Une étrange vengeance (suite)

Je suis à me demander ce qu'il se passe au moment ou j'aperçois Lynn arriver au bras d'Alexandre. Elle porte une robe de marié en dentelle avec un col légèrement en V. Mon cœur loupe un battement. Il se met à cogner contre ma poitrine comme s'il voulait fuir de là. Non ! Ce n'est pas possible, je me dis. Elle... elle ne va pas...elle n'est tout de même pas sur le point d'épouser Alexandre ? Et ces traitres que je considérais comme mes amis ! Non seulement ils sont présents mais ils tentent de me forcer à la regarder être à un autre ! J'ai la tête qui tourne, ma tension vient de grimper en flèche. j'ignore si c'est dû à la colère, la jalousie ou les deux à la fois, je commence à voir flou. Je ne vais tout de même pas assister au mariage de la femme que j'aime avec un autre ! Laurent et Sergio viennent en soutien à mon ami pour m'empêcher de partir en courant.

Une fois au centre, Alexandre lâche Lynn qui lève les yeux vers moi puis s'avance. Une musique en fond démarre : "I belong to you" de Jacob Lee. (lancez la vidéo)

Je sens la main de Laurent dans mon dos m'obligeant à la rejoindre. Elle me prend les miennes, ses lèvres esquissent un léger mouvement vers le haut.

— Je sais avoir dit que j'attendrai ta décision, débute-t-elle troublée et l'accepterai quelle qu'elle soit. Cependant, tu es comme un astre qui m'attire irrémédiablement dans son sillon. J'ai beau me débattre pour tenter de t'oublier, je me retrouve inlassablement isolée, encerclée par les ténèbres. Dont seuls les échos de ma solitude répondent à mes cris d'amour. Cette certitude de passer à côté de ma vie si tu n'y es pas m'est insupportable. Tu es le seul qui a réussi à faire rebattre ce cœur que je pensais mort à jamais. Dieu sait, si j'ai longtemps lutté contre ce sentiment qui n'a fait que grandir d'années en années. Au point que désormais, je ne conçois plus ma vie sans toi. Je suis comme prisonnière de toi, n'attendant qu'un signe de ta part. Mais je ne peux vivre éternellement dans cette boucle infernale ou tu te rapproches pour ensuite t'éloigner de moi et vice versa. Alors, j'ai pris la décision à ta place.

Elle fait signe à quelqu'un, il enlève le rideau et apparaît en lettres lumineuses " Will you marry me ? " puis s'agenouille devant moi.

— ... C'est pourquoi, aujourd'hui devant tous nos proches et nos enfants, je mets un genou à terre pour te demander de me faire l'honneur d'être mon ami, mon mari, mon âme sœur. Je serai tienne et tu seras mien à tout jamais.

Je l'aide à se relever car sa grossesse ne lui permet pas de garder cette position longtemps.

Elle m'observe, chancelante d'émotion, attendant ma réponse. Je suis si ému que je ne sais pas quoi dire. C'est le chaos total dans la tête, j'en ai les mains qui tremblent. J'étais à des lieux d'imaginer une telle chose. Cette fille qui me laisse souvent l'impression d'être inutile dans sa vie à fait une chose à laquelle je ne me serais jamais attendu. Elle vient de me donner l'une des plus belles preuves d'amour qu'un homme puisse espérer. Elle me surprendra toujours. Mon cœur bat la chamade, les mots ont du mal à sortir.

— Ne pense pas que mon silence est signe de refus. Mon âme se délecte seulement de cet instant. Je ferme les yeux et respire à fond. « Moi aussi j'erre dans l'obscurité lorsque tu n'es pas à mes côtés. Notre rencontre a été la corde qui m'a ramené à la surface du gouffre dans lequel je tombais sans fin. Dès que nos yeux se sont croisées, mon cœur a trouvé sa moitié. Cet espoir que j'ai si longtemps cultivé apporte enfin ses fruits, balayant ces moments sombres ou j'ai cru ne pas mériter ton amour...

Je reprends mon souffle. Les mots me sont finalement venus rapidement car c'est ce que je ressens et toujours voulu lui déclamer. Comme, je suis envahi par une vague d'émotions qui me prend aux tripes, ma respiration est saccadée. Néanmoins, je me concentre pour ne rien oublié. Je veux qu'elle sache qu'elle est tout pour moi.

« ...Oh bébé, reprends-je fébrile, je suis heureux que mon cœur se soit interdit de penser que toi et moi ne serons jamais ensemble. Le destin se rachète enfin d'avoir failli t'emporter loin de moi. J'avais peur de rimer dans ta vie qu'avec pleures, erreur et douleur, c'est pour cette raison que je n'ai pas officialisé notre couple. Tu pouvais choisir n'importe qui d'autre mais tu m'as choisi, moi ! Et pour cela mon cœur, tout comme l'immensité au dessus de nos têtes, mon amour pour toi sera infini. Alors oui, oui je veux être ton ami, ton mari, ton âme sœur ! Maintenant et à jamais ! Je t'aime bébé !

Je n'ai pas besoin de toucher mes joues pour savoir qu'elles sont inondées.
Je lui prends la tête entre les mains et l'embrasse langoureusement.

La juge, celle qui a jugé notre affaire, nous sépare pour les alliances.

— N'oubliez pas qu'il y a des enfants. Vous aurez votre nuit de noces pour faire ..v-vos affaires.

Min-ah, vêtue d'une petite robe en tuile rose apporte une petite boite dorée contenant les alliances. Elles sont magnifiques. Or blanc avec deux cœurs disposés en mode yin et yang... comme la sculpture. Il y a un petit diamant blanc dans chaque cœur.

— Regarde la gravure à l'intérieur me montre ma future femme...ah là là, ça sonne bien. "ma femme" Je scrute ; entre nos initiales, écrits comme l'alphabet, et la date, il y a d'aussi gravé deux petits lapin blancs." c'est nous me sourit-elle.

Elle me passe mon alliance:
— Je ne vais pas te promettre, renifle-t-elle, que la vie avec moi... sera facile mais tu peux être certain que je... Elle fait tout pour retenir ses larmes qui coulent malgré tout... « je serai toujours près de toi et te soutiendrai dans les bons et mauvais moments jusqu'à ce que la mort nous sépare. Car tu m'as donné ce que mon cœur réclamait le plus ; une famille.

Je suis aux anges mais ressens une petite pointe de déception. Si le jour de notre mariage, elle est toujours incapable de me le dire, alors quand ? Quand me dira-t-elle enfin qu'elle m'aime ? La juge s'inquiète de mon immobilité.

—Non, je n'ai pas changé d'avis. J'ai encore du mal à réaliser. Je lui passe son alliance à mon tour et débite mon engagement envers elle. « Je ne vais pas non plus te promettre que je ne te blesserai plus parce que le mariage parfait n'existe pas. En revanche, sois certaine que je ferai tout pour vous rendre toi et nos enfants les plus heureux possible jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je t'aime ! »

—Moi aussi mon cœur, m'embrasse ma femme avec passion.

—Bon.. Eh bien, je vous déclare mari et femme, entends-je la juge capituler.

—On vous a réservé une chambre pour votre nuit de noce, vous y allez maintenant où vous allez prendre la peine de saluer et remercier les invités ? nous rappelle à la réalité noona. Je prédis que nous ferez un cinquième dans pas longtemps. Pire que des lapins !

Je sens une main faire le va et vient puis tapoter mon dos. Je sais à qui elle appartient. C'est incroyable qu'elle soit venue.

—Maman ! Tu es là ? m'écrire-je en la prenant dans mes bras. Je suis si heureux de te voir.
—Merci, mon fils. Toutes mes félicitations et tous mes vœux de bonheur.
—Mais qu'est ce... Qui... C-comment ça se fait que tu sois ici ? Et papa, il est là aussi ? Ma mère me regarde avec tristesse. Je suis frustré mais je comprends. «Ce n'est pas grave. L'essentiel c'est que toi tu sois présente.»
—C'est grâce à ta charmante épouse. Elle a su me convaincre..
—Papa Min-Zae, il n'est pas gentil. Il m'a fait tomber.
Min-Ah tend les bras pour que je la prenne.
—Je vais m'en occuper, la prend ma mère. Nous avons déjà fait connaissance. Tu viens Min-Ah, allons voir tes frères.
—Depuis combien de temps elle est là pour que Min-Ah la suive si facilement.
—Cela va faire une semaine. On, en parle tout à l'heure, mon chéri. Allons voir nos invités. Plus vite on fera le tour, plus vite toi et moi on pourra... elle se mord la lèvre inférieure, si tu vois ce que je veux dire, insinue-t-elle mutine.

Nous sommes entourés de notre groupe d'amis. Chacun se félicitant d'avoir réussi à me mener en bateau tout du long.

— Tu aurais du voir ta tête lorsque j'ai dis avoir un secret sur Lynn mais que tu ne devrais rien savoir ? s'esclaffe Laurent.

— Non ! Le plus marrant, contredit Tae hyung, c'est lorsqu'il vous a vu main dans la main avec Alexandre. J'ai cru qu'il allait exploser !

Il y vont tous de leur capacité concernant leur aptitude à jouer la comédie. Nous rions de concert puis ils nous souhaitent de vivre heureux. Jin hyung pleure de joie de voir son "enfant" se marier.

— Allons faire la fête ! s'exclame Laurent.

Alexandre vient me serrer la main. Il me présente une femme dans la soixantaine que j'ai pris pour sa mère.

— Je te présente ma femme, Suzanne ! Suzanne, Jeon JungKook !

— Enchantée ! J'ai beaucoup entendu parler de vous ! J'espère que vous n'en voulez pas trop à mon mari pour cette petite farce ? Sans rancune ?

Je lui présente mes respects et serre la main d'Alexandre, l'assurant que je ne lui garde plus de rancœur. Surtout que je capte maintenant pourquoi Lynn n'est pas son genre. Il les préfère plus mûre.

Lynn me prends par le bras et nous faisons le tour des personnes présentes. Tout le reste de la soirée s'est passé comme dans un rêve. Le repas, le wedding cake, étaient délicieux. L'ouverture de bal a suscité encore plus l'envie de me retrouver seul avec ma femme. Je discerne le même désire dans ses yeux. Les enfants ont passé leur temps à grignoter et courir jusqu'à tomber d'épuisement. Tout ce petit monde est mis au lit vers une heure du matin. Nous abandonnons les autres en nous éclipsant discrètement...

Je ferme la porte de la chambre et m'y adosse.

— Enfin seuls ! Lynn.. Mme Jeon, où êtes vous ?

Elle apparait sur le seuil de la salle de bain attenante à la chambre portant un ensemble soutien-string.

— Tu t'en souviens ? minaude-t-elle, c'est la réplique de celui que tu avais acheté il y a cinq ans pour remplacer la culotte que tu m'avais arrachée la nuit de notre première fois.

Mes yeux s'attardent sur ses longues jambes avant de la caresser lentement du regard jusqu'à ses hanches, sa taille et m'arrête sur sa poitrine rehaussée par le balconnet du soutien. Son ventre à légèrement grossi depuis la dernière fois mais toujours sexy. J'aime la voir frissonner de plaisir, lire le désir dans ses yeux...

— Tu veux me les enlever ? se déhanche-t-elle, désirable.

je m'assois sur le bord du lit, elle se tient entre mes jambes et plonge ma tête entre ses seins.

— Si tu n'en a pas envie, ce n'est pas grave. Alexandre est...

Je me dégage et attrape ses lèvres pour un baiser d'une incroyable douceur. Je sens son corps s'électriser et un soupire de satisfaction s'échapper. Je l'allonge sur le lit.

— Tu n'es qu'une sale petite peste. Tu sais que je suis accro à ton corps, je ne peux pas te résister longtemps.

— Alors cesse de me faire languir, gémit-elle.

Sa poitrine monte et descend comme si elle manquait d'air. Elle entrouvre la bouche pour mieux respirer, se cambre d'avidité. Je sais ce que cela signifie ; elle n'en peut plus. Elle se consume de désir. Dans ces moments-là, je me plais à faire durer les choses. Elle se meut sous moi, cherchant à m'obliger à agir. Ne sentant pas mes mains sur elle, ouvre des yeux noirs d'impatience.

— Franchement, tu joues à quoi ? halète-t-elle.

Elle est à point. Je lui caresse les pieds, les jambes, remonte jusqu'à ses seins, puis l'embrasse avec voracité. Nous  partons dans un corps à corps qui dura une bonne partie de la nuit.

Tremblements, gémissements, halètements...Cris de bonheurs...La peur d'être entendu ne nous a même pas effleuré l'esprit. Nous sommes déchaînés, pris dans la spirale de notre ivresse mutuelle jusqu'à l'explosion ultime. Essoufflés, nous restons allongés l'un sur l'autre, le temps de nous ressaisir, de retrouver nos sens. Nous échangeons quelques baisers puis Lynn se love dans mes bras.

Je lui embrasse les cheveux, pensif. En me réveillant ce matin, à Séoul, je ne m'attendais pas à ce que Lynn et moi soyons époux à l'heure qu'il est. J'étais venu avec l'intention de lui rendre sa liberté. Au lieu de cela, j'ai trouvé une femme qui m'aime au delà de tout et dont je ne pourrai plus jamais me passer. Je l'aime tellement.

— À quoi penses-tu ? Elle me caresse le visage puis y pose un baiser.

— À toi , à nous ! À quel point je suis fou de toi ! Explique moi... depuis quand mijotais-tu tout ceci ? Lors de mon départ, je pensais que tu m'en voulais !

Elle me confesse que c'était le cas, cependant Manon venait souvent plaider ma cause avec l'aide de son frère. Elle ne concevait pas que l'on puisse se séparer à cause d'elle. Environ trois jours après mon départ, Manon est tombée sur l'album photo de Laurent. Ce dernier avait vécu un moment avec son frère. Il y avait des photos que Lynn lui avait envoyées lors de ses vacances à Séoul, il y a cinq ans. Elle envoyait certaines via son portable et Laurent les faisait développer car il a tendance à perdre ses téléphones et tout son contenu. Elles l'ont feuilleté ensemble et Lynn a remarqué deux photos qui lui ont parues étranges. Elle portait les mêmes vêtements à trois ans d'intervalle car Kenichi était sur l'autre. Et elle s'est rappelée que c'était le jour de l'incendie de son immeuble. Non seulement ces vêtements ne faisaient pas partie ceux qu'elle avait emporté en Corée mais ce qu'elle possédait avait brûler dans ledit incendie. Comment se faisait-il qu'elle les portait ?

—Alors, j'ai appelé Kenichi pour me renseigner. Le pauvre dormait. Il m' a avoué que tout ce que tu m'a raconté au sujet de mon sauvetage était du pipeau. Tu es rentré dans le bâtiment en flammes dans ce but. Cela n'avait rien avoir avec lui ou tes fans. C'est toi qui a payé les frais d'hôpitaux et demander d'aller m'acheter de nouvelles affaires. Tu lui as montré cette photo qui date du jour de notre rencontre. Alors pourquoi m'as tu menti ?

—Parce qu'à l'époque tu me détestais. Tu me faisais comprendre que t'en avais rien à faire de moi. Alors, j'ai voulu te faire croire que moi aussi je me fichais de ta vie.

—Tu sais que t'es idiot ? me blâme ma femme. Si tu m'avais dit la vérité, nous serions sûrement déjà mariés. Chaque fois que je voulais m'autoriser à compter sur toi, cette phrase me revenait à l'esprit. "si tu avais vu Kenichi s'en aller, tu m'aurais laissé brûler dans l'incendie"" C'est ce qui m'as toujours retenu de te dire ce que je ressentais réellement pour toi.

Elle secoue la tête, désapprobatrice et termine son récit. Après cette révélation et les remontrances de Manon lui disant qu'elle est difficile à aimer et utilise son passé pour ériger des barrières entre nous, elle a décidé de nous préparer un  mariage surprise en y incluant une petite vengeance pour avoir embrasser Manon. C'est ce que Laurent a annoncé aux autres.

— Et si j'avais dit "non " ? 

— Mon supposé histoire avec Alexandre était un test aussi pour étudier tes réactions. Je parlais avec Sergio  et non Alexandre. Je lui ai demandé de parler suffisamment fort pour que tu estimes qu'il y a un homme dans ma chambre. Quand tu a raccroché après m'avoir dit ne plus vouloir entendre parler de moi, je me suis dit "Yes, le poisson est ferré , plus qu'à le ramener à bord" !

—Et noona qui m'a fait croire qu'elle adhérait à mon idée de ne plus partager la garde des enfants avec toi, ris-je. C'est ça qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Mais bon... En tout cas, je dois avouer que je suis l'homme le plus chanceux du monde.

—Tu peux le dire, me sourit-elle. Cependant, j'aurai aimé que ton père accepte mon invitation. Je suis désolée, je sais que tu avais envie de le voir, s'excuse Lynn. Il m'a accusé d'être une briseuse de ménage. D'après lui, Su-Yeon n'a fait que défendre son territoire. Si je ne m'étais pas interposée entre vous, ce ne serait pas arrivé.

—Moi aussi je m'excuse qu'il ait été si désagréable avec toi, mon cœur.

— Ce n'est pas gave. Ta mère l'a représenté d'une certaine façon. Au moins l'un d'entre nous avait un membre de sa famille présente.

—J'ai une femme formidable. Je m'extasie.

—Je sais, je sais, se vante-t-elle. Tu sais quoi ? Dans quelques secondes, tu vais l'être encore plus.

—Ah, bon ? J'effleure son cou, son sein puis pose ma main sur sa taille en la ramenant à moi.  « Tu penses réussir à me rendre plus heureux que je ne le suis déjà ? Elle se comprime contre mon torse, m'embrasse le cou, la mâchoire et me mordille le lobe de l'oreille. Je sens son souffle au creux de celle-ci lorsqu'elle me murmure.

—Je t'aime  ! Comme jamais je n'ai aimé et aimerai un  autre homme. Tu es l'amour de ma vie, Jeon Jungkook.

Je suis saisis par cette déclaration que je n'espérais plus. Effectivement, elle a réussi.
Elle tourne ma tête vers elle, victorieuse, pour atteindre mes lèvres avec les siennes.

— Maintenant montre moi une nouvelle fois, l'ampleur de ton amour !  susurre-t-elle.

Et c'est ce que j'ai fait jusqu'au lever du jour.

🍀🍀🍀

Alors, vous pensiez que cela se finirait ainsi ?

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