Cela fait maintenant un quart d'heure que je suis réveillée et que je tape comme une folle sur la porte qui est fermé pour une fois. Mais c'est une blague, s'il croit que c'est comme ça qu'il compte me marier à lui en m'enfermant dans ma chambre, il doit vraiment aller consulter un psychiatre et se faire enfermer.

À force, mes mains me brûlent et j'ai les phalanges toutes entaillées. Qu'est-ce que j'aimerais être chez moi dans mon lit avec une bonne série Netflix à regarder avant que tout ceci se produise. Aller à l'école, faire mes devoirs que je détestais tant et voir mes amies.

Parfois c'est lorsque le pire se passe que l'on regrette les moments banales des notre vie que l'on détestait tant avant. J'arrête de me lamenter sur mon sort car j'ai décidé d'être une nouvelle personne, celle qui sera forte malgré les difficultés et qui saura les traverser.

En moi, des choses nouvelles se produisent, parfois la haine prend le dessus et j'ai envie de faire brûler ce monde quand je pense à ma famille et à mes anciens amis et j'ai peur, peur de devient une autre personne cruelle et maléfique.

De plus, je me sens plus forte et j'ai l'impression que quelque chose de puissant se forme en moi mais je ne saurai le décrire. Serais-ce ce que m'a décrit Lucifer ?

C'est en entendant une personne toquer que je remarque que je m'étais adossée contre la porte depuis quelques minutes. Cela doit sûrement être la gouvernante de la maison ...

Je me lève et m'installe sur le lit pour permettre à la personne de rentrer puis lance un "entrez". Quel fut ma surprise en découvrant Lucifer entrer nonchalamment comme si il était chez lui. Bon en même temps c'est un peu vrai ...

-Que faites-vous ici ? crachais-je

-D'abord je t'ai demandé il y a trois jours de me tutoyer puis je viens te demander de te préparer car j'ai quelque chose à te montrer.

-Comment ça trois jours, cela ne peut pas être possible.

-Je t'ai fait un sort d'endormissement très puissant ce qui a fait que tu t'endormes tant de jours. Je t'attends dans 20 minutes à la véranda prend une douche et utilise les habits dans ton dressing, ce serait dommage de ne pas les utiliser sachant que je te les ai acheté pour toi.

Après cette dernière phrase, il sort aussi vite qu'il était rentré m'empêchant de lui répondre. J'ai tellement envie de lui arracher ses yeux de ses orbites et de les lui faire bouffer pour lui enlever son air hautain de son visage.

Je n'ai aucune envie d'obéir à ses ordres comme si j'étais sa chose et qu'il avait tous les pouvoirs sur moi mais il faut qu'il me croit de son côté pour m'échapper de se monde de fou.

En face de moi, j'aperçois deux portes qui doivent être la salle de bain et le dressing. Je me lève du lit puis me dirige vers celle de droite et l'ouvre. J'aperçois une immense salle de bain comme le reste de cette maison composé d'une douche à l'italienne et d'une baignoire tellement grande qu'on pourrait la qualifier de jacouzzi.

J'enlève mes vêtements tous déchirés et remplis de tâche de sang et les jettes dans la poubelle. Je décide de prendre la douche à l'italienne sinon je risque de mettre trop de temps. Même si ça ne me dérange pas de le faire attendre je ne veux pas qu'il s'énerve et je ne sais pas de quoi il serait capable de faire.

Les jets de la douche apaisent mon corps endolori par ce stresse continu et je profite de cette eau bouillante. Les minutes passent et je sors de la douche enfin lavée de cette poussière. Je mets un peignoir sur moi qui était suspendu derrière la porte puis ouvre la deuxième porte qui doit être le dressing.

Une cinquante de robes sont accrochés à des cintres, des centaines chaussures sont disposés sur des étagères tel que des baskets, des sandales, des bottes ou encore des talons avec des tee-shirts, des shorts, des sacs et des pantalons.

J'ouvre le premier tiroir de gauche et découvre des culottes, des soutiens-gorges qui sont étrangement à ma taille mais comment pouvait-il le savoir ? J'ouvre le deuxième tiroir et trouve des ensembles de lingerie qui me font rougir jusqu'aux oreilles en pensant que c'est lui qui les a demandé.

Premièrement c'est un psychopathe et deuxièmement un pervers ....

Je mets les premiers vêtements que je vois et sors de ce dressing digne d'une princesse. S'il savait que ce n'est pas avec quelques vêtements que je vais accepter mon statut de prisonnière mais ça il ne le sait pas.

Enfin prête selon les désirs de monsieur, je sors de la chambre et me dirige vers la véranda. J'espère qu'après notre discussion il ne va pas m'endormir parce que ça commence à me taper sur le système.

Arrivé au lieu de destination, Lucifer est dos à moi et même de loin, il est intimidant avec son mètre 90 et sa carrure de rugbyman. En m'entendant arriver, il se retourne puis marche vers moi et j'ai l'impression que tout est ralenti.

À mon niveau, il met une de mes mèches derrière mon oreille puis fixe son regard dans le mien et j'ai l'impression de ne faire qu'un avec lui, de mêler mon âme avec la sienne. Le temps semble s'arrêter et se mettre sur pause et je n'ai qu'une envie c'est qu'il comble l'espace entre nous et pose ses lèvres sur les miennes.

Quand soudain, je me souviens de ce qu'il est et de ce qu'il a fait et recule précipitamment en brisant ce lien qui nous unissait. Je vois dans ses yeux un mélange d'envie et d'incompréhension.

Je ne fais pas plus attention à ce regard et ouvre la porte pour me diriger vers l'extérieur et ainsi prendre un peu d'espace car je ne comprends plus ce que m'est arrivé. Je m'assois sur un banc pour réfléchir à tout ça et comment j'ai pu l'emporter ainsi.

J'avais l'impression d'être une autre personne, que toutes pensées rationnelles avaient quitté mon corps et que ma seule envie était de combler ce vide pour me sentir enfin vivante.

Une chose est sûre je ne peux pas me permettre de succomber car sinon ce serait la fin et aucun retour en arrière ne serait possible. J'entends des pas venir vers moi et espère qu'il feront demi tour mais on n'a pas toujours ce que l'on veut.

-Suis-moi, il serait temps pour toi de t'entrainer pour découvrir qui tu es et de quoi tu es capable.