7 // Harry
- Mais à quoi tu pensais ?
La voix rauque, grave et menaçante de Dan me fit reculer d'un pat alors que son regard brun se faisait sombre et colérique. Je tentais de me défendre, mais rien ne me vint. J'avais agi stupidement et quelqu'un d'autre en payait le prix.
Je jetais un regard à la silhouette allongée au sol.
-Tu peux faire quelque chose ? Demandais-je d'une voix tremblante à celui qui était accroupis à côté.
Une paire d'yeux gris aciers me fit taire avec un regard à réveiller les morts. Je sentais le reproche plus qu'il ne le disait, je sentais qu'il jugeait encore plus mon action stupide maintenant que quelqu'un avait été blessé. Gravement blessé.
Je n'avais pas agi aussi impulsivement depuis... depuis plus de 5 ans.
J'avais vu ce dragon et j'avais simplement été submergé par l'envie de m'en approcher, de voir chaque écaille distinctement. J'avais simplement avancé, oubliant que c'était une créature immense et terriblement dangereuse. J'avais marché sans même m'en rendre compte en tendant la main vers la créature a des dizaines de mètres de moi.
Charlie m'avait appelé, cherchant à me ramener à la raison. J'avais bousculé Draco et Quinn avait tenté de jeter un sort de protection. Mais il était déjà trop tard. Le dragon nous avait aperçu et nous avait immédiatement jugé menaçant, il n'avait pas hésité une seconde avant de cracher ses flammes en notre direction.
Quinn avait réussi a agir assez rapidement pour me pousser hors de la trajectoire des flammes en sacrifiant la peau de son bras droit.
Je sentais la culpabilité me tordre le ventre, alors qu'une masse de souvenirs me revenaient. Tous ces gens qui avaient souffert en mon nom, ces enfants et ces parents qui étaient mort pour moi, pour me protéger. Ces amis et cette famille que j'avais perdu simplement parce que j'avais besoin d'être protégé. Je me rappelais de visage de chacun : Tonks, Lupin, Sirius, Fred, FolOeil, Colin , Scrimgeour,.... mes parents.
Je me laissais choir à coté du corps tremblant de la blonde.
- Il faut la ramener au campement, claqua la voix tranchante de Draco, me tirant de mes souvenirs angoissants. Dan, portes-la.
- On ne peut pas transplaner ? Demandais-je.
Ses lèvres fines se serrèrent à en devenir blanches lorsqu'il se retournait à nouveau vers moi. Je voyais la colère briller dans son regard, et je savais que je l'avais mérité.
- Pas dans ces forêts, non. Tu porteras son sac.
J'acceptais ma peine.
Je me redressais, alors que Dan soulevait avec une délicatesse surprenante le corps de Quinn. Un râle de douleur échappa aux lèvres de la sorcière alors qu'elle enfonçait ses doigts non-calcinés dans l'épaule du géant roumain.
Je sentis mes yeux me piquer sous les larmes que je peinais à retenir.
Un caresse sur mon bras me tirait de ma contemplation alors que Dan, Quinn et Draco reprenaient le chemin. Je reportais mon attention sur le visage soucieux de Charlie. Cette expression ne lui allait pas, il semblait sincèrement inquiet pour moi et ses yeux débordaient de sollicitude.
- Ca va aller, Drac' va la recoller en deux secondes.
Je hochais simplement la tête, ce n'était pas ce dont j'avais besoin à l'instant. Je n'avais pas besoin de douceur. Je n'avais pas besoin de compassion alors que quelqu'un d'autre souffrait par ma faute. Je me dégageais doucement de sa main et suivit les autres en silence.
Le retour fut pénible et terriblement long sans l'excitation joyeuse de l'allé. Je sentais le regard de Charlie sur moi plus souvent que je ne l'aurais voulus alors que mes yeux étaient incapables de se détacher du dos de Draco.
Ses cheveux tombaient dans son dos alors que plus tôt il les avait attaché en un chignon simple mais strict. Le mouvement de ses mèches dans son dos était hypnotique. Je me surpris à regretter de ne pas avoir profité de la nuit passée pour toucher ces mèches douces et soyeuses. Le souvenir de la nuit passé semblait si lointain à présent, comme un rêve d'enfant.
J'observais toujours le blond lorsque je remarquais quelque chose... ses doigts. Ses longs doigts, toujours si propres et soignés étaient rouge de sang et de suie. Mais ce n'était pas qu'ils soient sâles qui m'étonnait, c'était qu'il ne fasse rien pour les nettoyer. Il était toujours si pointilleux sur la propreté et sur son apparence impeccable. Je voulus tendre ma main pour l'interroger lorsque je notais autre chose.
Ses mains tremblaient.
C'était léger et à peine perceptible dans la lumière vacillante et changeante des bois, mais ses mains tremblaient. Je sentis mon cœur se serrer à l'idée que par ma faute, un homme si confiant et sûr de lui était chamboulé.
Je détournais le regard, préférant regarder mes pieds.
- Apporte-la dans sa tente, ordonna la voix tranchante de Draco dès que le campement fut visible.
Il accéléra le pas et il disparut dans sa tente alors que Dan portait Quinn jusqu'à la sienne. Je restais planté là, les épaules douloureuses sous le poids des deux sacs sur mon dos, les pieds fumants, sans doute en sangs à cause des cloches et les jambes lourdes de la marche forcée.
Charlie laissait tomber son fardeau prêt de moi, tirant une des chaises de camping vers le feu de camp éteint, pour s'y installer en passant sa main dans ses cheveux en désordre.
- Il ne reste plus qu'à attendre que Draco la recouse, dit-il en cherchant sa baguette pour allumer le feu.
Je n'eus pas le loisir de répondre que Dan et Draco sortaient des tentes. Le regard gris du secretarii se planta immédiatement dans le mien et les quelques mots qu'il prononça ensuite ne furent pas aussi tranchant que d'ordinaire.
- Viens m'aider.
J'allais répondre par l'affirmative quand Charlie intervint.
- Harry a besoin de repos.
- Et Quinn de soins, trancha Draco sans un regard pour le roux.
- Tu sais t'en occuper seul.
J'observais les deux hommes se faire face alors que Dan s'asseyait à l'entrée de la tente de Quinn avec une mine excédée. Il n'intervint pas pour autant.
- Il est responsable de ses blessures, ajouta Draco en plongeant son regard sévère dans le mien. Il doit réparer ses tors.
Je sentis un étrange frisson me parcourir. Je ne pus me retenir de hocher la tête alors que des larmes inexplicables tombèrent sur mes joues.
Il avait trouvé les mots.
Ces quelques mots que personne n'avait osés prononcer jusque-là.
J'étais responsable et il était de mon devoir de prendre soin des blessures que j'avais infligées. Incapable de le faire seul, j'assisterais le blond avec toute mon énergie.
- Il n'est pas resp-
- Ça suffit Charles, crachait Draco en détachant son regard du mien. Cesse de le couver.
Il ne laissa pas l'occasion au roux de répondre qu'il se glissait à côté de Dan pour disparaitre dans la tente de la sorcière blessée.
Je tentais de comprendre et de chasser les larmes qui roulaient sur mes joues.
Merlin, c'était misérable de pleurer ainsi. C'était tout sauf viril, tout sauf digne et fort. Mais j'étais incapable de m'arrêter, alors que les paroles de Draco résonnaient dans mon esprit. Il avait touché un nerf visiblement. Et étrangement, je lui en étais reconnaissant.
- Harry, ça va ? Ne l'écoute pas, tu n'es pas...
- Non, interrompis-je Charlie qui s'inquiétait encore plus, à présent qu'il remarquait mes joues humides. Non, il a raison. Merci quand même.
Je repoussais la main qu'il me tendait en inspirant profondément, pour me glisser dans la tente de Quinn. Dan me gratifia d'un grognement d'avertissement alors que je passais à côté de lui.
Je me dirigeais immédiatement vers le lit où la jeune femme était allongée, le front rouge et transpirant, les paupières fermées et le visage déformé dans une expression de souffrance. Je dégageais quelques mèches plaquantes de son front, et ses yeux azur se posèrent sur moi.
- Es ist alles gut süsser ( Tout vas bien mon beau).
Je secouais la tête, lui signifiant que je ne la comprenais pas, mais elle ne me traduit pas ses paroles.
- Retire sa chemise, j'ai besoin de voir ce que je fais.
Je me tournais vers le blond que je n'avais pas remarqué. Il agitait nerveusement sa baguette alors que plusieurs fioles lévitaient autour de lui, les yeux obstinément braqué sur un bouquin qui semblait vieux et fragile.
J'obéis. Je glissais des mains tremblantes sur les boutons de chemise de la jeune femme en essayant de lui parler pour lui expliquer ce que je faisais. J'abandonnais rapidement cette idée, lorsque je remarquais qu'elle n'écoutait pas et que le tremblement de ma voix m'angoissait plus qu'il n'aidait.
Avec des gestes maladroits, je réussis à lui ouvrir le chemise, avant de me demander comment j'allais bien pouvoir dégager son bras du tissu sans le bouger ou le toucher.
- Ta baguette, me souffla la voix tranchante de Draco.
Je me retournais et mon épaule effleurait son torse. Son regard gris était fixé sur la blessure de sa coéquipière. Je voyais l'inquiétude métamorphoser ses traits si parfait. J'avais envie de le rassurer, de lui dire que ce n'était pas grave et qu'il la guérirait en un rien de temps mais... je n'en savais rien. J'ignorais totalement comment on soignait les brulures de dragons ou encore si c'était un processus facile.
Son regard glissa de Quinn à moi, et je vis ses traits se détendre imperceptiblement.
- Utilise ta baguette, me répéta-t-il avant de faire un pas en arrière et recommencer à feuilleter son bouquin.
Je tirais donc ma baguette de ma poche en remarquant que je ne l'avais plus utilisé depuis un certain temps. La magie ne me venait toujours pas aussi naturellement que pour les autres. J'avais grandi comme un moldu, je n'étais pas habitué à ce qu'un mouvement de poignet résolve mes problèmes. Je réfléchissais toujours d'abord à une solution manuelle avant de penser à la magie.
Dans ce cas, j'étais assez heureux de pouvoir jeter un sort de découpe sur le tissus de la chemise pour la retirer plus facilement. Lorsque j'eus finis, je remarquais que le secretarii m'observait silencieusement, visiblement il avait fini ses recherches.
- Tu sais préparer une potion de sommeil ? Demanda-t-il.
- Je pense, soufflais-je en doutant de mes capacités à créer une potion digne de ce nom, surtout dans ce contexte.
- Bien, tu as tous les ingrédients ici et voilà la recette. Si tu as besoin d'aide...
Il laissa la fin de sa phrase mourir sur ses lèvres alors que son regard balayait mon visage. Je me sentais de nouveau pris au piège par ses pupilles grises, il voyait chaque imperfection, chaque erreur, chaque détail déplaisant... il serra les lèvres avant de se glisser a coté de moi et de me faire un signe de me mettre au travail.
Habituellement, le silence me dérangeait, mes pensées devenaient trop bruyantes et envahissantes dans le silence. Mais ici, j'aurais préféré qu'aucun bruit ne vienne me distraire alors que je tentais de rester concentrer sur la préparation de la potion.
Draco parlait tout bas avec la sorcière, je n'entendais pas ce qu'il disait et je ne distinguais pas non plus les réponses étouffée qu'elle donnait. Mais je pouvais clairement entendre les sortilèges qu'il lançait, des sortilèges compliqué et surement douloureux à en juger par les gémissements de douleur étouffé de Quinn.
Je jetais un coup d'œil à la recette en notant que ce n'était pas une page de livre, mais bien une recette écrite à la main par une écriture familière : l'écriture soignée et parfaite de Draco.
" 1. Ajouter quatre brins de lavande dans le mortier 2. Ajouter deux mesures de l'ingrédient standard dans le mortier 3. Écraser à l'aide du pilon pour obtenir une pâte crémeuse 4. Ajouter deux grosses gouttes mucus de Veracrasse de dans le chaudron 5. Ajouter deux mesures de l'Ingrédient Standard dans le chaudron 6. Faire chauffer à feu doux pendant trente secondes 6. Ajouter trois mesures du mélange écrasé dans le chaudron 7.Laisser mijoter la potion entre deux et dix minutes en fonction du chaudron utilisé 8. Ajouter deux mesures de l'Ingrédient Standard dans le chaudron 9.Faire chauffer à haute température pendant une minute 10.Ajouter quatre brins de valériane dans le chaudron 11. Remuer sept fois dans le sens des aiguilles d'une montre...."
Je laissais mes doigts glisser sur le parchemin en admirant l'écriture nette et les instructions claires. À l'école, j'avais toujours eu l'impression que les potions étaient une discipline complexe, comme la chimie dans le monde des moldu, et qu'il fallait une bonne réflexion et un certain don pour pouvoir y exceller. Mais cette potion-ci, que j'avais déjà raté une dizaine de fois durant ma scolarité, semblait simple... terriblement simple.
- La potion.
La voix de Draco me rappellait à l'ordre. Je relevais les yeux pour voir qu'il me regardait. Je me remis au travail.
C'était une sensation familière, de travailler sous son regard. Il avait toujours le don de me rappeler à l'ordre lorsque je m'égarais, lorsque j'étais distrait ou simplement lorsque je commençais à m'ennuyer d'une tache. Il semblait avoir un sixième sens inné pour savoir quand je négligeais une tâche.
Après 15 minutes, j'eus le plaisir de tendre une fiole remplie de potion de sommeil impeccable au sorcier penché sur Quinn.
- Voilà, dis-je assez fier de mon œuvre.
- Bien, j'ai presque finis.
Il ne releva pas la tête alors que je me penchais sur son épaules pour observer ce qu'il faisait. Il avait effectivement presque finis.
Il avait sa baguette pointée sur la peau calcinée et avec un sort, visiblement complexe, il reconstituait le tissus endommagé. C'était comme observer le processus de guérison à l'accélérer, les tissus se reconnectaient entre eux, se reformaient avant de se lisser pour faire place a une peau douce et pâle. Il arrivait au bout de l brulure, ne laissant comme signe de la blessure qu'une légère ligne là où la nouvelle peau rencontrait l'ancienne, comme un trait tracer au bic par un enfant maladroit.
J'étais impressionné par la puissance de la magie de Draco. Je connaissais peu de monde qui aurait pu reconstituer un bras aussi endommagé en quelques minutes seulement. Je doutais même qu'Hermione y parvienne aussi bien.
- Lea wird nicht über diese Narbe erfreut sein (Lea ne sera pas contente de voir cette cicatrice), grommela Quinn en observant son bras.
- La potion, réclama Draco comme unique réponse.
Je lui tendis, et sans un remerciement il la saisit pour faire glisser le contenu entre les lèvres de la sorcière visiblement épuisée. J'appréhendais un instant sa réaction, espérant que je n'aie pas accidentellement créer une potion de pousse-furoncle. Mais après quelques secondes les yeux bleus de la sorcière se fermèrent et elle laissa échapper un long souffle.
Je ne pus retenir un soupir de soulagement.
Je jetais immédiatement un regard à Draco. Ses épaules, d'ordinaire si rigide, étaient affaissées et il se massait les tempes. Je remarquais une nouvelle fois ses doigts étrangement sales et tremblant. J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose pour lui.
Avant que je ne puisse réellement réaliser mes actions, j'avais agité ma baguette en lui confisquant la sienne.
- Ce n'est pas le- voulut-il protester avant qu'une bassine en cuivre pleines d'eau chaude et savonneuse ne se pose sur ses genoux.
- Lave-toi les mains, lui dis-je avec un sourire que je voulais réconfortant.
Il m'observa un long instant, je voyais son regard m'interroger silencieusement, cherchant à comprendre pourquoi j'agissais ainsi. Mais je sentais au fond de moi que le fait de se laver les mains allaient lui faire du bien. Un homme aussi propre sur lui, ne pouvait pas se sentir bien avec du sang et des restes de potions sur les doigts.
Finalement, il plongea ses mains dans la bassine et commençait à frotter ses doigts. Je remarquais ses gestes saccadés, presque frénétiques alors qu'il frottait le sang de ses mains. Ses lèvres étaient si serrées qu'elles étaient pâles. Ses yeux fixaient ses gestes sans qu'aucune émotions ne transparaisse sur ses traits lisses.
Lorsqu'il eut fini, je fis un nouveau geste de baguette pour que la bassine aille se vider à l'extérieur de la tente, dans l'herbe. Je lui rendis sa baguette.
- Je suis épuisé, dit-il en la reprenant.
Je ne sus pas quoi lui dire.
Cette marque de faiblesse venant de lui était étonnante. J'avais bien remarqué qu'il ne laissait jamais paraitre sa fatigue ou ses défauts, comme lorsqu'il avait préféré désintégrer un tronc d'arbre plutôt que de demander de l'aide pour passer dessus. Le voilà pourtant, qui évitait soigneusement de me regarder en face, en m'avouant sa fatigue. Sa voix était presque douce, plus aussi tranchante et froide.
Je sentais un accès de panique. J'avais l'impression de regarder un train foncer vers moi sans savoir si je devais l'éviter, le laisser me percuter ou essayer de l'arrêter à main nue. Je voulais faire quelque chose pour lui. Mais quoi ? Il avait trouvé les mots juste quelques minutes plus tôt, il avait agi avec moi comme si j'étais un membre de l'équipe, il ne m'avait pas traité comme une célébrité ou comme un homme fragile. Je voulais lui rendre la pareille et lui donner ce dont il avait besoin. Mais qu'est-ce-que c'était exactement ?
- Tu veux que je te raccompagne à ta tente ? Demandais-je en saisissant la première pensées qui me traversait.
À savoir, le souvenir de la nuit passée. Le souvenir de son odeur de thé noir et de son gout de pêche, de sa peau douce et de son corps de statue grecque.
Ses yeux gris glissèrent sur moi et je vis ses sourcils se froncer. Je sentais des frissons d'appréhensions sur mes bras pendant que je réalisais ce que je venais de demander. Alors que le double sens de ma proposition me vint à l'esprit, il hochait simplement la tête.
-Vraiment ? Ne pus-je m'empêcher de demander.
- Ne proposes pas si tu ne veux pas, dit-il de sa voix tranchante en se redressant.
Je remarquais qu'il passait ses doigts sur le col de sa chemise, le lissant avec des gestes lents. Il semblait avoir retrouvé son calme et son agacement habituel. Je sentis mes lèvres tressaillir sous le sourire qui voulait sortir alors que je réalisais que j'appréciais ses manies rigides et son assurance froide.
Il sortit de la tente, moi sur ses talons. J'avais proposé de le raccompagner alors que sa tente était à deux mètres de celle de Quinn.
Je vis Charlie qui s'occupait du diner, ses cheveux roux en batailles cachant son visage et ses cicatrices. Dan était toujours assis a l'entrée de la tente de Quinn et ne dit rien lorsque nous en sortions, le regard braqué sur ses pieds.
Alors qu'il se glissait sous le tissus de son antre, j'hésitais à le suivre. Je ne savais pas trop ce qu'il entendait par "accompagner", je ne savais pas ce que j'avais voulu dire par là non plus. La dernière fois que j'étais entré dans sa tente, j'étais à moitié ivre, je l'avais vu torse nu et je l'avais embrassé sans même demandé son consentement.
- Tu comptes prendre racine ? Me rappela sa voix de l'intérieur.
Je pris cela pour une invitation à le suivre.
Alors que mes yeux s'adaptaient à la pénombre étonnante de sa tente, je le vis fouiller dans une des caisses de rangements. Ses cheveux tombant en avant, me cachant la vue de son visage. C'était étrange de le voir les cheveux lâché, en général il prenait soin de les attacher. Mais les éléments de la journée avaient défait sa coiffure si soignée. Cela devait le déranger.
Je tendis la main pour dégager une des mèches de son visage. Il se redressa rapidement et se dégagea de mon contact. Son regard fut avertissement suffisant, je n'étais pas autorisé a avoir ce genre de gestes.
- C'est pour toi, prends là avant de te coucher ce soir.
Il me tendit une fiole remplie d'un liquide mauve. J'approchais le récipient de mon visage pour déchiffrer l'étiquette "potion de calme intérieur". J'allais demander ce que c'était exactement.
- Tu as vu et ressentis beaucoup de choses aujourd'hui, tu risques de ne pas trouver le sommeil si tu ressasses les événements. Cette potion t'aidera à trouver ton calme et à dormir sereinement. Je me disais que tu en avais surement bes-
- Merci Draco !
Je ne pus retenir le sourire qui étirait mes lèvres.
Il avait réussi, en quelques jours, à comprendre que j'étais quelqu'un d'agité, d'actif et que je réfléchissais sans doute beaucoup trop pour mon propre bien. Il avait pris la peine de réfléchir à ce que les événements de la journée signifiaient pour moi et de trouver une solution. Malgré ma culpabilité, il avait ce genre d'attention envers moi.
Ses yeux gris se fixèrent immédiatement sur mes lèvres et je sentis une nouvelle vague de gène m'envahir. Je savais que mon sourire était tordu, étrange et surement pas aussi séduisant que celui de Charlie. Je savais aussi que ce genre d'imperfection avait tendance à agacer le sorcier blond. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher.
- Tu devrais sourire plus souvent, dit-il simplement me prenant au dépourvu.
-Je pourrais te dire la même chose, soufflais-je.
Il ne dit rien, clignant rapidement des yeux.
Il me fit simplement signe de sortir de la tente, et je m'exécutais, ne voulant pas priver le blond du sommeil et du calme dont il avait visiblement besoin.
Je sentais mon cœur battre follement alors que je serrais la fiole dans ma main.
Drôle de journée...
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Je sais, il se passe beaucoup de choses dans ce chapitre mais j'avais vraiment envie de montrer qu'à force de se fréquenter h24, nos deux pingouins commencent à mettre au point leur propre langage, leur propre façon de communiquer et de se comprendre malgré leurs différences !
Vous en pensez quoi ?
Sinon, je vais publier 2x/semaine à présent, les jours maudits du mercredi et du samedi comme d'habitude ! J'espère pouvoir suivre le rythme !
Bises sur vos fesses
- Lily
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