La Guirlande | 18 décembre
Aubin ne se rendait pas vraiment compte de l'ampleur de la révélation que venait de lui faire Etienne. La voix chaude et rassurante du Vent résonnait encore dans sa tête, prenant peu à peu la forme de mots étranges mais merveilleux. Il était difficile de prendre conscience d'une telle chose, surtout dans un contexte aussi dramatique. Mais le petit flocon avait bien compris une chose : il avait un rôle important à jouer dans ce monde enneigé.
A cette pensée, Aubin sentit des fourmillements se propager au cœur de son être. Intrigué, il tenta de comprendre le phénomène qui semblait doucement envahir son petit corps gelé.
— Qu'est-ce qu'il se passe, Etienne ? lança-t-il d'un air alarmé.
Pour toute réponse, le Vent se mit à sourire tendrement.
— Mon cher Aubin, apprendre la vérité est une chose, mais la comprendre en est une autre ! Te voilà prêt à prendre ton destin en main, on dirait...
Le flocon leva vers lui des yeux émus alors qu'il assistait à un événement incroyable : son cœur floconneux s'était débarrassé de la poudre blanche qui le recouvrait pour laisser apparaître une sorte de surface gelée à la fois pure et fragile. Cette âme sublime, qui battait son plein, faisait d'Aubin un être définitivement spécial, et le petit flocon s'en trouvait absolument émerveillé.
— C'est incroyable, Etienne, regarde ! s'exclama-t-il. Comment cela se fait-il que je ne me suis jamais rendu compte de tout ça avant ?
— Tu ne pouvais pas voir cette force qui vit en toi, répondit son ami d'un ton sage. Ce n'est qu'en prenant conscience de l'histoire qui te définit que tu peux comprendre qui tu es vraiment. La vérité a toujours été là, au fond de toi. Et maintenant, il est enfin temps de dégivrer cette magie qui a sommeillé en toi pendant si longtemps !
Le petit être voulut sauter de joie, tout excité à l'idée de contenir une force nouvelle et fabuleuse qui lui permettrait sans doute de rétablir l'équilibre et la paix au sein du Royaume. Mais le Vent l'en empêcha, lui rappelant son faible état et sa branche encore abîmée.
— Ne force pas trop, petit flocon. Et puis, nous devons réfléchir pour user de ton pouvoir, cet Avent si fort et si précieux, à bon escient. Je vais t'aider, bien sûr, mais la plus grosse partie du travail te revient.
Cet avertissement fit se gonfler de fierté le cœur d'Aubin.
— Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener la sérénité dans ce monde que j'aime tant. Je te le promets !
Etienne ne put s'empêcher de rire devant l'enthousiasme de l'étoile enneigée.
— Tu peux me prendre au sérieux ! se renfrogna Aubin, non sans lui glisser un regard malicieux. Je veux trouver un moyen de tout réparer, de retrouver Odélia, de réunir tout le monde, de créer un Royaume plus beau encore !
— Soit, petit flocon, lui glissa le Vent. Mais d'abord, repose-toi un peu ; nous aurons besoin de toutes nos forces pour réussir !
Aubin se mit à râler pour la forme, avant de se laisser aller à l'aura reposante du souffle qui le berçait. Puis, il s'endormit légèrement, des rêves de bonheur et de douceur plein la tête.
Etienne l'observa quelques instants, sans pouvoir quitter des yeux la précieuse magie qui scintillait derrière la surface de glace : il avait toujours été là, ce petit espoir. Désormais, il fallait juste faire fondre la glace pour le faire briller.
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