La Guirlande | 9 décembre

C'était décidé : la Reine des Cieux allait lancer une guerre, et pas des moindres. Tous les petits flocons furent appelés afin de fonder une armée de taille pour faire face aux rangs des soldats de glace menés par le Général Gelé.

Ce fut Etienne qui se chargea de rassembla tout le monde dans l'une des cours du domicile royal. Des dizaines de milliers de petits êtres glacés virevoltait partout dans les airs, rendant l'organisation du groupe considérablement difficile. Le Vent soupira de nombreuses fois, ne sachant trop comment gérer une horde de morceaux de neige excités comme des puces à l'idée de défendre leur royaume.

— Aubin, finit-il par demander d'une voix désespérée. Tu vas être mon officier, et tu vas m'aider à gérer tout ce petit monde, d'accord ?

Le flocon sauta de joie en entendant cette nouvelle, avant de prendre un air tout à fait sérieux. Etienne lui avait donné des responsabilités, et il était hors de question qu'il faillisse à sa tache !

— Ohé, les amis ! s'écria-t-il alors que le Vent amplifiait sa voix grâce à une légère brise.

A ces mots, la petite foule de cristaux se tût complètement.

— Il va falloir être discipliné et solidaires, si nous voulons vaincre le Général Gelé et toute sa mauvaise troupe ! reprit-il d'une voix confiante. Je compte sur vous pour rester calme et suivre les actions groupées. D'accord ? Et, euh...

Aubin sentit tout à coup le doute le ronger. Était-il un bon leader ?

— Offre leur un peu de motivation, lui glissa le Vent en guise de coup de main. Lance un cri de guerre !

Le flocon acquiesça et tenta de balayer ses hésitations. Puis, il se lança.

— Pour Odélia, pour le Royaume ! hurla-t-il soudainement. Nous vaincrons !

Son discours fut acclamé par toute la bande, sans exception. Alors qu'Aubin sentait sa poitrine se gonfler de fierté et son cœur se remplir de courage, les flocons répétait le slogan qui venait d'être inventé avec toute la ferveur du monde. Il savoura cette atmosphère quelques instants, fier de mener une telle troupe, avant qu'Etienne ne lui souffle de commencer l'entraînement.

Quelques heures plus tard, tout le monde était prêt. Les flocons s'enveloppèrent alors dans un énorme coup de vent généré par Etienne qui s'orienta de manière à retrouver le Général. La Reine leur offrit un dernier salut alors que le groupe s'envolait dans une atmosphère conquérante.

Le Vent s'arrêta finalement sur le même inlandsis qu'Aubin avait connu lors de sa première visite sur Terre. Il s'étonna d'abord de la coïncidence sans toutefois s'interroger trop longtemps dessus ; en effet, une tornade glacée se tenait juste en face de lui, laissant s'échapper des rires mauvais et des courants d'air froid. En sortit alors des milliers de petits soldats faits de glace, qui semblaient prêts à fendre tout ce qui entraverait leur passage. Des mains ciselées, un regard féroce... Ils étaient vraiment nombreux, et définitivement terrifiants !

— Pas de panique, les amis ! lança hardiment Aubin. Nous sommes capables de lui faire face. Pour Odélia, pour le Royaume !

Des cris et des encouragements s'élevèrent de la masse de flocons qu'Etienne tenait toujours serrée contre lui. Le Général et son armée se tenaient là, juste devant eux, droits comme des piquets et prêts à entamer la bataille.

— Je reconnais que cette petite guerre s'avère d'ores et déjà très intéressante, ricana ce dernier en se frottant les mains, ce qui fit légèrement crisser la glace qui le composait.

— Et encore, tu n'as pas tout vu ! s'écria Aubin à la cantonade.

A ces mots, Etienne libéra tous les petits flocons de son emprise, libérant l'armée improvisée dans une immense étendue d'espace. Tout le monde se tenait prêt à emporter la victoire.

La guerre était définitivement déclarée.

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