chapitre 2

Cela faisait une semaine que mon frère avait quitté l'Amérique, j'avais tellement était heureuse de le revoir que j'en avais oublié le manque d'organisation de Stéphanie, la chambre était un boxon total, mais je préférais profiter du restaurant italien dans lequel je mangeais avec Hayden. Cela faisait du bien de se sentir un peu normale et d'avoir un semblant de répit avant que la tempête de répétitions générales ne nous assaille. De plus, nous n'avions pas seulement des obligations "humaines" mais d'autres divines que je n'avais pas envie de réaliser.

    J'engloutis les parts de ma pizza végétarienne avec une lenteur calculée, profitant de son goût excellent, cette pizzeria avait le pouvoir d'entraîner quiconque qui mangeait chez eux en Italie. J'étais fan de leurs plats, je bus quelques gorgées de mon soda en jetant des coups d'oeil vers Hayden qui avait fini sa pizza, il avait un appétit supérieur au mien et sa rapidité me surprenait toujours autant.

-Prends un bout de la mienne ! J'en peux plus ! Me plaignis-je

- Mais il y a rien dessus ! Juste des légumes ! Comment tu peux manger ça ?

-Je ne mange pas de viandes voilà tout et ce n'est pas trois bouts de poivrons et quelques champignons qui vont te tuer ! Il n'y a pas de Moires aux alentours ! Rétorquais-je amusée, face à sa moue dépitée.

    Manger dans cette pizzeria était devenu une de nos petites routines de couples, après nos moments à deux où je travaillais mes pouvoirs de déesse pour ne pas réduire des innocents à l'état de famine à cause d'une crise de larmes ou de colère.

    Le chef du restaurant était un véritable cordon bleu, une fois notre repas terminé, alors que je me dirigeais vers le comptoir pour payer notre consommation et notre repas, Hayden me passa devant. Il était décidé à ne pas me faire payer, mais j'en avais marre de son tempérament beaucoup trop galant, il ne me laissait jamais payer nos sorties.

-Hayden, tu n'en as pas marre de tout le temps m'inviter ? Demandais-je à mon petit ami alors que nous quittions la pizzeria et que nous retournions à son véhicule.

-Non, et puis je trouve cela normal de t'inviter à manger.

-Je n'en peux plus de ce traitement de faveur ! J'ai l'impression d'être une princesse !

-C'est normal ! Tu en es une Persephone ! Me répliqua-t-il en caressant ma joue d'un geste doux.

-Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler comme cela, je m'appelle Anthéa et tu le sais très bien ! Je repoussais sa main pour lui faire comprendre que j'étais agacée par sa réponse.

-Pardonne moi Anthéa.. S'excusa Hayden.

Nous roulions jusqu'à l'internat, j'étais butée, je le savais, mais je n'aimais pas qu'il me rappelle mon autre vie, je savais que Persephone  était morte et que maintenant, je vivais la vie d'Anthéa. Cela n'était pas si agréable d'être catégorisé comme cette déesse qui avait tout perdu.


Mon téléphone sonna dans ma poche, m'annonçant un appel entrant, lorsque je vis qu'il s'agissait de Stéphanie, je ne répondis pas. Elle m'appelait toujours pour rien et j'avais envie de profiter de ma soirée en compagnie de mon petit ami que je pouvais aussi qualifier d'époux.

Mon téléphone sonna une seconde fois, Stéphanie cherchait encore à me joindre, agacée, je lui répondis sèchement.

-Stéph' ! Que vas-tu me raconter encore ? Que le hamster de ta sœur à manger son devoir de maths?

-aide.. Murmura-t-elle dans un souffle ?

-Stéph ?

-Moi.. Sa voix fut coupée par un cri et l'appel fut arrêté, mon sang commença à s'ébouillanter dans mes veines et je plaçais mon sac et ma veste en cuir sur mon dos.

-Théa ? Que ce passe-t-il ?

-Steph a des ennuis ! Je rentre au dortoir ! Déclarais-je précipitamment,  je quittais le restaurant sous le regard médusé de mon petit ami.

Hayden me suivit en courant presque derrière moi, il enfourcha sa moto et fit ronronner le moteur après avoir mis son casque noir, j'avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave, elle ne méritait pas d'être prise dans ces querelles de dieux. Je n'avais pas besoin de chercher à savoir ce dont il lui était arrivé, j'avais déjà le pressentiment que mes frères étaient liés à cela.

    Cramponnée contre le corps du Dieu des Enfers, j'attendais avec impatience que nous arrivions à destination, je sentais la puissance de mes pouvoirs accroître en moi, me signifiant que je pouvais attaquer à n'importe quels moments, j'allais exploser de rage, je me concentrais sur la route, mais un regard furtif vers la forêt qui encadrait la route goudronnée m'indique que je ne me contrôlais plus. Les fleurs perdaient de leurs éclats, brunissant au même moment où la moto passait devant elles. La peur qui tordait mon ventre tuait ces végétaux à peine sortis de terre.

    Je montais quatre à quatre les escaliers, les étages me semblaient interminables et alors que je courais dans les couloirs de l'internat, les corridors semblaient s'allonger, le sang qui pulsait contre mes tempes me donnait une migraine insoutenable. Mes poumons sifflaient rendant ma course difficile, lorsque je fus devant ma porte que je reconnus grâce au numéro inscrit dessus, j'eus juste à pousser la planche en bois pour découvrir le carnage qui avait eut lieu dans ma chambre.

    Les meubles étaient abîmés, des griffures étaient incrustées dans les lattes de bois qui formaient le sol de la pièce, des amas de liquides verdâtres me confirment qu'il ne s'agissait d'un humain lambda. L'un des dieux avait dû envoyer l'une des bêtes qui appartenait à l'immense bestiaire de la Grèce antique. Les rideaux tachés et déchirés faisaient peine à voir, en y repensant correctement la décoration de cette chambre avait souffert un bon nombre de fois depuis mon arrivée à l'institut national d'art de Brooklyn.

    Je passais la pièce au peigne fin, cherchant à mettre la main sur un quelconque objet qui me permettrait de mettre un nom sur le ravisseur de ma meilleure amie, je balançais de mon pied ce qui était effondré sur le sol, la lampe de mon bureau était brisée sur le sol, quelques débris de verre manquèrent de se planter dans la semelle de mes Dr Martens argentées. Un bout de papier qui traînait au pied de mon lit attira mon attention, lorsque je le pris entre mes doigts, la feuille était dégoulinante de bave, quelques mots y étaient inscrits :"  Persephone, pour récupérer ton amie, tu devras te rendre au pied du mont Olympe avant minuit du solstice d'été."

    Le solstice avait lieu dans un mois, j'avais un mois devant moi, mais ça risquait d'être court pour trouver des alliés pour récupérer Stéphanie qui s'était retrouvée mêlée à cela. Je haïssais de savoir que j'avais pu mettre mon amie en danger et je savais que je trouverais par tous les moyens une solution pour la sauver.

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