Chapitre 3: Mon rayon de soleil
- Nessa fait moi confiance, tu n'as pas besoin de savoir quoi que ce soit de plus que ce que j'ai dit ! S'énerve maman.
Allongée sur le lit, à mon chevet, Livia me tient fermement la main.
- Je ne sais pas comment j'ai pu avoir une once d'espoir que face à la preuve que j'allais lui présenter, elle allait enfin me dire la vérité.
Comme à son habitude, elle a continué à ignorer mes questions, me demandant plutôt où j'étais, ce que j'avais fait . Ça m'a tellement mis hors de moi que j'ai fini par lui raccrocher au nez.
- On va trouver un autre moyen, ne t'inquiète pas.
À ces mots, je remercie ma chance de l'avoir dans ma vie. Les yeux rivés sur le plafond, j'essaye de noyer mon chagrin. Je ne veux pas lui imposer mon état. Je dois être forte, les yeux secs, je me retourne et d'un sourire que je force sur mes lèvres, la remercie de son soutien.
La semaine se poursuit et je continue à faire le même rêve, encore et encore.
Je me vois dans ce qui me semble être une plaine.
Entourée d'une multitude de personnes, l'ambiance qui règne est joyeuse, cette journée semble être importante et cet homme, muni d'une tunique blanche, a l'air grave, solennel comme investi d'une grande mission. Mon cœur se serre à chaque fois que je pose le regard sur lui.
Et je me réveille chaque matin avec la boule au ventre, angoissée.
C'est si déroutant. J'aimerais tant savoir ce que ces rêves signifient...
Ce mardi matin, je suis seule dans l'appartement.
J'en profite pour faire un peu de rangement, et je repense à ce que Livia m'a dit.
Selon elle, on se doit de faire une pause dans notre enquête, car cela me mine le moral et c'est vrai que je ne suis plus que l'ombre de moi-même.
Elle a organisé toutes sortes d'activés afin qu'on puisse, je cite : « enjoy our life to the fullest »
Croquer la vie à pleines dents, c'est compliqué quand on n'a pas un rond en poche.
À cause de ma démission, je ne perçois aucune prestation sociale.
Après moult supplications et menaces de Livia j'accepte ! Non sans lui faire promettre de lui rembourser jusqu'au dernier centime ce qu'elle déboursera pour moi.
- Que les aventures de Nessa et Livia à Londres commence, s'enthousiasme t-elle en tournoyant sur elle même, en plein milieu du salon.
Dans la salle de bain, qui me fait penser à un boudoir moderne. Je mets la musique à fond pour me motiver à m'apprêter. J'espère retrouver un peu de ma féminité.
J'applique sur mes cheveux un spray pour redéfinir mes longues boucles noir. Leur éclat retrouvé, je mets un bandeau rouge pour l'accorder à mon rouge à lèvre. Un simple haut blanc, un jean, ma paire de baskets blanches et une petite paire de boucles d'oreilles, pour parfaire mon look du jour.
- Ouh lalala, admire Livia, si je pouvais être aussi canon en étant habillée si simplement.
- Oh, arrête ça, dis-je flattée. Tu tu es magnifique !
Elle hausse les sourcils.
- Je vous rappelle madame Stones que je ne suis pas celle qui fait arrêter les passants par ma simple présence.
Le regard brillant, elle sourit jusqu'aux dents en rajustant sa robe en laine.
Livia est un véritable top modèle tandis que moi, j'ai juste des formes là où il faut, enfin si vous voulez mon avis. Je trouve que j'en ai un peu trop, mais bon ça n'a pas l'air de déplaire à la gente masculine.
Mais je ne sais pas si je dois m'en réjouir, car les regards qu'ils me lancent me mettent vraiment mal à l'aise...
J'ai l'impression d'être un véritable bout de viande. Livia, on la regarde avec admiration, enfin, je ne sais pas trop faire la différence.
Livia me dit que c'est mieux de susciter du désir plutôt que rien du tout, mais moi, les hommes et la séduction, je n'y comprends rien et ça ne m'intéresse pas. Enfin non c'est que ... j'y connais rien de toute façon, j'ai déjà bien trop en tête !
Depuis, nous sommes allées visiter Buckingham palace, faire du shopping à Westfield et Harrods.
J'ai failli m'étouffer en voyant tout ce luxe, j'ai refusé catégoriquement que Livia m'offre le même sac qu'elle, je ne veux pas lui être encore plus redevable que je ne le suis déjà.
Nous avons continué nos semaines de folie ; pris des photos à côté du Big Ben, monté dans le London Eye et avons passé un merveilleux weekend à visiter les studios d'Harry Potter, c'était de loin le meilleur jour de ma vie !
J'en ai encore les étoiles plein les yeux, d'ailleurs, c'est grâce à ces journées mouvementées que je me suis fait un nouvel ami.
C'était un jeudi pluvieux, j'avais envie de freiner nos constantes sorties avec Livia, me retrouver un peu seule et découvrir cette charmante ville dans laquelle j'avais élu domicile.
Durant ma balade matinale, je me retrouvai par hasard devant le british Library.
C'est la bibliothèque nationale de Londres, et l'une des plus importantes bibliothèques de référence du monde !
Comme ça faisait si longtemps que je n'avais pas lu, je décidai d'y entrer. J'errais dans les allées afin de chercher ce livre qui me permettrait de faire taire cette voix, qui me culpabilisait d'avoir abandonné maman, pour vivre aux frais de ma meilleure amie.
J'avais choisi de lire un classique " orgueil et préjugés " je pensais que ce serait plus facile pour moi de lire ce livre en anglais vu que je l'avais déjà lu en français, mais bizarrement, c'était beaucoup trop facile...
Je levai la tête pour fixer l'horloge.
« Treize heures. »
Déjà ! que le temps passe vite, je sentis mon ventre faire des bruits bizarres.
Je levai la tête cherchant où je pourrais me restaurer en me rappelant que j'étais à la bibliothèque, et c'est là que je le vis pour la première fois. Ses petites boucles d'un noir de jais qui lui donnaient l'air enfantin, son air jovial qui le rendait sympathique, il plissa ses yeux marron, baissa la tête, posa ses doigts sur les passages d'un livre.
La table contre laquelle il s'appuyait était recouverte de livres, de cahiers et de post-it.
J'étais gênée de le regarder, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, il était si beau.
Je détournai mon regard, et sans réussir à me contrôler mes yeux se posèrent de nouveau sur lui.
Il était tellement concentré, les poings serrés à présent, Il riait discrètement en secouant légèrement la tête. Son rire était si communicatif que je me mis à sourire également, j'étais joyeuse rien qu'en le regardant.
"Zut, il a vu que je l'observais."
Je me levai, honteuse d'avoir été prise sur le fait.
Je rangeai mes affaires à la hâte, et me dirigeai vers la sortie.
Je tournais en rond pendant au moins dix bonnes minutes, ne trouvant pas la sortie. C'était tellement grand.
- Excuse-moi, j'aimerais passer.
- Pardon, répondis-je en me décalant.
« C'est vrai que je bloquais le passage »
- Je n'avais pas vu, que je n'étais pas dans le bon sens.
« Moi et le sens de l'orientation... »
Je lève les yeux à la recherche d'un panneau d'indication et
« Oh non, c'est lui, Nessa, calme-toi ! »
- Pas grave, me répondit-il timidement en passant ses mains dans ses cheveux avant de poursuivre
- Je ...euh..., excuse-moi, je n'ai pas l'habitude de...
-Oui ? L'invitai-je à répondre en souriant timidement.
- De parler à une inconnue, répondit-il d'une voix rauque, il passa sa main dans ses cheveux et repris plus assuré.
- C'est que, je viens ici tous les jours et c'est la première fois que je te vois.
-Tout à fait, je suis de France.
"Nessa qu'est-ce que tu racontes."
-Enfin, je veux dire, je suis ici maintenant.
« Merde. »
J'essayais tant bien que mal de poser mon regard ailleurs que dans ses yeux pour réussir à m'exprimer correctement. Je ne sais pour quelle raison, je perdais mes moyens en sa présence.
C'était vraiment bizarre ça ne mettait jamais arrivé avant.
-Ton accent est impeccable, je n'aurais jamais deviné que tu étais française, s'amusa t-il.
-Oui, on m'appelle le caméléon, je m'adapte très facilement avec la langue.
Il étouffa un rire?
"Caméléon sérieusement ..."
J'avais sérieusement envie de me gifler.
-Moi, c'est Nessa, dis-je d'un ton ferme espérant reprendre le contrôle de mes moyens.
-Enchanté, Eliot, je vis ici. Il secoua la tête, laissa échapper un léger rire.
Amusé il repris.
- Enfin pas dans la bibliothèque.
-Oui, j'imagine, répondis-je en rigolant timidement la main devant la bouche.
Nous nous regardions complices, les secondes défilèrent sans qu'on eu besoin de s'exprimer, puis les secondes se transformèrent en longues minutes.
Nous restâmes là sans dire un mot, et mon ventre à mon plus grand bonheur rompit ce silence gênant qui venait de s'installer.
-Tu as faim ? Dit Eliot en désignant mon ventre du doigt presque heureux de cette opportunité.
- Je ne peux rien te cacher, on dirait, tu connaitr...
- Suis moi, répondit-il avec empressement.
Depuis ce jour-là, une routine s'est installée entre nous. À sa demande, je le retrouve cinq fois par semaine à la bibliothèque.
Tandis, qu'il se plonge dans ses cours, je lis mes romans préférés en anglais et je m'étonne de ma facilité de compréhension.
À chaque fois qu'il fait une pause, il me fait un sourire amical qui me réchauffe le cœur, il s'enquit de mon état, et me demande si j'ai besoin de quelque chose.
Quand arrivent treize heure, il me presse de me lever pour qu'on aille manger et pour digérer, nous effectuons toujours une balade dans le parc non loin d'Arthur's restaurant, et le temps semble comme suspendu.
Je me sens si bien à ses côtés et je crois que je commence à craquer pour lui, mais je m'efforce de ne pas développer de sentiment amoureux.
Toute façon, c'est sur que je l'intéresse pas, et même si ça sera le cas, je n'aurais rien à part du chaos à apporter dans sa vie.
En me rappelant le mois qui vient de s'écouler je suis d'humeur morose.
Quand j'arrive à la maison, mon téléphone se met à vibrer, et je constate que ma candidature pour l'offre d'assistante chef de produit n'a pas été retenue.
Frustrée, je prépare le dîner, quinze minute plus tard Livia rentre de sa soirée avec Vince, elle est d'humeur joyeuse.
Elle remarque mon état, mais je ne la laisse pas s'épancher sur mes soucis. Je sens que je faillis dans mon rôle de meilleur amie.
Elle est la pour moi, alors que je ne suis même pas capable de dire ce qui se passe dans sa vie! Je m'en veux et décide tout de suite de remédier à ça.
- Livia, je voulais encore te remercier pour tout ce que tu fais pour...
- AAH arrête, c'est ce que font les meilleurs amis, me coupe t'elle le sourire aux lèvres en allumant la hotte.
C'est vrai que j'avais oublié de la mettre en route.
- Oui, mais ça m'embête, j'ai l'impression d'être un boulet.
Le grésillement du champignon et des oignons me signale qu'il est temps que j'ajoute la crème fraîche
- Stop it with the bs !
Oups, j'ai failli renverser le pot entier de crème dans les pâtes !
- BULLSHIT qui veut dire irréfutablement ramassis de connerie au cas où tu n'aurais pas la réf, dit-elle en me faisant un clin d'œil.
- Je suis sérieuse Liv.
- Et moi d'autant plus dit-elle en plissant les yeux de sa voix autoritaire.
Elle venait de renverser les champignons et les oignons dans les pâtes, maintenant recouvertes de crème fraîche.
- Bon alors, explique-moi pourquoi Vince n'est plus fourré dans ton appart comme avant, depuis un mois et demi ton petit ami ne vient plus chez toi, alors que vous êtes quasi-inséparables, ça doit forcément être de ma faute. Je poursuis contrite.
Je mélange notre préparation et j'éteins le feu.
- Ça n'a rien à voir avec toi darling, je ... Je; enfin, tout va bien, je t'assure, c'est toi qui m'inquiètes, dit- elle en s'appuyant sur la porte du frigo.
- Justement ! Je m'exclame.
Elle me fusille du regard et balai d'un revers de main mes protestations, elle veut que je lui raconte l'évolution de la stratégie qu'on a mis en place pour lever le mystère sur mon passé.
Je ne réponds pas ma vie n'a pas à passer avant la sienne.
Nonchalante je sors les assiettes du placard
- Pourquoi tu as l'air aussi dépitée, m'accuse t-elle, tu planes toujours sur un nuage à chacune de vos rencontres qu'...
Je vois ses yeux qui se posent sur mon bras, attrape mon poignet qui scintille, elle s'exclame en sautillant la bouche en cœur.
- Comment j'ai pu louper ça, je VEUX TOUT SAVOIR !
Je reconnais ce regard ,
- Arrête Liv on est juste amis, je répond dépitée.
- Baliverne, il est déjà fou de toi.
Elle ouvre le frigo, prend du parmesan et s'attelle à en recouvrir nos assiettes remplis de gnocchis à la crème de champignons.
- Pas du tout, il est trop occupé par ses études ; c'est que ...
Les yeux dans le vide, je fais tourner autour de mon poignet le bracelet qu'il m'a offert.
- N'en fais pas tout un drame, je te dis que ce n'est pas grand-chose. Et ça me fait plus plaisir à moi qu'à toi de le porter, alors c'est comme si je me l'étais offert à moi-même, rit-il.
Dans le parc où je l'avais forcé à me retrouver,
il essaya d'attacher la sangle en forme de coeur. Elle était d'une couleur vert émeraude, ce vert était presque identique à la couleur de mes yeux. Son fil doré scintillait sous l'effet du soleil.
- Mais, c'est trop.
Il me promit que ce n'était pas de l'or pour me convaincre d'accepter ce cadeau, dans cette aveu je ressentis de la frustration. J'en déduis que s'il le pouvait, c'est ce qui aurait orné mon poignet.
- À vrai dire tu comptes beaucoup pour moi Ness. Même si ça fait que très peu de temps qu'on se connaît, j'ai l'impression de t'avoir toujours connue.
Mon coeur s'irradie de bohneur et se serre en meme temps, la gorge nouée j'effectue un léger mouvement de recul.
Il enroule le bracelet sur mon poignet et l'attache avec difficulté, ce qui le fait sourire. Impatient,
Il retire une mèche ondulée qui était venue s'accrocher dessus. Il la replace avec douceur derrière mon oreille.
Le vent vient caresser ma joue et son parfum éveille mes sens, une odeur puissante, mais en même temps légère chatouille mon nez.
- Merci Eliot, il est magnifique, dis-je dans un murmure, surprise par toutes ces attentions et confuse par ses derniers mots.
- C'est bien ce que je disais, il est fou de toi conclu Livia quand je fini de lui raconter comment ce bijou s'était retrouvé à mon poignet.
- C'est juste de l'amitié, je t'assure qu'Eliot est trop concentré dans ses études.
Nos assiettes à la main, je me dirige dans le salon. Livia dans mon dos, me suit avec les couverts.
Nous déposons sur la table basse notre dîner.
Je saisis la télécommande.
- Ah non ! S'écrie Livia, tu craches le morceau.
Après avoir pris une bouchée de pâtes, je réponds sans entrain.
- Oui je t'avoue que ça me flatte beaucoup qu'il cherche autant à me faire plaisir, cependant j'ai rien à lui offrir de mon côté, Tu connais ma situation, dis-je résignée.
- Alors plus forte raison de mettre les bouches double avec la stratégie qu'on a mis en place !
- Oui, j'aimerais tellement me libérer de mes angoisse nocturne, dis-je en refoulant mes larmes
« Et retrouver la joie de vivre »
*********
Fin du chapitre 3
J'espère que les aventures de Nessa vous plaisent :)
Aujourd'hui, on a accueilli un nouveau personnage dans la vie de Nessa, que pensez-vous de ce charmant Éliot ?
Et vous ? auriez-vous accepté ce bijou si vous étiez à la place de Nessa ?
Après tout il ne se connaissent que depuis peu...
N'oubliez pas de voter ⭐️
À très vite pour la suite LanaK 💋
Ps: J'oubliais, que pensez-vous de la longueur de ce chapitre ? La lecture reste agréable où il serait mieux de le couper ?
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