~45~
(Ivan )
Rolf et Josef viennent de partir. Misha les a accompagnés, je n’ai pas changé de place. Nous allons nous retrouver seuls pour la première fois depuis ma fuite. Allons-nous en parler ? Lorsque j’entends le bruit de ses pas, je ferme les yeux. Il s'assoit sur la chaise qu'il a quitté depuis peu. Aucun contact, juste le silence. Je pense le connaître suffisamment à présent pour en deviner la raison. Ou il me laisse la possibilité de parler ou il cherche le moment où lui parlera.
— J’ai eu très peur quand j’ai trouvé la chambre vide, commence-t-il.
— J’avais mis un mot.
— Je l’ai trouvé mais plus tard. J’ai cru que c’était à cause…
— Tout ce que je ne voulais pas, justement. Ma peur a pris le dessus. L'idée que tu puisses être une cible m’a poussé à m’éloigner de toi. Idem pour Sam, Romain et Chloé. Je me doutais que Rolf accepterait de m’héberger.
Misha ne cache même pas sa grimace.
— Ne va pas imaginer quoique ce soit à son sujet. Il était tenté mais il n’a rien cherché à faire.
— Rolf ne rien tenter ? Je ne te crois pas.
— Des allusions et des sourires ne suffisent pas pour m’attraper. J’ai discuté avec lui de toi, longtemps.
— Avant que tu ne débarques chez lui ?
— Le soir où tu es parti chez tes parents puis avant notre rapprochement. Je voulais comprendre pourquoi tu étais seul.
— Tu lui as posé cette question ? À Rolf ? Il a dû bien se marrer.
— Il n'a pas vraiment rigolé. C’était la nuit de notre rencontre dans la cuisine...je n'avais rien prémédité. Sentir ton regard a déclenché l’envie de te toucher. Je ne sais pas l’expliquer. C’est très éloigné de mes précédentes expériences.
— Tu peux m’en parler ?
— Ce sera rapide. Comme elles l'étaient. Des étreintes venues de besoins urgents. Aucune empathie particulière. Du sexe. Incomparable avec l’envie de te serrer dans mes bras, de découvrir chaque parcelle de ton corps.
( Misha)
Comment fait-il pour réussir à me faire rosir en quelques mots ? Vais-je être à la hauteur ?
— Il a dû t' informer, rigolard, de la pauvreté de mes relations, je suppose ?
— Pas du tout. Il s’est opposé à toute confidence de ce style. Je ne cherchais pas à en connaître le nombre, cela ne me concerne pas. Mon souhait était de comprendre pourquoi personne ne t’accompagnait dans la vie.
Le son de sa voix me semble plus proche comme s’il avait bougé. Son souffle glisse sur ma nuque.
— L’envie de te sentir près de moi est, de nouveau, très forte, Misha. Seul toi décide, sans aucunes conséquences.
Il me suffit d'un quart de tour pour me retrouver niché dans ses bras. Aucune idée de ce qui va se passer, mon seul désir est de rester où je suis. Sa chaleur corporelle me convient, notre silence aussi. Puis sa main bouge doucement, ses doigts dessinent des arabesques sur ma peau qui me font frissonner. Ma bouche s’attaque, par petits baisers, à son cou, ses omoplates. Je veux en découvrir plus. Je m'écarte de lui le temps de prendre sa main et de le tirer, sans qu'il s'y oppose, vers ma chambre. Au milieu de celle-ci, comme un remake de la dernière fois, je bloque.
— Laisse-moi reprendre la main, chuchote-t-il en m’entrainant vers mon lit.
Aucune envie de freiner ce qui va arriver. Mon esprit me souffle qu'il ne fera rien que je ne désire pas. Arrivés au pied du lit, il s'assoit et m’attire entre ses jambes.
— Ce que je t’ai dit tout à l’heure est vrai. Je n’ai pas envie d'un truc rapide. Bien au contraire, nous serrer l’un contre l’autre, nous embrasser, nous câliner me tente largement plus.
Je m'écarte et m’installe à cheval sur ses cuisses. L’idée semble lui convenir tant son sourire est lumineux. Il commence à semer des bises sur mes tempes, mes joues comme s'il redoutait un refus de ma part.
— J’ai envie de plus, Misha. Mes lèvres, mes mains souhaitent te découvrir. Ne me demande pas d'où cette envie vient, je ne saurais l’expliquer mais si tu ne le souhaites pas, dis-le moi maintenant.
Pour toute réponse, je m’allonge sur le lit.
Ses doigts attaquent les boutons de ma chemise, et très vite je me retrouve torse nu. Tête penchée au-dessus de moi, il sourit. Son souffle tiède me révèle exactement où il se trouve. Quand ses lèvres se referment sur mon téton droit, je ne peux retenir un gémissement qui lui explique à quel point j'apprécie son idée .
Le jour me réveille, aucune trace d’Ivan à mes côtés. Je me redresse espérant le trouver dans la pièce mais non. Un léger bruit et une odeur agréable me redonnent le sourire.
— Tu croyais que j’avais fui pas vrai ?
— J’avoue y avoir pensé.
— Tu dormais profondément et mon corps réclamait une cigarette. En chemin, l’idée du café a germé.
Dois-je préciser que tout ceci est nouveau chez moi. Je n'ai jamais passé une nuit entière avec mon petit ami, ni le petit déjeuner avec lui dans le même lit.
— Peux-tu me dire quelle est la raison de ce sourire ?
— Tu m'offres des premières fois et j’aime beaucoup cela.
— Veux-tu que je t'offres des deuxièmes fois ?
Mon éclat de rire provoque une réaction en chaîne que j'adorerais renouveler tous les jours. Après une douche, installés dans la salle, je le trouve très songeur
— À quoi penses-tu qui te fait froncer les sourcils à ce point ?
— Crois-tu que Sam va m'en vouloir ?
— De ce qui se passe entre toi et moi ?
— Non. D'avoir mis de la distance.
— Appelle- le pour lui expliquer.
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