Chapitre 21 : Il ne manque pas d'air !

Tristan se réveilla dans le canapé de l'appartement odomarrois qu'il partageait avec Nora. Il étira ses muscles ankylosés et se dirigea vers la salle de bain encore à moitié endormi. Il avait passé une nuit peuplée d'affreux cauchemars où il voyait Lou dans les bras de Marc... et tout ça dans un vieux fauteuil bien dur ! Il n'avait pas voulu dormir dans sa chambre. Il y avait encore les affaires de la jeune femme. La pièce était comme imprégnée de sa présence et de son parfum... Il aurait été incapable de ne pas penser à elle.

Il était seul dans l'appartement puisque sa cousine passait les fêtes dans sa famille et c'était mieux ainsi. Il avait bien pu réfléchir et avait décidé d'accepter la proposition du « National Geographic ». Il les avait appelés tard hier soir. Il était prévu qu'il rejoigne son équipe le 26 décembre. Il avait pris cette décision après mûre réflexion et surtout parce qu'il avait besoin de s'éloigner de tout ce qui s'était passé.

Il venait de se servir un grand bol de café noir quand on sonna à la porte. Il grommela tout en se dirigeant vers celle-ci et sentit la colère revenir en force quand il découvrit son interlocuteur.

- Peter, le salua-t-il froidement.

- Bonjour Tristan. Je suis désolé de vous déranger de si bon matin, dit-il ironiquement en détaillant son pyjama, mais je voulais vous voir avant votre départ. Auriez-vous une minute à m'accorder ?

Tristan soupira et, sans lui répondre, lui fit signe d'entrer. Il referma la porte derrière lui, mais ne lui proposa pas de s'asseoir.

- Alors ? Je vous écoute : qu'aviez-vous de si important à me dire pour venir me déranger si tôt ?

Il était de très mauvaise foi puisqu'il était presque onze heures, mais il n'avait pas du tout envie d'être aimable avec cet homme arrogant.

- J'ai appris que vous aviez accepté le contrat avec le « National Geographic ». Vous avez pris la bonne décision.

- Ça, je n'en suis pas si sûr, marmonna Tristan.

- Je me doute que la situation ne doit pas être facile pour vous. Je voulais m'excuser pour mon attitude, mais sachez que je n'ai fait que protéger ma fille.

- De moi ?, ironisa-t-il.

- D'elle-même surtout. Elle risquait de gâcher tout ce qu'elle avait construit jusqu'à présent et je ne pouvais pas la laisser faire sans réagir.

- Votre fille est assez grande pour prendre ses propres décisions.

- Oui, et je suis très heureux de voir qu'elle est enfin revenue à la raison.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Le sourire victorieux qui apparut sur le visage de Peter ne lui dit rien qui vaille.

- J'aurais l'immense privilège d'annoncer ses fiançailles avec Marc Vasseur ce soir-même, lors du gala annuel de l'agence.

Tristan eut l'impression que le sol s'ouvrait sous ses pieds, mais essaya de n'en rien laisser paraitre.

- Vous la féliciterez pour moi, gronda-t-il. Bon, c'est bien gentil tout ça, mais si vous êtes venus uniquement pour me dire...

- Pas du tout, l'interrompit Peter. Je tenais à m'excuser pour la manière dont les choses s'étaient passées entre nous et vous offrir ceci.

Il lui tendit une enveloppe dont Tristan se saisit. Il découvrit à l'intérieur de celle-ci un billet en première classe pour le Mexique, lieu où il devait retrouver son équipe pour le reportage. Celui-ci était daté du 23 décembre, le soir-même.

- Hé bien ! Vous avez vraiment envie de me voir partir !, s'exclama-t-il avec dépit.

- Le plus tôt sera le mieux, en effet, lui confirma Peter. Je vais vous laisser préparer vos bagages et je vous souhaite un bon voyage, Tristan.

Il lui tendit une main que le jeune homme refusa de serrer par pure fierté. Alors, Peter le laissa seul face à ses réflexions : décidément, ce type obtenait toujours ce qu'il voulait...

Quelques heures plus tard, il retrouva son ami Ethan dans leur café préféré.

- Salut mon pote, l'accueillit chaleureusement celui-ci.

- Salut, marmonna Tristan.

- Hé bé ! Ca n'a pas l'air d'aller, toi ! Un petit remontant te fera le plus grand bien !

Il héla le barman qui leur apporta rapidement un whisky à chacun.

- A ton nouveau job !, trinqua Ethan.

- Ouais, c'est ça, ironisa son ami en avalant son verre d'une traite avant d'en commander un autre.

- C'est dommage que tu ne viennes pas travailler avec moi, on aurait fait une bonne équipe.

- C'est sûr, mais j'ai besoin de m'en aller loin d'ici.

- Loin d'une certaine jeune femme, surtout ?

L'absence de réponse de Tristan sonnait comme un aveu.

- Au fait, ce n'était pas ce soir que tu devais prendre l'avion ?

- Le vieux pense qu'il peut manipuler tout le monde à sa guise, alors il est hors de question que je me laisse faire. J'ai changé mon billet, je compte aller voir ma famille demain pour passer avec elle le réveillon avant de partir. Il n'est pas né celui qui me dira quoi faire !

Sa réflexion fit sourire le jeune homme à ses côtés.

- Et toi ? Tout seul ce soir ?

- Amandine est invitée au gala comme beaucoup de membres du personnel de « Davis Corporation »...

- Oh ! Le gala..., murmura tristement Tristan en repensant à l'annonce qui y serait faite.

- Allez, on pense à autre chose ce soir ! Une partie de billard, ça te tente ? Tu ne vas pas noyer ton chagrin dans l'alcool quand même.

- Prépare-toi à perdre, déclara Tristan en claquant son verre à nouveau vide sur le zinc.

La soirée était déjà bien avancée et ils avaient été rejoints par d'autres amis quand Ethan s'échappa pour répondre à un coup de fil impromptu. Il revint vers Tristan avec une drôle de tête.

- C'était Amandine. Elle vient de croiser Lou et voulait me prévenir de...

- De quoi ?, demanda Tristan intrigué.

Son ami se pencha et lui glissa quelques mots à l'oreille. Le jeune homme était abasourdi par ce que lui apprenait Ethan. Il n'attendit pas la fin pour lui dire pour partir, agrippant son manteau au passage.

- Tiens-moi au courant !, lui cria Ethan alors qu'il s'éloignait déjà vers la porte du bar.

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