Je n'avais pas le choix !
PDV JK
Après être sorti prendre l'air, je rentre et trouve Lynn qui finit d'allaiter Min-Ah. Elle grimace de douleur en se levant pour aller la mettre au lit. Elle se tient le bas ventre. Elle semble avoir du mal à se déplacer. Je lui prends Min-Ah des bras.
- Il faudra qu'on parle après, me dit-elle, les yeux rouges et gonflés.
- Je t'ai dit tout ce que j'avais à dire tout à l'heure.
Elle exige une explication sur ce retournement de situation. Elle veut savoir ce qui s'est passé entre le moment où nous nous sommes quittés sur l'île et mon arrivée à Incheon. Ce n'est pas possible que j'ai pu changer radicalement d'avis et de comportement en seulement trois heures.
- Et toi ? Il ne t'a fallu qu'une journée pour jeter les deux années avec James et votre mariage aux oubliettes. Alors même que tu portes son enfant ! réponds-je sèchement. Un rien te suffit pour rompre avec une personne.
- C'est vrai ! concède-t-elle. Mais cette journée avec toi m'a ouvert les yeux sur ce que je ressens réellement au fond de moi. Tu as juste soufflé sur les braises d'un amour qui ne demandait qu'à s'enflammer de nouveau.
Je ris de cette pitoyable tentative de me faire changer d'avis. Une femme m'aimant vraiment, m'aurait averti de la naissance des mes enfants, sans exception, et ne serait pas sur le point d'en épouser un autre.
- Je te signale que c'est toi qui passait ton temps à me rejeter. Tu n'as tenu aucune de tes promesses. Top occupé à satisfaire la cupidité de ta psychopathe d'ex petite amie...
Je vois bien qu'elle retient ses larmes, mais poursuit calmement ses récriminations
- ... Malgré cela, je t'ai toujours soutenu. Je t'ai attendu. J'ai attendu que tu saches enfin ce que tu veux.
- Et tu t'es dit que tu pouvais t'enfiler d'autres mecs entre deux attentes ? Kenichi, James. Ensuite ce sera qui ? Tae hyung ? Ou le premier péquenaud qui te prouvera que je ne suis pas à la hauteur de tes attentes ?
- Je vois, sourit-elle, peinée. Durant ce week-end ensemble, j'ai cru que tu avais enfin pris une décision. Que tu étais prêt à ce qu'on devienne une véritable famille. Encore une fois, je me suis leurrée.
Je ne sais plus qu'elle philosophe a dit : Dans le changement, la seule chose qui change, c'est le changement lui-même. Je constate malheureusement que c'est ton cas.
Tu ne m'as jamais respecté et tu ne le feras jamais. Avoue-le ? Moi, la conne qui se fichait que tu sois riche et célèbre et n'avait que faire de ta notoriété. Un vide couilles que tu méprises, facile et silencieuse. Aucun risque de créer un scandale, hein ? La pauvre fille qui voulait juste être aimée ? Il y 'a que mon cul qui t'intéressait !
Elle secoue la tête de déception. Me félicite d'être un talentueux manipulateur. Elle va jusqu'à me soupçonner d'avoir été de mèche avec mon ex et Anna et de les choisir avec des secrets pour cacher ma propre perversité une fois la leur révélée.
À la réflexion, elle commence même à se demander si je n'avais pas demandé à Su-Yeon de la poignarder pour me débarrasser d'un enfant qui me lierait à vie à elle.
J'ai toujours Min-Ah dans les bras.
Elle passe devant moi pour monter, s'arrête en haut des marches.
- Dans un sens, je te comprends lorsqu'on voit les filles que tu fréquentes. Quelqu'un comme moi fait tâche dans ton palmarès. Ne t'en fait plus. Je m'arracherais le cœur moi-même, s'il continue à vouloir s'accrocher à toi.
En passant devant sa porte, je l'entends sangloter. Je couche Min-Ah. Je vérifie que tout est en ordre. J'allume le baby phone et m'assois près d'elle. Elle dort paisiblement, serrant cooky dans ses bras. Je lui caresse les cheveux, empêchant mes larmes de couler sur elle...
***
La lumière du jour traversant les rideaux me fait mal aux yeux. J'ai la tête lourde. J'ai l'impression d'avoir été battu tant j'ai mal partout. J'ai comme un poids sur la poitrine. Je n'ai pas la force de me lever et d'affronter cette journée. Malheureusement, je dois y aller.
Lynn est déjà partie. Elle m'a laissé un mot me demandant de rester trois jours avec Min-Ah car elle part en déplacement professionnel cette après-midi. Comme cela, la petite commencera à se faire à l'idée de rester totalement seule avec moi.
Je me ramène au boulot avec presqu'une heure de retard, Laurent m'attend devant l'entrée. Je le salue et c'est son poing qui me répond. Je bascule et tombe sur les fesses.
- Espèce de salaud ! Tu t'es bien foutu de moi, hein ?
Il me relève par le col et cogne mon dos contre le mur du bâtiment et à chaque grief qu'il émet. Il est hors de lui. Il me postillonne sur la figure en me hurlant dessus, continuant de me secouer.
- Je t'ai cru quand tu m'as dit vouloir recomposer ta famille. J'ai été jusqu'à fermé les yeux lorsque tu m'as avoué l'avoir violé. Alors que ton but était de lui voler sa fille ?
- Mais t'es malade, me défende-je. Je ne l'ai pas violé ! C'est elle qui m'a sauté dessus !
- Et c'est ce que tu diras à Min-Ah quand elle voudra la voir ? Qu'elle ne peut pas parce que tu as peur qu'elle devienne une traînée comme sa mère ? C'est ça que tu lui diras ?
Il me frappe de plus en plus violemment contre le mur. Je me dégage, stoïque. Remets de l'ordre dans mes vêtements.
« Putain, il m'a fait super mal au dos. Comme si je n'avais pas assez mal.»
- Il reste un mois avant le jugement définitif. Je vais écrire au juge, me menace le jeune homme toujours furieux. « Moi aussi, je connais du monde. Elle aura un avocat digne de ce nom. Tout votre argent à toi et ton amie, Eun-Jun, ne suffira pas à te tirer de cette merde. Et je vais veiller sur Lynn au cas où tu tenterais de détruire la preuve qu'elle porte.»
Je vois Lynn arriver. Les portes automatiques s'ouvrent, j'entre mais j'ai le temps d'entendre Laurent lui demander ce qu'a dit le médecin au sujet de ses maux de ventre, si le bébé allait bien...
Le responsable de mon département est revenu de son congé maladie. Je me présente et nous discutons de ma formation de futur styliste. Il m'envoie à l'entrepôt pour assister la styliste en chef. J'y suis resté toute la journée.
Il est dix-sept heure trente, je vais récupérer ma fille. Je reçois un message de Noona m'exhortant de venir à la villa.
Min-Ah va voir Tae Hyung aussitôt que je l'ai déposée au sol. Eun-Jun noona lui demande de l'emmener à l'étage. L'atmosphère est tendu. Kang hyung lui chuchote quelque chose. Elle lui répond de ne pas s'inquiéter. Elle va dans la cuisine et revient les mains dans le dos. Elle marche doucement dans ma direction. Sa cadence est nonchalante. Elle stop devant moi, me fixe, les mains toujours derrière elle. Un sourire étrange s'affiche sur son visage. Elle m'attrape, soudainement, le col d'une main et me fait une balayette. Je tombe, surpris. Le plus surprenant, c'est lorsqu'elle se met à califourchon, dos à moi. Elle veut défaire mon pantalon.
- Noo-noona ? Mais qu'est-ce... que... tu fais ? bafouille-je stupéfait.
Elle ramasse l'objet qu'elle avait posé sur le sol. Elle le lève pour que je puisse voir. Un couteau à découper. Je me débats, paniqué pour me relever et elle me crie.
- Puisque t'es pas un homme, t'en as pas besoin ! Je vais te castrer. Je vais couper ces misérables petites couilles qui n'te servent à rien.
J'essaie de me dégager mais je glisse sous l'effet de la peur. Je sais qu'elle est capable de le faire. Elle est suffisamment tarée pour ça. J'en pleurerais presque de terreur. Les autres viennent voir ce qui se passe. La voix de Min-Ah me sauve. Noona me lâche et je me redresse en vitesse. Elle ordonne à Taehyung de repartir avec la petite.
Tandis que je reprends mon souffle, elle s'acharne sur mon dos, déjà douloureux. Elle me traite de tous les noms.
- Espèce de tête de gland ! Comment as-tu osé lui manquer de respect à ce point ? Hein ? Connard de merde de petit con ! Cette fille est la mère de tes enfants ! Ces enfants pour lesquels tu te bats depuis un mois. Enfoiré !
Et elle recommence à me taper dessus de plus belle. Je pare ses coups comme je peux. Elle me laisse pour aller ramasser le couteau. Manager Kang la saisi.
- Lâche-moi ! Je vais le saigner comme le porc qu'il est ! Lâche-moi, t'entends ? hurle-t-elle à son époux. Tu t'es donc servi de moi en me faisant croire que tu adhérais à mon plan de réunir votre famille ? J'ai voulu t'aider parce que je me sens toujours coupable de ce qui vous est arrivé. Tu penses qu'un juge possédant un peu de jugeote t'accordera à toi seul la garde des enfant !? Avec la réputation de bâtard que t'as ?
Elle jette le couteau et fonce sur moi. Je ne réagissais pas parce que j'avais le sentiment de le mériter. Cependant, je lui attrape les mains lorsqu'elle me dit que Lynn risque de perdre l'enfant qu'elle porte. Mon enfant.
- Comment ça ? Comment le sais-tu ?
- J'ai du monde qui travaille à l'hôpital. Une infirmière m'a appris qu'elle souffrait de crampe depuis hier soir. Elle doit éviter toute situation stressante si elle ne veut pas que le pire se produise.
Je lui lâche les mains et m'écroule. Je tiens ma poitrine. Mon cœur me brûle. J'ai le sentiment que je vais m'évanouir. Je suffoque. Je ne veux pas les perdre.
RM hyung et Manager Kang me conduisent sur le perron pour m'aérer.
Je reste un long moment, fixant un point imaginaire, me demandant quoi faire. Noona vient me voir.
Je lui explique que je n'avais pas le choix. Je devais lui obéir tout de suite. Sinon, il envoyait à la presse la preuve que Lynn n'était pas pleinement consentante la nuit durant laquelle l'enfant qu'elle porte a été conçu. Le deal était soit, j'accepte de perdre seulement Lynn, soit, je perds aussi toute mes chances de récupérer mes enfants, y compris... les jumeaux.
- Cela fait un mois qu'on se bat pour obtenir la garde de mes fils. Qu'aurais-tu fait à ma place, hein ? Quel choix aurais-tu fais ?
- Franchement, j'en sais rien, compatit-elle en me tapotant l'épaule. J'en sais fichtrement rien !
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