La Guirlande | 22 décembre

C'était étrange, une légère brise sifflait dans son oreille, l'impression d'être au bon endroit, d'être à sa place le frappa presque violemment. A ses côtés, ce n'étaient que des ombres, des voix, de simples présences. Et pourtant, une si grande douceur en émanait, même sans se retourner il les ressentait. Là, tout près de son cœur.

Il fixa l'étoile pendant un bref moment et sentit qu'il était temps de repartir. Elle qui avait tout fait pour lui, qui l'avait protégé, venait de réveiller cette magie dont il ne soupçonnait pas la tendresse. Il devait à présent partir d'ici, retourner vers des événements plus sombres, moins féériques. La guerre entre le Général et la Reine des cieux avait sans doute assez duré, l'épuisement se ressentait dans les deux camps. Il ne voyait qu'une seule solution pour se sortir de cette catastrophe : sauver Odélia et faire régner la paix de nouveau.

C'était pourtant bien plus simple à penser qu'à réaliser, la magie de l'Avent lui donnait de grandes responsabilités, démesurées au vu de son minuscule gabarit. Il s'envola dans un éclat de vent et fit ses aurevoirs à l'étoile, il reviendrait bientôt.

Son périple ne fut pas long, une fois hors de portée de l'étoile, il s'arrêta quelques instants. Pourquoi lui ? Le rôle de gardien de la paix n'était pas fait pour lui, il avait échoué en voulant sauver Odélia, avait ravivé la bataille et avait même fini blessé. Il était trop faible, trop naïf, le monde ne pouvait pas reposer sur ses branches. C'était un tout petit flocon, rien qu'un tout petit flocon, un flocon qui aimait les siens mais un flocon quand même. Il n'avait pas le charisme et la beauté de la reine ou même la sagesse d'Etienne.

Non, c'était un tout petit flocon.

Rien qu'un tout petit flocon.

Alors pourquoi lui ? Le royaume des cieux avait des soldats plus compétents, mieux armés, plus sages. Pourquoi lui ? Soudain, il sentit un léger souffle derrière l'oreille qu'il ignora d'abord. Puis le souffle se fit plus fort et Aubin se retourna brusquement.

Mais il n'y avait rien derrière lui, seulement le silence du ciel se perdant dans un horizon trop grand pour le penser. Il reprit ses esprits mais le souffle ne cessait pas. Il s'arrêta de nouveau quand il entendit une petite voix dans son oreille.

— N'as-tu donc pas confiance en ta reine ?

La voix venait de quelque part, mais où ?

— Je te croyais meilleur soldat Aubin, reprit-elle.

— Qui est là ? Etienne ?

— Presque, répondit une voix féminine.

— Votre Majesté la Reine ?

— En personne.

— Mais comment se fait-il que vous soyez là ? reprit le petit flocon d'un air étonné.

— Je ne suis pas réellement là, Aubin. Je suis dans ton esprit, dans ton cœur mais je ne suis pas là.

— Comment faites-vous cela ?

— Mon garçon, il y a bien des choses que tu ignores mais en réveillant ce pouvoir tu nous as réveillé nous aussi. Nous vivons dans ton cœur. Tu n'es pas seul face à tout cela, tu ne l'as jamais vraiment été.

— Me guiderez-vous ?

— Bien sûr, à quoi servirait votre reine si elle était incapable de guider son peuple ? souffla la douce voix en guise de réponse. Va, vole et sauve notre monde. Je t'ai choisi toi mais cela ne veut pas dire que je t'abandonne. Aubin, nous t'aimons tous.

Le petit être de glace sembla douter un instant.

— Mais je ne ferai pas un bon gardien de la paix, lâcha-t-il d'une petite voix.

— Je te repose alors ma question : n'as-tu donc pas confiance en ta reine ?

— Ce n'est pas ça...

La Reine des Cieux sembla prendre une grande inspiration.

—  Aubin, tu es encore meilleur que ce que j'avais espéré ; le gardien de la paix ne pourrait être personne d'autre que toi.

— C'est bien moi, alors, bredouilla le concerné.

— Oui, ça a toujours été toi.

La reine des cieux murmura ces mots et disparut derrière Aubin. Il était grand temps de mettre fin à cette guerre. 

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