Le voleur
La lumière du jour réveilla Lean de bonne heure. Il papillonna des yeux, s'habituant rapidement à la lumière du jour. Il était très tôt et pourtant, le tumulte de la foule raisonnait à ses oreilles. Il se leva de sa couche, enfila sa tunique et attacha sa cape verte. Il en rabattit la capuche et sortit de sa chambre. Lean pencha sa tête au dessus de la rambarde et constata que le bruit ne venait pas de la guilde. Il dévala les escaliers à toute allure et sauta comme à son habitude, les quatre dernières marches de l'escalier.
Le garçon marcha lentement entre les rangées de tables et tendit l'oreille. Les voleurs parlaient essentiellement d'une des leurs. Lean accéléra le pas et fonça dans le hall d'entrée. Là, il monta l'échelle de bois et ouvrit la trappe. Il se releva et courut vers la porte. Dans la taverne de la Guilde, le tavernier essuyait frénétiquement une chope, et quand le jeune voleur passa, il jeta enfin un regard au monde.
- Hé, interpella le tavernier, où vas-tu comme ça, mon garçon ?
- Voir qui a produit tous ce cohue !
Le tavernier lui jeta un regard dégoûté et se remit à son travail. Lean ouvrit la porte et observa la foule croissante de nobles et de familles. Il se fraya un chemin parmi cette foule et arriva devant une grande estrade où un homme vêtu de noir avec une perruque blanche tentait de calmer les habitants de la cités d'Irléea en formant des discours maladroits. Le voleur se glissa au milieu des autres pour entendre les détails.
- Damoiselles, damoiseaux, calmez-vous au nom de la cour ! Nous allons retrouver les héritiers de notre roi, et nous leur exposerons les détails de la nuit !
Trois hommes et une jeune femme montèrent sur l'estrade et prirent la parole.
- Au lieu de nous faire ces beaux discours, les enchères doivent commencer ! Par exemple, prenons les somptueux mobiliers du rois. De la qualité, damoiseaux !
- Un bon prix devrait être trouvé à ces bibelots, renchérit la femme en tapotant du bout du doigt une étagère.
Un murmure parcourut la foule de nobles.
-Mais... s'énerva l'homme en noir.
-...vous allez commencer ces enchères immédiatement.
Le jeune garçon ricana et cacha son menton dans sa cape pour ne pas offenser le peuple. D'un côté il se demandait pourquoi les meubles du roi se faisaient vendre aux enchères et de l'autre s'amusait plus que tous. Certains commençaient à sortir de l'argent de leur poches et d'autres s'énervaient en essayant de faire tomber les impolis. Lean partit en courant vers les écuries. Les rues étaient désertes, car tout le monde devait être devant l'estrade. Le bruit de la foule s'estompait petit à petit et il arriva rapidement aux écuries.
- Tan ! Tan ! Ne saurais-tu pas pourquoi tout le monde est aux enchères des meubles du roi ?
- Lean ! Tu en as mis du temps ! Viens dans ma chambre et je t'expliquerais tout.
Lean rejoignit son meilleur ami et ils montèrent dans la chambre du garçon aux cheveux brun. Tan ferma la porte et ils s'assirent sur les coussins disposés au sol. Son ami le scrutait de ses yeux bruns avec un air surexité.
- Alors voilà. La nuit dernière, quelqu'un est entré dans le château. Personne ne l'avait remarqué et «il» a très bien fait son travail. « Il » est entré dans la chambre royale et a dû poignarder le roi. Sur la scène du crime, on a retrouvé le roi étendu, mort, dans son lit, et un fin ruban noir.
A ces mots, Lean sursauta. Quelqu'un avait tué le roi Carlos Erosse sans qu'il s'en aperçoive et pendant son sommeil, qui plus est ! Lean réfléchi à un détail. Le ruban noir. Pourquoi était-il ici ? Soudain il comprit.
Un voleur ! Il était fasciné. Un de ses semblables avait tué le roi ! Et sans se faire remarquer ! Son ami lui demanda pourquoi il avait l'air si absorbé, et Lean lui exposa sa théorie. C'est alors que Tan félicita les voleurs. Mais Lean n'avait jamais entendu Tan parler ainsi de lui. Son ami l'avait toujours mal vu car il voulait des choses. Une fois, se rappela Lean, son ami avait même refusé un cadeau en pensant qu'il avait été volé.
- Merci, Tan, souffla Lean sans y comprendre quoi que ce soit.
- Je te soutiens le plus fort possible ! Je me sens idiot d'avoir mal vu les voleurs. Le roi était un idiot. On ne pouvait pas faire pire. Et maintenant ! Vous nous en avez débarrassé. Alors, merci.
- Tu veux en voir un en action ?
- Évidemment !
- Le marché du village s'est installé à la porte de la ville, dit Lean excité ! On y va ?
En guise de réponse, Tan se leva et courut vers la porte de sa chambre. Lean sourit et se leva à son tour. Ils sortirent et dévalèrent les marches de l'escalier. Ils quittèrent la maison par les écuries et coururent au marché.
Ils n'en étaient plus très loin, et se délectaient déjà de tout les fruit que Lean allait pouvoir voler.
- Tu te rend compte ? Plus de mets que tout ce que mes parents peuvent acheter !
Lean rigola.
- Et toi, fit-il d'un air grave, tu sais que c'est mal ?
Tan s'arrêtât et sembla réfléchir.
- Peut être mais on a faim ! Et puis c'est si excitant !
Lean et Tan rirent un bon moment avant de reprendre leur route.
- Regarde, fit Tan, le voila !
Lean et Tan y pénetrairent. Le bruit au alentour était si fort qu'ils se bouchères tous deux les oreilles. Mais une fois habitué, c'était si beau !
Les millions d'étalage coloré donnaient envie de sourire - et accessoirement de tout acheter. Lean s'approcha d'une table d'orange. Ce dernier fit quelques signes à son ami. Quand il saisit, Tan se mis devant le marchand et commença à lui parler, ce qui était une très bonne diversion.
- Bonjour monsieur. Combien coûtent vos oranges ?
- La meilleur qualité, petit, elles coûtent...
-...et je vous en prendrait trois ! Auriez vous un panier pour les transporter ?
Pendant que Tan parlait avec le marchand, Lean ouvrit la poche intérieur de sa cape et y fourra quatre orange.
- Et bien au final monsieur, je ne vous en prendrait pas, des oranges !
Les deux amis laissèrent le marchand, complètement déconcerté.
Une fois éloignés de l'étal d'oranges, les deux amis se regardèrent, puis éxplosèrent de rire.
Lean et Tan passèrent successivement chez le poissonnier, le boucher, le fromager, et même chez un collectionneur de vieilles babioles. Au bout de deux heures de vol, Lean était lourd comme un éléphant. Ils consentir donc à partir et à aller chez Tan.
Ils riaient tout les deux, et quand ils entrèrent dans la chambre de Tan, Lean retira sa cape et l'étendit au sol. Puis il se jeta dans le coussin le plus proche et tenta de reprendre son souffle.
- Alors qu'avons nous la... dit Tan en farfouillant dans les objet.
- Trop de chose. Et que veux tu faire de tous ces trucs ?
Se rendant compte qu'il n'avait rien à faire de tous ce qu'ils avait volé, il réfléchi.
-Même si nous rendons tous ce que nous avons volé, les gens nous mettrons au cachot ! Et si nous nous déclarons coupable, alors nous devrons payer une amende.
Lean eu un sourire malicieux.
-Alors si nous ne pouvons pas les rendre, gardons les !
-Mais on ne peut pas...
-Tu veux croupir en prison ?
-Non.
-Alors à partir de maintenant, tu es mon apprenti.
Lean sourit. Puis il ouvrit la porte et dévala les quelques marche de l'escalier et se volatilisa.
Il sortit des écuries en soupirant. Pour avoir un apprenti, il fallait l'accord du Maître Voleur. Et Lean n'était même pas majeur ! Il lui interdire sûrement. Mais il voulait tenter sa chance.
Lean entra dans la Taverne de la Guilde. Il ouvrit la trappe et descendit l'échelle. Lean s'assit sur un tabouret. Seul à sa table, il se demanda si le Maître allait accepter sa demande.
Il alla prendre le plat du soir de la Guilde et se rassit. Il dévora son repas (de la viande et une gelée visqueuse) et n'en laissa pas une miette. Après ça, il se leva, lava le plat et s'en alla. Lean frappa a une grande porte en bois isolée. C'était le bureau du Maître Voleur.
Une voix grave et intrigante lui répondit.
"Entrez" fit elle.
Lean poussa timidement la lourde porte, entra, la referma et inspecta le bureau. C'était une large pièce sombre éclairé seulement par le feu qui brûlait dans la cheminée. Il y avait du mobilier incroyablement cher (et Lean n'était pas certain que ce soit lui qui est payé), des tableau et une vitrine contenant un coffre en bois bleu avec une serrure en forme de dragon. Lean changea la timidité de son visage. Il arborait un air confiant. Mais ne l'était pas.
-Avance toi, et assied toi dans le fauteuil.
Lean s'assit devant le Maître Voleur et le regarda.
-Qu'avait tu as me demander, jeune Voleur ?
Le Maître joint ses mains sous son menton et reposa ses coudes sur son bureau. Il avait les cheveux blanc comme la neige et les yeux gris aiguisé comme une épée. Il portait une large cape brune et une tunique rouge. Il avait aussi une courte barbe blanche. Son air concentré donnait l'impression que le Voleur cherchait à transpercer Lean. Ce dernier déglutit.
-Je... Je... Je venais vous demander... un apprenti.
Le Maître le dévisagea.
-Mais quel âge a tu, jeune Voleur ?
-Heu... J'ai douze ans, Monsieur.
-Vraiment ? Et tu as le courage de me demander un apprenti ? Impressionnant.
Le Maître se leva et toisa Lean du regard.
-Depuis combien de temps es tu Voleur ?
Qui t'as enseignée ? Pourquoi veux tu cet apprenti ?
-Je...je... Je suis Voleur depuis ma naissance, mes parents mon enseignée jusqu'à mes trois ans. Après ce fut Andrello, mais ils sont maintenant décédés. Tous... Pour ce qui est de mon apprenti, c'est mon meilleur ami et il veut soutenir les voleurs. Il a bon cœur et nous avons déjà fait du vol ensemble.
Le Maître sembla réfléchir. Il continuait de toiser Lean.
- Nous verront cela plus tard. Mais si ton maître est décédé, il t'en faudrait un nouveau. Va... a la rue Creçoile. Entre et donne ceci au Maîtres d'Ici, au palais bleu. - il lui tendit un manuscrit que Lean saisit. Ils te diront quoi faire. Pars demain soir au plus tard, sans prévenir personne.
Maintenant, tu peux disposer.
Il se leva et tourna le dos à Lean. Ce dernier se leva à son tour, et après avoir salué et remercié le Maître Voleur, il s'en fut.
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