▪︎ Chapitre 16 ▪︎

-Isia ! C'est le matin !

-Je veux dormir ! 

-Tu as dormis assez, dépêche toi, on va partir. 

-Juste cinq petites minutes. Toutes petites minutes. 

J'entends un chuchotement et des gloussements et une personne parler. Puis je me sens voler dans les airs. 

-Tu veux toujours pas te réveiller ? 

-Peter, cinq minutes j'ai dis. 

-Sûr de toi ? 

-Comme deux plus deux font...gloups. 

J'ouvre les yeux au contact du froid. Je suis dans l'eau. Dans de l'eau glacée. Je panique et remonte à la surface rapidement. Je sors de l'eau et me précipite vers Peter, trempée. Celui-ci se tient les cotes, à deux doigts de s'écrouler de rire. 

-PETER PEVENSIE ! 

Il s'arrête aussitôt. 

-Oui ? 

-Comment as-tu pu me jeter dans une rivière ! 

-Tu as pas voulu te réveiller. 

-Ce n'est pas une raison ! 

-Je pensais juste que tu avais besoin de te détendre. 

Je le fusille du regard.

-C'était pas la meilleure solution.

J'attrape sa tunique et l'emmène au bord de l'eau. Il me regarde sans comprendre. 

-Tu vas faire quoi ? 

Je lui souris, le fais tourner pour voir sa réaction et le pousse dans l'eau. Il remonte immédiatement.

-Alors, c'était comment ce bain ? Tu as pu te détendre au moins, non ?

Moins mouillée que Peter, je retrouve le chemin du camp, essayant de préserver un brin de dignité. Susan et Lucy courent vers moi, tenant des serviettes. 

-J'ai dis à Peter de ne pas faire ça. 

Dit Susan en me séchant les cheveux. 

-D'ailleurs, il est où ? 

-Au fond de l'étang. 

-Tu as bien fais. 

-Je sais. 

Je m'enroule dans une serviette et observe le blond, venir vers nous, les lèvres bleues. 

-Isia ! 

-Peter ? 

-Tu es réveillée ? Sinon, on peut retourner à la rivière. 

-Bah vas-y, je vais t'encourager même ! 

Aslan s'approche de nous. 

-Isia, Peter, vous vous êtes lavés ? 

-Pas exactement. Peter, raconte ! 

Il me lance un regard furibond et explique:

-Je voulais la réveiller...dans l'eau ! 

-Alors moi, je l'ai poussé. 

Le Lion, nous regarde médusé. 

-Bon, dépêchez vous. Nous partons. Maintenant. 

Je ramasse mes affaires et rejoins Susan, Lucy et Edmund. Les Pevensie ont du mal à s'empêcher de rire en nous voyant avec Peter. Puis Lucy s'exclame:

-Vite ! Ils sont déjà loin devant nous !

Nous courons pour rattraper le groupe des plus lents. Je fais exprès de pousser Peter qui lui en retour, fais la même chose. Lucy s'arrête et Edmund manque de tomber. Elle nous étudie un instant avant de s'écrier:

-Vous arrêtez tout les deux ? Vos disputes m'agacent !

Edmund ajoute:

-En plus, elles sont silencieuses ! Je pense que c'est le pire !

Lucy continue, énervée:

-Je préfère quand vous vous embrassez plutôt que vos disputes !

Je rougis et cette fois, c'est moi qui manque de tomber. Peter me retient par le bras avant que je ne goûte l'herbe.

-Comment ça, "quand vous vous embrassez" ?

Lucy se remet à marcher tranquillement avant de répondre.

-Je vous ai vu hier soir.

Je ne rougis plus mais deviens une tomate bien mûre. Lucy continue sur les détails:

-En plus, j'avais l'impression que Peter mangeais le visage d'Isia.

Je suis à deux doigts de m'évanouir de honte. Peter se cache les yeux et secoue la tête.

-C'est pas exactement ce qui s'est passé mais...

-Peter ! Vous transpirez l'amour, alors disputez vous à deux kilomètres de nous ou arrangez vos histoires mais moi, j'aimerai bien qu'on soit tous unis !

Je ne réponds pas et avance, mon sac sur mes épaules.

-Vous pensez que Cair Paravel est grand ?

-C'est un château, alors oui sans hésiter. Au moins, on aura chacun nos chambres.

La route est longue est personne ne veut s'arrêter. Le soleil est cuisant, et je suis bien sèche, je commence à regretter de ne pas avoir de lac proche de nous. Avant, le groupe s'arrête. Un chien nous explique que nous allons nous arrêter là, demain après-midi nous serons au palais.

                                                                                          ****
Peter n'est toujours pas venu me parler et je crois qu'il commence à me manquer. Je brosse les cheveux à Susan en attendant de partir.

-Tes cheveux sont parfaits Su.

-Je t'assure que l'air de Narnia change tout. On dirait qu'on est tous des adultes !

-Tu as raison. Tu penses qu'on rentrera un jour ?

-J'en doute...

-C'est bizarre de ce dire que le temps s'est arrêté là-bas.

-Je n'y est jamais pensé, ça veut dire que Mme. Macready est toujours devant la porte en train de faire une visite ?

-Exactement !

Elle se met à rire.

-Elle ne pourra même pas en tirer profil !

Cette fois, c'est moi qui éclate de rire.

-Revenons aux choses sérieuses, on devrait aller voir Aslan.

Je l'aide à se relever et nous marchons vers le centre. Des Narniens sont déjà prêts à partir. Au fur et à mesure, tout le monde nous rejoint. Aslan reprend alors sa route entraînant tout Narnia avec lui. Au fur et à mesure, j'aperçois le sable puis la mer. J'ai le même sourire qu'un enfant de six ans devant la neige. Lucy nous rejoint et en un regard, nous nous mettons d'accord. À notre arrivée, nous resterons allongées sur le sable pendant des heures. Aslan, à notre surprise, s'arrête.

-Fils d'Adam, filles d'Eve, Isia, allez-y.

Il s'incline devant nous et Lucy dévale la petite pente jusqu'à la plage. Susan pose ses affaires et court rejoindre sa sœur. Je lance un regard à Peter qui hausse les épaules. J'abandonne mes chaussures et cours dans le sable brûlant. Lucy relève sa jupe et trempe ses pieds dans l'eau turquoise. Une main m'attrape par les hanches.

-Alors je te manque Peter ?

-Je préfère quand tu m'appelles Pete...  

Il a la voix légèrement cassé et je me retiens de ne pas sourire.

-Tu m'énerves Isia. 

-Mais...

Il me coupe et m'embrasse. 

-Je t'en veux toujours Peter. 

-Je t'aime toujours Isia.

-Ca n'a rien a voir. 

-Je veux qu'on arrête notre dispute. 

-Pourquoi ? Ca ne me dérange pas de plus te voir.  

-Tu mens comme tu respires. 

-Non !

-Sérieusement, je suis fou de toi donc arrête ton manège. 

Je pose ma tête sur son épaule et le serre contre moi. 

-J'ai gagné. 

-Tu as rien gagné du tout. 

-Ma robe !

Je remonte le bas de ma robe, trempé par la mer. Peter se met à ricaner. Lucy, Susan et Edmund nous rejoignent.

-Vous avez fini ?

-C'est possible. 

-Génial, on peut rentrer. 

Peter me prend la main et nous remontons sur le chemin de pierre. Nous observons Cair Paravel, un frisson me parcourt l'échine. 

-On devrait rentrer à l'intérieur. 

Les Pevensie hochent la tête et ensemble, nous poussons la lourde porte.

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