13 // Harry
Je remuais distraitement dans mon café en observant la cuisine.
Elle semblait plus lumineuse et accueillante que d'ordinaire.
J'étais perplexe. Cette nuit, je n'avais pas été réveillé en sursaut par une porte qui claquait, je n'avais pas été dérangé par les grincements étranges du parquet, je n'avais pas sentis de courant d'air passer sous la porte. C'était comme si la maison entière s'était soudainement apaisée. Je n'allais surement pas m'en plaindre, vivre dans cet endroit lugubre était assez difficile au quotidien et je ne remercierais jamais assez Ron et Hermione d'avoir accepté de vivre ici avec moi.
- Tu vas faire une annonce publique ? Demanda Hermione en me tirant de mes pensées.
- Annonce de ?
- Toi et Draco.
- Oh, je ne sais pas trop comment faire, avouais-je en tartinant un bagel de confiture alors que mon amie m'observait sévèrement.
- Tu sais que si la presse découvre votre relation, les titres ne seront pas cléments. Mais si tu leur transmets l'information toi-même, ce sera surement une transition plus douce.
- Je vois déjà les titres "Le grand Harry Potter, un cœur perdu pour toute ces jeunes donzelles à la recherche d'att"- Aie !
Ron arrêta son théâtre après le coup d'Hermione qui roulait des yeux en souriant. J'enviais leur complicité. Je me demandais si j'aurais droit à cela un jour aussi. Je craignais que Draco ne soit pas du genre à me donner une tape amicale en roulant des yeux et souriant, mais plutôt à me jetter un sort avec une remarque désagréable.
Draco Malfoy.
C'était étrange. D'un côté, ça me chiffonnait, et d'un autre, ça me laissait totalement indifférent. Il n'avait surement pas omis volontairement cette information. Vu sa réaction, hier, il devait être habitué à ce que son nom de famille suscite des questions et des réactions négatives. J'avais vu la crainte que je réagisse ainsi également, j'avais vu qu'il bataillait avec lui-même lorsqu'il avait dévoilé sa marque des Ténèbres. Mais à cet instant, j'avais simplement vu sa vulnérabilité, cette imperfection qui déformait ses traits. Et j'avais décidé que cela faisait partie du passé et je n'abordais que rarement cette époque.
Je n'allais pas mettre un terme à une relation si jeune et si agréable, pour une information oubliée. Je n'en avais pas envie.Je préférais au moins essayer de m'y faire.
J'avais sans doute été un peu trop confiant et impulsif en l'emmenant dans ma chambre ensuite. Il avait été tellement froid et rude dans sa façon de me repousser que je n'avais pas directement compris où j'avais fauté. Après une longue nuit solitaire de réflexion, j'en étais venu à la conclusion que pour quelqu'un d'aussi distant, froid et rigide, l'intimité de partager un lit était trop. Je devrais y arriver graduellement.
Je soupirais en mordant dans mon bagel, réalisant trop tard que je n'avais pas finis de le tartiner.
Je n'étais pas très patient et je savais que je ne pouvais me permettre qu'un petit nombre d'erreurs avec le blond. Je n'étais pas du genre à prendre mon temps, à suivre le rythme de mon partenaire. J'étais bien trop habitué à avoir ce que je désirais presque instantanément. Mais je devais bien avouer que c'était aussi ce qui me plaisait tant chez Draco : il ne cédait pas d'un pouce sous ma pression, il me forçait ainsi à suivre ses indications, ses envies et son rythme. Rien que ses baisers étaient terriblement enivrants pour cette raison, je n'osais même pas imaginer ce que ce serait de coucher avec-
- Hola, terre à Harry !
Un claquement de doigt devant mes yeux me tirait de mes pensées. Je sentais le bagel pitoyablement tombé sur mes cuisses, la main toujours levée à hauteur de mon visage. Je levais le regard vers Ron qui riait de ma rêverie.
-'Mione te disait justement qu'elle voulait bien contacter les services de presse pour faire une annonce officielle.
- Ce ne sera pas nécessaire, interrompit une voix tranchante, lançant un froid et un malaise palpable dans la pièce.
- Comment ça ? Demandais-je, craignant ce que cela signifiait.
Je ne pouvais pas détacher mon regard de l'homme qui avançait vers moi. Ses cheveux étaient détachés et tombaient sur ses épaules, sa chemise impeccable épousait ses formes masculines et son pantalon mettait en valeur ses jambes galbées. Son regard strict m'observait sévèrement alors qu'il s'installait à côté de moi sans daigner répondre à ma question.
- Ne me dis pas que tu es incapable au point de ne pas être savoir contacter la presse toi-même. Si tu tiens à cette relation, il va falloir faire cela par tes propres moyens. Ce n'est pas la peine, non plus, d'espérer que l'annonce soit bien accueillie. Je suis un Malfoy et cela suffira à faire pleuvoir une avalanche d'articles haineux sur nous deux.
Un silence de plomb s'abattit, alors que le blond inspectait la tasse devant lui, cherchant à savoir si elle était suffisamment propre. J'observais ses traits parfait, totalement fasciné par sa beauté presque surnaturelle. Il finit par me présenter la tasse avec un geste déterminé et je tendis le bras vers la cafetière.
- Tu sais comment faire ? Demandais-je en versant le café dans sa tasse avec un peu de lait et deux sucres.
- Évidemment.
Il ne dit rien de plus en récupérant sa tasse avant de prendre une gorgée. Je le vis serrer les lèvres, signe que le café n'était pas bon, mais pas assez pour qu'il me demande de recommencer. Il reposait sa tasse avant de se servir sur la table pour se préparer son déjeuner.
Ron et Hermione l'observaient, aussi fasciné que moi par la force et l'assurance inébranlable qui se dégageait de lui.
- Tu voudrais bien m'aider ? Demandais-je finalement en réalisant que je ne devais que rarement demander un coup de main, il m'était toujours proposé spontanément.
- S'il le faut.
- Merci. Tu as bien avancé dans tes.... hem ... affaires ?
Je tentais de faire partir la tache de confiture qui salissait mon pantalon suite à la mésaventure de mon bagel. J'entendis le sifflement mécontent qui échappait aux lèvres du blond, je fus bien incapable de dire si c'était ma maladresse ou de son travail qui l'agaçait.
- Ce serait plus simple si je ne travaillais pas avec des incapables, lâcha-t-il amèrement.
Je ne m'aventurais pas plus loin dans la conversation, conscient qu'il était de mauvaise humeur et qu'il valait mieux attendre qu'il me fasse signe qu'il était prêt à discuter. Même si la curiosité me dévorait, je ne demandais rien.
J'aurais aimé savoir en quoi consistait exactement ses affaires. Quel était l'entreprise familiale qu'il reprenait ? Que devait-il mettre en place pour pouvoir la reprendre ? Cela signifiait qu'il abandonnait totalement les dragons, la Roumanie et l'équipe de Charlie ? Abandonnait-il réellement ce bonheur ?
- Tu retournes quand au bureau ? Demanda Ron, me tirant de mon questionnement.
- Dans deux jours.
C'est dans un silence presque complet que nous terminions notre déjeuner. Draco se levait en premier et quittait la pièce sans un mot ou un regard pour nous. J'entendis un soupir de Ron alors qu'il commençait à ranger la table.
- Il est un peu.... heu... strict n'est-ce-pas ?
- Je ne l'imaginais pas ainsi après l'avoir rencontré hier, avoua Hermione à son tour. J'ignorais que c'était ton genre d'homme. Je te voyais plutôt avec quelqu'un de plus détendu et...
- Draco est parfait, dis-je en me sentant agacé par les commentaires de mes amis. Il me comprend et j'essaie de le comprendre aussi.
- Il t'a tendu sa tasse comme si tu étais son larbin, commenta Ron.
- C'est normal. Si tu me demandais de te servir un café je le ferais, mais personne ne pense jamais à me le demander.
- Il ne t'a pas demandé, il l'a exigé sans même parler.
Je me levais excédé par leurs avis négatifs. Ils ne comprenaient donc pas comment Draco fonctionnait ? Ils ne voyaient pas qu'il était simplement ainsi mais qu'il ne me faisait pas de traitement de faveur ? Ils ne voyaient donc pas qu'il me faisait du bien ? Il me forçait à observer mon entourage, à faire attention aux autres et à lui, il me forçait à voir ce qu'on m'offrait uniquement pour ma célébrité.
J'avais envie de retrouver le calme étrangement apaisant du blond.
Je quittais la cuisine sans aider à débarrasser la table. Je montais à l'étage et toquais doucement à la porte qui me séparait du bureau/chambre de Draco. J'entendis un "entrez" froid et agacé.
- Hey, je voulais te proposer mon aide, soufflais-je en me glissant dans la pièce étrangement lumineuse.
Le blond était entouré de parchemins qui s'entassaient, s'envoyaient et se pliaient par magie. Il avait les doigts perdu dans ses cheveux, les retenant de tomber sur son visage alors qu'il se penchait sur un document en fronçant ses sourcils clairs. Il me fit un signe impatient, m'invitant à m'installer à côté de lui, en quelques secondes il avait fait apparaitre une chaise d'apparence confortable.
Je me laissais tomber à côté de lui et attendis patiemment ses consignes. Travailler avec lui était apaisant, il savait me forcer à rester attentif. Ses consignes étaient toujours très claires et même si la paperasse était terriblement ennuyant et monotone, sa présence, elle, ne l'était pas.
- Je dois remplir ce formulaire pour récupérer mes affaires le plus rapidement possible. Et ceci pour avoir l'autorisation d'engager des elfes de maisons.
Je me retins de lui faire remarquer qu'Hermione aurait beaucoup de choses à lui dire au sujet des elfes de maisons. Même des années plus tard, cette cause lui tenait toujurs autant à cœur. Je pouvais la comprendre, mais je n'avais pas l'envie de m'investir corps et âme dans cette affaire, surtout après sa victoire pour l'établissement du décret de régulation pour les créatures de services.
- Tu en es capable ? Demanda la voix tranchante du blond en me passant les parchemins à remplir.
- Ce devrait aller, soufflais-je en lui prenant les documents.
Je regrettais presque immédiatement mon affirmation en réalisant que je ne comprenais que la moitié des informations qui m'étaient demandées. Je déglutis difficilement en assimilant que j'allais prendre beaucoup plus de temps que Draco pour remplir ces papiers. Je posais néanmoins les parchemins sur le bureau en remarquant que Draco me faisait de la place.
C'était une situation nouvelle. Il avait toujours pris soin de me préparer un bureau personnel, à ne pas envahir mon espace et à ce que je n'envahisse pas le sien. Mais ainsi, assis à deux à son bureau, nos épaules se frôlaient régulièrement, créant une intimité totalement nouvelle pour moi. J'étais habitué au contact physique volontaire, aux caresses, aux gestes doux mais pas à ce genre de contact involontaires. C'était comme un rappel constant de sa présence, de ses attentes, et ponctuellement ces effleurements me rappelaient à l'ordre, me tirant de mes rêveries intempestives.
Je pouvais sentir son parfum envoutant de thé noir épicé, je pouvais entendre sa respiration régulière, percevoir ses petits soupirs agacés et admirer ses longs doigts séduisant au travail.
Après de longues minutes, qui me semblaient être des heures il laissa échapper un énième soupir agacé. Je craignis un instant que ma présence le gêne avant de le voir repousser ses cheveux d'un geste irrité. Ses magnifiques cheveux blonds qui glissaient dans sa main, dégageant ses traits délicats et parfaits.
Mes doigts rencontrèrent les siens. Instinctivement, j'avais tendu la main vers lui. Ses yeux gris rencontrèrent les miens et j'y décelais cet agacement habituel. Il ne repoussa pas ma main pour autant. Avec des gestes que je voulais doux et patient, je commençais à tresser la crinière blonde de mon compagnon. Après quelques instants, il laissa tomber sa main et se penchait vers moi, me donnant son accord silencieux.
Je profitais de cette opportunité, me rappelant que la dernière fois que j'avais proposé de le coiffer il avait catégoriquement rejeté mon offre. J'observais les reflets de ses cheveux sous la lumière de la pièce alors que je rassemblais doucement ses cheveux dans mes mains.
- Pourquoi tu ne les as pas attaché ? Demandais-je incapable de retenir ma question.
- Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je porte également les même vêtements qu'hier. Aucun de mes bagages n'est encore arrivé. Je n'ai aucun de mes effets personnels.
Ceci expliquait sa mauvaise humeur.
Un homme aussi soigné sur lui, appréciant autant prendre soin de son apparence physique, privé de vêtements propres et de quoi attacher ses cheveux, devait devenir fou. Involontairement, je caressais doucement sa nuque et je le sentis se tendre sous mes doigts. Je réalisais mon erreur suffisamment rapidement néanmoins pour reprendre ses cheveux dans mes doigts avant qu'il ne me repousse.
- Je peux te prêter certaines de mes affaires. Et Hermione sera surement d'accord de partager certains de ses accessoires pour cheveux avec toi.
Le regard sombre qu'il m'offrit me fit rapidement comprendre que ce n'était pas une option envisageable. Avec un pincement de lèvre agacé, il repoussait ma main, libérant ses cheveux qui tombaient à nouveau dans son visage.
- Tu as d'autres idées stupides de ce genre ?
Il se redressait doucement avant de reporter son attention sur les parchemins devant lui, me faisant comprendre que cette pause était terminée et que le travail devait reprendre.
Je me penchais donc à nouveau sur le formulaire barbant pour qu'il puisse récupérer ses bagages le plus rapidement possible. Au moment de signer, j'hésitais à lui tendre le parchemin. Espérant qu'il ne m'observe pas je signais le document à mon nom, espérant que cela accélérerait le processus. Avec un sourire satisfait, je fis transplaner le parchemin d'un coup de baguette.
- Je n'ai pas signé, intervint la voix glaciale de Draco.
- C'était optionel.
Il fronçait les sourcils avec agacement, mais ne fit pas de commentaire. Il me signifiait d'un geste de la main que j'avais encore un autre document à compléter. Je soupirais en retournant à la tâche.
Pendant ces instants, j'avais l'impression d'être à nouveau en Roumanie, avec lui.
***
- Harry ? Ces bagages sont à toi ?
Je quittais le salon, suivit de Draco, pour dévaler les escaliers et me retrouver dans le hall d'entrée d'où Ron m'appelait. J'avisais trois énormes valises noires qui ne m'appartenaient pas. Il ne pouvait s'agir que des effets personnels de Draco.
- Tes affaires sont enfin arrivées ! C'était rapide.
En effet, j'avais envoyé le formulaire ce matin et voilà que ses bagages étaient arrivé à bon port le soir même. Je sentis une certaine fierté gonfler dans mon ventre en me tournant vers le blond. Il avait les sourcils froncés en une mine perplexe, visiblement il n'y croyait pas tout à fait.
Il passait à côté de moi et saisit une note posée sur le tas de bagages. Je sentis mon estomac se retourner en voyant sa mine agacée se métamorphoser en une grimace de colère.
- Tu as signé en sachant parfaitement que ton nom ferait accélérer le processus, n'est-ce-pas ? Demanda-t-il et sa voix me fit l'effet de couteaux aiguisés se plantant dans ma gorge.
- C'est ce que j'espérais...
- Je te demanderais de ne plus le faire. Ta signature ne sera pas toujours la solution à tes problèmes et je refuse que tu m'impliques dans ce jeu de célébrités pourrie-gâtée.
- Harry ne pensait pas à mal, intervint Ron visiblement contrarié par le ton de mon compagnon.
- Je le sais bien. Je te remercie, Harry, d'avoir permis de ramener mes bagages, mais je te demanderais de ne plus le faire.
Je le vis sortir sa baguette et avant que j'aie pu lui rappeler la règle "Pas de magie dans les couloirs" il la rangea. Avec une force que je ne lui soupçonnais pas, il souleva le premier bagage et reparti à l'étage, dans sa chambre sans-doute.
Je me mordis la lèvre en observant sa silhouette évoluer dans les escaliers jusqu'à disparaitre de mon champ de vision. C'était ma quantième erreur ? Combien tolérerait-il encore ? Je comprenais bien sa réaction. Tandis que mon nom m'assurait un traitement de faveur à chaque occasion, le sien ne lui apportait que des problèmes. Je comprenais qu'il ne voulait pas que je me repose sur ma célébrité, mais je n'avais jamais rien connu d'autre. Je ne connaissais que cette facilité.
- Mais qu'est-ce-que tu fiches avec ce mec ? Demanda un Ron visiblement perplexe.
- Je dois lui parler.
Je pris un deuxième bagage et le remontais jusqu'à sa chambre. Je ne savais pas exactement ce que je voulais lui dire, ni même si m'excuser serait suffisant. Je toquais et la porte s'ouvrit toute seule, pas de grincement sinistre. Je trouvais le blond penché sur sa valise ouverte sur son lit.
- Pose-la ici, dit-il froidement en désignant distraitement un endroit.
Je m'exécutais et je réalisais que je ne pouvais rien faire d'autre. Il devait vouloir se changer, ranger ses affaires soigneusement. Il ne devait pas avoir envie de discuter avec moi. Alors que j'allais sortir, la porte se referma violemment. Je me tournais vers le blond toujours penché sur ses bagages.
- Viens ici, dit-il avec une voix beaucoup plus douce.
Je m'exécutais et alors que j'étais juste à côté de lui, inspectant curieusement sa valise pleine de vêtements, ses doigts s'emparèrent des miens. J'observais son geste, dérouté qu'il engage le contact.
- Je ne suis pas doué pour ça, dit-il sans relever le regard de ses affaires. Toute cette histoire de relation et de petit-ami, c'est nouveau pour moi. Et je sais que je suis très exigeant avec toi. Je vais essayer d'être moins... strict. Pardonne-moi.
- Je suis désolé aussi, je ne suis pas quelqu'un de patient et je sais que je suis trop impulsif par moment. Je fais sans arrêt des erreurs avec toi.
Je sentais sa main se réchauffer dans la mienne alors qu'il agitait sa baguette de l'autre, ses vêtements quittèrent sa valise pour se plier soigneusement dans la grande armoire en bois. Je suivis le mouvement des vêtements, fasciné par la puissance de sa magie. Les chemises se pendaient sur des tringles, les pantalons se pliaient en se lissant de tout plis, les cravates se suspendirent et les sous-vêtements se plièrent avant de se ranger également.
Je sentais une main saisir mon menton pour me forcer à lâcher les vêtements du regard. Je rencontrais les pupilles grises de Draco. Ses doigts caressèrent doucement mes joues et mon menton. Des caresses légères, presque imperceptibles, qui me donnaient envie de le supplier de me donner plus de son attention si rare.
- Parfois, ton impatience et ton impulsivité m'aident.
Ses lèvres fines s'étirèrent en un de ses rare sourire. Ce n'était pas le sourire qu'il avait devant les dragons, ce n'était pas ce sourire enfantin et joyeux. Non , c'était un sourire parfait et séduisant à souhait, un sourire empli de tendresse et de promesses.
- Tes exigences m'aident aussi, soufflais-je incapable de lâcher du regard ses lèvres souriantes.
Merlin, j'avais envie de l'embrasser et de le serrer contre moi à en perdre le souffle. Mais ce n'était pas le moment. Sa main dans la mienne me lâchait pour remonter mon bras avec des caresses qui s'apparentaient plus à une douce torture à présent. Alors que ses doigts arrivèrent à la hauteur de mes épaules, il les glissait dans ma nuque provoquant des frissons de désir.
Je fermais les yeux.
J'avais envie de le saisir par les hanches, de lui arracher ses vêtements et de l'aimer jusqu'à être incapable de dire à qui appartenait telle jambe ou tel bras. Je voulais sentir la texture de sa peau sous mes doigts, gouter la saveur de son épiderme et entendre les sons que sa bouche pouvait faire. Précautionneusement, je posais mes mains sur ses hanches.
Sa main glissa de ma nuque à mes cheveux tandis que l'autre dégageait mon front de quelques mèches rebelle, révélant sans aucun doute la cicatrice en forme d'éclair qui me rendait si reconnaissable. Je lui fus reconnaissant de ne pas s'attarder sur cette marque, ses doigts rejoignirent les autres dans mes cheveux.
Avec une douce pression, il me forçait à approcher mon visage du sien. Je gardais obstinément les yeux fermés, pour ne pas succomber trop rapidement à mes envies, je savais que je devais le laisser prendre son temps. Je voulais qu'il se sente à l'aise et j'acceptais donc ses gestes lents et mesurés en me cramponnant, presque désespérément, à ses hanches toujours trop éloignées de moi à mon gout.
Puis ses lèvres effleurèrent doucement les miennes, ce n'était pas plus qu'une caresse à peine perceptible. Et pourtant si parfait que je frissonnais de plaisir et de désir lorsqu'il répéta son geste à plusieurs reprises avec une lenteur insupportable. Ses doigts dans mes cheveux jouaient distraitement avec mes mèches et m'attiraient toujours plus vers lui.
Avant même que ses lèvres ne rencontrent les miennes, son torse s'écrasait contre le mien. Ses formes épousant les miennes avec une perfection et une sensualité déroutante. Je serrais ses vêtements sous mes doigts alors que je combattais l'envie d'ouvrir les yeux, de le serrer plus fort et de l'embrasser.
Puis ses lèvres trouvèrent les miennes, me laissant enfin gouter à leur texture douce. Un gémissement de satisfaction m'échappait involontairement et ses mains tremblèrent légèrement. Je sentais le contact de ses lèvres me devenir familier alors qu'il bougeait avec cette désinvolture habituelle, cette assurance inébranlable qui le caractérisait.
Avant même que je ne puisse m'en apercevoir je m'étais perdu dans ce baiser. Mes mains avaient glissé de ses hanches et exploraient son corps par-dessus ses vêtements, sans aucune retenue. Glissant de ses épaules à ses bras, à son torse, à son ventre. Son corps parfait évoluait sous mes mains, il bougeait lentement avec mes doigts, me permettant de découvrir à son rythme ses courbes envoutantes. Ses mains à lui se faisaient plus audacieuses également en glissant dans mon dos, le long de ma colonne vertébrale avec une sensualité indescriptible.
Sans parler de cette bouche divine qui continuait à bouger lentement contre la mienne, bien plus pressante et impatiente. J'ignorais qui fit le premier geste mais nos langues se retrouvèrent et entamèrent cette danse sensuelle envoutante qui me faisait perdre la tête.
-Merlin, mais qu'est-ce-qu'il y a dans ce bag-?
La voix excédée de Ron interrompis le baiser. Les lèvres douces de Draco s'écartèrent alors que j'ouvrais les yeux pour observer son visage se tourner vers l'intrus. Je constatais, étonné, que le blond ne s'écartait pas de moi. Ses mains restaient obstinément posées sur mon torse et mes épaules, son corps restait obstinément presser contre le mien alors que son regard se dardait sur mon meilleur ami.
- Dépose-le avec les autres, annonça sa voix froide et autoritaire alors qu'il désignait du menton l'emplacement.
Avec un bruit assourdissant Ron se mit en mouvement pour déposer son fardeau à l'endroit indiqué. Il soufflait, grognait et jouait visiblement la comédie en glissant les bagages au sol. Je sentais Draco toujours dans mes bras, plus tendus que quelques secondes plus tôt, mais visiblement déterminé à ne pas éloigner nos corps.
- Merci, dis-je en voyant Ron déposer le bagage et attendre, debout et visiblement mal à l'aise.
- Est-ce-que ...?
- Merci, répétais-je en y mettant plus d'emphase et tentant d'accrocher son regard pour lui faire passer le message.
Il repartit avec une lenteur excessive en direction de la porte alors que la tête de Draco se posait dans le creux de mon cou. Il engageait le contact physique, m'embrassait et maintenant il ne s'éloignait pas .... j'avais l'impression de recevoir cadeau sur cadeau ! C'était un sentiment incroyablement agréable et je réalisais à quel point j'avais besoin de sentir que les gens me faisaient une faveur, une réelle faveur que je méritais.
Alors que la porte se refermait sur le visage de Ron, je laissais tomber ma tête dans l'épaule du blond à mon tour. Son odeur de thé noir emplit mes narines alors que je réalisais à quel point mes doigts serraient ses vêtements. Je desserrais mes mains pour les poser plus délicatement sur ses hanches. Sa proximité était tellement agréable, tellement apaisante... mes pensées étaient si silencieuses et calmes avec lui contre moi.
- Je te montrerai demain comment faire un communiqué de presse. Je dois en faire un également, pour annoncer que je reprends officiellement l'entreprise familiale.
- Tu es le meilleur, fus tout ce que je réussis à dire en serrant à nouveau mes doigts sur ses vetements.
Ses lèvres déposèrent un léger baiser à la base de mon cou et cela clôtura ce moment d'intimité.
---
On approche de la fin mes petits poussins !
En effet cette fanfiction sera clôturée en 15 chapitres. Avec evidement un petit prologue en cadeau !
Il y a des choses que vous souhaitez en particulier dans cette fanfiction ? Des choses qui vous titillent le cerveau ? Des scènes où vous vous dites : CA il me le faut ?
Spammez-moi !
Bises sur vos fesses
- Lily
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