Chapitre 4 : Caste des mémoires

-Dans les fins fonds, un endroit où personne n'irait, que ce soit en le faisant exprès ou non ? Sauf ceux étant habilités ? Et c'est sensé indiqué quel lieu ? Nous pouvons seulement savoir que c'est quelque part dans les sous-sols...

Exposa la jeune Humaine d'une voix se dégradant de plus en plus jusqu'à s'éteindre totalement. Elle se perdait dans ses réflexions, dans un espoir se ternissant mais qu'elle essayait de maintenir.

-Un lieu, une chose, que nous ne pouvons atteindre... L'énigme est là, posée, elle attend que nous enlevions son voile de mystères... Je serais tenté de dire les Terres Désolées, mais les Démons et les Morts y sont... Et je peux supposer que même les Morts ne peuvent atteindre l'endroit... Une Ombre ? Non... Nous pouvons la frôler, mettre notre main à plat sur elle...

Thaeril marmonnait tout seul, les yeux posés sur les lignes de son grimoire. Et devant lui, Siraline écoutait attentivement, se posant elle aussi des questions.

-Atteindre la Vie et la Mort...? Ils sont des personnifications, donc c'est faisable, et donc, ce n'est pas ce que nous cherchons... Quelque chose que nous ne pouvons atteindre...

Siraline se mordit sa lèvre inférieur, elle ne voyait pas,.... À moins que cela soit l'horizon ? Mais ce n'était pas ça, car quelle importance la Source de l'Équilibre avait-elle pour celà ?

Ils cherchaient une chose qui ne pouvait être atteint, quelque chose qui ne pouvait être toucher, quelque chose d'immateriel, en soit, d'invisible et qui était en lien avec la Source de l'Équilibre...

-Une Émotion !

Thaeril et Siraline se regardèrent et sourirent de leurs unions.

-La Caste des Mémoires ! Seuls les Mentalistes Internes et les Émotionnistes sont habilités à y rentrer ! Thaeril, tes parents n'ont-ils jamais sous-entendus quelque chose par rapport à son emplacement ?

La jeune Humaine s'était exclamé, tout de joie, avant de poser sa voix pour questionner de façon plus douce son ami. Ce dernier répondit très vite, un sourire se formant lentement sur ses lèvres.

-Là où le soleil se lève, pour symboliser l'Éternel et la Renaissance. La Mémoire revient toujours de ses cendres, d'une façon ou d'une autre, elle est Immortelle. Si je suis ton raisonnement, des plus pertinent, la Caste des Mémoires se situerait à l'Est ! Tu pourras nous diriger en écoutant les environs ? S'il y a des Pensées, nous saurons où cela se trouve.

Siraline hocha sa tête, heureuse qu'ils aient résolvés le premier mystère à leur énigme.

Et les deux Humains se levèrent de leurs chaises, rangèrent leurs grimoires, puis foncèrent hors de la Bibliothèque de l'Amphithéatre des Mages pour descendre dans les profondeurs de leur lieu d'étude.

Il y avait un sous-sol où les élèves pouvaient se rendre, là étaient les pièces dédiées aux cours de potions.

Les fondations étant plus résistantes que le reste, c'était le meilleur emplacement.

Les murs étaient de pierres, et insonorisées. Ces parois possédaient aussi un sortilège des nains, évitant ainsi que tout les murs ne s'effondre si une potion explosait ou si des gouttes chutaient sur le sol, émettant une réaction déplaisante.

Et puis, il y avait le deuxième sous-sol, celui qu'aucun élèves n'avaient jamais foulés.

Ce fut là que Siraline ainsi que Thaeril descendirent, à petits pas pour ne pas ameutter tout les Mages qui seraient par hasard dans les environs. Passer inaperçu était leur objectif, car sinon, ils risquaient d'exposer leurs plans à contre cœur aux Extracteurs de Souvenirs ainsi qu'aux Extracteurs de Pensées.

Ils marchèrent le long d'un couloir plongé dans la pénombre, où seul un mètre se dévoilait à leurs yeux, sans oser, pour Thaeril, invoquer le Feu pour qu'il guide leurs pas dans les sombres chemins de l'Amphithéatre des Mages.

Les minutes passaient, pareil à des heures, alors que les deux Apprentis Mages continuaient leurs routes vers la Caste des Mémoires. Vers l'Est.

Toujours vers l'Est.

Siraline serrait la main de son ami pour qu'il la guide, elle ayant fermé ses yeux pour se concentrer sur les Pensées qu'elle pourrait entendre.

Les Pensées pouvaient rugir n'importe quand, et elle devait être prête à les intercepter.

Ils marchaient, un pas après l'autre, le pied droit puis le pied gauche, vers l'Est.

Ils marchaient sur les secondes.

Ils foulaient les minutes de leurs pieds nus.

Et Siraline entendit.

Le Siffleur s'est arrangée pour Déséquilibrer même jusqu'aux flux des Souvenirs, nous devons nous dépêcher avant qu'elles soient illisibles.

Il aurait tout fait pour avoir l'attention de son frère, même au moment de sa chute ?!

La jeune Mage ouvrit ses paupières et vit qu'elle les avait ralentit, forçant Thaeril à s'arrêter devant une porte de fer. Elle se tourna vers lui avant de chuchoter en direction de l'oreille de son ami.

-C'est derrière cette porte, Thaeril.

Elle préférait attendre avant de lui dire ce qu'elle avait entendue. Avoir une discussion en ce lieu glauque et obscur était prohibé.

Thaeril tendit sa main, plus par reflex que vrai besoin, et invoqua un mur de pierres derrière lequel il tira Siraline avant de lui faire mille et une recommandations ainsi que pour lui expliquer son plan.

-Je vais invoquer une Illusion pour faire diversion, ce qui te permettra de te faufiler jusqu'à trouver la Salle des Émotions. Normalement, avec les ondes, les Sentiments, qu'elle dégage, ça ne devrait pas être compliqué. Tu ne devras pas tarder, je ne sais pas combien de Temps je pourrais les retenir. Fais-toi discrète, silencieuse, et surtout, fais très attention à toi Siraline.

Celle-ci acquiesça, lui fit un rapide câlin, avant de lui faire signer d'invoquer son Illusion.

Ce que le Mage fit.

Il ferma les yeux, et une image se forma peu à peu, d'abord brouillée comme le reflet d'une personne se projetant dans l'eau d'un lac avant qu'un gamin ne lance une pierre, brouillant l'image. Puis, l'Illusion se fit claire, nette, et se révéla aux yeux des deux Humains.

Un garçon, des cheveux blonds, des yeux bruns, une grande taille bourrée de muscles, le regard provoquateur et un sourire ironique sur les lèvres, venait d'apparaître.

Siraline se tourna vers son ami et ce dernier lui envoya un grand sourire. Il avait invoquer une Illusion d'un jeune étudiant de son âge qui avait brusqué de manière violente la jeune Humaine. Et il lui en voulait toujours.

Il intima l'ordre à son invoquation de se poster devant la porte, puis se tourna vers Siraline pour que cette dernière l'ouvre avec la Télékinésie.

Elle ferma les yeux avant de très rapidement les ouvrire en secouant sa tête de droite à gauche.

Elle ne pouvait pas accéder aux rouages psychiques de la porte, un nœud avait été créé, sans doute par les Mentalistes Internes, les Hauts et Hautes Manipulateurs et Manipulatrices de la Magie.

Thaeril ordonna donc à sa projection de toquer trois coups puissants à la porte, ce que l'Illusion fit, bien évidemment.

Il fallut bien une quarantaine de secondes avant que la porte ne s'ouvre, dévoilant une femme d'Âge moyen qui s'empourpra en voyant l'impudent les ayant dérangé.

Tout se déroula rapidement, une fois la porte ouverte, l'Illusion se précipita sous les jambes de cette dernière et ainsi, celle-ci n'eut le Temps que de l'entra-percevoir pour savoir qu'il n'avait rien à faire ici. Une fois qu'elle se retourna pour commencer à le courser, Siraline sprinta.

Elle dépassa la femme avec agilité, avec la grâce d'un félin, en faisant expressément attention de ne pas la toucher, ni même de la frôler, et fermant ses Pensées, ses Souvenirs et ses Émotions au premier venu qui pourrait les lire sans son accord. Si une personne de cette Caste des Mémoires réussissait, ils étaient fichus.

Être une Apprentie Magicienne était déjà énormément, mais contrôler l'Invisibilité, la Manipulation des Esprits, faire croire aux cerveaux que ce qu'ils voyaient n'existaient en fin de compte pas réellement, l'était encore plus. Surtout face aux Mentalistes Internes et aux Émotionnistes, des experts.

C'était pour cela que Siraline devait se dépêcher, car sa Magie pouvait dysfonctionner chaque seconde qui passait.

Ses sens, surtout celui de son cœur, étaient aux aguets.

Et ça la fouetta.

Une Haine vorace, dévorante, qui souhaitait avec ardeur la consumer.

Son cœur chuta métaphoriquement dans son âme. Ses entrailles formèrent des nœuds, son âme fut une enclume emporté par les tsunamis de sa détresse ainsi que de son angoisse. Elle stressait énormément.

Tout son corps tremblait, tout son Esprit était parcouru de frissons.

Elle comprenait maintenant pourquoi cette partie était si difficilement accessible.

Il y avait un passage, sculpté dans la roche.

Elle se baissa, l'entrée étant petite, et descendit les marches, elles-aussi taillées, qui étaient plus des pièges qu'autre chose : Pour cause, Siraline manqua plusieurs fois de chuter tant les marches étaient minuscules et fines.

Elle arriva en bas, dans une énorme pièce où flottait des Sphères d'Émotions.

Chacune d'une couleur précise, celle de l'Émotion qu'elle contenait.

Plus Siraline s'avançait, plus la Haine qu'elle ressentait, dirigée contre elle, la ralentissait.

Elle avait de plus en plus de mal à marcher, une boule se formant dans son ventre et pesant des tonnes.

Elle trébucha sur son propre pied gauche et s'étala comme une crêpe, les larmes aux bords des yeux.

Ce fut là que l'Air se troubla, telle une brume, avant de laisser apparaître des spectres en formes de Loups.

Leurs gueules étaient grandes ouvertes, tout crocs dehors, leurs yeux, aussi transparents que leurs corps, scintillaient de rages.

Siraline avait l'impression qu'ils voulaient la tuer, et un en particulier lui fit pousser un hurlement de pur effroi, de pure terreur.

Il était sanguinolent et ses yeux paraissaient n'être que deux orbites vides... Et le pire, selon la jeune Mage, c'est qu'il semblait être leur chef de meute, leur Alpha si cela existait vraiment.

Tant de haines...

Ses muscles l'avaient lâcher et elle était certaine que plus aucune Magie d'invisibilité était à l'œuvre, elle savait aussi qu'elle serait incapable de se défendre si besoin.

Elle était juste...

Paralysée.

Le Loup en sang bondit sur elle et la traversa.

Siraline sentit comme un poignard glacé se figer dans sa peau et elle le visualisa clairement dans son Esprit sans pour autant voir son liquide vital tombé.

Ce n'était que dans son imagination.

Ses tremblements étaient incontrôlables, était-ce réellement que son imagination cette image ?

Protéger tout un univers signifie que nous nous fragmentons.

Ou une Vision...

Une phrase d'un Loup...

Non, le Loup était la Haine, le Loup était l'Émotion...

Une phrase d'une Émotion...

Une phrase d'une Haine...

Tant de haines...

Son cœur battait la chamade, ses lèvres tremblaient, elle était secouée de spasmes, les larmes coulèrent...

Tant de haines...

L'Émotion était vive, brûlante, destructrice,...

Si elle restait, rien d'elle ne resterait.

L'Émotion la détruirait.

Elle partit en courant, sans même avoir la capacité d'avertir son ami par Télépathie.

Sa peur était derrière elle, mais aussi dans son cœur.

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