Une surprenante révélation !

PDV JK

TW : Attention ce chapitre parle de tentative de suicide

Elle s'est effondrée d'un coup, j'ai juste eu le temps de la ratrapper.
À l'hôpital, le médecin nous rassure sur son état de santé et de celui du bébé. Nous avons succinctement expliqué au praticien dans quelle condition elle s'est évanouie. Ce dernier nous indique que c'est probablement dû au choc émotionnel.

Je suis assis auprès d'elle. Je pose, instinctivement, la main sur son ventre, heureux au fond de moi de pouvoir enfin vivre cette nouvelle grossesse avec elle.
Eun-Jun noona discute avec les trois garçons et Anh Soo derrière moi. Elle leur raconte comment James et Anna se sont pris  pour s'introduire dans nos vies.
C'est vrai que cette fan saesang me suivait partout, depuis la tentative de meurtre de Su-Yeon sur Lynn. Elle m'avait causé pas mal d'ennui avec la presse à scandale. Je n'aurais pas cru qu'elle irait aussi loin. C'est fou. Sachant son lien avec James, sa dernière phrase prend tout son sens lorsqu'elle m'a fait accusé d'avoir donner nos derniers model de vêtement à la concurrence.  « Je ne suis pas la seule à mentir sur mon identité  » c'est qu'elle avait dit. Maintenant nous savons ce que cela signifiait.

Je sens un mouvement à peine perceptible du corps de Lynn. Je pense qu'elle est réveillée mais préfère ne pas ouvrir les yeux. Les larmes qui coulent sur son visage me le confirment. Je fais signe aux autres de se taire et lui demande si elle se sent bien. Elle prend son temps puis tourne la tête vers moi. Elle nous répond affirmativement en la bougeant  de haut en bas.

—Super ma chérie, Laurent lui pose une main sur le bras en lui souriant, nous allons vous laisser discuter. Vous avez des choses à vous dire. Nous ne serons pas loin.

Ils sortent en lui disant combien ils sont contents qu'elle et le bébé aillent bien.

—Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pour les jumeaux, James...? Pourquoi ? s'enquiert-t-elle au bout d'un moment, fixant un point invisible au plafond.

—Je te l'ai dit. Je ne voulais pas que tu sois déçue, si ça ne marchait pas. Et James...

—Sur l'île, me coupe-t-elle, je t'ai dit combien je me sentais coupable vis à vis d'eux. Pourquoi ne pas avoir profité pour m'en parler ? Je ne suis pas stupide, je ne me serais pas empressée d'aller leur acheter des vêtements, jouets ou je n'sais quoi d' autres... L'enquête des services sociaux vient de là, alors ?

—Oui. Ce sont les grands parents maternels qui l'ont demandée.

—Tu m'as aussi menti en disant ne pas savoir, pourquoi ? Tu devais t'en douter tout de même ?

Je ne sais pas quoi lui dire. C'est vrai que je lui ai beaucoup menti inutilement, me dis-je après coup.

Elle m'annonce sans la moindre émotion qu'elle compte renoncer à ses droits sur notre fille à condition que je sorte de sa vie. Mais c'est quelque chose d'impossible pour moi. Je l'aime trop pour faire ça. Je ne comprends pas ses raisons. Je tente de la raisonner. Elle s'emporte, m'accusant de vouloir la manipuler encore une fois.

—Tu t'es caché derrière une hypothétique protection, alors qu'en fait, tu veux la garde exclusive des enfants, s'énerve-t-elle. Tu ne m'en as pas parlé parce que tu voulais me punir. Me punir d'avoir perdu quatre ans de leurs vies.
« Tu as dit toi même que tu comptais me le faire payer. Et que tu ne veux pas que ta fille devienne une salope comme sa mère. Tu sais quoi ? Tu avais totalement raison. Je ne suis pas une bonne mère, je ne mérite pas d'avoir des enfants.
J'étais tellement obnubilée par le fait de ne plus t'aimer que j'ai introduis un prédateur dans la vie de ma fille. Je n'arrête pas de penser au fait qu'il a pu abuser d'elle sans que je ne le sache. Les images ne cessent de tourner dans ma tête.
Elle secoue violemment la tête comme pour empêcher cette pensée de pénétrer son esprit. «Et s'il lui avait fait des attouchements continue-t-elle. Comment vivre avec l'idée que mon enfant a peut-être été agressée par ma faute ? Comment pourrais-je le supporter ? En plus de subir la malédiction de m'avoir pour mère, je les mets aussi en danger.

Je la regarde, dépité. Je n'arrive pas trouver les mots pour la consoler. Son regard est terne et triste. Elle enchaîne, en larmes sur les souffrances que je lui ai infligées. Je suis conscient que j'aurais dû tout lui dire dès le début. Mais, j'avais envie qu'elle constate le changement que j'ai opéré sur moi. Je voulais qu'elle voit que je n'étais plus cet homme égoïste qui comptait tout le temps sur elle sans lui rendre la pareille.

Elle continue de pleurer, de crier. Je tente de lui faire comprendre que l'enfant qu'elle porte est un lien indéfectible entre nous. Il aura besoin d'un père. Sans oublier ses frères et sœur.

Elle se lève, regarde partout. Elle cherche sûrement ses affaires pour partir de l'hôpital. Puis elle rentre dans la salle de bain. Je la suis. Elle s'observe étrangement dans la glace. Je retourne dans la chambre pour lui laisser un peu d'intimité ou du moins le temps de se calmer. Je reste à l'affût de peur qu'elle ne fasse de nouveau une crise.

Je m'apprête à m'asseoir lorsque j'entends un bruit de verre brisé. Je me rue dans la pièce. Elle est à genoux sur le sol, une tache de sang s'étale à grande vitesse sur le chemisier blanc qu'elle porte tandis qu'elle cherche à s'ouvrir les veines.

—C'est pas vrai, Lynn ! Mais qu'est ce que t'as fait ?

Je me bats avec elle pour qu'elle lâche prise. Je sens le verre m'entailler la paume, mais, je ne peux pas la laisser s'ôter la vie.

—Lâche-moi, hurle-t-elle. Je ne veux pas de ce bébé qui me rappellera à quel point je suis sale de l'intérieur et qui te donnera une emprise sur moi. Je risque de le mettre en danger. Il sera maudit lui aussi. Elle avait raison... Elle avait raison ! Je n'aurai jamais dû avoir d'enfant ! J'en ai marre de tout ça. Je veux que ça s'arrête !

Je me mets à crier aussi dans l'espoir que les autres m'entendent.

—Venez m'aider ! Vite ! S'il vous plaît, appelez un médecin !

J'entends la porte s'ouvrir avec fracas, je refais ma demande sans savoir qui est entré. J'ai les yeux sur Lynn. J'essaie de stopper le sang de son poignet en le comprimant. Je perçois la voix de Namjoon hyung sollicitant une aide. 

Une infirmière suivi d'un médecin, je suppose, entrent. L'homme me demande ce qui s'est passé tout en l'examinant.  Il soulève sa chemise et presse sur la blessure pour voir l'étendu des dégâts. Je suis paralysé par la coupure ; elle s'est presque ouvert le ventre. Je parviens seulement à lui dire qu'elle est enceinte de quatre semaines.

—Apportez une civière, nous devons la recoudre le plus vite possible, ordonne le docteur.

Des paramédicaux interviennent avec un brancard. Je n'arrive pas à la lâcher. J'ai peur qu'elle se vide de son sang si je le faisais.

—Monsieur, vous devez la laisser pour que nous puissions l'emmener d'urgence au bloc. Ne vous inquiétez pas. Nous prenons le relais.

L'un des infirmiers plie le bras sur sa poitrine tout en maintenant la pression.

Je pleure, je ne veux pas. Laurent et Namjoon hyung m'obligent à lâcher prise.

—Emmenez-la au bloc numéro cinq, prévenez son obstétricien et demandez qu'on nous prépare deux poches de sang.

—Vous connaissez son groupe sanguin ?

—Euh... non ! ...Non !

—Appelez le service obstétrique et demandez le dossier de ... Comment s'appelle-t-elle ?... Le dossier de Mme Lynn Parker, une fois la réponse obtenue. Dépêchez...

Je n'entends plus les ordres qu'il donne. Je suis dans un état second. J'avance comme un zombie, je prends le même chemin que Lynn. Du sang goutte sûrement de ma main.

—Attends, tu saignes, m'avertit Tae hyung.
Je pose un œil distrait dessus et continue en direction du bloc opératoire.

Une infirmière m'en interdit l'entrée puis propose de suturer ma main.

—Vous pouvez bougez vos doigts ?

—Hein ? Euh... je ne sais pas. Je crois que c'est un peu engourdi.

—Nous allons faire une IRM pour voir si les nerfs n'ont pas été touchés.

C'est une interne qui revient avec le cliché une quinzaine de minutes plus tard.
—Vous avez eu de la chance. Quelques centimètres près, le nerfs médian aurait été sectionné.
Elle me fait une piqure d'analgésique et une autre d'antibiotique.

Je crois que ce que je viens de vivre m'a totalement anesthésié au point où je ne sens pas l'aiguille à suturer entrer et sortir de ma chair. 

—Désolée, je ne peux que soulager la douleur ;  la coupure est trop profonde, j'ai besoin de savoir si je touche un nerf durant la suture. Bougez vos doigts...Bien !

—Son opération prendra combien de temps ?  je demande  ailleurs. « Quand est-ce que je pourrais la voir ?

—Ne vous inquiétez pas. Les docteurs ici sont excellents, ils feront leurs possibles pour sauver votre femme et votre bébé. 

—Oui, ma femme... ma femme... ma femme, je le récite comme une litanie.

—C'est fini, me dit-elle d'une voix rassurante. L'infirmière de tout à l'heure va vous apportez une ordonnance pour des antidouleurs et de quoi désinfectez votre main. Evitez de la mouiller pendant quelques temps. Bon courage.

Elle me tapote le dos et m'invite à patienter dans la salle d'attente.

Je titube en m'y rendant. Les autres viennent me rejoindre. J'entends une personne me demander comment je vais.

—Elle a voulu mourir à cause de moi ! Elle a voulu mourir à cause de moi ! je vocifère. C'est de ma faute ! C'est de ma faute ! Oh Seigneur, qu'est-ce que j'ai fait ?

—Que s'est-il passé ? Pourquoi elle a fait ça ? m'interrogent-ils. Elle allait bien quand nous vous avons laissé !

—Je n'en sais rien. Elle voulait savoir pourquoi je ne lui ai pas parlé de la possibilité de récupérer les jumeaux. Ensuite, elle a dit qu'elle... qu'elle renonçait à ses droits parentaux sur Min-Ah... Qu'elle était un danger pour les enfants parce qu'elle n'arrivait pas à m'effacer...Qu'elle était sale à l'intérieur... Je tourne en rond, je passe et repasse la main dans mes cheveux, incapable de me calmer, de l'eau salée inondant ma figure. « Qu'elle ne pouvait pas vivre avec l'idée que James ait pu faire quelque chose à Min-Ah à cause d'elle... Qu'elle n'aurait pas chercher à m'oublier dans les bras d'un autre, si je ne l'avais pas fait tant souffrir ! 

—Tu n'y es pour rien. Ce n'était pas possible qu'elle épouse ce malade, me réconforte Eun-Jun noona. Tu l'as fait pour leur bien à elles deux. 

—Lynn a toujours été une fille fragile émotionnellement malgré les apparences. Je crois qu'elle s'est focalisée sur les conséquences qu'aurait eu cette union sur la vie de votre fille et elle s'en veut. Elle a sûrement eu peur que Min-Ah ait la même expérience désastreuse qu'elle. Elle a toute sa vie enfoui ce souvenir, alors imaginé que sa fille aurait pu vivre des moments aussi difficiles, l'a anéanti. Mais, elle est forte. Elle s'en remettra comme à chaque fois.

Je sais que Laurent veut m'aider, soulager ma conscience. Toutefois, cela ne fait qu'accroître mon sentiment de culpabilité.

—Elle a raison ! Et James aussi lorsqu'il m'a remercié de l'avoir jetée dans ses bras. Si je m'étais mieux comporté avec elle, il y a trois ans, si j'avais tenu mes promesses, si l'avais choisi , elle, au lieu de vouloir à tout prix faire plaisir à Su-Yeon et à mes parents, on n'en serait pas là. Je ne serais pas sur le point de la perdre !...« Qu'est-ce que je vais dire à Min-Ah si sa mère ne s'en sort pas ? Et les jumeaux ? Ils ne peuvent pas perdre une autre mère à six mois d'intervalle !?

 Je me recroqueville dans un coin de la salle, la tête entre mes bras ; je n'arrive pas à le croire. J'ai l'impression de vivre un cauchemar tout éveillé. La culpabilité m'enserre tant le cœur que j'ai du mal à respirer. J'imagine nos vies, aux enfants et moi, brisées par son absence. Je fonds en sanglots.
J'entends mes amis discuter sur la façon de m'apaiser. Mais rien ne pourrait m'apaiser si elle venait à mourir. Rien ! À part m'arracher le cœur pour ne plus ressentir cette douleur qui me lacère l'intérieur lorsque je pense à cette probabilité...

Cela doit faire plus d'une  heure depuis qu'ils l'ont emmenée, nous n'avons toujours aucune nouvelle. J'ai l'impression qu'on attend depuis une éternité quand, Laurent me secoue. Je me redresse, les yeux pleins de larmes.

— Le médecin est là.

Je me lève, les jambes tremblantes. Le visage du chirurgien est impassable. Je ne n'arrive pas à déchiffrer son expression. J'ignore s'il vient avec de bonnes ou de mauvaises nouvelles.

—Bonjour, je suis le chirurgien, Yeo Cha-wook. C'est moi qui me suis occupé de Mademoiselle Parker. Elle a perdu beaucoup de sang mais nous avons pu stopper l'hémorragie avant que cela ne deviennent inquiétant. Elle va bien et le bébé aussi. Par chance, le placenta n'a pas été perforé. Tout va bien, elle est en salle de réveil. 

Je saisis la main du médecin des deux miennes. Je la secoue avec toute la gratitude, le soulagement et la reconnaissance qui m'habitent.

—Ce n'est rien, Monsieur. Je n'ai fait que mon travail... J-je...hésite-t-il ensuite, je vous présente le docteur Jung Sun-Hi. Elle est psychiatre. Votre compagne sera transférée dans son service. Je vous laisse discuter avec elle. Veuillez m'excuser, j'ai d'autres patients à voir. 

—Merci docteur, je m'incline une fois de plus de gratitude.

—Je peux la voir ?

—Non ! Pas tout de suite. Nous devons parler de ce qui s'est passé. Vous devez savoir qu'elle devait être dans une grande souffrance pour en être arrivée là. Vous en avez une petite idée de ce qui l'a poussé à vouloir mettre fin à ses jours ?

Je lui raconte tout. Je m'efforce d'être honnête en admettant que mon attitude avec elle l'a sûrement poussée à bout.

Le docteur Jung, tapote sur son  menton avec le bout de son stylo. Elle semble réfléchir tout en m'écoutant.

—Je vois, secoue-t-elle la tête. C'est la peur d'un quelconque acte déplacé de son ex fiancé envers votre fille qui en serait  la cause....? Hum ! Dites-moi, reprend-elle pourquoi pense-t-elle être sale de l'intérieur, que vos enfants souffrent d'une malédiction ? Ils sont nés avec un handicap ou une maladie génétique ?

—Non. Min-Ah fait de l'asthme, c'est tout. Les jumeaux sont en bonne santé. Pourquoi ?

—C'est ce que peuvent penser certaines mères lorsque plusieurs de leurs enfants naissent malades... Sinon en dehors de sa mésaventure avec ce...James.. Jimmy, savez-vous si elle a été sexuellement agressée ou subi des attouchements dans son enfance ?

—Hein ? Quoi ?... N-non... J-je ne sais pas ! Vous pensez que...?

Cette éventualité me met KO.

—C'est une possibilité ! dit-elle, les yeux toujours sur son calepin. Incapacité à faire confiance, à croire qu'on puisse être aimé. Peur que son enfant subisse la même chose... Le dégoût de soi. Tout ceci fait partie de certains traumatismes liés à l'enfance.

Je lui propose de parler avec Laurent qui la connaît beaucoup mieux que moi. Ils discutent une bonne vingtaine de minutes tandis que moi, je ne sais pas quoi faire de mon corps qui trépigne d'impatience de la revoir.

—Bien. Je commence à cerner le personnage. Elle est sûrement déjà remontée, allons voir, nous propose le docteur Jung.

Nous prenons l'ascenseur pour son service. Elle m'apprend que normalement, elle devrait parler à Lynn avant que nous la voyions, cependant elle pressent mon envie d'être avec elle immédiatement. Elle m'accorde cinq minutes exceptionnellement.

J'entre dans la chambre. Elle est de dos, repliée sur elle-même. Je m'approche doucement, lui touche l'épaule en l'appelant à voix basse.

—Va-t-en. Je ne veux voir personne et surtout pas toi, me chasse-t-elle d'une voix ensommeillée et douloureuse.

—Bébé... Je... je m'en veux terriblement. Je n'ai jamais cherché à te faire souffrir. Je..

—Jungkook, s'il te plaît... Je t'en supplie....laisse-moi tranquille. Je suis fatiguée.

—Je sais. Je voulais juste que tu saches que désormais, je serai toujours là pour toi.

— Pas la peine. Je n'ai pas besoin de ta pitié. Ne reviens plus !

— Lynn, s'il te plaît ! Je conçois que tu m'en veuilles, mais tout ce que j'ai fait, c'était pour notre famille. Quand nous sommes revenus de Jejudo, James m'a demandé de rompre tout de suite avec toi, devant lui. Sinon, il détruirait d'un simple clic tout le travail fait en amont pour récupérer les jumeaux en envoyant à la police et la presse ma confession sur la nuit où tu étais saoule. Je devais faire vite et être convaincant. Alors, j'ai été virulent et blessant avec toi. Je me disais que je t'expliquerai tout une fois la garde de nos fils obtenue. Je n'ai jamais pensé que tu es une mauvaise mère ou une...trainée.

—J'en ai marre de tes mensonges.  Sors... sors de ma chambre, s'il te plait.

—Tu dois me croire, Lynn. Je t'aime.  Je...

Elle se retourne difficilement, s'assoit en se tenant le ventre de la main gauche. Celle dont elle avait entaillé le poignet et prend appui sur l'autre.

—Tu m'aimes ? T'es sérieux ? Elle rit d'une manière hystérique. « Tu m'aimes ?  Dis moi, tu m'aimais lorsque tu as dis à Kenichi de ne pas sortir avec moi parce que je suis une fille facile ? Tu m'aimais lorsque ta copine m'a balancé son jus à la figure et que tu lui as demandé de ne pas faire attention à moi parce que je n'en valais pas la peine ? Tu m'aimais dans ces moments-là ? Elle est en colère, peinée. Ses yeux sont larmoyant mais ses larmes ne coulent pas. Elle élève de plus en plus la voix. «Lorsque tu m'as coincé dans le garage me menaçant de ne pas laisser une allumeuse comme moi briser le cœur de ton pote, tu m'aimais ? Tu étais menacé ? Quand tu as dis que si tu avais su que Kenichi n'était pas monter dans l'appart avec moi, tu m'aurais laissé brûler dans l'incendie ? Tu m'aimais et tu étais menacé dans ces moments-là aussi ? 

 Je tente de la calmer lorsque je vois une tache de sang apparaitre sur sa blouse d'hôpital.

—Calme-toi. Ta blessure est en train de s'ouvrir... Lynn s'il te plaît.

Elle ne me laisse pas en placer une, tant elle est hors d'elle. Lynn se lève et me pousse à chaque mot prononcé.

— Tu ne m'as jamais aimé. La seule chose qui t'intéressait, ce sont mes fesses. Dès que je finissais d'écarter les cuisses pour toi, tu trouvais une façon de te défiler pour ne pas tenir tes promesses. Alors ne me dis pas que je ne suis pas une salope pour toi. C'est une chance que tu ne m'aies pas tendu un peu d'argent après que nous ayons couché ensemble ! Je ne représente rien pour toi, donc, cesse de faire semblant de te préoccuper de moi. Je veux que tu...

Tout le monde rapplique, se demandant ce qu'est ce raffut. Les infirmiers lui attrape chacun un bras. Elle se débat tout en me hurlant qu'elle ne veut plus de moi dans sa vie. La psy interpelle une infirmière pour vérifier ses sutures, puis me demande de sortir.

—J'ignore pourquoi elle était aussi furieuse, réponds-je à la question de mes amis et du docteur Jung. Je lui expliquais juste pourquoi je lui avais menti et elle s'est emportée.

—Bon, je crois que le mieux serait de laisser passer quelques jours avant de revenir la voir. D'ici là, j'aurai entamé mes séances avec elle. Je sais que c'est difficile  mais cela vous fera du bien aussi de prendre du recul. Pensez à votre fille, elle aura besoin de vous durant l'absence de sa mère. Essayez de ne pas lui transmettre votre angoisse. D'accord ?

Namjoon hyung répond à ma place et promet à la psy de s'occuper de moi et de Min-Ah. Nous remercions le médecin et partons. Ils sont attentionnés. Taehyung cherche à me réconforter cependant,  je reste focaliser sur ses récriminations. Tout ce qu'elle a dit est vrai. J'étais jaloux de Kenichi, je ne voulais pas qu'elle tombe pour lui. J'ai pensé le faire fuir comme ça. Malheureusement pour moi, c'est un mec qui n'écoute pas les "on dit" et il a failli réussir à la séduire.

Je suis arrivé à la villa sans m'en rendre compte. Jimin hyung est heureux de me voir. La petite n'a fait que pleurer, réclamant sa maman. Je la prends et monte avec elle dans ma chambre. Probablement rassurée de me voir, elle s'endort quelques minutes plus tard. Je ne tarde pas à en faire de même, épuisé moralement...

Je viens de passer les quatre jours les plus difficiles de toute ma vie. Savoir qu'elle souffre dans un coin toute seule m'est insupportable. J'ai dû trouver l'excuse du travail pour expliquer à ma fille pourquoi sa mère n'est pas là. Elle est intelligente, elle m'a demandé si sa mère est malade. Elle se souvient sûrement de l'avoir vu s'évanouir. Je déteste mentir à ma fille. Mais là, il le faut bien.

Je retourne à l'hôpital espérant qu'elle accepte enfin de me recevoir. J'arrive dans le service psychiatrique, l'infirmière m'indique d'emblée qu'elle est en séance avec le docteur Jung et me propose de l'attendre dans la salle à côté.

—Vous connaissez le chemin !? me sourit-elle.

J'incline la tête en signe de remerciement. Je m'installe et attrape un magasine sur la petite table. je le feuillette plus par nervosité qu'un réel envie de lire. Cette fois, la porte de son bureau attenante à celle-ci est ouverte. Je peux les entendre. Lynn veut regagner sa chambre, la psy refuse tant qu'elle ne lui aura pas dit qui est Ryan ?

« Rayan ? Qui c'est celui là encore ?  »

Je tends l'oreille.

—C'est personne, répond Lynn morose. J-je n'ai pas le droit d'en parler.

—Pourquoi ? poursuit le médecin.
—Parce que... J'en sais rien ! Je ne sais plus ! Je peux retourner dans ma chambre ? 

—Non ! Pas avant que vous m'ayez répondu. Qui est Rayan et pourquoi vous ne devez pas parler de lui ?
—Mes parents me l'ont interdit. Ma mère  a dit que je suis maudite et que c'est ma faute s'il n'est plus là. Je l'ai contaminé avec ma malédiction.

—Quelle malédiction ? Qu'a-t-elle à voir avec vous, vos enfants et Rayan ?

—Rayan voulait m'emmener loin d'eux. Nous marier et avoir notre propre famille à nous pour ne plus être maltraités. Mais, il m'a menti. Il m'a abandonné et m'a laissé seule avec eux...

Je n'ose pas regarder à travers l'entrebâillement pour ne pas me faire  prendre. Mais je l'entends pleurer.

—... Pourtant, je l'ai supplié de ne pas partir sans moi. Je l'ai supplié de ne pas me quitter...de ne pas me laisser seule dans ce monde.

—Ou est Rayan maintenant ? Interroge la psy

—Je veux retourner dans ma chambre  ! Je ne veux plus en parler.

Je crois qu'elle s'est levée car j'ai entendu les pieds de la chaises traîner sur le sol.

—Attendez Lynn... Jung l'arrête dans son mouvement. Qu'est-il arrivé à Rayan ?

—I-il est mort... Il est mort et n'a pas tenu sa promesse. Et nos parents m'ont en toujours voulu.

—Vos parents ? Alors Rayan... était votre...?

—Rayan était mon frère et... on s'aimait !

Le choc m'a fait perdre l'équilibre et j'ai poussé la porte en tentant de me retenir. Lynn en profite pour fuir dans sa chambre.

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