Le temps que ses mots atteignent mon cerveau, elle s'était réfugiée dans les bras de Jungkook, qui martèle le sol de ses pas furieux.

–C'est vrai ce que vient de me dire Su-Yeon, tu l'as menacé alors que te souhaitait la bienvenue ?

–Euh... ! fais-je, hébétée. Je suis encore sous le choc. Il me faut en avoir le cœur net.

–Je...je peux te poser une question...avant ?

–Non ! réponds-moi  ! m'ordonne-t-il.

Je me force à répondre parce que j'ai aussi besoin de réponse.

–Oui et non. Je l'ai menacé parce qu'elle m'a giflé et non souhaité la bienvenue.

Il est sur le point de partir, je le retiens par la manche de son maillot. Il recule avec une grimace et j'aperçois un gros bleu au niveau de son l'épaule.

–C'est quoi ce bleu ? C'est quand t'es venu m'aider ?

–Ne te crois pas si importante. C'est mon pote que je voulais aider. Je pensais que tu l'avais attiré dans tes filets. Tu as été juste un dommage collatéral. Les gens m'avaient vu entrer dans l'immeuble, je ne voulais pas être accusé de non-assistance à personne en danger. Rassure-toi, si je l'avais vu partir, je ne me serais pas donné autant de mal.

« Putain, quel salaud ! Et dire que je commençais à.... Mettons ça de côté, je dois savoir »

–Si c'est ce que tu voulais savoir, nous avons des choses plus importantes à régler. Sur ce...

–Non, attends ! J'aimerais savoir si tu as parlé de nous à ta copine et pourquoi ?

–Parce qu'elle voulait savoir. Il me répond ça, normal!

–Et tu lui as aussi dit pour...

–Il devait être honnête avec moi, me coupe-t-elle. Arrivant comme un cheveu sur la soupe. S'il voulait que j'accepte que je me marier avec lui !

–Quoi ? L'é-épouser ?

–Oui ! me dit-elle en me montrant fièrement sa bague de fiançailles. Tu ne lis pas la presse people ? Nous sommes fiancées depuis deux ans. Au bout de six ans, il était temps qu'il fasse sa demande, tu ne crois pas ?

Je suis à la limite de la décomposition. Elle le remarque et en profite pour enfoncer le couteau.

–Puisque nous sommes dans la confidence, j'ai une autre bonne nouvelle.

–Quoi ? T'es enceinte ! lâche sarcastique.

–Comment t'as deviné ? Pourtant je n'ai pas pris de poids d'après mon médecin... Oh zut, feint-elle en mettant sa main devant sa bouche. J'ai oublié que c'était une surprise. Nous devions l'annoncer le jour de l'inauguration puisque c'est vous qui allez organiser notre mariage. Eun-Jun Unnie a dit que ce serait une bonne publicité pour la boîte.

Je suis envahie par une vague d'émotion qui fait son terminus dans mon cœur. Celui-ci explose en plusieurs morceaux et la douleur se propage dans chacune de mes veines. Je me sens vaciller mais je ne dois pas craquer devant elle. Hors de question !

–Un bébé ? vous allez avoir un...bébé ?

Il détourne le regard et traîne Su-Yeon hors de la pièce. Elle me fait un sourire satisfait en partant.

Je manque d'air, j'étouffe. J'ai besoin de m'aérer. Je bouscule Taehyung dans le couloir. Je lui baragouine que je reviens et cours vers la sortie.

Je m'avance vers un banc du jardin. Je m'assois cherchant de l'air. Rien n'arrive, je suffoque. Je suis au bord de l'évanouissement. Une silhouette me tend un sac en papier et me conseille de m'en servir pour respirer.

–Cesse de paniquer. Tu hyperventiles. Respire doucement par la bouche dans ce sac. Tu verras que ça ira mieux.

Taehyung me tapote calmement le dos tandis que reprend lentement mon souffle.

–Tu te sens mieux ?

–Oui. Merci. Désolée de t'avoir bousculé tout à l'heure.

-Il n'y a pas de souci. Quand j'ai vu ta tête je me suis douté que quelque chose n'allait pas. Je t'ai suivi et vu que tu faisais une crise d'angoisse. J'ai reconnu les symptômes parce que j'en fais parfois... Viens te reposer avant notre séance. Tu as le temps. 

Il m'accompagne dans ma chambre. Il me fait un clin d'œil en fermant la porte.

Je m'allonge sur le lit, me relève et me rallonge. Je tape des pieds de frustrations et de colère. Je ne peux toujours pas digérer ce que je viens d'entendre. J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle. J'ai vécu l'enfer à cause de lui. J'ai abandonné mes bébés parce qu'il n'en voulait pas et que je ne pouvais pas les nourrir. Alors que ce crétin planifiait tranquillement sa vie avec une autre ! Je me souviens encore de son message : « Sais-tu combien j'ai travaillé dur pour que ma carrière décolle ? Maintenant tu menaces de la détruire ? Bon... les filles comme toi ne méritent pas qu'on s'attarde sur elle. Dis-moi combien tu veux pour ne pas raconter à tout le monde que tes bâtards sont de moi ? »

–Mes bâtards ! Mes bâtards ! comme si je les avais conçus toute seule !?

Je lui avais répondu d'aller se faire foutre et de mettre son argent là où je pense.

_ Et Eun-Jun, elle le savait. Alors c'était ça la surprise dont elle m'avait parlé ? Elle a insisté pour que j'ai ce poste afin d'organiser leur mariage ? Franchement quelle pétasse ! Je la maudis de tout mon être !

–Hein ? Tu disais ? s'interloque Taehyung en ouvrant la porte.

–Non ! rien !

–OK ! Viens, tout est prêt.

J'arrive dans le salon. Tae me demande de choisir un des films poser sur la table pendant qu'il apporte nos lattés au caramel bien frappé. Ça augmente les frissons devant un bon film d'horreur. Mon choix se porte sur « The ring »

_ Le personnage de Sadako va comme un gant à bimbo décérébrée.

 Il rit et va fermer les volets et éteint la lumière.

Je me blottis contre lui, il avait apporté une couette. Seulement nos visages dépassent de la couverture.

–Tu te souviens de la frayeur qu'avait eu ton amie...la brune...comment s'appelle-t-elle déjà ?

–Johanna ? Oui, ris-je. Dans le noir, emmitouflés comme des zombies et des hurlements de terreur provenant de la télé.

–Elle nous a fait la gueule durant deux jours.

Tu m'as manqué ma Lynn, m'avoue-t-il en me serrant contre lui. Je le sens prendre une grande inspiration ensuite :

_J'aime t'entendre rire ! RM hyung a entendu votre conversation. Maintenant tu sais pour eux!?

–Ouais. Mais bon, c'est la vie. Je suis juste en rogne que Bimbo décérébrée avait raison.

–Bimbo décérébrée ? C'est Su-Yeon, je suppose? Et Lapin crétin, Jungkook. C'est ce que tu as dit t'a l'heure.

Il acquiesça le visage éclairé d'un large sourire.

–Ça leur va bien comme surnom, s'esclaffe-t-il. Donc, bimbo décérébrée avait raison à quel sujet ?

–Je n'étais qu'un pion pour reconquérir son ex. Quand je repense  à tous ses mensonges, je me sens stupide de les avoir cru. Il la voyait alors que nous étions encore ensemble.

–Disons qu'elle ne lui a pas vraiment laissé le choix.

–Comment ça ?

–Quelques jours après ton départ, elle est venue pleurer sur ses épaules parce que l'homme d'affaires qu'elle fréquentait l'avait largué. Et tu le connais, il n'a jamais su lui dire non. Mais cette fois-ci, il lui a expliqué qu'il t'avait rencontré, par contre, il était d'accord pour qu'ils restent amis. Elle a prétendu accepté et avait toujours un prétexte pour venir ou rester dormir ici. Puis, un beau jour, il nous a annoncé que vous deux, c'était fini. Et de fil en aiguille, il s'est remis avec elle.

–Donc, il m'a vraiment quitté pour elle ?

–Non, il nous a dit que c'est toi qui a rompu.

–Mais bien sûr ! Comme ça il a le beau rôle, moi, celui de la garce de service.

–Moi, je pense qu'elle le manipule. Ça fait six ans que ça dure. Elle le largue dès qu'elle trouve un mec riche et cours vers lui quand elle se fait jeter. Et lui ne voit rien.

–Ce n'est pas l'impression que j'ai quand je les vois. De toute façon, c'est pas mon problème. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il m'a fait... Allez, lançons le film. Il est minuit. L'heure du crime a sonné...

Sur ce point, Tae n'a pas changé. Nous ne sommes même pas à la moitié du film que sa tête tombe sur mon épaule. Il ronfle. J'ai envie de faire pipi mais j'avoue que j'ai un peu peur de monter à l'étage. Comme ça presse, je prends mon courage à deux mains pour ne pas me faire dessus. J'allume la lumière du salon mais le reste de la maison reste dans la pénombre. Toute la maison semble endormie. Je ne suis pas rassurée. Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé mais c'est toujours lorsque vous regardez un film d'horreur que votre maison émet des bruits étranges. Comme par hasard, le plancher ou les escaliers se mettent soudainement à craquer.

J'allume la torche de mon portable pour mieux voir. Je gravis doucement les marches. Arrivée au début du long couloir, devinez quoi ? Ma torche s'éteint car je n'ai plus assez de batterie.

« Mais bien sûr ! ça ne fait pas du tout cliché »

Bref, je continue à tâtons. J'avais plus ou moins visualiser les différentes pièces dans la journée. Les toilettes sont la troisième de là où je suis, normalement. J'ouvre une porte et le referme aussitôt avoir entendu des gémissements.

« Mince ! j'ai dû mal compter »

Je me dépêche d'en ouvrir une autre environ deux portes plus basses. Ouf, je suis au bon endroit. Je pousse un soupir de soulagement en vidant ma vessie. Je me redresse pour faire la chasse, j'entends des bruits de pas dans le couloir. Je reste immobile un instant, attendant que la personne s'en aille.

Lorsque le silence règne de nouveau, je fais la chasse et ouvre la porte communicante pour passer dans la salle de bains. Au moment même ou j'allume la lumière, des bras m'enlacent.

–ça t'a plus de nous entendre ? Si tu veux le savoir, c'est à toi que je pensais en le faisant avec elle !

Son souffle sur mon oreille est chaud. « Tu veux que je m'occupe de toi aussi. J'ai encore de l'énergie, tu sais ? »

Je me libère. Il n'a qu'une serviette autour de la taille. Ses muscles sont saillant à la lumière de la pièce.

–Tu veux toucher ? me dit-il. Tu verras qu'ils sont plus fermes qu'avant.

Je l'observe un long moment puis détourne la tête avec mépris. Et dire que j'ai laissé ces petits jeux pervers me troubler. Franchement, quelle idiote. Maintenant, je sais à quoi m'en tenir. Je ne me laisserai plus faire. Il va retrouver l'ancienne Lynn. Je commence à me laver les mains, il m'attrape par les épaules et réclame une récompense.

–Je ne te dois rien ! Tu  m'as sauvé juste pour faire le buzz auprès de tes fans. Tu as déjà eu ta récompense. Tu es toujours le mec parfait dont toutes ces filles rêvent, rétorque-je avec dégoût. Lâche-moi !

–Pas toi ? Je ne te fais plus d'effet.

–Pff, rien que l'idée que tu puisses me toucher me donne la nausée !

Il me cogne le dos contre la porte qui se referme violemment.

–C'est quoi ce regard ? Je te trouve bien arrogante. Tu mérites une bonne leçon.

Je continue de le fixer et lui dis sans me démonter.

–Tu vas faire quoi ? Me forcer ? Ce ne serait pas la première fois, pas vrai ? Et ensuite tu diras à ta...FIANCEE que je me suis jetée sur toi en vrai petite salope que je suis

–De quoi est-ce que tu parles ?

–Tu as une mémoire défaillante pour un chanteur.... Quoi qu'il en soit, je m'en tape, de toi, de ta vie et de ta Bimbo décérébrée. Tu sais pourquoi ? Parce qu'à partir de maintenant, tu n'existes plus pour moi. Jusqu'ici tu n'as été qu'un caillou dans ma chaussure.

Je sens ses doigts s'enfoncer dans mes épaules. Je le menace de remplacer ses amygdales par ses couilles s'il ne desserre pas sa prise. Il obéit docilement mais reste figé.

–Au fait, finalement je vais vivre ici. Après tout, je suis votre manager.  Pendant que nous y sommes, moi aussi j'ai un scoop en avant-première pour toi. Je vais sortir avec Kenichi !

😁😘 J'espère que ça vous a plus. N'hésitez pas à voter, commenter et partager. Merci😉💖