-Debout les filles !
Arggh, pourquoi ça se passe toujours comme ça ! On pourrait pas m'avertir ?
Une fois que la surveillante fut partie, je racontais mon aventure à Cléa : l'absence de Norac, les suspicions de Nox, et la souffrance de Velarie. D'un commun accord, on décida d'être gentilles avec elle aujourd'hui.
À notre surprise, elle était là au petit-déjeuner. D'habitude, une surveillante lui apportait à manger dans sa chambre. On s'assit à sa table.
- Salut, commençai-je, on peut s'asseoir ?
Elle nous regarda avec pitié et nous fit un signe de tête signifiant qu'on pouvait s'asseoir.
- Je pense qu'on n'a pas été présentée. Je suis Claire. me présentai-je avec mon plus beau sourire.
- Moi c'est Velarie, mais je pense que tu le sais déjà.
Généralement, mon sourire faisait plus d'effet, mais bon, au moins elle m'a répondue.
- Vous me voulez quoi ? nous demanda-t-elle sans se détacher de son air hautain.
D'habitude ce genre de personne qui se croient au dessus de tout m'exaspèrent, mais vu les circonstances, je voulu bien continuer la discussion, mais Cléa me devança.
- On a jamais eu l'occasion de te parler, alors on est venues.
Le déjeuner se poursuivi dans le silence, personne n'osant le briser.
- C'est la pionne qui vous a dit dee tenir compagnie ? nous demanda-t-elle lorsqu'on eut fini de manger.
- Pas du tout...
- C'est bon, pas besoin de vos mensonges.
En classe, on a dû faire un travail de groupe par deux. Thomas était absent, il avait de la fièvre et était bloqué au lit. Étant seule, je dû décider si je voulais travailler avec Natt ou avec Velarie. J'allais répondre Velarie quand la prof changea soudainement d'avis et me mit avec Natt, le garçon à la capuche.
Sous la capuche, je découvris un beau garçon au teint très pâle, aux cheveux blonds et aux yeux bleus claires sans expression.
L'exercice consistait à se présenter en anglais et en allemand, je vous passe les détails, vu mon niveau catastrophique dans les deux langues. Natt aussi remarqua mes difficultés, et me demanda avec sa voix douce :
- Tu ne parles pas allemand ni anglais ?
- Si, si. C'est juste que je n'ai jamais été très investie vua situation.
Je lui racontais (en français) que mes parents étaient alcooliques et que je m'occupais plus d'eux que de mes études. Il me raconta ensuite son histoire, peut-être se sentait-il obligé étant donné les confidences que je lui avait faites. Ses parents étaient norvégiens, et sont venus ici lorsqu'il était bébé. Ils furent obligés de se cacher, n'ayant pas les papiers, et de confier leurs fils à un orphelinat. Il s'était promis qu'il se trouverait un bon métier pour pouvoir gagner de l'argent, retrouver ses parents, et vivre heureux avec lui. Il était vraiment pris dans son récit, le racontait avec toutes son âme. Il avait même enlevé sa capuche, découvrant ses cheveux d'or en bataille. Lorsqu'il se rendit compte qu'il avait tout confié à une inconnue, il remis sa capuche et se présenta en anglais.
- Tu pourrais me donner des cours de langue ? lui demandai-je. Tu as l'air d'avoir un très bon niveau.
- On verra.
La cloche sonna et nous sortîmes tous de la classe.
Velarie n'étant pas là, on s'installa toute les quatre à une table.
- Alors, Claire, ton petit-ami n'était pas là ? me demanda Manon, apparemment très intéressée par ma vie sentimentale.
- Non mais elle s'en est trouvé un autre, dit-elle en pointant du regard Natt.
Elles pouffèrent.
- Ahah, très drôle, répondis-je sarcastique.
Bien sûr je n'osais pas leur dire pour mes cours de rattrapage.
L'après midi, Thomas était de retour et il se sentait mieux. Le cours était un peu plus ludique. On devait se poser des questions, et ensuite présenter cette personne devant la classe pour améliorer notre élocution.
On commença, tout allait bien, Thomas me parla de ses études, qu'il aimait le latin et la nuit, et soudain il me parla de lavande, de cette odeur qu'il adorait.
Et tout à coup, ça a fait tilt dans ma tête :
Thomas, c'était Nox.