Ma première échographie
PDV JK
Quelques jours plus tard, Laurent m'informe que la situation se dégrade entre Lynn et James.
Elle le supporte de moins en moins. Il ne fait que me dénigrer le peu de fois qu'ils se voient.
—Et je ne t'ai pas encore dit la meilleure ; le bébé le bloque aussi.
—Hein ? Comment ça ? m'étonne-je.
—Eh bien à chaque fois qu'il pose la main sur Lynn, ça lui provoque des crampes. Elle a fini par lui demander d'éviter de la toucher, le temps que sa grossesse soit plus avancée.
J'entends Laurent pleurer de rire à l'autre bout du fil. « C'est bien fait. J'ai hâte de voir sa tête lorsque Lynn annulera leur mariage pour se remettre avec toi.»
—Si elle me pardonne de ne pas l'avoir avisé que c'était moi et non son fiancé, cette nuit-là !
—Je te rassure mon frère, la bombe James fera passer ton mensonge pour un pet de mouche. Au fait, c'est aujourd'hui que tu visites ton futur appart ? J'espère que celui-là te conviendra, cette fois-ci. Allez, bonne chance. Je retourne bosser, le chef n'est pas de bonne humeur. Ciao.
Je raccroche et fais le numéro de la conseillère immobilière. Je simule un imprévu pour annuler notre rendez-vous. Elle se désespère de me trouver un logement, si j'annule à chaque fois nos appointements. En vérité, je fais traîner les choses exprès. Je ne veux pas la quitter. J'essaie de voir Min-Ah le plus possible pour ne pas casser le rythme qu'il y a entre nous. Je l'amène à la villa. Elle est si heureuse de voir le petit Jinho qu'elle ne semble pas trop embêter par mon absence à la maison.
Cette après midi, je prétexte vouloir récupérer quelques affaires chez elle. Je sais qu'elle a un rendez-vous pour le bébé. J'arrive au moment où elle part.
—Désolé, je ne savais pas que tu étais là, mens-je.
—Ce n'est rien, me dit-elle indifférente, j'allais partir... Euh, hésite-elle en regardant l'heure sur son portable, puisque t'es là, serait-il possible qu'on parle quelques minutes ?
—Si ça ne prend pas longtemps ? OK. Je jubile dans ma tête.
Nous rentrons. Elle prévient qu'elle va aller droit au but.
— J'ai besoin d'en avoir le cœur net pour pouvoir passer à autre chose. Pensais-tu que je prendrais ton mariage plus facilement en étant odieux avec moi ? Il te suffisait juste de me le dire.
J'éclate d'un rire fort et méprisant.
—Non. Désolé, je ne suis pas si altruiste. J'ai pensé le moindre mot de ce que je t'ai dit et cela n'a strictement rien à voir avec le mariage.
J'ai envie de m'arracher la langue à chaque mot prononcé. Mais voilà, il le faut. Au cas où James serait dans les parages.
Je m'approche d'elle, l'air dédaigneux et hautain. « Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te pardonner le fait de m'avoir privé de mes fils, si facilement ? Sans oublier que tu as voulu faire pareil avec Min-Ah !? Franchement Lynn, dis-je en secouant la tête, je t'imaginais plus intelligente que ça ! J'ai dû me tromper. Dans quelques temps, tu sauras ce que ça fait d'être privé de son enfant. »
Elle hoche la tête, pensive, puis me tend la main.
—Merci. C'est tout ce que je voulais savoir. Je suis fixée maintenant. Je te souhaite une belle vie.
Interloqué de sa réaction calme et nonchalante, je ne lui prends pas sa main tendue. Elle la baisse.
—Bien, tu mettras la clé dans la boîte aux lettres en partant. Merci.
Elle fait demi tour pour sortir lorsqu'elle tombe à genoux, se tenant le ventre. Je fonce pour l'aider, elle me repousse vivement, m'interdisant de l'approcher. Elle se dirige avec difficulté vers sa voiture.
—Attends... Tu ne peux pas conduire dans ton état ?
—Il faut que j'aille... à l'hôpital.
—Je vais t'y emmener. Si tu forces, tu pourrais perdre le bébé.
—En quoi ça te regarde ? Ce n'est pas ton enfant ! Je peux me débrouiller seule. J'ai... j'ai l'habitude.
Elle monte contre mon avis tandis qu'elle est pliée en deux sur le volant. Elle bloque la porte côté conducteur. Le temps que je fasse le tour vers l'autre côté, elle démarre et rentre dans une poubelle.
—Oh mon Dieu ! LYNN !
Grâce au ciel, elle n'a pas l'air d'être blessée. Juste évanouie. Je l'installe doucement sur le siège passager et appelle les secours.
Ils nous attendent avec un fauteuil roulant. Je les informe une nouvelle fois qu'elle est enceinte. Supposant que je suis le père, le praticien m'autorise à entrer sans la salle d'examen. Une infirmière lui fait une prise de sang. Ensuite le médecin sollicite mon aide pour la mettre sur la table d'auscultation pour une échographie.
Se faisant, ma main glisse in opportunément sur son ventre. Elle a un sursaut et je la sens se détendre.
Ce petit sera mon quatrième enfant, pourtant, c'est la première fois que j'assiste à ce genre d'examen. Il étale une sorte de gel sur l'abdomen de Lynn à l'aide d'une espèce de sonde. Il la déplace de gauche à droite, et vice versa, indiquant où se trouve les différentes parties du bébé.
Je ne perçois pas bien ce qu'il y a sur l'image. On dirait un haricot en train de germer. Cependant, je sens l'émotion me gagner à l'idée que ce soit mon enfant qui y apparaît.
—Vu sa taille, si je ne me trompe pas, vous devez être à quatre semaines de grossesse, donc six semaines d'aménorrhée.
Je ne vois pas de quoi ils parlent, mais Lynn comprend.
—Oui c'est exact, répond-elle.
—Bien. De ce côté là, tout semble aller, la rassure-t-il.
Il lui essuie le ventre. Puis, lui tâte plusieurs endroits de son flanc, lui demandant si elle a mal.
—Non, en fait, depuis que je suis arrivée, les crampes ont cessé. Je n'ai plus mal.
—À ce stade de la grossesse, les douleurs abdominales sont normales. Votre corps subi des bouleversements hormonaux.
—Je sais. Cependant, c'est ma troisième grossesse. Il devrait y être habitué ! En plus, je n'ai eu aucun de ces symptômes lors des précédentes.
—Oui. Il faut savoir que toutes les grossesses diffèrent. Votre état physique et psychologique peut influencer votre gestation...Ne bougez pas, je sais que ce n'est pas agréable. Écoutons son cœur.
—On peut déjà entendre son cœur ? Je pose cette question avec un peu d'appréhension.
—Bien sûr ! fait-il comme si ça allait de soi. « Approchez vous et écoutez.»
Je regarde vers Lynn, elle détourne le regard. Je décline poliment l'offre.
Le docteur penche son oreille vers son ventre. Je suppose que c'est un reflexe, car on distingue parfaitement les bruits des battements de ce petit cœur qui est drôlement rapide.
« C'est le cœur de mon bébé !? Vous vous rendez compte ? C'est le cœur de mon bébé, que j'entends là !?» J'explose de joie intérieurement.
Waouh, alors c'est ce que ressentent les pères assistant à cela ? C'est une joie que je ne peux, malheureusement, pas partager avec elle. C'est avec un autre qu'elle va vivre ces moments. Je suis dégoûté.
—Bon, votre bébé se porte bien, confirme le gynéco. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
Je vais maintenant vérifier votre col.
Il montre à Lynn une petite salle dans laquelle elle peut enfiler une blouse d'examen. Elle revient et s'étend de nouveau, insère ses pieds dans des étriers. Je me mets en retrait pour ne pas gêner.
Je tourne la tête, me disant qu'il ne fait que son boulot. Voir sa main, trifouiller son intimité, me donne envie d'aller la lui arracher.
—Attendons les résultats de votre prise de sang, de mon point de vu, tout va bien. L'embryon se développe normalement et il n'y a pas de signe de fragilité de votre col. Il est suffisamment ferme. Vous mangez bien ?
—Non. Je ne garde rien et je n'ai pas beaucoup d'appétit, non plus.
—Je comprends mais vous ne devez pas oublier que vous n'êtes plus seul dans votre corps. Le bébé a besoin de nutriments et de vitamines pour bien grandir.
Il se retourne vers moi.
—Vous devez la forcer à manger quelque chose mêmes si elle n'a pas faim. Sinon votre enfant ne se développera pas correctement.
—Non... Ce n'est pas... C'est juste un... ami, rectifie Lynn.
—Ah, désolé. J'ai cru...
—Non, ce n'est rien, dis-je en me levant. Je vais y aller. Porte toi bien Lynn.
Je sors et je l' entends geindre. Les crampes ont repris. Je reviens, inquiet. Cela se calme aussitôt. Je repars, bizarrement, ça lui reprend.
—J'ai l'impression qu'il ne veut pas que vous partiez, me sourit le gynécologue.
Je le regarde perplexe. Il me dit que la douleur revient quand je pars pour se calmer avec ma présence. Pour lui, le bébé ne veut pas que je m'en aille.
—Mais, il va devoir partir puisque le père de mon enfant va arriver.
Elle a bien appuyé sur le mot «père».
J'ai envie de lui dire que son "père" est déjà là. Ouais, mais, ce n'est pas le moment.
Je croise James en sortant de l'hôpital. Il me toise et continue son chemin.
« Quel ingrat ! II aurait pu dire merci au moins. »
***
Eun-Jun noona me donne l'acte notarial de reconnaissance en paternité pour Min-Ah. De ce côté là je sais que James n'aura rien à dire. Mais, il reste le bébé.
—Voilà, elle se nomme désormais ; Jeon Parker Min-Ah. Tu devras attendre l'accouchement de Lynn pour celui qui est route. Par contre, c'est une bonne chose que James t'ait menacé.
—Ah ouais ? En quoi est-ce une bonne chose ?
—Il ne pourra pas dire qu'il ignorait que l'enfant est de toi. Selon la loi, reconnaître un enfant tout en sachant qu'on est pas son père biologique est une fraude. Cet enfant est pour l'instant son seul lien avec Lynn, vu qu'ils ne sont pas encore mariés. Il tiendra sa langue. D'ici là, t'aura la garde des jumeaux et récupérer leur mère.
Laurent vient récupérer Min-Ah. Lynn se repose chez elle.
—Pourquoi elle ne nous la laisse pas ? voudrait Eun-jun noona. Ce sera plus pratique pour elle.
—J'en sais rien, s'impatiente Laurent. J'ai un truc urgent à vous dire. J'ai entendu ce que vous disiez, il va y avoir un problème. Le mariage a été avancé pour dans deux semaines.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
—D'après toi ? Elle souffre. Elle s'imagine t'oublier plus facilement en entamant une nouvelle vie avec James.
—Mais non ! Elle ne peut pas faire ça ! panique-je. Si elle l'épouse, il ne voudra pas divorcer. Ce sera mort pour notre famille. Noona, tu dois faire quelque chose !
Je supplie Eun-jun.
—Tu veux que je fasse quoi ? La décision du juge est pour le mois prochain.
—J'en sais rien, moi. Fais avancer la date du jugement.
Je m'énerve contre elle, alors qu'elle n'y est pour rien.
—J'aimerais bien mais, ce ne sera pas possible, me répond-elle, frustrée. «Il te reste qu'une solution ; dire la vérité à Lynn. Dis lui que tu es le père de l'enfant qu'elle porte. »
—Non ! intervient Laurent. Il forme une croix avec ses bras. « À éviter absolument ! À mon arrivée, ils s'en occupaient parce qu'elle venait de faire un malaise. Sa tension grimpait en flèche accompagnée de tachycardie.»
—Tu me conseilles quoi alors ? Hein ? Le laisser épouser la femme que j'aime et élever mon enfant sans rien dire ? Ça jamais !
Je pars en claquant la porte derrière moi.
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