Menons l'enquête.... Lynn et Kenichi
PDV LYNN
Je me réveille et je sens son regard me caresser tout le corps. Il est perdu dans ses pensées. Je suis sûr qu'ils pensent à nous. A l'époque ou je m'enfuyais de sa chambre pour la mienne. J'aime sentir la douceur de sa main sur moi. Je sens quelque chose se réveiller en moi. Ou c'est mon ventre.
« Oh purée, j'ai trop mal. S'il continue de me serrer contre lui, je ne vais pas pouvoir me retenir. Zut, c'est parti. Désolée pour ses narines. Bof, c'est pas comme s'il n'avait pas l'habitude que je me soulage dans le lit. Je ne vais pas garder ça au risque de développer une maladie. 'Faut jamais retenir ses pets. »
Quoiqu'il en soit, mes sentiments ne doivent pas refaire surface. J'ai trop souffert de notre rupture. Mais, j'aime être dans ses bras. Je regrette ce que je lui ai dit dans la salle de bain. Franchement, il pensait vraiment que je l'aurais laissé me toucher alors qu'il venait de le faire avec elle ? Ce mec est un véritable crétin qui ne réfléchit qu'avec son truc quand il me voit.... J'aime sa façon de me regarder, il me donne l'impression d'être la seule pour lui.
« Il est fiancé et bientôt papa, me bassine mon cerveau »
Bon, j'aimerais faire semblant de dormir un peu plus longtemps, mais, la trêve est terminée. Je dois me lever. Mon téléphone me donne l'occaz. Il me caresse le visage comme lorsque je me réveillais dans ses bras et je sens que si je le laisse me dire ce que je devine dans ses yeux, je ne m'en irais jamais d'ici. Je lui ordonne de se taire et de ne rien faire. Nous discutons sur le baiser de la nuit dernière, qu'il devra oublier et comprendre que j'ai décidé de me mettre en couple avec Kenichi. Il me fait une crise de jalousie et je l'entends claquer la porte pendant que je rentre dans la salle de bain attenante à ma chambre.
Je ressors de la salle de bain, je vérifie qu'il n'y a personne dans le couloir et je téléphone à Eun-Jun. J'ai beau lui en vouloir mais pour l'instant, il n'y a qu'elle qui puisse faire en sorte qu'il n'arrive rien aux jumeaux. Je m'énerve contre elle et elle me stoppe en me disant ;
–Bonsoir, d'abord. Que me vaut l'honneur à 23h.
–A cause de toi, un psychopathe menace la vie de mes enfants.
–Quels enfants ? Les jumeaux ?
–J'en ai eu combien d'autres ?
–Comment ça ? Explique-moi sans t'énerver, s'il te plait.
Elle reste silencieuse après mon récit puis me dit.
–Je vois. Je vais faire le nécessaire. Mais toi, reste dans la villa.
–Pourquoi tu tiens tellement à ce qu'on se réconcilie lui et moi ? Il y a aucune chance que ça arrive. En plus, ce malade risque de révéler notre passé. T'imagines l'impact sur sa carrière ?
–Même si je te dis qu'il ne t'a jamais envoyé ce message de rupture et qu'il n'est pas au courant pour les bébés ? Depuis ton arrivé a-t-il fait une seule fois allusion aux enfants ?
–Il n'en parle pas parce qu'il a honte de ce qu'il a fait. Tu crois que c'est quelque chose dont on se vante ? Tu penses que j'ai envie de crier sur tous les toits que j'ai abandonné mes enfants, même si j'avais une bonne raison de le faire ?
– Franchement Lynn, on se connait depuis des années. Te mentirai-je sur quelque chose d'aussi important ? Me connaissant, tu penses que je l'aurais laissé s'en tirer aussi facilement ?
-Non, réponds-je après une petite réflexion.
Je me suis souvenue qu'elle avait mis le feu à la voiture d'un type parce qu'elle l'avait vu avec une autre fille une semaine après qu'elle l'ait jeté. Le gars a eu à peine le temps d'en sortir.
–C'était de sa faute. Il aurait dû attendre au moins deux mois avant de se remettre en couple.
–Tu dis que je suis folle mais t'es pire que moi... Ok ! Admettons que je te crois, qui c'est ? Qui nous a fait ça ?
–Je ne peux encore rien te dire. Si je le faisais, tu irais lui arracher le cœur et le lui ferais manger. J'y travaille. Toi de ton côté.... Tu sais ce que je veux dire, s'esclaffe-t-elle. Bisous...Bisous. Ciao.
Elle raccroche.
Je sens mon estomac se dénouer. Si une personne peur défendre les jumeaux, c'est bien elle. Je sais qu'il y a d'anciens espions qui travaillaient avec son père et qui doivent, maintenant, être à sa solde.
Je vais prendre ma douche le cœur un peu plus léger. Même si elle se charge de mettre les jumeaux à l'abri, en attendant, cette personne peut faire beaucoup de dégât. Une heure suffit parfois pour détruire toute une vie de travail. Je ne vais pas rester les bras croiser. Je vais trouver cette personne. Moi aussi j'ai des ressources. Je vais prendre contact avec Laurent. Il doit compter des surdoués en informatique dans ses amis. Je reste sur mon idée de déménager. Comme ça le stalker aura un sentiment de pouvoir et finira par baisser sa garde.
Je termine de m'habiller, je descends et surprends une conversation entre Eun-Jun et les garçons. Jungkook n'est pas là. J'écoute discrètement.
"Alors, Eun-Jun avait raison. Il ne savait pas pour ma grossesse. Je lui en ais voulu tout ce temps pour rien. Je me sens idiote tout d'un coup. Je suis partie du principe qu'il faisait semblant de ne pas savoir pour garder son image de mec parfait alors que la réalité est toute autre ! »
En plus, c'est Su-Yeon qui est derrière tout ça ? C'est pour ça qu'elle ne voulait pas me le dire.
Me revient alors en mémoire certaines choses que Su-Yeon m'avait dite. Elle a utilisé le même mot que dans le message...
« Attends, ces filles qui m'ont agressées, étaient sûrement en cheville avec elle. Elles aussi ont utilisé le mot «bâtard » et je me demande de quel plan elle parlait avec le vieux de la dernière fois »
J'accusais Jungkook d'avoir détruit ma vie tandis qu'il n'était pour rien le pauvre.
Je rejoins les garçons. Je fais comme si de rien et je sors de la maison.
Je me gare devant la résidence de Kenichi et sonne. Il m'ouvre la porte avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Son œil est tout violacé. Il m'invite à rentrer. Il me dit combien il est ravi que nous soyons coloc et que nous allons former un vrai couple.
–Justement, j'ai un truc à t'avouer, à ce sujet.
Je lui déballe tout. Du baiser à la conversation des garçons avec Eun-Jun, celle de Su-Yeon. Puisque les autres sont au courant, j'ai estimé qu'il devait l'être aussi pour les enfants. C'est mieux pour que le plan fonctionne. Il me répond que les garçons avaient déjà des soupçons et que Jungkook sait seulement pour les messages bidons.
–C'est pour ça qu'il était aussi gentil.
–Je suis aussi convaincu qu'il ne sait pas pour les enfants... waouh, j'ai du mal à le croire...vous avez des enfants !
–Tu ne m'en veux pas trop de t'avoir caché ça ?
Il me sourit déçu.
–Je crois qu'au fond de moi, je m'en doutais un peu. Eun-Jun avait parlé de réunir votre famille. Maintenant, ça prend tout son sens. Et puis, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que vous vous aimez toujours.... Sérieusement, qu'est-ce que vous, les filles, pouvez bien lui trouver?Il a un gros nez. Il n'est pas si beau que ça, plaisante-t-il.
–Je ne sais pas pour les autres filles, mais j'adore sa façon de me regarder. Il me donne l'impression d'être unique.
–Ah, l'amour quand tu nous tiens. Bon quel est le plan ?
–Tu sais que tu n'es pas obligé. Je ne t'en voudrais pas si tu refusais.
–T'inquiète. Je m'en remettrais. Il existe de milliers d'autres jolies filles. Alors ? me sourit-il.
–Ok ! Nous allons continuer comme un couple. Un faux couple qui devient un vrai. Enfin... tu vois ce que je veux dire ?
–Leur faire croire que cette histoire de faux couple nous a rapproché au point d'en devenir un vrai. En réalité nous serons toujours un faux couple.
–Personne ne doit le savoir. Même pas les autres garçons. Ils ne doivent pas non plus savoir que j'ai entendu leur discussion avec mon amie. Si Su-Yeon et mon stalker sont la même personne, elle finira par commettre une erreur.
–Ce ne sera pas trop dure, je t'aime déjà, dit-il mutin.
–Si nous réussissons à convaincre Taehyung, nous convaincrons les autres. Il est très perspicace.
–C'est vrai. Il avait remarqué avant tout le monde que quelque chose clochait dans votre séparation.
–Et il faudra que tu évites un max Jungkook. Si tu ne veux pas te retrouver avec un...dis-je en montrant son œil.
–C'est vrai qu'il a été un peu fort là. En public en plus. Tu sais qu'il n'a jamais réagi comme ça pour Su-Yeon, me dit-il en haussant les sourcils.
–Ah bon ? Pourtant ce n'est pas la première fois qu'il le fait. Il y a deux ans, je l'avais rencontré par hasard au ciné et il était avec des potes. Il m'a invité a les rejoindre et l'un d'eux s'était mis à me draguer. Il est sorti quelques minutes avec lui et lorsqu'ils sont revenus, l'autre tremblait comme une feuille, m'a présenté ses excuses et est parti en courant.
–Vous faisiez déjà votre.... ?
–Ouais. Mais ce n'était qu'un pari pour moi.
–Il était déjà amoureux. J'ai l'impression que tu ne sais pas combien tu es différente des filles qu'il fréquentait.
–Je le sais. Elles sont du même type que Su-Yeon ; grandes, belles et elles côtoient du beau monde. Alors que je ne suis qu'une pauvre fille avec des dettes... Tiens, ris-je, on dirait les répliques d'un Drama. « Le beau chanteur et la pauvre. »
–Ouais pas mal comme titre...rit-il. Sérieusement, t'as complètement faux. Ces filles courent après sa notoriété. Elles lui disent ce qu'il veut entendre alors que tu n'as jamais été tendre avec lui. Tu lui dis en face ce que tu penses et le rembarre quand il le mérite. Tu le soutiens aussi quand il va mal et tu ne le juges pas d'après son métier mais sur ses actions et son cœur.
–Derrière cette carapace arrogante, il y a un homme peu sûr de lui, sensible. Il fait ce que les autres attendent de lui parce qu'il a le sentiment que c'est le seul moyen d'être aimé. Il laisse Su-Yeon le manipuler parce que, pour lui, c'est la seule personne qui a continuellement été à ses côtés. Même lorsqu'elle le quitte pour batifoler avec un autre, elle revient. Tandis que son propre père ne lui parle plus. Il est perfectionniste dans son travail car il se dit que s'il échouait, il ferait échouer les autres. Alors les fans le laisseront tomber. Cela fait des années qu'il est avec le groupe mais il a toujours du mal à s'ouvrir par peur d'être un poids pour eux.
–Et toi, tu l'as compris en seulement deux mois. Pas étonnant qu'il soit fou de toi.
– C'est parce qu'il me fait penser à moi. Je connais le sentiment de solitude que crée cette façon de voir. J'ai longtemps cru qu'en calquant ma personnalité sur celle des autres, sur ce qu'ils attendaient de moi, je ne serais pas seule. De temps en temps, je laissais transpercer la vraie moi mais la dissimulais aussitôt. J'avais tort. Parce que le plus important, ce n'est pas ce que les gens pensent de nous mais l'image que nous avons de nous. Bref... trêve de sentimentalisme. Allons mettre notre plan à exécution ! Trouvons des indices sur ce qu'elle manigance.
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D'après vous, que manigance Su-Yeon?
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