Tiens, tiens.

" Drrrriing. "

Le téléphone sonna ce qui fit grimacer de rage le peintre. Cette sonnerie agaçante que Michel ne supportait plus. Ne connaissant pas trop la technologie et l'utilisation d'un téléphone, il ne pouvait pas changer cette sonnerie stridente. Ce qu'il détestait, c'était d'être dérangé pendant qu'il peignait, mais il devait répondre car c'était des appels importants de son agence. Il ne recevait que l'appel concernant de toute façon. Il n'avait ni famille, ni amis. Donc il ne pouvait s'attendre qu'aux appels de son agence, .

— Allo, Monsieur Mercier ? J'espère que vous serez présent à la réunion d'aujourd'hui à 14h ! Car à chaque fois vous êtes en retard où vous ne venez pas ! Vous ne faîtes comme bon vous semble !

Les mots de Jean Delormeau, son manager, rentra un moment dans sa tête et sortit aussi vite qu'il a reçu l'information. Michel n'était pas quelqu'un qui écoutait les gens. Il n'écoutait que lui-même. Il laissait les gens autour de lui se donner du mal sans s'en soucier. De toute façon, même si le peintre ne partait pas aux réunions ou causait des problèmes, jamais Athènes, l'agence de Michel, ne le laisserait filer entre leurs doigts. Il était bien trop célèbre et précieux pour le laisser partir.

Michel n'avait pas l'intention d'aller à cette réunion. Il voulait continuer son tableau. Ce tableau était important pour lui. Il avait nommé : L'Amour D'une Mère. C'était une mère, allongée au sol, le visage long, creux, les yeux sortant des orbites, très pâle, et son cou à moitié coupé. Un enfant, portant la tête de la femme, buvait le sang du cou. Il était si maigre, qu'on en voyait ses os, ses yeux creusés, le teint pâle et les ongles -de ses mains pleines de sang-, faisaient trois centimètres.

Ce tableau avait une histoire. L'histoire d'une mère et de son enfant, qui ne se nourrissait que de sang. Elle tuait les bêtes du village pour nourrir son enfant. Alors les villageois en colère car elle s'appropriait tous les animaux, quittèrent tous ce village avec leurs animaux. Ils étaient très pauvres et affamés, ne pouvant rien s'acheter, ils n'avaient ni maison, ni nourriture. Alors la mère a voulu continuer de chercher des animaux pour nourrir son enfant si précieux. Mais en vain. Aucune bête nul part. Alors, la mère, ne supportant plus de voir son fils s'amaigrir et souffrir de faim, elle se coupa la gorge, là ou le sang débordait le plus, pour le nourrir.

C'était si horrible à regarder ce tableau, mais Michel aimait tellement ce genre d'art. Horrible et triste.

Quand il voulut tremper son pinceau dans la couleur rouge, il découvrit qu'il n'y en avait plus. Son cœur palpita, ses yeux s'écarquillèrent et il contracta sa mâchoire.

" Non !! Non !! Pas maintenant !" pensa-t-il.

Il voulait d'abord finir ce tableau et après ressourcer sa couleur. Il alla chercher sur l'étagère, au dessus des cadavres mutilés, mais rien. La réserve était épuisée.

Il soupira, exaspéré. Il n'avait pas le choix, il devait partir à la réunion de 14 heures. Il passa ses mains sur son visage pâle et ridé. Alors, il lava ses mains tâchées de sang à l'aide d'un robinet, se vêtit de son manteau, mit son béret sur la tête et s'en alla.

Il faisait assez froid dehors, comparée à sa cachette. Le ciel était pourtant si bleu, accompagné d'un soleil éblouissant.

Michel trouva son chauffeur, juste devant lui.

— La voiture vous attend Monsieur.

Et il se fit accompagné jusqu'au véhicule.

C'était un homme d'une cinquantaine d'années. Il était si pâle qu'on le mélangerait à ses cadavres dans sa cachette. Comme il cachait son visage avec des lunettes de soleil et un béret, personne ne remarquait que son visage était ridé, et il avait en dessous de ses yeux bleus des cernes bien bleuté. Il était mal en point. Normal il travaillait souvent. Il ne pouvait même pas s'occuper de ses cheveux blond qui tombait en cascade sur ses épaules. Il était d'une grande taille : un mètre quatre-vingt. Michel avait un don, en plus de l'art. Il pouvait facilement se mélanger avec les gens. Il savait être discret, se fondre dans la masse.

Arrivé à l'agence, Michel sortit de la voiture. Et il se dirigea vers la salle de réunion hâtivement. Tout le monde le salua avec un grand respect, mais Michel les ignora totalement. Tout ce qu'il voulait c'était du sang. Pour ses œuvres. Il se demandait : ''qui va être l'élu de mon tableau ? Qui permettra de faire vivre mon tableau ?'' Il voulait découvrir sa prochaine fois.

Arrivé devant la porte de la salle de réunion, il rentra sans frapper.

— Ah Monsieur Mercier ! s'exclama Monsieur Dubois à l'arrivée de Mercier.

Pierre Dubois était le PDG de l'agence artistique. Il était très connu et surtout grâce à Michel. Âgé de 35 ans, il est l'héritier de cette agence que sa famille possède depuis des siècles.

Il se leva, bomba le torse, et fixa Michel de ses yeux bleus et lui afficha un sourire. A côté de lui, un petit gringalet avec une grande paire de lunettes noires, aux cheveux blonds lisses et aux yeux bleus, et vêtu d'un costume marron, c'était le manager de Michel. Malheureusement. Il était très naïf, attardé et excentrique. Michel n'en pouvait plus de lui.

Michel s'exécuta et s'assit, il vit en face de lui quatre jeunes qui ont l'air d'être intimidé par l'ambiance.

— Monsieur Mercier, voici quatre étudiants venant de l'université nationale des Beaux-Arts. Vous devez les prendre pour un stage de deux mois, pour leur apprendre le métier. Ces élèves m'ont été recommandé par le directeur lui-même. Donc ce sont sûrement de très bons élèves, avec de grands talents.

Michel ne dit rien. Il ne faisait que d'observer les quatre stagiaires. Ils avaient tous le teint pâle, l'un des trois était une femme. Elle avait de grands yeux bleus, un nez droit, des lèvres bien roses, des longs cheveux blonds ondulés. On dirait un tableau car que sa beauté était éblouissante. L'homme à côté d'elle, à sa gauche, était musclé et avec une carrure imposante. Il avait un visage un peu enfantin pourtant. C'était assez étrange, mais ça lui allait très bien. Il avait de grand yeux verts, un nez droit, des lèvres fines et roses, des cheveux bruns s'arrêtant jusqu'à sa nuque, et son front était caché grâce à sa chevelure. Ensuite à la droite de la femme, il y avait deux jumeaux qui se ressemblait comme deux gouttes d'eau. Ils avaient des yeux bruns, des sourcils épais, un nez avec une petite bosse qui n'était pas assez voyante, des cheveux noirs et courts, et ils étaient très minces. Mais ils semblaient plus confiants que le musclé.

Voyant le malaise régnant petit à petit à cause du silence de Michel, le PDG toussota et dit aux étudiants, toujours souriant :

— Présentez-vous.

La belle femme répondit :

- Bonjour, je m'appelle Léa Fournier et j'ai vingt ans. Enchanté Monsieur Mercier, c'est un honneur.

" Moi de-même " pensa-t-il.

Puis, le jeune homme musclé prit parole :

— Je m'appelle Alexandre Lambert et j'ai aussi vingt ans. Ravie de vous rencontrer, Monsieur Mercier, mon rêve est de devenir un grand peintre comme vous.

Il avait les yeux pétillants quand il s'adressa à Mercier. Comme un enfant quand il rencontre son super-héros préféré.

— Je m'appelle Julien, et lui c'est mon frère, Jules. On a tous les deux vingt et un ans. C'est un plaisir de vous rencontrer Monsieur Mercier.

Ces jumeaux, étaient vraiment trop sérieux, Mercier avait du mal à les cerner.

— Bien, fit le PDG, demain vous reviendrez ici à 8 heures et Monsieur Mercier vous emmènera à son lieu de travail. La réunion est terminée.

Tout le monde se leva, quand soudain, un cri retentit.

— Oh mon dieu ! ça va, Alexandre ?

Ce cri, provenait d'Alexendre, du sang jaillissait de son avant-bras.

Le cœur de Michel battait mille à l'heure, les yeux écarquillés, il admirait ce sang. Son sang était magnifique, Le rouge qui coulait sur sa peau bien blanche, et luisante.

— Ça va, répondit Alexandre, le verre du rebord de la table était un peu cassé, donc je me suis fait une égratignure.

Michel alla vers Alexandre avec de grands pas. Il prit son bras, et toucha son sang avec ses deux doigts.

Il était heureux et très excité surtout. Il voulut sauter de joie et rire, mais il se retint car il y avait la présence des autres. Il a trouvé sa prochaine victime.

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