23. Flashback
Les Enfers
Cela faisait quelques jours que Perséphone avait été célébrée. La jeune adolescente était enfin devenue une déesse à part entière. Ses pouvoirs étaient grands, aussi beaux que ceux de sa mère. Déméter pouvait être fière de la jeune femme que sa fille était devenue. Une créature sublime qui provoquait de l'envie chez plusieurs déesses. Aujourd'hui nous allions mettre notre plan à exécution. Je devais la retrouver vers 16 heures aux plaines de Narcisse.
Ces vastes étendues de terre avaient vues mourir Narcisse près du lac qui bordait la majestueuse forêt de sapins. Narcisse était un jeune chasseur qui aima son propre reflet et se noya suite à cette malédiction.La déesse des moisson adorait cette histoire triste mais qui témoignait de l'amour propre des humains. Perséphone devait trainer Calista et le golden retriever de celle ci à cet endroit pour les égarer. Ma protégée adorait ces plaines colorées d'or.
Je faisais les cent pas dans mon palais de basalte, je désirais plus que tout la voir mais c'était compromis, je devais simplement être patient. Elle serait bientôt mienne. Je m'en étais fait la promesse. C'était une torture d'attendre l'heure fatidique, mais je pourrais enfin la tenir contre moi.
Cerbère s'était calmé en me voyant atteler les chevaux, il savait qu'en mon absence il devait veiller sur notre monde souterrain. En tant que roi des Enfers je possédais plusieurs passe droits et je régnais sur un monde entier. Malgré que les âmes errantes ne soient pas d'une excellente compagnie, j'aurais bientôt auprès de moi la femme de mes rêves.
Les heures defilaient lentement mais j'allais pouvoir agir. Installé sur mon char noir imposant, ma toge remise correctement je quittais le palais de basalte. La gravité ne me maintenait plus au sol, mes étalons tiraient avec force mon char. Nous nous approchâmes dangereusement du plafond recouvert de stalactites sombres.
Intérieurement c'était la tempête entre mes émotions, la tristesse de lui infliger cette vie pittoresque sans qu'elle ne puisse revoir un jour la lumière du soleil, la peur qu'elle m'en veuille de la retirer à sa mère mais surtout la joie de la retrouver et de pouvoir faire d'elle ma reine. Perséphone gouvernerait avec moi et j'avais pleinement confiance en elle.
Lorsque nous touchâmes le plafond, je créais une brèche imposante qui permettait aux chevaux et à moi même de traverser cette épaisse couche de terre. Elle se trouvait là devant moi, son panier d'osier rempli de narcisses tomba au sol, malgré sa stupéfaction de me voir là en face d'elle, je pus y déceler de la joie. Elle n'avait jamais réussi à croire que je prendrais autant de risques pour elle. Je lui avais promis qu'elle serait mienne malgré l'opposition de mon frère.
-Tu es là.
-Toujours. murmurais-je
Sa robe en mousseline blanche flottait mais bien que je souhaitais de tout mon corps l'observer encore pendant des heures, Calista arrivait en courant derrière elle. Je devais faire vite, à la hâte je l'attrapais par le poignet et l'attira vers moi. Elle se colla contre mon torse, humant l'odeur de rose de ses cheveux je frappais le sol de mon spectre. Nous disparaissions dans le monde souterrain sous le regard terrifié de la prêtresse. Perséphone ne bougea pas contre moi, elle se laissait faire en silence. Ses longues mèches brunes cachaient son visage à la seule amie qu'elle n'avait eu. Alors que la brèche se refermait, elle hurla à l'intention de la jeune femme qui s'était occupée d'elle pendant sa célébration.
-Pardonne moi Calista! J'espère que tu comprendras ma décision! Je ne t'oublierais jamais!
Nous étions enfermés dans les Enfers et comme une valve qu'on ouvrait, elle fondit en larmes. Ses yeux étaient rougies et ses joues inondées. Je murmurais pour la rassurer tout en la berçant contre mon torse musclé, elle semblait si chétive. Elle venait tout juste d'avoir 18 ans, elle était encore qu'une enfant à mes yeux.
-Ça ira Persée..
-Je suis heureuse d'être là mais c'est compliqué de la quitter.. Elle a toujours été là pour moi..
-Je comprends petit ange, prend ton temps, si tu as besoin de pleurer : ne retiens pas tes larmes, si tu besoin de sourire alors offre nous le plus beau des sourires.Tu es trop belle pour le retenir au fond de toi.
J'agrémente mes paroles d'un baiser sur son front et une fois arrivé dans la cours de mon palais, Cerbère arriva pour nous faire la fête. Perséphone lui offrit une caresse en douceur et descendit de mon char.
-Je dois manger un truc au plus vite Hadès! Mon père va envoyer la cavalerie lorsqu'il saura que tu m'as "enlevé"! Elle forma des guillemets avec ses phalanges en riant.
-Je t'emmène à l'intérieur, un festin t'attends! déclarais-je amusé.
Cette fille me rendait complètement fou, je ne pouvais l'extraire de mes pensées. Elle était tout pour moi. Je l'accompagnais à l'intérieur de notre palais, laissant mes serviteurs squelettes rentrer les chevaux au pelage de jais. Lorsqu'on pénétra dans notre demeure, chacunes des chandelles s'allumèrent en canon éclairant la pièce au fur et à mesure que nous avancions.
Une fois dans la salle du trône, Perséphone eu une expression d'étonnement en tournant sur elle même. Elle s'approcha du festin qui était dressé dans un coin de la pièce, de grandes tables recouvertes de nappes de satin blanches dévoilaient une quantité importantes de mets venant des quatre coins du monde: des fruits et légumes, des tajines de poulet et d'agneaux, des sauces en tout genres comme du Tzatziki ainsi qu'une moussaka dont la recette venait tout droit d'un carnet rédigé par Déméter.
Elle se précipita vers les corbeilles de fruits, attrapant une grenade, elle extirpa quelques grains qu'elle croqua goulument. Je savais que c'était le fruit qu'elle chérissait le plus et à peine cinq grains avalés que les portes de mon palais s'ouvrirent brusquement. Zeus se tenait là, énervé il courra vers sa fille suivit de Déméter apeurée par ce que j'avais bien pu faire subir à sa fille. Mais jamais je ne pourrais faire de mal à ma protégée.
-Perséphone, ma chérie! apostropha sa mère
-Père, mère! s'époumonna-t-elle surprise.
- On retourne au mont Olympe! Maintenant! ordonna Zeus.
Il attrapa son bras et l'entraîna jusqu'à la sortie du palais, il ne lui laissait aucun choix et malgré qu'elle lutte pour se libérer, son père l'emprisonnait toujours autant de sa poigne.
Persephone plantait ses talons dans le sol, combattant comme une tigresse pour qu'il la lâche. Elle grimaçait douleur et les choses s'envelimerent, je poussais l'épaule de mon frère pour lui faire lâcher la main de ma protégée et me postait devant lui.
-Zeus tu es chez moi en ce moment même, tu n'es plus sur le mont Olympe donc tu dois te plier à mes règles! Scandai-je en toisant du regard mon petit frère
-Je suis peut être sous ton toit mais elle reste ma fille et elle doit obéir à mes règles. Ce n'est pas cette crise qui va m'empêcher de la ramener là où est sa vraie place! Elle n'est pas ici et encore moins à tes côtés mon frère! Me répondit-il. Son visage s'approcha du mien, je sentais l'haleine boisée de mon frère et les plaintes de ma protégée me ramener à l'instant présent.
Ils essayaient de l'emmener loin de moi, de m'ôter ce qui me tenait le plus au monde, beaucoup dirait que c'était leurs parents, leurs familles mais moi c'était cette adolescente au tempérament de feu. Cette petite tornade essayait par tous les moyens de convaincre Zeus de la laisser vivre à mes côtés. Mais son père en avait décidé autrement.
Il la tirait vers la sortie du monde souterrain, Perséphone avait arrêté de lutter, si notre plan avait correctement fonctionné, elle ne pourrait quitter ce lieu. Lorsque l'on goûtait aux fruits des Enfers, nous étions forcés d'y rester.
Devant la porte qui menait hors de ce monde qui était mien, Cerbère grogna méchamment envers mon petit frère. Déméter et lui traversèrent sans problème mais quand ce fût au tour de ma protégée, un voile transparent l'en empêcha. Elle était bloquée ici, Zeus tentait de l'entraîner hors de monde triste et sombre mais rien ne fonctionnait. Elle était obligée de rester à mes côtés.
Déméter s'effondra de tristesse en voyant que sa fille ne pouvait pas la rejoindre, elle hurla après mon frère et moi même. La déesse de l'agriculture tapait son poing contre le sol dévastée.
-Maman.. Pardonne moi.. s'excusait-Perséphone la voix entrecoupée de sanglots.
-Comment peux-tu me faire ça... se plaignit-elle
-Mes sentiments pour lui m'ont guidés..
-Je ne peux pas te perdre.. Tu es ma petite fille..
-Maman, je sais que c'est horrible mais tu pourrais venir me voir et même lors des grandes réceptions, nous serons là.. lui dit ma nouvelle épouse pour la rassurer.
Elle s'approcha d 'elle traversant cette porte qui l'empêchait de me quitter, elle était liée aux Enfers. Qu'elle le veuille ou non, elle était désormais prisonnière de cet univers de désolation. Comment avais pu-je être aussi égoïste. Perséphone rassura sa mère par des étreintes et des baisers. Le temps passait mais quand Déméter quitta les Enfers, les nerfs de Perséphone lâchèrent et des torrents de larmes coulèrent sur ses joues de porcelaine.
Je compris que je devrais trouver un moyen de la satisfaire et qu'elle puisse revoir sa mère plus qu'une fois par an. Mes propres sentiments m'avaient aveuglés. Je la transformais en oiseau enfermé dans sa cage aux barreaux d'or.
~
Salut!
J'espère que ce flashback vous a plu.
L' « enlèvement » de Perséphone était il a la hauteur de vos attentes ?
J'essaie de faire un Zeus tête à claque. Est-ce réussi ?
Merci pour avoir dépassé les 700 vues ! On se rapproche doucement des 1k !!
Lucy
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