La Guirlande | 23 décembre
Après son entrevue avec la Reine des Cieux, Aubin fut pris de panique au vu du rôle important qu'il possédait. Gardien de la paix ? Lui ? Vraiment ?
Il pensait ne pas en posséder l'étoffe, il n'avait pas l'aspect d'un héros. Il estimait seulement toutes les personnes qui lui étaient chères ; il voulait absolument libérer Odélia, quitte à mettre sa propre vie en danger. La Reine des Cieux lui offrait sa confiance pour en terminer avec cette guerre, et cette confiance le terrifiait. Il craignait de la décevoir, de ne pas savoir y faire alors que de nombreuses fois, il assurait sans trop de difficultés, les bravant une à une.
Décontenancé, Aubin prit la parole sans se rendre compte qu'il parlait seul, espérant évacuer l'excédent d'émotions qui le rendait vulnérable :
— Pourquoi m'offre-t-elle sa confiance ? Au grand dam de ma vie, si cela peut permettre de sauver Odélia ! Et puis, le Général, où est-il passé ? Serait-ce la clé dont j'ai besoin ? La clé qui me rendra Odélia, si je parvenais à le retrouver ? La clé susceptible de restituer Odélia à sa mère, qui me donne tant d'importance et qui m'élève jusqu'aux Cieux ?
Sans plus attendre, Aubin s'arrêta de penser à voix haute, espérant à présent agir au plus vite et offrir la liberté à la princesse. En un coup de vent, porté par Etienne, il s'envola en direction de l'aide que lui offrait son Étoile : il survola le monde, s'émerveilla encore et toujours de sa magnificence.
Ce regain d'énergie lui donnait tout ce dont il avait besoin : le courage, la combativité, la volonté et la rage. Le Pouvoir de l'Avent le guidait, et faisait de lui un guerrier.
Porté par cette force nouvelle, il trouva sans difficulté l'endroit précis où la princesse était censée être retenue prisonnière. Mais comme prévenu de son arrivée, les lieux s'avérèrent déserts. Il chercha alors des éléments susceptibles de l'aider à trouver Odélia, supposant que cette dernière ne devait pas se trouver bien loin.
La princesse était surveillée, probablement plus que la dernière fois, l'endroit devait donc être facilement atteignable. Mais un murmure se fit à nouveau entendre, et il ne fallut qu'une seule seconde à Aubin pour la reconnaître. Le Général en personne, le pilier de cette histoire, le tortionnaire de la fille de la Reine des cieux.
— Pauvre enfant, si tu penses la retrouver, tu te trompes, ricana le soldat. Enfin... Peut-être que tu la retrouveras, mais sera-t-elle encore en vie ? Tic, tac, tic, tac, le temps défile, les supplices n'en sont que grandissants... Pauvre flocon qui voit sa vie défiler, embrasée par les flammes... Que dis-je ? Une chose interdite ? Dans cette guerre sans merci, il faut bien prendre le risque de briser les règles de bienséance et ainsi, obtenir la victoire que je souhaite !
Le cœur d'Aubin se mit à palpiter dans sa poitrine, poussé par la peur de perdre Odélia, et de démériter la confiance de la Reine des Cieux. Mais comme par magie, le pouvoir de l'Avent gagna en puissance, infusant dans ses branches et se distillant dans son âme et dans son esprit, et une vision le frappa. Une vision du présent, mélangée à celle de l'avenir.
Il voyait une multitude de fins et de possibilités : la mort de la princesse, sa propre mort dans les bras de la princesse, tuée par le Général, la mort du Général lui-même et la levée de la paix. Ces différentes issues s'offraient à lui, mais quelle action pourrait causer la montée en puissance de la paix et la victoire ? Tous les scénarios se superposaient sans qu'Aubin ne puisse rien y faire ; ils suffisaient simplement à faire monter la pression au plus profond de ses entrailles.
Mais s'il était destiné à des vents meilleurs, le pouvoir de l'Avent l'entraîna vers une issue toute autre, ressentant en Aubin une panique bien trop démesurée. Le monde du petit blond virevoltait, il sentait qu'il perdait pied, que les multiples choix offerts donnaient presque tous lieux à des conséquences désastreuses.
Mais l'Avent n'abandonna pas son porteur et l'emporta avec lui sous la veille de la sublime étoile. Puis, ensemble, ils se retrouvèrent sur le lieu du dénouement.
Les trois entités étaient là, en chair et en os, se trouvant en un même lieu,
Aubin n'était pas l'invité privilégié, mais il s'élança dans la pièce avec une ferme idée en tête : récupérer Odélia, prisonnière et souffrante, tout en offrant une possibilité de paix.
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