24. Hayden
Anthéa dormait paisiblement, les récents événements l'avaient mise K.O, elle était épuisée. Les immondes tisanes que lui avait fait prendre Panacée devait aussi y être pour quelque chose. Installé sur rebord extérieur de la fenêtre de sa chambre, je montais la garde. Malgré que l'on soit en lieu saint, les créatures qui avaient reçu l'accord d'un dieu puissant pouvaient pénétrer sans problèmes. Cela devenait une porte grande ouverte.
A quelques moments, je m'autorisais des regards vers la mortelle que je m'étais promis de protéger. Elle était bien trop fragile pour survivre si mes frères décidait de la mettre hors service.
Son sommeil était bien trop agité, je désirais savoir ses plus intimes démons, ses cauchemars. Est-ce qu'elle rêvait de cette empousa, de ce roi Athénien ou bien de ce cyclope qui avait tenté de l'anéantir ? La question qui revenait sans cesse était : pourquoi? Pourquoi cette humaine s'était-elle attirée les foudres de mon frère?
Perdu dans ma réflexion, je sursautais lorsque la main d'Arianne se posa sur mon épaule. Elle me sourit et me montra sa montre électronique qui affichait trois heures du matin.
-Va te reposer.. Tu as besoin d'être en forme et ne t'inquiète pas je veillerais bien sur elle. me dit-elle en s'installant à ma place. Je voyais bien que quelque chose la taraudait, elle affichait cette moue perdue.
-J'y vais de ce pas.. mais est-ce que tu es sûre que ça va? la questionnais-je. Je rompais les images que les mortels s'étaient faites de moi, je n'étais pas l'homme horrible et sans coeur qu'ils décrivaient. J'étais un simple homme détruit par la perte d'un être qui m'était très cher.
-Je me dis que cette humaine est bien courageuse.. Elle réussi à relativiser alors qu'elle a faillit mourir quoi ?3 fois?
- Quatre plus exactement .. Trois fois avant hier.. grognais-je
-Et elle a toujours le sourire, c'est comme ci rien ne l'atteignait.. Son courage me surprend vraiment et... elle ne pu terminer sa phrase mais je savais pertinemment ce qu'elle voulait dire.
-Elle te la rappelle.. murmurai-je
-Tout me raccroche à elle.. Son prénom, son visage, son comportement courageux..
- mais surtout sa maladresse légendaire! complétais-je amusé . Oui cette fille était bien trop semblable à cette déesse que nous avions connu et aimé.
-Hadès va te reposer.. C'est un ordre! me dit elle en riant.
-Dois-je te rappeler que nous nous étions mis d'accord: pas nos véritables prénoms! la disputai-je amusé.
-Il est vrai mais nous sommes seuls.. me rétorqua-t-elle. Allez file!
- Bonne surveillance, Arianne! Je faisais exprès d'appuyer sur son prénom de mortelle. La sécurité était notre priorité.
Installés dans une grande Mercedes Slk bleue appartenant à Paul, nous quittions le temple de Panacée, nous devions trouver un coin paisible et où personne ne verrait notre petit tour de passe-passe. Anthéa était assise à l'arrière près de Arianne qui jouait sur son téléphone, elle avait été remise sur pied malgré l'horrible bandage qu'elle avait sur la nuque.
Elle semblait intéressée par les paysages grecs qui s'étendaient à perte de vue. Paul démarra et la voiture s'enfonça sur un petit chemin de campagne entouré de nombreux amandier sans feuilles. Sa petite voix nous sortis tous de nos réflexions.
-On va vraiment rentrer en amérique en voiture? Un avion n'aurait pas été plus adéquate?
-Tu verras petite fleur. déclara Arianne.
-Paul ta voiture est comme la batmobile? Elle est équipée de pleins de gadgets comme des ailes? demanda-t-elle sarcastiquement.
-Non mais cela serait pratique.. répondit-l'intéressé. Pourquoi ça t'intéresse autant de savoir comment nous allons rentrer?
-Nous devons rendre notre dossier d'art donc j'ai besoin de savoir si nous allions le rendre dans les temps! rétorqua Anthéa sèchement.
-Ne t'inquiète pas nous y serons à temps! lui dit Arianne.
Anthéa vissa ses écouteurs sur ses oreilles renfrognée, son regard était posé sur la vitre de la voiture, sa tête bougeait au rythme des chansons qui battaient contre ses tympans.
Une fois arrivés dans une forêt inoccupée, la voiture ralentit puis s'arrêta. La petite brune retira un écouteur en nous regardant les sourcils froncés. Elle s'amusait à faire tourner le cable blanc en me dévisageant.
-Pourquoi s'est-on arrêté? demanda-t-elle.
-Tu vas voir. lui répondit Paul en jetant un regard dans le rétroviseur intérieur pour l'observer amusé. Un rictus étira les commissures des lèvres du dieu de la poésie et des arts.Vous êtes prêts?
-Oui! répondit Arianne excitée. Elle replaça l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et se tourna vers sa voisine qui nous dévisageait sans comprendre. Attention ça risque de secouer !
-Allons-y. déclarais-je en fermant les yeux.
Un épais nuage noir comme la nuit enveloppa la voiture décapotable , les yeux exorbités, Anthéa cherchait à comprendre ce qu'il se passait. Notre magie englobait totalement le véhicule, quelques secousses balancèrent la décapotable, Anthéa s'agitait sur son siège terrorisée pendant qu'Arianne riait à gorge découverte.
-C'est parti pour Brooklyn! déclara Paul en gardant bien ses mains sur le volant de sa voiture. Anthéa ne t'inquiète pas il n'y a aucun problème!
-Shit! On vole! hurla t-elle en s'agrippant à la portière.
Il fallut seulement quelques minutes avant que nous atterrissions dans l'état de New York, nous étions dans un parking souterrain inoccupé, lorsqu'elle rouvrit les yeux suite à la peur que lui avait procuré cette téléportation l'étudiante grinça des dents. Elle regardait partout autour d'elle et ouvrit violemment la portière pour sortir. Elle commençait à s'éloigner de notre véhicule.
Je sortis en trombe du côté passager et attrapa son poignet pour la retenir. Elle s'arrêta en silence, son regard posé vers ses pieds, comme une poupée de chiffons elle se laissa faire lorsque je la retournais pour qu'elle me fasse face. Ses cheveux bruns cachaient son visage de porcelaine, doucement je re-plaçais l'une des mèches qui m'empêchait de voir ses yeux clairs.
-J'en ai marre de tout ces trucs étranges! J'ai faillit mourir bien trop de fois depuis que je te connais, je fais des rêves étranges, la voiture s'est comme par magie téléportée de la grèce jusqu'à New York, vous êtes des dieux et j'en ai ma claque! Je veux retrouver une vie normale Hayden ou Hadès, je ne sais même pas comment je dois t'appeler! Je ne suis pas un pion dans votre jeu d'échec à la noix! Je suis venue à Brooklyn pour réussir mon année et pouvoir travailler dans ce que je veux mais je ne suis même pas sûre d'atteindre la majorité avec toutes ces conneries divines! hurlait-elle.
Pour la consoler, je la plaquais contre mon torse vêtu d'un t-shirt noir à l'effigie de Nirvana. Elle lutta quelques instants avant de se laisser aller contre mon corps, sa respiration se calmait doucement. Elle avait raison de s'énerver, elle n'avait rien demander pour que tout ceci lui tombe sur la tête. Depuis trop longtemps certains de mes frères et soeurs s'amusaient à torturer les nerfs et les émotions des humains.
-Je te ramènes à l'institut, on rend notre projet et je disparais si tu veux. lui dis-je. Intérieurement je ne voulais pas qu'elle me dise de partir mais je ne pouvais pas la forcer à supporter sur ses frêles épaules tout ce que j' entraînais.
-Je veux bien.. murmura-t-elle.
Suite à sa réponse, mon coeur se serra mais je ne pouvais la forcer à me garder auprès d'elle. Elle était libre de ses choix, je devais simplement les accepter. Je pris sa petite main aussi blanche que la peau de son visage, le contraste entre nos deux épidermes était flagrant mais c'était comme cela que je me souviendrais d'elle: la peau claire, des yeux aussi translucides que du verre, des cheveux d'un brun foncé et des lèvres rosées.
-Je te ramène .. Monte dans la voiture.. chuchotais-je la gorge serrée par un sentiment de tristesse.
Le trajet jusqu'à l'institut d'art de Brooklyn se fit dans un silence pesant, même Paul et Arianne s'étaient donnés le mot pour ne rien dire. Anthéa était plongée dans les notes de musique qui résonnent contre ses tympans. Elle fixait le paysage bitumé et les taxis jaunes à perte de vue. Les personnes pressées et agacées par les embouteillages New-Yorkais klaxonnaient. Tradition que je n'appréciais pour le moins du monde, la patience devait être maître mot dans la vie de tous les jours.
~
Salut!
Retour à Brooklyn,
J'espère que ce chapitre vous a plu!
Déçus qu'Anthéa veuille s'éloigner d'Hayden?
Et ensuite merci pour les 800 vues !! ❤️
Lucy
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