CHAPITRE 9
Hello ! Je suis enfin de retour avec la suite de PO ! Désolée du retard, mais j'ai passé des jours, des semaines à cogiter sur le côté technologique de l'histoire. Je n'arrivais pas à me décider et répondre à cette question à priori simple : à quel point la technologie est évoluée à Eden ? Eh bien, je suis toujours dans le flou à ce sujet, mais en attendant de trancher, j'ai décidé d'opter pour la facilité (qui implique le moins de descriptions complexes possibles mdr) et je reverrais ensuite tout ça à la réécriture... Bonne lecture !
R. A. E. L. L. E...
Je tape laborieusement le mot-clé donné par Christophe. Je souffle de frustration en essayant de ne pas me tromper de lettres, mais ce n'est pas simple. Mes doigts glissent sans arrêt sur la surface vitrée de la tablette. Je crois que je déteste la technologie.
5. 8...
Le doute m'envahit soudain et je suspends mon doigt au-dessus de la touche virtuelle représentant le six. Ma tête tourbillonne à nouveau de questions. Et si Christophe me mentait et que tout ceci n'était qu'un piège ? Les fichiers que je m'apprête à visionner ne sont peut-être qu'un vaste mensonge visant à m'embrouiller encore plus.
Ou alors tu as juste peur et tu cherches une excuse pour ENCORE te défiler, susurre méchamment une petite voix dans ma tête. C'est celle qui m'avait ordonné de ne rien dire au professeur Bakary concernant mes rêves et mes visions... et qui semble désormais décidée à rajouter une couche à mes tourments. Même si elle a raison. Je me sens faillir, j'ai peur. Je suis encore en train de me trouver une échappatoire. Je suis pitoyable.
Ma gorge se serre, je reste un instant figé sur place à fixer l'écran de la tablette d'un œil angoissé. Mon doigt reste toujours suspendu sur la touche six. Je tremble.
Mon amour...
Comme à chaque fois que le doute et la mélancolie m'envahissent, le doux parfum de pomme vient me réconforter. Je lâche un petit soupir lorsque les fragrances m'étreignent avec une tendresse infinie qui ravive tout mon courage et ma détermination.
Je clique sur le six d'un geste brusque.
La tablette se déverrouille, des dizaines de petites icônes carrées apparaissent sur la surface vitrée. Cette dernière s'illumine davantage et mes yeux se plissent d'agacement. Je ne me ferai jamais à la luminosité artificielle des écrans. C'est tellement incommodant !
Nouveau soupir, puis je reporte mon attention sur le contenu de la tablette. Tous ces dossiers... vont-ils vraiment répondre à mes interrogations ? Mon rythme cardiaque s'accélère légèrement alors que je parcours les noms des fichiers du regard.
Examens médicaux. Analyses. Traitements...
Je survole rapidement tout ce qui se rapporte à ma santé. Ça ne m'intéresse pas du tout pour l'instant. La seule chose qui m'importe, c'est mon accident. Je veux savoir ce qui est arrivé. Ce que j'ai fait. Pourquoi tout le monde me déteste. Si Eve me manipule vraiment...
Ma gorge se serre à cette pensée et je m'empresse aussitôt de recentrer mon esprit sur les dossiers que j'ai sous les yeux. Il faut que je me dépêche de tout regarder avant qu'Eve ne rentre du travail. Par précaution, je me suis enfermé dans la salle de bains. Si jamais, elle me surprend, je pourrais toujours prétendre que je suis sous la douche.
Mes lèvres se pincent malgré moi à l'idée de mentir... encore. Je hais les mensonges.
Je secoue la tête en lâchant un petit soupir contrarié. C'est alors qu'un nom de fichier m'interpelle soudain : Expédition désert d'Arabie. Désert d'Arabie, désert d'Arabie... c'est à l'extérieur des murs d'Eden ! Mais quel rapport avec moi ? Je clique aussitôt sur la petite icône d'un geste tremblant, impatient de connaître la réponse à cette question.
Les documents bondissent sous mes yeux, dévoilant des rapports et des photographies... Piqué par la curiosité, je fais défiler les images. Elles montrent ce qui semble être des fouilles archéologiques dans un désert aride. Des gens et des machines s'affairent sous un soleil de plomb. Je reconnais les agents d'Immortalys et leurs tenues de protection. Leurs activités sont principalement concentrées autour d'un immense trou creusé dans le sable...
Au fil des clichés, je découvre qu'ils remontent un long cercueil en pierre. Des gros plans montrent que sa surface est gravée d'étranges symboles. A ma grande surprise, j'arrive à les déchiffrer : damnation, géhenne, prison, éternité... Un violent frisson me secoue tout entier, des sueurs froides s'écoulent le long de ma colonne vertébrale. Mes mains tremblent et manquent de lâcher la tablette, alors que des flashs de souvenirs me transpercent l'esprit.
Le cercle de silhouettes, les ténèbres, leur haine à mon égard.
Maudit sois-tu, Adam.
Maudit.
Tu vas souffrir.
Pour l'éternité.
Les voix haineuses résonnent autour de moi, chuchotant vicieusement à mon oreille, et avec elles, un voile d'obscurité qui n'attend qu'à me recouvrir et me happer dans un gouffre de souffrance. Non non non ! Je clique avec acharnement sur l'écran pour faire disparaître les images de cet horrible cercueil.
Maudit, maudit, maudit... les mots continuent de résonner en écho dans ma tête. Je me jette sur les rapports qui accompagnent les photos dans une tentative désespérée de penser à autre chose. Je survole avidement ce qui est écrit. Les mots ne semblent avoir aucun sens : disparu... 150 000 ans... puissante malédiction... présence d'un sujet toujours vivant...
Je regarde les dates et un début de compréhension se forme dans mon cerveau. Mais ce n'est pas vraiment une bonne chose. L'horreur m'enserre en effet la poitrine à mesure que certains fragments de souvenirs se recollent dans ma tête désormais douloureuse. Je manque de tomber de la cuvette des toilettes où je suis assis lorsque la vérité me percute enfin avec la force d'un coup de poing.
Ce cercueil... c'est le mien !
Je reste figé devant l'écran lumineux de la tablette. Mon cœur cogne frénétiquement contre ma cage thoracique. C'est la première fois qu'il bat aussi vite et aussi fort. Comme s'il allait exploser. Ça fait mal. Encore plus que l'atroce vérité que je dois affronter : il n'y a jamais eu d'accident. Ils m'ont trouvé dans un cercueil. J'ai été enfermé vivant dans un cercueil !
Pourquoi ?! Mais surtout... comment se fait-il que je sois encore en vie ?
Maudit sois-tu, Adam. Maudit...
— STOP ! hurlé-je avec fureur en bondissant sur mes pieds. TAISEZ-VOUS !!
Ma voix explose dans la pièce, ricoche contre les murs blancs. Un sentiment de rage indescriptible me dévore soudain, l'envie de fracasser la tablette sur le carrelage me submerge. Mes bras sont déjà levés au-dessus de ma tête, l'appareil sur le point d'être jeté au sol, mais je me contiens juste à temps. Le souffle désormais court, je reste dans cette position des plus stupides et puériles pendant de longues et interminables minutes.
Calme-toi, Adam. Respire.
Je m'exécute et souffle lentement. Mes jambes tremblent, je retombe lourdement sur cette maudite cuvette des toilettes. La tablette est désormais serrée contre mon torse. Et dire que j'ai failli détruire la seule et unique chose qui renferme les réponses à mes questions...
Je suis tellement stupide par moment.
Pour ne pas dire tout le temps.
J'inspire et expire encore plusieurs fois pour chasser la rage qui me tenaille. Mais elle continue de gronder comme un animal sauvage tapis au fond de moi. Il me faut encore plusieurs minutes pour retrouver un semblant de calme. Je baisse enfin les yeux sur l'écran, désireux d'en savoir plus sur toute cette folie : je ne suis pas mort alors que j'ai apparemment passé 150 000 ans dans un cercueil en pierre... c'est totalement irréaliste !
Et puis soudain, les paroles de Ka me reviennent en mémoire : "essaie encore et je te jure qu'immortel ou pas, je vais te casser la figure !"
Immortel ou pas... il avait parlé d'immortalité, sous-entendant clairement que je... Mais c'est insensé ! Je ne peux pas être... immortel ? Ça n'existe pas ce genre de chose ! C'est complètement insensé. N'est-ce pas ? Ma tête s'embrouille. Je ne sais plus quoi penser.
Pendant ce temps, mes doigts continuent de glisser sur l'écran de la tablette. Je clique machinalement sur les dossiers marqués "examens médicaux, traitements, analyses".
"Le sujet ne présente aucun signe de vieillissement cellulaire. Aucune trace de blessure interne ou externe... Les facultés régénératrices du sujet sont vraiment extraordinaires. Encore plus rapides que celles observées chez sa descendance directe...
Aucun prélèvement d'ADN possible même lorsque le sujet est inconscient. La peau et les tissus mous sont hautement résistants à toutes formes de dommages physiques ou de blessures. Impossible de lui faire des piqûres ou des incisions. Seul l'essence Oméga lui fait un minimum d'effet. Le code génétique du sujet reste un véritable mystère..."
Le sujet. La colère revient à nouveau me happer alors que ces deux mots ne cessent de revenir partout. A mesure que je lis le contenu des rapports, je découvre que je suis comme un de ces rats qu'ils utilisent dans leurs laboratoires. Un fascinant sujet d'étude dont ils essaient visiblement de comprendre ce qu'ils appellent "code génétique".
Je ne suis rien d'autre qu'une expérience scientifique pour ces gens.
Pour Eve.
Mes mains tremblent et je lâche aussitôt la tablette sur mes genoux.
Il faut que je... je dois vraiment... j'en ai assez lu et vu pour aujourd'hui !
Mon mal de crâne devient intolérable et je tapote rageusement sur l'écran pour l'éteindre. Mais comme il fallait s'y attendre, mon doigt glisse et je lance une vidéo à la place.
Je me retrouve face à des enregistrements caméra qui montrent un affrontement très violent entre quatre personnes. Trois contre un. Je reste bouche bée en me reconnaissant.
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