Chapitre 2
À partir de ce choix tout fut bouclé assez vite. Plus question d'anniversaire et de cadeaux mais de la rentrée au pensionnat. Étant en février, on a du donné quelques coups de fils et tout fut réglé. Demain, je ferai ma rentrée. Le pensionnat a quelques heures de route, on doit se lever assez tôt pour vérifier que tout soit prêt.
Je fais un énorme câlin à Tommy. Les animaux n'étant pas admis, je ne peux pas le prendre avec moi. Il pourras tenir compagnie à maman ...
-Je descends, dis-je en dévalant les escaliers, tout est ok ?
-Oui c'est bon j'ai mis tes valises dans le coffre de la voiture. Va chercher mon sac, il est sur la chaise.
Arrivée dans la voiture, je boucle ma ceinture tenant le sac dans mes mains. Elles tremblent, c'est la dernière fois que je revoyais cette maison avant de malheureux mois. Ma tristesse est si intense que mes cheveux et mes yeux deviennent bleus. Je suis peut-être triste mais il faut à tout prix que je me retrouve et si c'est ce pensionnat lugubre qui doit me sauvait la mise alors soit.
Elle me prend dans les bras malgré l'espace restreint. Je pense à tous les moments passés et tous ceux que je ne pourrais plus avoir. Je me dis que ce n'est peut-être pas la fin d'une vie normale mais le début. Je pensais être un monstre mais si je ne suis pas la seule, alors je ne partagerai pas cette peine seule et je pourrais être comprise par quelqu'un qui lui aussi est partagé entre deux mondes.
Petit à petit, le balancement de la voiture me fait m'endormir et oublier tous mes doutes. Malheureusement, je rêve de nouveau du même cauchemar où le chevalier à la cape me poursuit mais cette fois-ci j'ai failli voir son visage ... et ma mort. Mais un rapide coup de volent et de nombreux dodanes me font sortir de mon rêve, encore toute désorienté, et m'indiquent que nous sommes tout proche du lieu de destination.
Mon rêve ou plutôt cauchemar m'inquiète de plus en plus. Pourquoi est-ce toujours le même ? Pourquoi a-t-il l'air si réel ? Et surtout pourquoi mes cheveux et mes yeux changent de couleur selon mon humeur ?
Voilà les questions que je me pose en espérant que le pensionnat où dirais-je plutôt manoir qui se trouve devant moi pourra répondre à mes questions.
Nous nous garons sur une place pour les invités et nous descendons de la voiture. Elle regarde le manoir avec tristesse et une sorte de respect. Bizarre ...
Je sors de la voiture et je découvre un gigantesque manoir en pierre avec des colonnes de marbre et des tours en haut de chaque bâtiments. Il y avait une cour où les voitures pouvaient passer par trois tellement elle était grande. Une femme en tailleur bleu marine nous attendait en haut des marches du plus grand bâtiment.
-Voici la directrice, déclare ma mère si doucement que j'ai du mal à l'entendre.
Montant les marches, je découvre une femme qui aurait pu être ma grand-mère mais avec une grâce qui la rajeunit ainsi de dix ans.
-Bonjour, je suis la directrice du pensionnat Weardorf. Je m'appelle Isabelle, déclare-elle en nous tendant la main.
-Bonjour, et Diana, dis-je en lui tendant ma main en retour.
Sa main est douce comme de la soie. Elle a des cheveux blonds de la couleur du blé et des yeux vert bleu comme si deux couleurs s'étaient mélangés pour n'en former qu'une. Une fille de mon âge arrive. Elle ressemble beaucoup à la directrice avec la même couleur d'yeux et de cheveux mais la forme de visage est assez différente.
-Voici ma petite fille Anne. Elle étudie aussi dans ce pensionnat et est en douzième année, dit la directrice. Elle est dans la même année que toi.
-Bonjour, dit Anne en nous serrant la main à son tour. Nous sommes dans la même classe, dit elle en me scrutant d'un œil émerveillé comme si j'étais une bête de foire.Je suis ta colocataire donc si tu as besoin d'aide je ne serai pas loin.
Nous rigolâmes puis en regardant Isabelle, je vis qu'elle me scrutait elle aussi mais avec tristesse.
-Je voudrai parler à la directrice Diana. Peux-tu nous laisser seules ? dit ma mère en parlant pour la première fois depuis que nous sommes arrivées.
-Oui bien-sûr.
-Viens je vais te montrer notre chambre, me dit Anna en m'entraînant dans le bâtiment.
Nous montons les marches deux pas deux jusqu'au troisième étage. Heureusement que je n'ai pas pris mes valises sinon je serai tombée au moins trois fois.
Notre chambre est la cinquième porte à gauche. Anna ouvrit la porte et je découvre une chambre encore plus grande que celle de chez moi. Je vois un côté rempli de posters de musiques de country au mur et un lit rose bonbon. Et de l'autre un mur vierge et un lit blanc en attente de son propriétaire. Au fond, il y a deux bureaux et une grande bibliothèque qui est déjà remplie de livres divers.
-Voici mon côté, dit Anne en montrant le lit rose, et voici le tien. Tu pourras tout le redécorer. Cela fait dès années que je demande à mémé de me trouver une colocataire et te voici enfin !! dit-elle en souriant de toutes ses dents.
-Ne t'inquiète pas, j'ai amené ma couette comme on l'avait demandé. Elle est blanche avec des rayures roses, bleues et jaunes. Donc ce sera tout coloré.
-Ouf !!! J'avais peur d'avoir avec moi une fille qui aime que le gris et le noir. Quelle tristesse ...
-Tu aimes la musique de country ? dis-je
-Oui. Tu connais ? Tu es la première à reconnaître le chanteur.
-Bien-sûre, c'est Dave Manchester. Dit-on en même temps.
-Comment le connais-tu ?
-C'est grâce à mon grand-père. C'est un fan donc je connais toutes ses chansons. Dis-je en m'asseyant sur le lit.
Un silence confortable s'installe entre nous jusqu'à ce que le téléphone sonne. Nous regardons toutes les deux le notre puis Anna me dit que c'est le sien.
-Oui. D'accord. On descend. Dans deux minutes, dit-elle en décrochant.
-Alors, on doit descendre,dis-je lorsqu'elle met son téléphone dans sa poche.
-Oui, viens. On pourra récupérer tes valises.
On descend, avec toujours la même vitesse, puis on arrive dans l'entrée. Une tension palpable se sent dans l'air, la rendant étouffante
-Tout va bien ? Demandais-je.
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