PVD JK

Sur le chemin, Laurent et moi, discutons. Il m'explique l'histoire du bonus.

– En début d'année un budget est voté pour chaque département. À la fin du mois d'octobre, donc dans une semaine, la compta bloque toutes les dépenses de l'année. S'il y en a entretemps, elles seront comptées pour l'année suivante. Ensuite, elle analyse celles de tous les services et voit lequel a dépassé son budget. On est récompensé ou pénalisé en fonction de notre dépassement.

Laurent continue de parler mais une seule chose me trotte en tête. Pourquoi reste-t-elle avec lui alors qu'ils ne peuvent pas coucher ensemble ?

– En plus Lynn est très créative, elle utilise beaucoup le système D pour la plupart des décorations afin d'éviter des frais inutiles.... Tu m'écoutes, Jungkook ?

– Euh... et si t'en venais au fait. Toute cette parlotte sur le bonus de fin d'année, j'ai l'impression que c'est pour éviter de me dire ce qui te tracasse vraiment. J'ai tort ?

Nous sortons de l'ascenseur au second étage et nous faisons face à une porte non loin de l'appareil. Laurent s'apprête à faire le code mais stoppe la main sur le boîtier.

– Non, t'as raison. En fait,  j'aimerais savoir quelles sont tes intentions ?  Tu es vraiment là juste pour ta fille ?

– Mais pourquoi tout le monde me pose cette question ?

– Nous avons tous vu la façon dont tu la regardais tout à l'heure. Tu es toujours amoureux d'elle ?

– Et si c'était le cas ? Tu ferais quoi ?

– Même si je t'aime bien, je t'empêcherais de lui faire du mal. Elle est bien avec James. En dépit du petit souci dont je t'ai parlé, ils sont heureux ensemble. Alors, je te demanderai juste de bien réfléchir avant de faire quoi que ce soit qui pourrait mettre son couple en péril.

—Ne t'en fais pas, je ne suis pas là pour la faire souffrir. Je veux juste faire partie de la vie de ma fille. Pour tout à l'heure, ça m'a simplement fait bizarre de chanter cette chanson avec elle, c'est tout.

– Ok, je te crois ! me sourit le brun.

Il ouvre la porte en criant que nous sommes là. Lynn est assise sur le canapé, un ordi portable sur les genoux qui sont enveloppé dans un plaid.

– Crie pas si fort, la petite dort.

– Zut, désolé, s'excuse Laurent. Bon, je vous laisse. Eh chef, m'interpelle-t-il avant de partir, je serai sûrement en retard demain. Tu m'excuses !

Il ferme la porte derrière lui en riant. Je reste planté à côté de la porte, attendant une invitation.

– Tu peux t'asseoir, tu sais !? Je ne vais pas te manger.

Je m'installe sur le fauteuil en face d'elle et en profite pour regarder autour de moi. L'appartement est très grand et paraît très lumineux en journée.

– Il est beau, hein ? À croire que Mr Kang senior connaissait exactement mes goûts.

– Euh...ouais ! C'est gentil de sa part. Laurent m'a un peu parlé de comment tu as atterri en Corée. Je n'aurai pas cru que tu reviendrais après ce qui... enfin, tu sais ?

–Au fait ça va se passer comment pour la cohabitation ? élude-t-elle. Tu es installé dans les parages ? On va vivre chez toi... ? On fait comment ?

–J'y ai un peu réfléchi, je pense que... ce serait mieux que je vienne vivre chez toi. Pour ne pas perturber la petite, rajoute-je rapidement. Déjà ma présence sera un grand changement pour elle, pas la peine de chambouler aussi son environnement. Qu'en penses-tu ?

–C'est une bonne idée, je pense aussi. Elle me sourit sincèrement. Tu veux visiter ?

–Hein ?... Euh, oui !

Elle se lève, le plaid glisse à ses pieds et je sens le rouge monter à mes joues. Elle porte un top à brettelle et un truc que j'appelle un string-qui-ne-s'assume-pas. Faut choisir ; soit c'est une culotte, soit un string. Mais pas les deux ! En tout cas, elle a toujours de jolies fesses rebondies. Je tourne la tête même si j'aimerais continuer à l'admirer. Son ventre est plat alors qu'elle a eu trois enfants en l'espace de cinq ans. Je tousse pour le lui faire remarquer.

–Ah, désolée ! se contente-t-elle de dire en passant le plaid autour de sa taille. « On y va »

C'est un duplex d'environ 100m², avec une cuisine aménagé ouvert sur un salon spacieux et une salle à manger. Des WC un peu plus loin. Une baie vitrée donne sur une immense terrasse aménagée, elle aussi. Un escalier conduit au reste de l'appartement. Il y a trois chambres, à l'étage ; séparées chacune par une salle de bains, WC. La première est la sienne, la seconde, celle de Min-Ah et elle me propose celle du fond.

–Tu peux passer de la salle de bain à la chambre de la petite. Les portes sont communicantes. Voilà ! Fais comme chez toi. Bonne nuit.

–Merci. Tu permets... que je jette un coup d'œil, juste pour la voir. Je ferai attention de ne pas la réveiller.

–Ok ! Viens.

–Où va-t-on ? Ce n'est pas celle-là sa chambre ?

–Si, mais elle en a une autre.

Nous allons dans une pièce se situant entre le salon et la cuisine. On peut tout voir du canapé.

–Avant c'était un bureau mais comme j'avais peur de ne pas l'entendre lorsque je suis dans la cuisine, je l'ai transformée en chambre.

On dirait un petit ange endormi. Min-Ah sert un coussin contre elle. Il est presque aussi grand qu'elle.

Dans un coin de la chambre, il y a des boites de médicaments sur une petite table. Une bouteille d'oxygène et deux autres plus petites. Cela m'attriste de penser qu'elle doit ingérer tout ceci pour être en forme.

J'entends Lynn dans la cuisine puis elle revient avec un appareil. Elle se pose sur le sofa, y visse un biberon et colle l'embout sur un de ses seins. Je la regarde, intrigué.

– C'est un tire-lait. Min-ah ne va pas tarder à se réveiller pour sa tété du soir. Elle ne l'a pas eu avant de s'endormir. Comme j'ai bu un peu, je vais en tirer un peu et le jeter. Normalement, je n'ai plus d'alcool dans le sang, donc, dans mon lait puisque ça fait trois heures et je n'ai bu qu'un verre. Cependant, je préfère prendre des précautions.

Je m'assois près d'elle. J'observe les mouvements d'aspiration de la machine et le lait qui coule au fond du biberon. J'avoue que je me retiens de rire quand elle passe d'un sein à l'autre.

–Vas-y, tu peux rire, m'autorise cette dernière. Je sais qu'on dirait une vache qu'on trait. Allez vas-y ! Lâche-toi. J'ai l'habitude avec Laurent.

–Non ! J-je... ne me permettrais jamais !

Finalement, j'éclate de rire. Elle me fixe, désabusée.

–Vous les mecs trouvez ça drôle, je paris que vous ne résisteriez même pas deux minutes si vous deviez accoucher. Je vous vois bien en train de chialer de douleur.

–Tu as raison. Désolé ! J'essuie mes yeux.

–C'est vrai que je dois avoir l'air con avec ce truc qui m'aspire la poitrine, admet-elle en riant à son tour. En tout cas, ça ne doit pas être pire que ta tête ce matin. J'ai cru voir ton âme quitter ton corps lorsqu'on a failli percuter le camion.

Elle pose le tire-lait et se met à m'imiter et nous voilà partir dans un fou rire pendant une bonne minute.

–Pourquoi ? la questionne-je soudainement.

–Pourquoi, quoi ?

–Pourquoi tu ne me dis rien ? Tu ne m'as fait aucun reproche depuis ce matin alors que même Laurent me demande les raisons de ma présence.

–Je sais. Moi, on me demande pourquoi j'ai accepté ? Pourquoi je n'ai pas fait appel ? Tu sais ce que je leur réponds ? D'aller se faire voir. Ça ne regarde que toi, Min-Ah et moi. Les gens ne savent pas ce que c'est que d'être rejeté par un parent. J'ai été en colère parce que je n'ai pas apprécié la manière dont tu t'y es pris. Mais voilà, Min-ah est ta fille et je ne vais pas t'empêcher de la voir.

–Alors, pourquoi tu ne m'as pas prévenu de sa naissance ? Je vous ai cherché comme un dingue. Dès que j'avais des vacances, je filais en France et j'arpentais les rues à ta recherche.

–Parce que j'étais encore fâché contre toi. On ne s'était pas quitté en bon terme. Tu m'avais dit que l'enfant n'étais pas de toi et demandé à Taehyung d'en prendre la responsabilité à ta place. J'ai eu tous tes messages vocaux et écrits, mais, j'ai pensé que tu le faisais à cause de la presse. Juste pour faire le buzz vu que j'étais votre manager. Tout comme la fois de l'incendie. Tu m'as avoué m'avoir sauvé seulement parce qu'on t'a vu rentrer dans l'immeuble et que si tu avais su que Kenichi n'y était pas tu n'y serais pas aller. Alors, j'en avais déduit que je n'avais pas d'importance pour toi. Seule ton image auprès des fans comptaient.

–Je suis désolé, je n'aurai jamais dû te dire une chose pareille.

–Bof ! C'est du passé maintenant. Lorsque, j'ai su que Laurent t'envoyait des photos de Min-Ah, je n'ai rien dit car je voulais que cela vienne de toi.

–Quoi, tu le savais ?

–Bien sûr. Tu crois quoi ? Je sais tout ce qui concerne ma fille. Un jour Laurent m'avait prêté son phone et je suis tombée sur un message que tu venais de lui envoyer. Je ne te fais pas de reproche parce que je t'accorde le bénéfice du doute. Sache tout de même que je te garde à l'œil. Au moindre faux pas, je t'éjecte.

Min-Ah arrive en se frottant les yeux d'une main, traînant son coussin doudou de l'autre. Elle se fige en m'apercevant. Elle me regarde, regarde sa mère et se met à pleurer.

Lynn se lève, la prend dans ses bras et s'assoit plus près de moi.

–Regarde. Tu ne le reconnais pas ?

Elle secoue la tête juste avant de l'enfouir sous le bras de Lynn.

–Min-Ah veut son cooky-lapinou.

J'ai bien entendu ? Elle lui a parlé de moi ? Je n'ose lui poser la question car cela me semble improbable.

Min-Ah sort la tête du bras de sa mère et m'observe du coin de l'œil. Lynn l'approche de moi et nous présente.

–Min-Ah, je te présente Jungkook, c'est... c'est ton papa.

–Non ! Zesmes papa Min-ah. Lui pas papa Min-ah.

Lynn se gratte la tête de découragement et s'excuse.

–Je lui ai déjà expliqué mais comme elle a grandi avec lui... Laisse-lui un peu de temps.

Je la rassure mais, j'ai de la peine que ma fille refuse de me reconnaître. Je sais que ce n'est pas sa faute, ça fait mal quand même. Je pense que Lynn s'est aperçue de mon désarroi et propose autre chose.

–Tu sais, il s'appelle aussi kookie comme ton doudou. C'est lui qui l'a fait. Tu l'as déjà vu à la télé avec Yuna

Min-Ah approche sa petite bouille vers moi et plonge ses grands yeux noirs dans les miens. Son regard est profond et intense au point que j'en rougis.

–Ma fille est vraiment magnifique.

Je sais, vous allez dire que tous les parents disent ça, mais elle est vraiment très belle. Je vais devoir la surveiller de près lorsqu'elle sera plus grande.

Puis, elle crie de sa petite voix mélodieuse.

–Coo... Ky ?

–Oui. Cooky ! confirme sa mère.

Elle pointe son petit doigt vers la peluche en répétant le nom. Je sens les larmes me venir tellement je suis heureux. Elle lève des petits yeux méfiants vers moi ensuite vers sa mère.

–Maman, Min-Ah veux du lait.

Lynn se met en tailleur. Min-Ah s'allonge sur ses genoux, soulève un coin du top de sa mère pour dégager le sein qu'elle maintient à l'aide de ses deux petites menottes et engouffre le téton dans sa bouche. Lynn s'installe plus confortablement dans le canapé, me demande le coussin qu'elle cale sous la tête de l'enfant qui continue de téter les yeux fermés.

– Je dois taper mon rapport sur les évènements de ce matin, m'indique-t-elle en saisissant son ordi portable. Et faire aussi un compte rendu des dépenses annuelles et une prévision pour l'an prochain. Laurent t'a parlé du bonus de fin d'année ? Ça te concernera aussi.

Tandis qu'elle me parle, je reste interdit face à la scène se déroulant sous mes yeux. Pour elle, cela à l'air d'être une situation normale, alors que je suis novice dans ce monde. Vu que je ne réponds pas, elle agite une main devant mes yeux.

–Oh, Jungkook, tu m'écoutes ?

–Hein ?... Désolé. C'est juste que... Tu vois ? Je lui fais comprendre d'un signe de tête.

–Oui, je sais. Elle a deux ans et demi et je l'allaite encore. Le lait maternel est bon pour son système immunitaire. Conseil du médecin. T'en fais pas, tu t'y habitueras.

Elle me tapote l'épaule de loin car elle ne peut pas trop bouger pour l'atteindre.

–Je vois. Il y a beaucoup de choses auxquelles je vais devoir m'habituer.

Je réponds un peu perdu.

–Eh oui ! Un enfant change ta vie complètement...Elle passe les doigts dans les cheveux de Min-Ah, un sentiment de fierté sur le visage. « Tu es forcé de revoir tes priorités. En revanche, si tu sais t'organiser, tu peux réussir à sortir avec tes amis, ou faire un diner en amoureux avec ton conjoint. »

–Tu y arrives toi ?

–Bien sûr ! rétorque Lynn confiante... Enfin, je n'y suis pas tout de suite. Quand j'ai appris qu'elle était asthmatique et qu'elle pouvait en mourir, je passais la plupart de mes nuits, assise devant son lit de peur qu'elle n'ait une crise et que je ne l'entende pas.

–C'est pour ça qu'il y a un canapé dans chacune de ses chambres ?!

Elle confirme et m'explique ensuite que Laurent en avait marre de la trouver en pleurs, elle et la petite. Il lui a présenté la présidente d'une association pour enfant ayant des troubles respiratoires. Elle y a rencontré une des femmes qui avait participé au gala de charité.

–Elle s'est remariée avec un homme qui la traite comme une reine et ils ont une petite fille qui a la même maladie que Min-Ah. Elle m'a enseigné comment détecter la gravité des crises. Grâce à elle, j'ai une vie de maman et de femme aussi. Maintenant que James est là, c'est encore mieux. C'est super d'avoir enfin quelqu'un sur qui je peux me reposer. Oh...euh... je ne disais pas ça pour toi.

–Ne t'inquiète pas. Je ne le prends pas mal. C'est... c'est super... si tu as trouvé quelqu'un qui... qui te rend heureuse. C'est tout le mal que je peux te souhaiter.

Je me suis efforcé de lui répondre sans trop serrer les dents. Franchement, je le prends pour moi. Je sais bien que j'ai été en dessous de tout. Mais bon, ce James, en quoi est-il si génial ? Parce qu'il accepte le fait qu'elle ne couche pas avec lui ? C'est sûrement parce qu'il va voir ailleurs ! Sinon, quel homme en parfaite santé accepterait ce genre de situation ?

–Jungkook ? Tout va bien ? Désolée, je ne voulais pas te vexer !

–T'inquiète, je ne le suis pas, mens-je. Je me disais juste que Min-Ah est très attachée à James. Vous êtes ensemble depuis longtemps ?

Elle me raconte comment James avait sauvé Min-Ah en la conduisant aux urgences. Pfft, n'importe quel péquenaud aurait pu le faire. Ça ne fait pas de lui un super-héros pour autant. Ensuite, elle a accepté de prendre un café avec lui pour le remercier. Ils se sont revus de temps en temps durant deux mois avant qu'elle ne déménage pour la Corée du Sud.

–Le pauvre, je l'ai fait ramer avant de dire oui à sa proposition. Franchement, je pense avoir pris la bonne décision.

–Waouh, tu dois être très amoureuse si tu as consenti à l'épouser ?

Sa façon de me répondre est... curieuse. Elle a réfléchi et hésité.

–Mouais... Je l'aime... beaucoup. Comme je te l'ai dit, j'ai toujours pu compter sur lui.

C'est étrange, lorsqu'une femme est sur le point d'épouser l'homme qu'elle aime, elle est généralement surexcitée. Lynn semble blasée. Pourquoi ? Est-ce parce que c'est moi ou à cause de leur souci intime ? Je me souviens qu'elle était insatiable  niveau sexe. Elle exigeait qu'on le fasse toute la nuit même lorsque j'étais fatigué... C'est étonnant qu'elle...

L'une des mains de Min-Ah lâche le sein et tombe dans le vide. Lynn pose son ordi au sol et enlève le sein de la bouche de la petite. La vue de ce téton imbibé de bave m'a donné des frissons dans tout le corps et je le sens qui veut réagir.

« Oh non, ce n'est vraiment pas le moment »

Et l'image d'elle de tout à l'heure, en tanga et top, seins nus en dessous, me revient à l'esprit.

« Je suis mort, si elle s'aperçoit de mon état » !