Chapitre 13 : Le parapluie et le caméo du Vatican

Certains pensaient que Sherlock allait sauvé la situation, mais ils ont peut-être oublié que le livre se nommait "Le parapluie noire" et que Mycroft en est un des personnages principaux! ;)


Chapitre 13. Le parapluie et le caméo du Vatican.

-10h18 AM, Applebaum-

La tension était à son comble. Puis, soudainement, Mycroft releva la tête. Il apparut à tous qu'il n'avait pas du tout l'air dépressif, bien au contraire, un large sourire éclairait plutôt son visage. Et voir Mycroft sourire, c'était quelque chose !

Sherlock fut le premier à se douter de quelque chose. Ses yeux se plissèrent, ses sourcils se froncèrent.

— John, donne-moi ton arme.

— Pourquoi est-ce que j'aurais amené mon arme pour aller chez tes parents ?

Sherlock se contenta de soupirer, tendant la main. John soutint son regard un dixième de seconde avant de commencer à fouiller dans sa poche.

Il n'eut pas le temps de sortir son revolver que Mycroft avait déjà mis la main sur l'arme de service de Gregory. Le politicien enligna la pointe de l'arme sur Magnussen, mais au dernier moment, il se tourna et tira trois balles dans la baie vitrée derrière eux.

— Couvrez-vous les yeux, Gregory ! prévint-il, alors même que la vitre explosait d'un seul en million de petits morceaux de verre.

— Que... ? murmura John.

Alors que Mycroft avait déjà empoigné Gregory et sautait par la fenêtre brisée, Sherlock se tourna vers John et hurla :

— Le caméo du Vatican !

John comprit instantanément le code et emboîta le pas à Mycroft et Gregory par la fenêtre en même temps que Sherlock la franchissait. À peine eurent-ils mis un pied dehors qu'ils entendirent crier :

— Tout le monde à terre !

Ils s'interrompirent dans leur jogging pour s'éloigner de la maison et se jetèrent rudement au sol. Derrière eux, il y eut une immense explosion de flammes. En quelques secondes, Applebaum et son propriétaire étaient partis en fumée.

— Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait ça, fit remarquer John, haletant, une main en visière devant ses yeux pour les protéger.

L'explosion lui avait rappelé l'armé.

— Et ça t'a plu ? lui demanda Sherlock.

— Oh, oui.

Gregory rouvrit les yeux pour constater que Mycroft se tenait au-dessus de lui, le plaquant au sol, le protégeant de son corps contre les débris de l'explosion. Il ne songea même pas à se dégager ; il se souvenait de leur discussion. Se laisser protéger par quelqu'un était finalement assez agréable. Leurs yeux se rencontrèrent et il déglutit lentement.

— Que s'est-il passé ?

Mycroft se donna une poussée et se laissa tomber près de Gregory.

— Rien, c'est simplement que Sherlock est un idiot. Mais, pour une fois, ce nous fut utile.

Ce dernier le fusilla du regard. Le politicien l'ignora et poursuivit son explication :

— En réalité, il est aussi prévisible que n'importe qui. En fait, je comptais sur sa venue ici. J'ai fait exprès de laisser mon parapluie chez nos parents en sachant qu'il l'amènerait avec lui. Je m'assurais ainsi que Magnussen ne se rende pas compte du subterfuge. Si c'était Sherlock qui lui amenait, il ne se douterait de rien.

— C'était un parapluie piégé, un explosif ? demanda John.

— Bien vu.

— Mais alors, où se trouve le véritable parapluie, celui contenant les codes de la bombe nucléaire ?

— Gregory peut peut-être répondre à cette question. Gregory ?

— Il les a échangés, se souvint le policier, comme une révélation, quelques temps à peine avant de venir chez ses parents. Il me faisait visiter sa maison, puis il m'a montré son dressing où, au centre, trônait un porte-parapluie qui devait en contenir au moins une dizaine. C'est à ce moment-là qu'il l'a échangé. Il fait exprès de le laisser derrière lui quand nous sommes partis de chez ses parents. Il a fait croire à tout le monde qu'il s'agissait du vrai, il a même réussi à duper Sherlock Holmes !

— Il ne m'a pas dupé ! se défendit le détective. S'il s'était agi du véritable, jamais je ne l'aurais donné à Magnussen !

Mycroft leva les yeux au ciel, il ne paraissait pas du tout convaincu.

— Bien sûr, Sherlock, bien sûr...

Sherlock se renfrogna, puis son amant lui donna un coup de coude dans les côtes.

— Tu sais, Sherlock, ce n'est pas grave si tu t'es fait dupé. Ça nous est tous déjà arrivé.

— Je ne suis pas « comme tout le monde ».

— Maintenant, tu sais ce que nous vivons tous.

Sherlock se renferma dans son mutisme, refusant de s'avouer dupé et refusant de croiser le regard de John.

— Mais tu sais, Sherlock, ça te rend un peu plus humain. Puis, je suis content que tu aies donné ce foutu parapluie.

Sherlock arqua un sourcil, perplexe.

— Oui, Sherlock, je t'assure que je suis très heureux que tu l'aies donné. Tu veux savoir pourquoi ? C'est parce que, peut-être même sans le savoir, tu as, encore une fois, sauvé Londres, voire l'Angleterre. Puis, si tu as donné ce parapluie, c'est parce que tu t'inquiétais pour moi, tu t'inquiétais de ce que Magnussen pourrait me faire, de ce qu'il aurait pu faire de ma carrière ou de ma réputation.

Il prit une pause, suivit d'une grande respiration.

— Et, ça me fait plaisir, parce que, toutes ces petites choses, ces petits détails, ils me prouvent que tu m'aimes encore, parce que je sais que tu ne diras jamais « je t'aime, John », alors je dois me rattacher à ce genre de choses.

Sherlock se mordit l'intérieur de la joue. John l'attrapa par le col et força à se pencher pour déposer un chaste baiser sur le coin de ses lèvres, tendrement. Si le détective ne réagit d'abord pas, il finit par prendre part au baiser, passionné.

Mycroft détourna le regard des galipettes de son frère pour croiser à nouveau celui de Gregory.

— Ces deux-là ont l'air d'avoir du plaisir, et si on leur montrait de quoi nous sommes capables nous aussi, qu'en dis-tu, Gregory ?

Le policier rougit jusqu'aux oreilles.

— Je ne suis pas certain que ce soit l'endroit où le moment. Je... les pompiers et les services de sécurité ne vont pas tarder à arriver... S'ils nous surprennent, nous... Ce ne sera pas bon pour votre image, pour la mienne aussi. Je veux dire...

Mycroft prit une très grande inspiration.

— Oh, boucle-la, Gregory.

Là-dessus, il se pencha et ravit les lèvres de l'homme, emprisonnant son visage en coupe entre ses deux paumes posées à plat sur ses joues.

Exactement comme l'avait prédit Gregory, quelques minutes plus tard, des hélicoptères de la sécurité arrivèrent avec des autos de patrouilles et de gros camions blindés. Laissant son policier, Mycroft se leva et alla voir le responsable, jouant de son autorité pour mener les opérations.

On mit des couvertures de survie d'un orange vif sur les épaules de Sherlock, John et Gregory, on leur posa quelques questions vite stoppées par l'intervention de Mycroft, puis ce fut terminé. L'incendie, derrière-eux, était presque entièrement éteint, maintenant.

Un peu plus tard, Mycroft vint voir Gregory, il s'assit près de lui, à l'arrière de l'ambulance.

— Tu sais, lorsque nous reviendrons à Belgravia, ta maison sera probablement terminée d'être reconstruite.

Gregory écarquilla les yeux.

— C'est vrai, fit-il avec surprise.

Il ne pensait même plus à sa maison, c'était comme un choc pour lui de le réaliser. Mycroft avait-il donc pris une si grande place dans sa vie ?

— Tu retourneras y habiter, je suppose...

— Hein, mais pourquoi ? cilla Gregory sans comprendre.

— Eh bien, parce que c'est chez-toi.

— Mais, je...

— Tu ne veux pas y retourner

— Ce n'est pas ça... je veux dire, je n'y avais pas vraiment réfléchi.

Mycroft parut soulagé.

— Oh, alors cela explique tout.

— Quoi ?

— Je pensais que tu ne voulais plus habiter avec moi et que tu étais pressé de partir, mais si tu n'y avais même pas pensé, cela signifie que tu souhaites toujours rester avec moi, que tu n'avais même pas songé une seule seconde à me quitter.

— Eh bien, je serais stupide de partir alors que tu habites le quartier le plus huppé de Londres et que je suis logé, chauffé et nourri.

Il sourit de toutes ses dents à Mycroft.

— C'est vrai, tu serais idiot de partir et, de toute façon, je ne t'aurais pas laissé le faire. J'aurais choisi ce qui est mieux pour toi à ta place, peu importe que tu me haïsses en retour.

Gregory reconnaissait bien là le politicien possessif et décisionnel qu'il avait d'abord connu. Mais c'était comme ça qu'il l'aimait. Quelque part, cela le soulageait d'apprendre que jamais Mycroft ne le laisserait partir. Il savait que même quand il serait tenté de claquer la porte et de faire (peut-être) la plus grosse connerie de toute sa vie, Mycroft ne le laisserait pas faire, l'arrêterait avant qu'il ne commette l'irréparable.

— Ça me va, j'ai besoin d'un peu d'ordre et de contrôle dans ma vie. Je veux retourner vivre avec toi, tu ne devrais pas t'inquiéter pour des choses comme ça.

Gregory embrassa la ligne de la mâchoire de Mycroft qui le regarda amoureusement. 

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