Te revoir ! (1)
Mon Boss me fixe, attendant une réponse. Il me sort de mes pensées en me disant que ce serait tout bénèf' si j'acceptais. J'aurais une promotion avec tout ce qui l'accompagne ; augmentation de salaire, nouveau bureau et même un assistant.
–Au vu de ce que vous me promettez, cela voudrait-il dire que je ferais autre chose que de trouver un local ?
–Cela en fera partie en plus de tout le reste. Pour résumer vous êtes la cheffe de projet !
_C'est génial ! Mais je ne pense pas être suffisamment qualifiée pour ça. Kevin, l'est lui. Cela fait des années qu'il se charge de ce genre d'événement.
–Vous avez un avantage sur lui, vous les connaissez déjà et vous parlez leur langue. De plus, la directrice, Mme Kang, a expressément demandé que cela soit vous.
Je reste silencieuse, les yeux baissés.
–Si vous avez peur de ce que pourrait en penser vos collègues, oubliez ça tout de suite. Cela ne fait qu'un an que vous travaillez avec nous et vous avez déjà accompli plus de travail qu'eux que durant toutes leurs carrières. Ces fainéants ! s'énerve-t-il. S'ils passaient ne serait- ce qu'un tiers de leurs temps à travailler au lieu de cancaner, ils n'auraient pas le loisir de se plaindre ! Allez, il se fait tard. Rentrez chez vous et réfléchissez-y ! Vous me donnerez votre réponse demain.
Je sors ranger mes affaires avant de rentrer. Je reçois un message de Laurent m'invitant à sortir avec lui et son nouvel amoureux. Il me gronde parce que je décline encore une fois son invitation et me dit de ne pas compter sur lui pour m'acheter des chats quand je serais vieille et seule. Je souris malgré moi et range mon téléphone dans ma poche.
J'arrive chez moi, j'esquive ma voisine de palier qui voudrait me raconter je ne sais quoi encore sur la gardienne et referme la porte tandis qu'elle parle encore. Je balance mes chaussures devant le meuble dans lequel je devrais les ranger, jette mon sac dans un coin du canapé et vais m'effondrer sur mon lit. Je me mets en PLS et ramène mes genoux contre ma poitrine. Je repense à la proposition de mon patron et à ce qu'il a dit au sujet du désir de mon amie.
« Eun-Jun l'a demandé, hein ? Qu'est-ce qu'elle a derrière la tête ? me demande-je. D'un autre côté, cette promotion me changerais la vie. Je pourrais déménager dans une petite maison à la campagne, pas trop loin de Paris, pour mon boulot, mais sans voisins. » Cependant... je n'ai aucune envie de le revoir et encore moins de travailler avec lui.
Je me mets sur le dos et fais l'étoile de mer, laissant un sentiment de bien être me gagner en m'imaginant sur la terrasse de ma maison, tranquille. Loin du bruit et des voisins enquiquinants.
« Bon, c'est décidé ! Je vais accepter. De toutes manières, lui et moi, c'est du passé. Il m'a sûrement déjà oublié. Autant faire pareil et continuer mon petit bonhomme de chemin... »
Le lendemain matin, je vais voir directement mon patron pour lui faire part de mon accord. Il me montre un contrat. Je m'installe pour le lire. Il me le reprend et m'informe qu'il y a juste de noter que je consens à mener ce projet à terme. En cas de réussite, je serais promue manager et j'aurais un département sous mes ordres. Dans le cas contraire, je resterais à mon poste actuel, d'assistante et attendrais deux ans pour faire une nouvelle demande de promotion.
–Oui, mais ça ne se fait pas de signer un document sans l'avoir lu avant !
–Vous ai-je déjà menti ou trompé ? Non ! Alors, faîtes-moi confiance et dépêchez-vous de signer pour que l'on puisse avoir l'accord du PDG. Il part en déplacement cet après-midi. Vous savez comment il est ? Il n'aime pas faire les choses à la dernière minute. Et nous avons très peu de temps pour nous organiser.
Je regarde le document qu'il passe et repasse devant mon nez tout en me parlant. C'est vrai qu'il m'a donné ma chance et a toujours été honnête avec moi. Et puis, comme le document ne fait que deux pages, il ne doit pas avoir plus que ce qu'il vient de m'énumérer. Je le lui prends et signe sans me poser plus de question. Que pourrait-il m'arriver de pire à part d'être virée en cas d'échec ? (C'est une question qu'il ne faut jamais se poser parce que le pire... est toujours à venir)
Une fois l'accord du PDG obtenu, mon patron me donne carte blanche. Pas de limite niveau budget. Le maître mot ; « satisfaction du client ». D'autant plus que c'est un gros contrat. Si nous obtenons ce partenariat, l'entreprise sera maintenue à flot durant plusieurs années. Et, ils pourraient ouvrir une autre agence en Corée du sud. J'espère seulement que je ne serais pas celle qu'on y enverra.
Le concert étant prévu dans quatre mois, je devais mettre les bouchés doubles pour que tout soit prêt. J'ai eu une équipe pour m'aider.
Comme c'est la première fois que je dois diriger un si grand événement, je fais une liste des choses à faire et coche au fur et à mesure.
Je suis d'abord allée voir la secrétaire comptable pour avoir une idée des dépenses que j'aurais ; le budget promo, le coût du gérant de la salle, celui de la location de la sono, celui de la salle, des repas, de l'hébergement, de la déclaration SACEM.
J'ai divisé les tâches et donné une à chaque membre de mon équipe.
« MON EQUIPE » waouh, j'aime trop comment ça sonne »
En ce qui concerne la promo, j'ai demandé à Kevin, chargé de marketing et communication de le faire. Il était un peu réticent au début, mais il a mis du cœur à l'ouvrage ensuite.
Moi, je dois m'occuper de l'hébergement et trouver une salle. Il existe plusieurs types d'endroits pour organiser un concert. Chaque type de salle propose une formule différente, allant de la location de l'endroit et du personnel (techniciens son, lumière, sécurité...), à la mise à disposition complète et gratuite de l'espace. A moi d'aller frapper à toutes les portes et de trouver le bon compromis avec le gérant du lieu pour que chacun soit gagnant dans la soirée. Je sais que je n'aurais pas trop de souci parce que je suis devenue une pro dans ce domaine. « je sais , je me la pète »
J'ai visé en priorité les lieux qui accueillent régulièrement des concerts pour faciliter la promo.
Les gérants ne se sont pas fait prier quand ils ont entendu de quel groupe il s'agit.
Les sept garçons avaient été reçus dans les plus grandes émissions des States et avait même participé aux Grammy's. Cela m'a permis de faire jouer la concurrence sur la part qui leur reviendra sur les ventes des billets.
Ensuite, j'ai négocié leur séjour dans l'un des plus grands complexes hôteliers de Paris. À proximité des monuments, au cas où ils voudraient y faire un tour avant de rentrer chez eux.
Les jours ont filé à une vitesse inimaginable. Nous sommes le jour de leur arrivé en France.
En me levant ce matin, je suis prise de vertige. J'ai mal au ventre et j'ai envie de vomir.
Je me regarde dans la glace et je me ferais presque peur. Je ressemble à un zombie avec mes cernes sous les yeux.
Je note l'heure sur mon portable, déjà 8h. J'ai une réunion à 10h. Leur avion atterrit vers 18h. Je le rappelle à Joseph pour qu'il n'oublie pas d'aller les récupérer à l'aéroport, puis rentre sous la douche.
Étrangement, je sens un soulagement en la prenant. Je n'avais plus ressenti cet apaisement depuis deux ans.
Je souris aux souvenirs des réprimandes de Laure et Jo parce que, selon elles, je prenais et passais trop de temps sous les douches. Eun-Jun avait même suggéré que j'y avais sûrement un mec avec moi, ce qui expliquerait leurs durées.
Je m'habille vite fait et file à ma réunion.
Nous passons tout en revue ; depuis la salle jusqu'à l'achat de boissons et de nourritures pour les pauses.
Notre meeting finit vers 14h, je cours dans l'office de mon patron lui présenter le résultat de notre travail. Il prend un temps infini pour le lire et éclate d'un rire puissant.
–Je savais que j'avais raison de te faire confiance. Tu permets que je te tutoie ? Le contrat est dans la poche, c'est sûr ! s'extasie-t-il. Continue sur cette lancée, ma fille !
Ensuite, il m'observe un bon moment et m'ordonne de rentrer me reposer pour ce soir parce que ma tête fais peur à voir.
–Waouh, le patron vient de te tutoyer. Il faut travailler depuis des années avec lui pour avoir droit à ça. Il le fait seulement avec les personnes qu'il considère méritante. Tu as réussi à le mettre rapidement dans ta poche. C'est vrai que tu n'as pas chômé ces quatre derniers mois. Tu étais sur tous les fronts, me félicite Kevin
–Contrairement à d'autres chefs de projet, tu nous as fait confiance et permis d'exploiter nos propres capacités pour accomplir nos tâches, me confie Carole, la secrétaire comptable.
–C'est un travail d'équipe. Nous parviendrons à nos fins que si nous mettons en commun nos savoirs et nous faisons confiance, répondis-je reconnaissante.
Reconnaissante qu'ils admettent que c'est mon travail qui paie et non mon joli minois.
_Nous allons manger un bout, tu veux venir avec nous ? me propose Kevin.
Pour une fois que mes collègues m'invitent, je ne peux malheureusement pas accepter.
_Ah oui, c'est vrai. Les garçons arrivent dans trois heures. Bon courage. À demain.
Je les remercie et me dépêche de rentrer dormir un peu. J'ai fais le calcul. Même si l'avion atterrit à l'heure, avec tous les contrôles, ils ne seront pas à l'hôtel avant 20h. J'ai le temps de dormir une bonne heure....
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J'espère qu'il vous a plus.
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