IX- Réconciliation définitive ? [PARTIE 2]

Suite de la partie précédente (parce que oui, on m'a réclamé une suite! X3)

"C'était très agréable de parler avec vous Oswald. Et puis vous voir est toujours un plaisir. Le dîner marche encore pour ce soir?"

Toujours contortionné sous le bureau, le dos contre le sol, l'épaule gauche contre la paroi de bois massif qui le cachait de Sofia Falcone et les genoux au niveau du menton, Ed leva les yeux vers Oswald, qui n'avait quant à lui pas bougé de sa chaise, les mains croisées sur son bureau et l'air faussement attristé:

"Ha, pardonnez-moi Miss Falcone mais j'ai vraiment beaucoup de travail ce soir... Beaucoup de projets à dire vrai. De projets très très importants. Je ne pourrai malheureusement pas venir. Mais je suis persuadé que vous me trouverez très rapidement un remplaçant.

_ Oh mais personne ne peut vous remplacer, Oswald."

Il y eut un gloussement sous le bureau et Sofia fronça les sourcils, subitement intriguée, tandis que Victor Zsasz, toujours posté à la porte, se mordait la langue pour ne pas rire.

"Ma chaussure a grincé." déclara alors Oswald d'un air étonnement calme tandis qu'il fichait un petit coup de pied dans la zone incriminée. "Vous disiez donc ?

_ Votre chaussure ? On aurait dit... Un couinement, plutôt, non ?"

Le Pingouin lui lança un regard inquisiteur, l'air brusquement vexé:

"Traitez moi de menteur tant que vous y êtes.

_ Oh non!" répliqua Sofia en portant une main sur son coeur, la bouche en o. "Oswald, je n'oserais jamais. Pardonnez-moi, ça devait être mon imagination. Je peux décaler le dîner à demain si vous préférez.

_ Nan, nan. Ne vous embêtez pas pour moi." s'exclama le Pingouin en secouant une main. "On verra ça un autre jour.

_ Comme bon vous semble." finit par capituler l'héritière Falcone en se levant.

Elle commençait à contourner le bureau pour le saluer lorsqu'Oswald bondit sur ses jambes, un air de panique sur le visage:

"Je... Je vous raccompagne jusqu'à la porte!" s'exclama-t-il pour se justifier, la voix montant étonnement dans les aiguë.

Sofia, de plus en plus perplexe, s'arrêta :

"Très bien d'accord. Mais vous savez, la porte est juste là. Je peux y aller toute seule.

_ Non, j'insiste. Qui sait sur quel affreux tueur vous pourriez tomber entre le bureau et... Et la porte.

_ Il n'y a que Victor entre le bureau et la porte.

_ Oui, justement, c'est bien ce que je dis."

Zsasz eut aussitôt une expression exagérément peinée, arborant des yeux de chiot battu et une moue triste à laquelle Oswald répondit par une grimace furieuse avant de reprendre un air aimable face à la jeune femme.

"Nous voilà donc à la porte. Déjà. Merci de m'avoir raccompagnée et protégée durant cette expédition des plus dangereuses." dit celle-ci en souriant.

"C'est toujours un plaisir Miss Falcone, revenez quand vous voulez !

_ Je vous en prie, appelez moi Sofia."

Et sans rien ajouter de plus, elle se pencha en avant et prit le petit Pingouin dans ses bras en signe d'adieu. Oswald se laissa faire, le nez contre la joue de la jeune femme. Mais intérieurement, il ne rêvait que d'une chose: qu'elle parte enfin pour qu'il puisse sortir son Edward de sa cachette. Il espérait que l'Homme-Mystère ne lui en voulait pas trop de l'avoir laissé là. Sous le bureau.

En y repensant, Oswald trouvait la situation tout bonnement ridicule. Et l'air amusé de Zsasz l'agacait de plus en plus.

Sofia finit par le lâcher:

"À bientôt Oswald.

_ À bientôt... Sofia."

Et elle tourna les talons d'une démarche assurée. Oswald la suivit des yeux, tout comme Victor, jusqu'à ce qu'elle disparaisse entièrement de leur vue. Alors enfin, le Pingouin laissa sortir le soupir qu'il retenait depuis longtemps.

"Je crois qu'elle n'a pas compris qu'elle n'était pas votre type."

Le roi de Gotham roula des yeux, agacé, et tourna lentement la tête vers son homme de main:

"Victor, je pense que tu ferais mieux de te taire."

Mais loin de l'écouter, Zsasz se contenta d'hausser les épaules, poursuivant :

"Elle est trop... Femme.

_ Je me passerai de tes commentaires !" cria le Pingouin, tellement en colère que ses fascinants cheveux noirs semblaient bouger tout seuls au sommet de son crâne.

Victor leva calmement les mains, capitulant, le visage totalement serein.

Agacé, Oswald attrapa la première chose qui lui passa sous la main -à savoir un paquet de mouchoir- et lui jeta à la figure en lui beuglant de s'en aller. Ne se faisant pas prier, l'assassin battit en retraite en riant sous cape.

"Va t'occuper en allant égorger des chatons!" persifla Cobblepot en le regardant fermer la porte du salon.

Puis, nerveusement, il tourna à cent quatre-vingt degrés sur sa jambe valide, faisant de nouveau face à son tout nouveau bureau dont le bois massif brillait sous la lumière des lampes.

"Ed ?"

La réponse ne vint qu'au bout de sept secondes, étouffée :

"Ed est actuellement décédé."

Oswald se rua aussitôt vers lui et l'aida à sortir. L'opération fut laborieuse, Ed ayant les jambes toutes engourdies.

Mais une fois qu'il fut debout, le Pingouin lui fit signe de s'asseoir dans son fauteuil personnel, ce qu'Edward ne se fit pas prier pour faire.

"Pourquoi ne doit-elle pas me voir?" articula-t-il en montrant du doigt l'endroit d'où Sofia venait de partir.

"Précaution." Répondit simplement Oswald en lui prenant une main.

Ed baissa les yeux sur leurs mains mêlées, comprenant la démarche du Roi de Gotham.

"Ed..." reprit d'ailleurs celui-ci plus doucement, presque hésitant, le regard clair peinant à se poser sur l'Homme-Mystère tandis que sa main libre moulinait dans le vide. "Pour ce qu'ils s'est passé tout à l'heure, avant que Victor ne débarque comme d'habitude sans prévenir, cet imbécile, je... Je voulais savoir. Est-ce que tu... Enfin, est-ce que c'était..."

Ne le laissant pas finir, Ed tira brusquement sur le poignet du Pingouin, qui tomba en avant, droit sur lui, se retrouvant sur le siège aussi, bien qu'il eut le privilège d'avoir un coussin vert à lunettes.

"Est-ce que c'était sincère, c'est ça? Je t'assure que tu n'as pas rêvé, Oswald."

Cobblepot se mordit la lèvre inférieure, les yeux cette fois-ci braqué dans ceux de son vis-à-vis :

"Donc... Tu me pardonnes pour tout ce que j'ai pu te faire ?

_ Seulement si toi tu me pardonnes pour tout ce que j'ai pu te faire. Jeter la dépouille de ton père dans la poubelle d'un restaurant chinois n'était vraiment pas gentil."

Oswald esquissa un sourire, secouant la tête:

"Je t'ai déjà dit que je te pardonnais pour ça. Tu... Tu étais en colère.

_ Si ça peut te consoler," tenta Edward en grimaçant, "j'ai fait ramené ton père dans sa tombe. Pour qu'il repose en paix. Et je me suis excusé."

Cette fois-ci, Oswald rit franchement :

"Tu t'es excusé ? Et bien j'espère qu'il te hantera jusqu'à la fin de tes jours pour ce que tu as fait à sa dépouille, le pauvre homme!"

Il y eut un silence, pendant lequel Oswald ne lâcha pas les doigts de Nygma, jouant nerveusement avec:

"Lorsque ma mère est morte," finit-il par dire, "Tu as été la seule personne à me soutenir. Tu m'as permis de ne pas perdre les pédales, de ne pas me faire stupidement tuer. Tu m'as hébergé chez toi, tu as pris soin de moi. Tu m'as même laissé ton lit et ton pyjama ! Et après, lorsque j'ai été maire, tu étais encore le seul sur qui je pouvais compter."

Ses doigts se resserrèrent entre ceux d'Ed, son souffle accélérant.

"Tu m'as défendu contre Butch, tu m'as sauvé, tu m'as permis de comprendre que les gens m'aimaient, tu as été... Le meilleur ami que je n'ai jamais eu, le meilleur ami que quelqu'un comme moi ne mérite pas. Et moi, comment t'ai-je remercié ? J'ai ruiné ton bonheur, je t'ai fait du mal, j'ai tué Isabe..."

Mais il ne put prononcer le prénom maudit. Les lèvres d'Ed venaient de se poser contre les siennes, le faisant taire aussitôt et faisant drastiquement augmenter son rythme cardiaque.

"J'ai cru t'entendre dire à cette Sofia que tu avais des projets pour ce soir..."  souffla l'Homme-Mystère alors que leurs lèvres se frôlaient toujours, tout comme leurs nez.

"Oh oui..." murmura Oswald en retour, rouge pivoine. "De très beaux projets..."

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