( I )


Le soleil se fait traître au sortir de l'hiver. Il reste trop longtemps dans le ciel ; assise sur un banc du parc aux abords de son lycée, Talia a l'impression d'avoir tout son mardi devant elle. Mais il est presque dix-neuf heures, et le temps lui est compté.

Sur ses genoux, un livre écorné auquel elle accorde peu d'attention. Elle lit quelques mots, lève la tête, consulte sa droite, sa gauche, l'heure sur son téléphone, recommence.

Enfin un crissement de graviers se fait entendre ; elle sourit vaguement à Arthur qui se plante devant elle, projetant sur son visage son ombre athlétique.

– Pourquoi tu voulais me voir en personne ?

Bonsoir, Arthur.

– On s'est vus toute la journée au lycée. J'ai vraiment besoin de te resaluer parce que j'ai eu tennis entretemps ?

Talia hausse les épaules.

– Je voulais te voir en personne parce que j'avais peur que, si je te parlais par message, tu trouverais le moyen de feindre. Je préfère t'avoir en face de moi et lire ton langage corporel, c'est plus sûr que tes mots.

Arthur se gratte l'arête du nez avec son index droit, signe d'inconfort.

– Tu me fais un peu peur, là. Qu'est-ce que tu veux me dire, au juste ?

– Ne te fâche pas, d'accord ?

Pas de réponse. Talia soupire, puis plante ses yeux dans ceux de son ami :

– Dis Arthur, pourquoi tu mens tout le temps ?


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