Prologue

Il sentait tels des bouts de verres tranchant, le coupant à une infinité d'endroits, tous glacés, le frigorifiant, bleutant ses lèvres à l'extrême.

Il avait l'impression d'être prisonnier d'un bloc de glace dont la taille était conséquente à la sienne, l'enfermant dans un étaux de froid mortel...

Être Mortel, pour lui, serait un doux euphémisme.

Il n'avait rien, absolument rien, de Mortel, destiné à mourir, à pourrir.

Et pourtant, la température glacée le mordait de toutes parts, griffant sa peau sans le moindre remords.

Il faisait tant froid que ça en paraissait brûlant.

Chacun de ses membres étaient engourdis, fourmillant de fourmis invisibles et inexistantes.

Il savait que la Mort ne pouvait le faucher sans même avoir la remambrance des raisons de cette malédiction... Ou de ce miracle.

Il savait qu'il avait froid et qu'il ne se souvenait pas.

Qui était-il ? Où était-il ? Et quand ?

L'Être, dont l'amnésie s'était incrusté dans les méandres de son cerveau, souleva ses paupières.

Il était dans un liquide visqueux, violet, glacé, qui restait concentré au même endroit grâce à une membrane formant une sphère autour de l'eau mauve ainsi que de lui.

Par-delà sa cellule se démarquait un blanc immaculé, une transparence d'une pureté sans équivoque, telles des larmes et la divine pâleur d'une plume de colombe.

Il hurla.

Ses Souvenirs se déversaient en lui, détruisant toutes les colonnes soutenant l'édifice de son Esprit, tel un torrent se lâchant sur un village, emportant avec lui des murs, des ruines, des vies,...

Ce n'étaient que des jeux où ils maniaient leurs magies, où ils se guerroyeaient pour s'amuser, de manière infantile, insouciante, naïve.

Au début, du moins, car la surprise de les voir s'unir alors qu'ils étaient destinés à se haïr s'évapora quand leurs petites batailles d'enfants, de frères, devint des guerres d'adultes, d'ennemis.

Il voulait s'amuser, Déséquilibrer l'Univers, user de sa magie.

Son frère était contre, l'interdisait formellement de manier son pouvoir de destruction alors que lui pouvait, alors que lui l'utilisait.

Parce qu'il pouvait faire le bien et pas lui, avait-il dit d'une voix douce, comme s'il s'adressait à un enfant, et dans le fond de sa voix s'entendait qu'il était désolé.

L'injustice bouillait dans son cœur, faisait bouillir son sang ainsi que sa magie, la rage ruisselait partout dans son corps et sa fureur explosa.

Il défia l'Équilibre sans autres Pensées que c'était son ennemi.

Et qu'il l'empêchait de réellement Vivre.

C'était ainsi que la Source de l'Équilibre, son contraire, l'avait anéantit.

Ses yeux, aussi profond que le néant, l'avaient hypnotisés par la cause de sa faiblesse.

Les contraires s'assemblaient, mais surtout, ils se détruisaient.

Lui, le Déséquilibre, avait été détruit.

Il détruirait donc son opposé.

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