Chapitre 4 : Le parapluie et le cambriolage

Chapitre 4. Le parapluie et le cambriolage

-11h00 AM, Main street, Londres-

Aujourd'hui, c'était le jour de Noël. Il aurait dû aller chez-lui, s'allumer un petit feu dans l'âtre et boire un bon café, mais comme à chaque année, il finissait toujours par se retrouver dans les bureaux de Scotland Yard parce que les criminels ne prenaient pas de vacances.

Alors qu'il sortait de chez Mycroft, son portable avait vibré dans la poche de son pantalon et il avait été appelé d'urgence sur une affaire de meurtre. Oubliant toutes possibilités d'avoir une journée tranquille, il avait donc hélé un taxi et était allé sur les lieux du crime le plus rapidement possible. Un meurtre avait été commis dans le salon d'une habitation sur la rue principale. Sherlock et John étaient déjà sur les lieux et le consultant détective était visiblement dans une altercation avec un responsable de la sécurité qui ne voulait pas laisser un simple civile passer la banderole de sécurité.

-Il est avec moi, fit simplement Gregory en passant près d'eux.

Sherlock lança un regard victorieux au pauvre homme et le suivit, accompagné de John. Dès qu'ils mirent les pieds à l'intérieur et qu'ils furent seuls avec le cadavre, le consultant ce mit au travail. Néanmoins, cela ne l'empêchait pas d'émettre quelques remarques sans aucun lien avec son présent boulot.

-Hum, vous portez les mêmes vêtements qu'hier. J'en déduis que vous n'êtes pas rentré chez-vous hier soir, rajoutez à cela que vous êtes parti avec mon frère...

Les joues de Lestrade se colorèrent d'un rouge vif. Vite, une excuse!

-J'étais vraiment trop ivre hier, pour me rappeler de quoique ce soit aujourd'hui, mais je crois me souvenir que Mycroft ait dit que j'étais beaucoup trop saoul pour qu'il puisse me laisser tout seul, alors il m'a ramené chez-lui.

Pas question que Sherlock découvre ses activités sexuelles de la nuit!

-Et si nous nous occupions plutôt du cadavre? Finit par proposer John.

Lestrade lui lança un regard de remerciement.

-Excellente idée, John! S'exclama le détective avec un enthousiasme non-feint.

Comment quelqu'un pouvait-il être aussi heureux à l'idée de tripoter un mort? Tandis que Sherlock marchait en cercle autour du cadavre, Anderson entra dans la maison et fit signe à Lestrade d'approcher. Ce dernier s'exécuta.

-J'ai interrogé tout le voisinage. Personne n'a vu ce qui s'est passé, mais tout le monde affirme que Mrs. Rivera était aimée de tous. Elle était institutrice à la maternelle; adorée des enfants comme des parents; aucun ennemi; ses voisins n'ont jamais entendu parler d'elle si ce n'est lorsqu'elle leur apportait des petits plats faits en trop et son petit-ami du moment dit n'avoir jamais rencontré une fille aussi souriante et gentille qu'elle. En bref, il n'y a pas de suspect.

-Oh, bon sang, Anderson! Taisez-vous, vous faîtes baisser le QI de toute la rue! S'exclama Sherlock qui avait suivi la conversation de loin.

Le policier se vexa.

-Avez-vous mieux à proposer, espèce de charlatan?

-C'est peut-être un suicide, proposa Gregory, comme pour Sherrinford...

-Non, ce n'est pas un suicide! Vous êtes tous aveugles, ou quoi? Grinça Sherlock en faisant de grands mouvements. Regardez ses avant-bras : il y a de nettes marques de blessures défensives. Elle s'est clairement débattue avec son agresseur. Plus, elle ne le connaissait sûrement pas, car une fenêtre a été brisée dans la cuisine, ce qui signifie qu'elle ne l'a pas laissé entrer de son plein gré.

-Comment le savez-vous si vous n'y êtes pas allé?

-Ne sentez-vous pas le courant d'air frais qui traverse le salon? Mais si on regarde sur le panneau de contrôle, on remarque que la climatisation n'est pas allumée. La fenêtre aurait pu être ouverte, mais nous sommes en plein mois de décembre et personne n'ouvre sa fenêtre en hiver!

-Quel intérêt de tuer quelqu'un s'il n'y a pas de lien entre le meurtrier et le défunt? Fit remarquer John. Ça ne se tient absolument pas!

-C'est peut-être un vol, émit Anderson. C'est cela, ça doit être ça, il n'y a pas d'autres explication.

-Je vais ai dit de vous taire, vous! Ce n'est clairement pas un vol! Cessez de sortir des théories aussi stupides : vous ne faîtes que prouver que les autres sont plus intelligent que vous; vous vous rabaissez vous-même et ce n'est pas très malin!

-Il a raison, admit Lestrade, rien n'a été dérobé. Peut-être un psychopathe qui la choisi comme cible?

-C'est possible, confirma le consultant, mais il me manque des données.

Cette affaire était décidément bien embêtante...

***

-4h00 PM, Terrasse florale, Londres-

Après une journée épuisante avec un effectif réduit – la faute aux célébrations de Noël – qui lui faisait encore plus de travail, Lestrade retourna chez-lui. En débarquant du taxi qui le déposa sur le trottoir juste devant sa maison, son cœur rata un battement. Tout avait été...saccagé. La porte était sortie de ses gond et, défoncée, claquait dans le vent. Les fenêtres étaient cassées et des débris de verre jonchaient tout le sol.

Paniquant, il entra dans sa demeure. À l'intérieur, c'était même pire que de l'extérieur. Tout était sans-dessus dessous. Des papiers recouvraient le sol, les meubles avaient été déplacés, renversés, des bibelots et autres babioles avaient été jetés au sol et des vases brisés. Les tiroirs étaient ouverts un peu partout, vidés de leur contenu. C'était comme si une tornade était passé en son absence, détruisant tout sur son passage.

-Oh, mon Dieu!

Il courut soudainement en direction du tout petit garage dont il disposait qui était, d'ailleurs, plus une remise qu'autre chose. Il se dépêcha à en ouvrir la porte, les mains tremblantes. Par chance, il fut immédiatement soulagé.

-Tu es là! Soupira-t-il.

Il s'approcha de sa moto Harley et en caressa affectueusement le guidon aux reflets argentés. Sa moto, son bébé, son enfant. C'était la chose la plus précieuse à ses yeux. Ou, du moins, c'était la seule qui lui permettait de s'échapper un peu de son boulot, boulot qui lui gobait toute sa vie sans le moindre regret.

Il retourna à l'intérieur de la maison et, fouillant un peu partout, il constata qu'on ne lui avait rien volé. C'était bizarre, plus que bizarre, même... Sa télé était toujours là, son ordinateur aussi, tout comme toutes les choses ayant un tant soit peu de valeur qu'il possédait. Visiblement, les voleurs n'avaient pas trouvé ce qu'ils cherchaient...

***

-5h00 PM, Terasse florale, Londres-

Un peu plus tard, Lestrade était tout simplement assis dans les escaliers qui menaient à la porte principale de sa maison, soupirant et re-soupirant. Il venait d'en finir avec sa déclaration d'assurance. Toutes les réparations seraient faites et remboursées. Cependant, celles-ci prendraient – minimum – trois longues semaines, l'avait-on prévenu. Sa maison serait inhabitable durant ce temps; tout était à refaire. Son salaire ne lui permettait malheureusement pas d'aller séjourner dans un hôtel le laps de temps que durerait les rénos, alors il faudrait qu'il demande à Sherlock et John s'il pouvait rester un peu chez eux.

Il était n train de se morfondre sur son sort, quand il entendit soudainement le claquement familier de la portière d'un taxi, suivit des pas distincts de chaussures de marque sur le béton de l'allée menant à chez-lui. Il releva les yeux pour se figer toute suite en rencontrant le regard de Mycroft qui le surplombait de toute sa hauteur, parapluie à la main.

-Qu'est-ce que vous faîtes là? Je ne vous avais dit de ne plus chercher à me revoir.

-Vous avez été cambriolé?

-Vous avez une bonne vue, répliqua-t-il avec sarcasme.

Mycroft ne sembla pas le notifier.

-Les rénovations vont durer combien de temps?

Comme Lestrade restait silencieux, le politicien se répondit tout seul.

-Au vu des dégâts, je dirais au moins trois semaines. Dîtes-moi si j'ai tort? Où comptez-vous restez pendant tout ce temps? Il est clair que vous n'avez pas les moyens de rester dans un hôtel tout ce temps.

Le policier était sur le point de sauter un câble, mais il s'efforçait de se maîtriser, pour le moment.

-Comptiez-vous demander l'asile à mon frère? Je vous le déconseille fortement. Sherlock et John sont plutôt bruyants quand ils... enfin, vous comprenez. Plus, je ne pense pas que mon frère se montrera plus conciliant même si vous êtes présents... Il n'a jamais eu aucun respect pour les autres, ça n'a pas changé depuis qu'il est tout petit.

En vérité, tout ce que je veux, c'est qu'il n'aille pas chez Sherlock, je suis bien mieux.

-Vous pourriez aller chez Donovan ou Anderson, mais vous n'êtes pas très proches d'eux et allez là-bas vous ferais vous sentir comme un étranger. De plus, vous ne seriez pas capable de supporter Anderson plus de vingt minutes. Quant à Donovan, elle habite dans un petit appartement avec son mari; il n'y a pas de place pour vous là-bas. Vous voyez, il n'y a nulle part où vous pourriez aller.

-Arrêtez de vouloir me faire croire des trucs qui sont faux.

-C'est vrai, c'était faux. Il y a bien une place où vous pourriez aller. Venez chez-moi, Gregory.

Le policier manqua de s'étouffer. Non, mais quel culot de venir lui faire pareille proposition après ce qui c'était passé hier!

-Est-ce vous qui avez fait cambrioler ma maison?

-Quoi?

-C'est vrai! Si ce n'est pas vous, comment saviez-vous que je m'étais fait cambrioler, pourquoi êtes-vous venu ici?

-Je savais qu'on vous avait cambriolé, car ce n'est pas à vous qu'on cherche à s'en prendre, mais à moi.

-Comment? Quel lien entre vous et moi? Autant s'en prendre à Sherlock pour avoir une chance de vous atteindre, pourquoi moi?

-On vous a vu avec moi, hier, alors que je vous ramenais chez-moi. Ceux qui ont fait ça ont dû penser que vous étiez mon... compagnon, finit-il par dire après une petite hésitation, et ils ont dû penser que vous possédiez des informations sur moi ou la nation. Heureusement, ils n'ont rien trouvé. Alors, convaincu?

-C'est ridicule d'avoir pensé que vous et moi étions un couple...

-Vous trouvez?

-Toute à fait.

-Quoiqu'il en soit, acceptez-vous mon offre?

-Ai-je vraiment le choix? Je vais venir, mais à une condition.

-Laquelle? Vous piquez ma curiosité.

-Attendez ici.

En premier, il rentra chez-lui faire rapidement une valise, puis Lestrade alla ouvrir sa remise, rangea son sac dans le compartiment de sa moto, enfourcha sa chérie et la sortit dans la rue. Il retourna dans le pseudo garage, décrocha sa veste de cuir et ramena deux casques avec lui. Il en lança un à Mycroft qui l'attrapa avec un air dubitatif.

-Qu'est-ce que?

-Vous êtes venu en taxi et, moi, je ne pars pas avec vous sans elle.

-Votre moto?

-C'est une Harley, faîtes attention à ce que vous dîtes.

Elle n'était certainement pas une simple moto!

-Alors, vous voulez que je...?

-Montez à l'arrière.

Il enfila son blouson de cuir et posa son casque sur sa tête, ajustant sa visière.

-Puisqu'il le faut..., soupira l'aîné des Holmes.

Il n'avait pas l'air très convaincu par le véhicule qu'il regardait comme une bête dangereuse.

-Vous êtes certain que ce soit bien sécuritaire?

Gregory s'amusa de l'embarras de Mycroft. Il n'avait pas l'habitude de tenir le gros bout du bâton.

-Il y a moins d'accident avec ce type de véhicule motorisé qu'il y en avec des voitures.

-C'est normal : il y a plus de voitures que de motos. C'est normal que les statistiques soient plus élevées.

-Cessez de vous en faire : je suis un bon conducteur. Montez.

Prenant une grande inspiration, il finit par obtempérez, grimpant prudemment derrière Lestrade. Il posa ses mains autour de la taille du policier pour se retenir. Aussitôt, Gregory lui tapa les mains.

-Il y a des poignées pour vous tenir. Je vous ai déjà dit de ne pas me toucher!

Effectivement, il y avait bien des poignées. Mycroft les agrippa et le policier fit vrombir sa Harley. Ils démarrèrent quelques secondes après. Le politicien sursauta légèrement au décollage, mais s'adapta rapidement au rythme de la moto. Il finit même par y prendre un peu de plaisir, même si par plusieurs reprises, il trouva la conduite de Lestrade bien imprudente, voire dangereuse.

Quand ils s'arrêtèrent finalement devant la demeure de Mycroft, ce dernier s'empressa de mettre pied à terre, ôtant son casque. Il frissonna de tout son corps.

-C'était plaisant, non? Demanda le conducteur en descendant à son tour de la moto. On le refait?

-Pas de mon vivant!

Lestrade éclata de rire et mit la béquille sur sa Harley, retirant également son casque.

-Dîtes-moi, y'a un endroit où je pourrais la ranger?

-Vous pouvez sans problème la laisser dans la rue. Vous ne vous ferez jamais rien voler ici. Toutes les perles de Londres habitent dans ce quartier : hommes d'affaires, royauté, héritiers, politiciens et stars. Il y a des caméras de surveillance partout et personne ne lésine sur la protection.

-Bon, d'accord, mais si on me la vole, je ne vous le pardonnerai pas.

-C'est noté.

Il récupéra sa valise.

-Venez, j'aimerais pouvoir vous dire que je vais vous faire visiter, mais vous êtes déjà venu.

-Ce n'était pas comme si j'avais eu le temps de bien voir non plus...

Entre le temps où il avait été saoul et celui où il était sorti à grande vitesse de chez Mycroft, il n'avait pas eu le temps de voir grand-chose, en fait...

-Je vous suis...

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