Quoi, ce n'est pas possible ! Cette louve ne peut pas être la mienne. Même si la ressemblance est frappante entre le fait qu'elle va voir le loup de Nathan et qu'elle change de couleur comme moi. Mais qu'est ce que je raconte, c'est impossible. Enfin, tout ce que je vis n'est pas vraiment normal, il faut dire ...Et ma mère, mais qu'est-ce qu'à avoir ma mère dans tout ça ? Mes pensées se bousculent, s'emmêlent pour former une incompréhension totale. Bizarre que mes cheveux et mes yeux n'ont pas déjà virés au marron. Ah si vu comme les personnes se contractent autour de moi, cela doit déjà être fait. Bon assez de me parler à moi même, il est temps d'ouvrir ma bouche.

   -Comment ça l'heure de vérité ? Pourquoi ma mère ?

-Je comprends tout maintenant ... C'est logique après tout, déclare Nathan.

-Oulala, ça sent les problèmes ... Ça faisait longtemps ..., dit Anna en se frottant les mains.

Récapitulons, nous avons tous décidés de parler en même temps , formant une cacophonie. Avec ma voix partant dans les aiguës, celle traînante et grave de Nathan et celle excitée d'Anna. Hein pourquoi elle est excitée celle-là ? Voyant Nathan tourner la tête vers Anna en même temps que moi, je pense qu'il s'est dit la même chose. On est peut-être reliés alors ... Bref, il y a plus important à dire.

-Ne parlez pas tous en même temps mes enfants, vous me faites mal à la tête. Vu que tu es la seule à avoir poser une question Diana, je t'écoute, répond la directrice en lançant un regard accusateur à sa petite fille.

-Je ne vous suis plus...

-Tutoie moi, ça ne sert à rien de me vouvoyer. Ici, personne ne me vouvoie. Continue, me coupe Isabelle avec ses doigts digne de ceux d'une pianiste.

-Je ne te suis plus. Pourquoi appeler ma mère ? M'aurait-elle cacher quelque chose, dis-je d'une voix toute petite en espérant que ce ne soit pas le cas et que je n'ai pas à découvrir de nouvelles choses encore plus surprenantes.

Nathan ressert sa main posée sur ma cuisse en signe de soutien et Anna m'envoie un coup de coude pour faire de même. Cela fait si longtemps que je n'ai pas été soutenue pas des personnes autre que ma mère. La directrice pousse un soupir de résignation et met ses mains sur ses cuisses, me sortant de ma torpeur.

   -Appelle ta mère Diana, ce n'est pas à moi de te raconter tout cela.

    Voilà, je suis en stress total mais pourquoi tant de mystères ? Je sors donc mon nouvel iPhone que j'ai reçu pour mon anniversaire, dont je n'ai même pas profité avec ce déménagement. J'appuie sur la touche appel et au bout de la troisième sonnerie, ma mère répond.

   -Ma neine, ça me fait plaisir d'entendre ta voix. Tu m'as tellement manquée.

    Entendre ça voix me fait un bien fou. Je ne remarque même pas que mes yeux sont embués de larmes, avant qu'une de celle-ci coule sur ma joue. Je ne parle pas pendant quelques secondes, appréciant ainsi le moment.

   -Toi aussi tu m'as manqué maman. C'est si bon de t'entendre.

   -J'ai eu si peur lorsqu'on m'a parlé de ton coma. C'est seulement hier qu'ils ont pensé à m'appeler, ils m'ont dit de ne pas venir car ils pensaient que tu te réveillerait le lendemain. Ils ont eu raison, alors comment ça va ?

   -Bien maman. Mais j'ai quelque chose à te dire de très important.

   -Je t'écoute, me répond-t-elle, crispée.

   -J'ai eu quelques petits problèmes aujourd'hui. Je suis dans le bureau de la directrice. Ne t'inquiète pas je n'ai rien fait de grave, dis-je en m'attendant à ce qu'elle me coupe la parole. Elle voudrait que tu viennes au pensionnat.

   -Je suis déjà dans la voiture. J'espère qu'il n'y a rien de grave ?

   -Non,non ne t'inquiète pas. Ne te précipite pas sur la route ...

   -Oui, oui. Peux-tu me passer Isabelle. Merci.

    Je passe le téléphone à Isabelle, qui sort de la pièce. Nous nous regardons tous les trois et avons un fou rire. Je pense que c'est la pression qui redescend même si je sais que le pire n'est pas encore arrivé. Au bout de deux minutes, notre fou rire s'arrête et ma boule au ventre arrive. Sentant mon malaise, Nathan me serre dans ses bras. Je me love contre lui, en sécurité et au chaud. Il me fait un bisou au sommet du crâne qui me fait des frissons dans tout le corps. Nathan sourit sachant l'effet qu'il me fait et je lui donne une tape sur le bras. Je repense à ce baiser, tendre et brutal.

   - Je vous dérange les tourtereaux ? Diana tu me racontes ce qui s'est passé à la forêt, me demande-t-elle en haussant les sourcils.

-Mais on vous a déjà tout raconté avec Nathan.

-Menteuse ... Je t'ai senti te crisper à un moment du récit.

Là, je suis grillée. Moi qui pensait qu'elle avait oublié, c'est raté. De plus, pourquoi Isabelle ne revient pas et ne met pas fin à cette discussion. Puis, ce traitre de Nathan dit :

-Bon je vous laisse parler entre filles. Je suis dans l'autre pièce donc si vous avez besoin de moi, vous savez où je suis.

-Tu vas voir Nathan, tu ne perds rien pour attendre ..., mais je parle dans le vide, il est déjà parti.

Je vois Anna tout sourire, contente d'avoir gagner cette manche. Mais elle ne va pas s'en tirer comme ça. Moi aussi je vais vouloir en savoir plus sur ce Damien, prête à lui en mettre une à lui aussi.

-Je t'écoute Diana et n'oublie pas que je peux ressentir les émotions donc si tu me mens, je le saurai.

Ah oui, j'avais oublié cela et ça ne va pas m'aider du tout ...

-Nathan et moi nous nous sommes embrasser, dis-je sentant le rouge me monter aux joues.

-C'est tout ? C'est normal que vous vous soyez embrassés, étant des âmes-sœurs. Je ne sais même pas comment tu as tenu la première fois que tu l'as vu dans le couloir.

Repensant à ce moment, je sens une petite pointe de tristesse toucher mon cœur. Lorsque ma discussion avec Anna sera terminée, je vais lui demander pourquoi il m'a fait ça. Je ne me souvenais même plus de ce moment. Voyant ma tristesse, Anna me serre dans ses bras et me dit qu'on va le faire payer. Entendant cette phrase, ma tristesse s'envole, remplacée par de la complicité. Auparavant, je n'avais jamais d'amie sur qui compter à part Maya mais elle avait changé de collège. C'était ma meilleure amie de la maternelle jusqu'en cinquième mais elle a déménagé dans un autre pays. Depuis ce jour, je n'ai cherchée qu'à me faire des amies mais rien de plus, pour ne plus m'attacher. Puis Anna, dans toute sa splendeur, me fait part de son plan qui est plutôt pas mal je dirai. Commençons ...