▪︎ Chapitre 18 ▪︎

Je garde les yeux fermés et m'écrase un peu plus sur un matelas extrêmement confortable. Mon cerveau me hurle d'ouvrir les yeux, car ce n'est pas normal. Je me mets debout en panique et reconnais ma chambre. Quelqu'un a dû m'emmener en me voyant dormir. Mes cheveux sont totalement détachées et je passe un coup de brosse dedans. Dans le couloir, toutes les portes sont fermées et il n'y a aucun bruit. Je pousse tout doucement la porte d'en face et entre sur la pointe des pieds. Je grimpe sur le lit et observe Peter dormir. Tout son corps est détendu et j'ai l'impression d'être face à un petit garçon. 

-Je voulais me venir dans ta chambre, puis je me suis dis que tu allais me balancer par la fenêtre si je venais. 

-Je t'ai réveillé ? 

-Nan, je sentais juste qu'une personne m'espionnait. 

-Je t'espionnais pas, je te regardais.  

Un sourire né sur les lèvres de Peter. 

-C'est la même chose. 

-Non. 

Il se met à rire. 

-Avec toi, si. 

Il touche une mèche de cheveux. 

-Je te trouve belle.

-Comment tu peux dire ça ? Je viens de me réveiller ! 

Il m'attire contre lui et je pose ma tête sur son épaule. 

-Tu es prêt pour aujourd'hui ?

-Je sais pas si on peut vraiment être prêt à quinze ans. 

                                                                            *****

-Isia entre !

Susan est devant un miroir, tournant sur elle-même. 

-Su ! Tu es si belle ! 

-Merci, tu ne penses pas que je devrais en prendre une autre ? 

-Par la barbe de Merlin, non ! 

-Je suis ravie que tu dises ça, car j'ai tout essayé. 

Elle m'indique, d'un geste de la main, son lit, couvert de robe. 

-Tu aurais pu prendre une des miennes. 

Elle se met à rire. 

-Non, tes robes sont beaucoup plus travaillées que les miennes et de toute façon, je préfère celle-là.

Susan me dévisage en souriant. 

-Tu es splendide dans cette robe ! 

Elle me tire jusqu'à son miroir. En effet, la robe dorée s'accorde bien avec ma couleur de cheveux. 

-Tu ne crois pas que ça fait un peu trop ? 

-Non ! Tout est parfaitement mis. Attends ! 

Elle fouille dans le tas de robes et en sort une cape dorée. Elle m'aide à la mettre. 

-Tu ressembles à une princesse de conte de fée. C'est nouveau cette coupe de cheveux ? 

-Madame Castor m'a aidé. 

-Elle est douée. 

Je ne peux qu'être d'accord, mes cheveux sont plus brillants et tombent en cascade sur mes épaules. Une petite rose dorée est accroché sur quelques mèches.  

-On va chercher Lucy ? 

-Je te rejoins. 

A la sortie de sa chambre, je tourne à droite et elle à gauche. Je toque légèrement à la porte. 

-Pete ? 

Il ouvre la porte à la volée. 

-Tu peux m'aider ? 

J'ai à peine le temps de répondre qu'il m'attrape le bras et m'embrasse. Entre deux baisers, je demande:

-C'était quoi ton problème ? 

-Je suis tombé amoureux de toi. 

-C'est grave ? 

Il m'embrasse et je suis contente de ne pas avoir mis de rouge à lèvres. Peter en aurait eu plus que moi. 

-Je dois aller rejoindre les filles. 

-Tu veux pas rester avec moi ? 

-J'ai pris quinze ans à mettre ma robe. 

-Je prendrai deux minutes à te l'enlever. 

-Peter ! 

-Tu es magnifique, ce serait dommage de gâcher ta tenue. 

Je ris, sachant quoi répondre mais je me retiens. 

-Toi aussi, tu es parfait. Il faut juste...

Je lui ébouriffe les cheveux en pouffant de rire et sors de la chambre. Je me précipite dans celle de Lucy. En arrivant, Madame Castor aide Lucy à mettre sa robe. 

-Isia ! Ta coiffure ! 

Je rougis.

-Désolée. 

-Je connais quelqu'un qui est allé voir Peter !

Madame Castor relève aussitôt sa tête.

-C'est vrai ? Pourquoi personne ne me prévient ? 

-La prochaine fois, je te le dirais. 

-J'espère ! 

Je souris et remets mes cheveux en place.

-Vite, ça va commencer !

Susan m'attrape par la main, et Lucy prend la main de Madame Castor et nous courrons dans le hall. Madame Castor rentre dans la salle et m'embrassant la joue. Peter, Edmund et Aslan nous attendent. 

-C'est bon ? Tout le monde est prêt ?

Les trompettes sonnent en nous empêchant de répondre. Les portes de la salle des trônes s'ouvrent en grand et Aslan avance. Peter me prend par la main et nous avançons à la suite du Lion. Enfin, Aslan s'arrête devant les cinq trônes. Il me pousse doucement et chacun va se mettre à côté des trônes; Lucy toute à droite, Susan, Peter et Edmund à gauche. Je me place entre Susan et Peter. Lucy regarde autour d'elle, bouche bée et m'adresse des millions de sourires. 

-À la Splendeur de l'Océan Orientale, je vous présente la Reine Lucy, la Vaillante !

A ses mots, les Castors et Mr. Tumnus entrent, portant des coussins. Posées dessus, cinq couronnes. Le faune s'approche et et pose sur la tête du Lucy, une couronne d'argent. 

-À la Grandeur de la Forêt Occidentale, le Roi Edmund, le Juste ! 

Le brun, reçoit, lui aussi une couronne d'argent. 

-À l'Eclat du Soleil Méridionale, la Reine Susan, la Douce !

Le satyre dépose sur la tête du Susan, une couronne dorée. 

-À la Lumière du Ciel Septentrionale, je vous présente le Roi Peter, le Magnifique. 

Une petite lueur passe dans le regard du blond quand il se relève, une couronne dorée sur la tête.

-À la Beauté de la Nature Centrale, la fille du Roi Frank et de la Reine Hellen, la Reine Isia, la Sage.

Madame Castor se met devant moi, un coussin pourpre où dessus, une couronne cuivrée avec des petites pierres dorée. Mr. Tumnus approche mais Madame Castor lui tend le coussin et prend la couronne. Je me baisse et Madame Madame Castor me dépose la couronne, en pleure. Elle m'embrasse la joue et je la serre contre moi, laissant échapper quelques larmes.

-Tes parents seraient fiers de toi.

Je me relève et regarde autour de moi. Quatre ombres blanches sont devant la porte. Au fur et à mesure, ils prennent forme et je retiens mon souffle en observant, deux femmes et deux hommes dont que je reconnais et deux qui me ressemblent comme deux gouttes d'eau. Aslan les voit aussi et je remarque qu'il baisse la tête.

-Lorsqu'on a été Reine, Roi de Narnia on est Reine ou Roi pour toujours. Puisse votre sagesse nous honorer jusqu'à ce que le ciel nous envoie une pluie d'étoiles. Longue vie au Roi Peter. Longue vie au Roi Edmund. Longue vie à la Reine Susan. Longue vie à la Reine Lucy. Longue vie à la Reine Isia.

Un concert de hourra accueille les paroles du Lion. Je fixe toujours mes parents en m'asseyant sur le trône. Peter me glisse:

-Je sais d'où vient mon surnom.

J'ai un petit rire. Je vois mon père faire les gros yeux et ma mère lui tenir le bras en riant. Mes deux parents adoptifs m'applaudissent. Aslan me fait signe d'approcher, ce que je fais avec plus d'entrain que nécessaire. 

-Aslan, vous les voyez ? 

-Oui, ils sont là depuis le début de la cérémonie. 

-Vous pensez que...? 

-Si ils restent un peu mais tu dois remettre des décorations. 

Je les regarde à nouveau, les yeux pleins de larmes. 

-Ne sois pas triste, ils seront toujours derrière toi même si tu ne vois pas leurs présences. 

 Un chariot apparait, orné de décorations. 

Je m'approche et en premier lieu, décorent les Castors d'une étoile en or. 

-Merci pour tout, merci de nous avoir emmené vers notre destin, inviter à manger, avoir pris soin de cinq enfants. 

-Isia, ça a été un cadeau d'avoir eu sous notre toit, les Rois et les Reines de Narnia. 

Madame Castor sort un petit mouchoir et essuie ses larmes. Je pars remettre d'autres étoiles à tout les Narniens présents. A la fin des remises de médailles, un buffet énorme apparait et tout le monde dansa, mangea. 

-Isia ? 

J'écoute pas Edmund mais observe les ombres, toujours là. 

-Attends Ed, je reviens de suite. 

Je cours et rejoins le petit coin. Aslan me rejoint et après avoir salué mes parents me dit:

-Isia, mettez-vous dans le couloir. 

J'hoche la tête et une fois arrivée, la porte fermée. Je me mets à pleurer de joie. 

-Maman, papa, je n'y crois pas mes yeux. Vous êtes là, avec moi, c'est totalement magique !

Ma mère ouvre la bouche mais je n'entends aucun son. 

-Je ne comprends pas...

Elle hausse les épaules et me sert dans ses bras. A son contact, j'ai l'impression qu'un lac glacé tombe sur moi mais je ne me décale pas pour autant. Je me tourne vers mes parents adoptifs. 

-Pourquoi vous ne me l'avez pas dits ? 

Mon père pose son doigt sur sa bouche. 

-C'était un secret... la maison de Mr. Kirke, c'était fait exprès ? 

Aucun ne fait un geste pour répondre à ma question. 

-Enfin, ça n'a aucune importance, vous êtes là et c'est génial. Vous avez vu Peter ? Il est extrêmement gentil. Je l'aime vraiment. 

Le roi Frank regarde derrière lui et échange des mots avec mes parents à adoptifs. 

-Vous partez ? Déjà ? 

Ma mère adoptive hoche la tête. 

-Merci d'être venue. Merci d'être là. Je serais une bonne reine, je vous le promets. 

Une petite brise entre et mes parents disparaissent. Avant de pouvoir pleurer, Peter ouvre la porte. 

-Isia, tu étais où ? J'ai eu peur !

J'embrasse Peter. 

-J'étais là, et...

Je regarde la place qu'occupée mes parents il y a quelques minutes. 

-Et je t'aime Pete. 

-Tu vas bien ? 

-Oui, je te le promets. Je dois juste faire quelque chose. 

Je rentre dans la salle et cherche Madame Castor. 

-Madame Castor ? 

Elle se retourne et semble inquiète. 

-Oui ? 

-Je dois vous donnez ça. 

Je fais glisser la boucle de mon collier et le lui tend. 

-Isia, c'est à toi...

-J'ai plus besoin de se collier pour avoir des souvenirs. Ceux que j'ai dans le cœur me suffisent.  



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