autres ne l'ont pas supporté, marmonne Miller qui me sert dans ses bras.
Je me dégage et tente de nager mais il me rattrape vite.
─ Tu veux dire que les assassins seraient ceux qui t'ont engagé ? Illogique !
Il ricane et accepte de nager à mes côtés sous le ciel azur tout en évoquant des horreurs. Nous sommes bien dans un roman, car chaque fois que nous allons à un bout de la piscine, elle se vide ce qui nous permet de discuter tranquillement. Le contraire de la réalité avec les gosses qui nous sauteraient dessus.
─ Et bien pas tout à fait. Je crois qu'une des IA de Stains m'a missionné en douce et ils n'ont pas osé se désister.
─ Tu veux dire que tu ...
Il me coupe pour m'enlacer et m'a rapproché de lui.
─ Ce n'est pas tout, j'ai été à Ivalua pour me déclarer en tant qu'héritier de Dalagir.
─ Mais ça fait de toi un suspect !
─ Je compte sur Chambeau pour m'innocenter. Arthémus avait fait son testament et j'ai été l'accepter.
─ Arthémus ?
J'ai le souffle coupé de stupéfaction. Je regarde le détective milliardaire. Je loupe des trucs importants, mais je ne vois pas par quel bout prendre le problème.
Il sourit moqueur et m'envoie une pichenette d'eau.
─ Ne soit pas si concentré Eden, profite de la vie.
Je regarde vers le ciel, me demandant combien de temps il me reste.
─ Dis Miller et si on baisait ?
─ Tu es attiré par ma fortune ?
─ Ridicule. Je n'ai pas beaucoup de temps, mais si tu es incapable de comprendre.
─ Je t'aime aussi Eden.
Waouh c'est si beau, une déclaration d'amour carrément. Elle ne lésine pas Davenport.
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