9. Réaliser
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Daiki
Cela fait maintenant presque trois mois que je suis arrivé à Nouméa. Fêter Noël au soleil et dans la chaleur c'est quelque chose de particulier. C'est même assez folklorique de voir toutes les décorations dans les rues les boutiques et les maisons alors qu'il fait 30°. Sans parler des chants de Noël comme vive le vent d'hiver qui est ici s'apparente plutôt à vive l'air conditionné. Alex est effectivement trouvé un job d'été comme ils appellent ici, me laissant seul une bonne partie de la journée. Raphaël son frère, a lui passé les vacances en Nouvelle-Zélande en stage d'anglais. Mes journées n'étaient pas si ennuyeuse car lorsque Leïlani n'était pas en vol nous passions ces moments ensemble. Je pense qu'on peut dire que j'ai accompli un exploit : nous n'avons toujours pas eu de relations intimes. Ce n'est pourtant pas l'envie qui nous manque. Mais je ne suis pas à l'aise de faire ça chez les parents d'Alex bien que Yuri m'est fait comprendre que tant que je respectais Leïlani, elle pouvait rester dormir à la maison. J'aurais pu profiter de cette autorisation, mais ma conscience m'en a empêché. Ensuite, quand on est chez ses parents à elle, ce n'est pas possible qu'on s'enferme dans sa chambre. Sa mère ne travaillant pas, nous ne sommes jamais seuls à la maison. Mais cette situation n'est pas un problème en soi, car nous avons appris à nous connaître de mieux en mieux chaque jour où nous sommes ensemble. Enfin c'est surtout elle qui parle. Elle m'a raconté son histoire de famille, elle a essayé aussi de me raconter l'histoire de la Nouvelle-Calédonie. Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi. Je n'aurais pas cru qu'un tout petit bout de terre comme celui-ci pouvait avoir autant de problématiques.
Mais bien évidemment dans ce tableau si parfait, elle revient aujourd'hui de vol depuis Tokyo. Elle est arrivée tout excitée et elle n'arrête pas de sauter dans tout les sens en répétant en boucle : 🇯🇵 « mais tu ne m'as jamais dit que tu étais une star de basket au Japon ! »
Ne comprenant pas ce qu'elle veut dire par-là, elle m'a alors sorti de ses affaires un magazine sportif où l'on peut voir en couverture ma tête renfrogné en gros-plans ainsi que celle de mes anciens camarades de la génération miracle. Mais ma réaction à la vue du magazine la perturber. Il faut dire que mon regard s'est assombri immédiatement lorsque j'ai reconnu le bleu ciel innocent de tes dessous. Merde. Tes dessous. Cette simple couverture m'a rappelé les raisons de mon séjour ici. Ou plutôt pourquoi ma mère m'a envoyé ici. Je dois réussir à aller de lavant. Faire mon deuil. Mais admettre cette réalité est bien trop me demander. On ne change pas ce que l'on est, et le type arrogant que j'ai toujours été refait surface à l'instant même où j'ai vu le magazine.
🇯🇵 Tu étais obligé d'aller chercher ça ! Lui balancé-je alors d'un ton cinglant. Je l'ai vu écarquiller les yeux tout en sursautant en entendant ma voix dure et froide.
🇯🇵 Daiki ! Mais... Je suis tombé dessus à l'aéroport... Et c'est tel alors pour se justifier
Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ! Rétorqué j'ai encore
La phrase de trop. Celle qui a dépassé ma pensée.
🇯🇵 Ce qui ne me regarde pas ? Je vois la photo de mon petit ami en une d'un magazine sportif et tu oses me dire que ça ne me regarde pas ? (commence-t-elle en haussant le ton) Je t'ai tout raconté de moi, pensant que cela t'aiderait à t'ouvrir un peu à moi ! Mais encore une fois je suis celle qui donne sans compter mais qui ne reçoit rien en retour. Mais suis-je bête (en se frappant le front) je me suis laissée bercer par tes beaux discours lorsque tu me disais vouloir qu'on apprenne à se connaître. En fait tu as juste vu l'opportunité pour toi de ne pas rester tout seul pendant ton séjour ici. Je suis quoi ? Un passe-temps ? Tu me trouves donc pas assez digne d'être au moins ton amie ? De toute façon j'ignore bien ce que tu peux ressentir pour moi.
Elle baisse alors la tête sa voix s'étant étranglée sur la fin de sa phrase. Je me sens mal tout à coup. Pour la première fois je n'ai pas envie de tourner les talons en silence. Elle n'a pas tort sur ce qu'elle dit. À chaque fois qu'elle a voulu savoir un peu plus de moi, j'ai toujours esquivé : soit en la relançant sur un autre sujet la concernant, soit en l'embrassant à lui en faire perdre la tête. Il est peut-être temps que je sois franc avec elle. Un tout petit peu. Commencer par un petit bout de ma vie. Les raisons de pourquoi je suis en Nouvelle-Calédonie par exemple.
🇯🇵 Tu ne peux pas dire que je n'ai pas de sentiments pour toi. Tu es la plus longue relation que j'ai eu de toute ma vie ! Et je ne suis pas quelqu'un qui s'investit. Sauf avant dans le basket. Et encore même là je n'ai pas eu à faire beaucoup d'efforts ! tenté-je alors de lui expliquer. Sauf que je suis maladroit dans les mots que j'emploie et elle démarre au quart de tour de colère.
🇯🇵 C'est évident que même dans les relations sentimentales tu ne fais pas d'efforts ! Qu'est-ce que je sais de toi au final ? Rien ! À part que ta mère t'a envoyé chez les parents d'Alex pour un exil. C'est ça ??? Tu es en exil et tu ne veux pas me dire les raisons ? Tu es peut-être un criminel recherché au Japon et tu t'es enfui ? Me crie tel alors dessus me forçant moi-même à hausser le ton
🇯🇵 Mais tu t'entends ! Moi un criminel ? Et pendant que tu y es je menace Alex et ses parents de me garder cacher ici dans cette île perdue au milieu du Pacifique ?
🇯🇵 Alors, pourquoi ne veux-tu rien me dire ? As-tu de si terrible à cacher ?
Je... mais j'hésite. Tout à coup réalisant que peut-être elle ne comprendrait pas. Peut-être qu'elle me trouverait faible et ridicule. Les mots se bloquent et je préfère me taire. Je ne peux ni rien de te dire à part que je suis sincère avec toi je ne joue pas avec tes sentiments. Leilani s'il te plaît je...
🇯🇵 Non ! C'est soit tu te décides à parler ! Soit il vaut mieux qu'on en reste là ! Je ne veux pas d'une relation à sens unique. Tu ne crois pas que j'ai remarqué à chaque fois comment tu es élude le sujet de ton passé dès que je pose des questions ? Tu as cru que j'étais stupide ou quoi ? OK puis ZUT ! Tu sais quoi ? C'est fini. On arrête là et c'est très bien comme ça. Je suis bien contente qu'on ai jamais couché ensemble. Ça m'aurait sûrement évité une immense déception.
🇯🇵 C'est comme ça que tu le prends ? Tu veux rompre avec moi ? Comme ça ? Lui dis-je alors d'un ton sec en la fixant des yeux
Quelques secondes passent : c'est à celui qui baissera le regard en premier. Et alors, les yeux brillants de larmes, la voix tremblante elle continue de m'affronter : 🇯🇵 oui je rompts avec toi. Ne cherche plus à me contacter. C'est fini. Reste seul. Avec tes secrets.
Je n'ai rien dit et je l'ai regardé s'en aller. Le cœur serré. Les poings aussi. Trop en colère contre moi-même d'être trop fier pour aller la rattraper. J'ai entendu sa voiture démarrer et partir de chez Alex. Et je suis allé m'enfermer dans ma chambre pour ruminer. Embarquant machinalement le magazine qu'elle avait ramené. Je le jette vivement au sol avant de m'affaler sur le lit les bras en croix sous ma tête.
Fixant comme avant le plafond. J'ignore combien de temps je suis resté ainsi, avant que je me décide à attraper ce fichu magazine qui avait tout fichu en l'air entre nous. Je regarde la date et constate qu'il s'agit d'un hors-série récent. Plusieurs articles sont consacrés à la génération miracle : nos débuts, nos exploits, nos années lycée et ce que nous sommes devenus maintenant. Forcément ça ne peut être qu'une idée de Kise de réaliser une interview pareille. Lui et ses contacts grâce au mannequinat. Il a accordé une interview de deux pages. J'hésite à la lire mais la curiosité est plus forte.
Il parle de lui en premier forcément. J'apprends qu'il a finalement renoncé à une carrière pro, préférant les podiums. Il continue de jouer pour le plaisir. Mais le mannequinat lui permet de continuer ses études en marketing. Il évoque tout le monde. Murasakibara est finalement le seul à avoir continuer le basket en pro. Arrivé à moi, Ryota reste évasif en disant qu'il ne peut pas s'exprimer à ma place car je suis actuellement absent du Japon et que je n'ai pas donné de nouvelles depuis bien longtemps. Les journalistes abordent enfin le sujet que je redoute depuis longtemps : la mort tragique de Tetsuya et Satsuki.
Ryota que pouvez-vous nous dire sur la disparition de vos amis lors du tremblement de terre il y a plusieurs mois ?
La perte de Testu et Sastuki a été quelque chose de très difficile comme toute perte d'êtres qui nous sont chers. Forcément leur disparition nous change et nous fait prendre la vie d'une autre façon. Rien est éternel. Tout peut s'arrêter du jour au lendemain.
De source sûre, nous savons que Momoi était très proche de Daiki Aomine. Pensez-vous que sa disparition ait un rapport avec son absence de toutes les compétitions actuelles ? Nous savons qu'il était censé intégrer les cursus universitaire de Too afin de pouvoir accéder aux sélections nationale voire internationales.
Je ne peux pas répondre à la place d'Aomine. Mais je suppose qu'il est peut-être plus affecté par la mort de cette Satsuki mais également de Tetsu. Satsuki et lui ont grandi ensemble. Ils étaient comme frères et sœurs. Ensuite Kuroko était son ombre sur le terrain. Ils étaient aussi amis ils avaient cette passion du basket.
Que pensez-vous que vous direz vos amis disparus au sujet de ce que sont devenus les joueurs de la génération miracle ?
Je pense comme les autres également, qu'ils ont été fiers et heureux d'avoir formé la génération miracle. Nous n'avons pas toujours été unis. Mais nous avons partagé énormément de choses tous ensemble. Nous avons aimé jouer ensemble. Développer nos compétences et nos talents ensemble. Sur le présent, même si nous prenons des chemins différents, je pense que nous nous retrouverons toujours avec plaisir. D'autant plus encore qu'ils ne sont plus là. Dès que tout le monde sera de nouveau prêst à se retrouver nous rejouerons ensemble au basket. Ce sport qui nous lit depuis toujours. En souvenir de nos amis. Par amour du basket.
Sans m'en rendre compte vraiment je vois des larmes s'écouler sur les pages du magazine Cet enfoiré de blond a réussi à me faire pleurer. Même loin il me fait chier. Son optimisme dégouline dans ces pages. Mais je réalise qu'il me manque tous. En pensant couper les ponts avec eux cela me permettrait d'oublier ce passé et surtout d'oublier cette vérité. Plus jamais je ne reverrai la rose. Plus jamais je ne l'entendrai hurler dessus le matin. Kuroko ne fera plus jamais sursauter personne quand il apparaîtra derrière nous. Et alors que je réalise cela l'image vexée de Leïlani me saute aux yeux. Elle est la plus belle chose qui me soit arrivée depuis plusieurs mois. Et je ne veux pas la laisser filer. Elle est comme l'électrochoc dont j'avais besoin pour me sentir vivant, pour reprendre ma vie en main et aller de lavant. Et lorsque je réalise tout cela j'entends Alex qui revient de sa journée de boulot. J'essuie rageusement tous signes de larmes sur mon visage.
🇬🇧 Alex ! J'ai besoin de toi ! Je lui saute dessus sans même prends le temps de le saluer.
🇬🇧 Et Daiki qu'est-ce qu'il y a ?
🇬🇧 J'ai merdé avec Leïlani ! J'ai agi comme un con. Mais je dois la voir maintenant.
🇬🇧 Putain mais qu'est-ce que t'as fait ? Elle t'a chopé avec une autre gonzesse ou quoi ?
🇬🇧 Mais non ! Bordel ! Je t'expliquerai plus tard. Là je peux encore rattraper ma connerie et je dois la voir.
🇬🇧 Et tu as essayé de l'appeler ?
Je me gratte l'arrière de la tête : 🇬🇧 euh j'y ai pas pensé. Et je ne suis pas sûre qu'elle m'écoutera.
🇬🇧 OK OK. On est quel jour déjà ?
🇬🇧 Mercredi pourquoi ?
🇬🇧 Eh bien, je crois savoir où elle est.
Nous voilà donc parti pour une destination que j'ignore.
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