La Guirlande | 14 décembre

Un morceau du ciel.

Comment diable allait-il pouvoir faire ça ?

Jade avait réfléchi une minute puis avait accepté l'offre. Cela avait laissé le temps au général de s'enfuir, quand il avait compris que le sort ne lui était plus favorable.

Les nouveaux alliés s'étaient donc mis en route vers la forteresse du général, où il était le plus probable que la princesse fut enfermée.

La fillette transportait les flocons dans un sac isotherme, pour éviter qu'ils fondent, parce que ses trajets étaient beaucoup plus directs que ceux des flocons se déplaçant grâce au vent.

Evidemment, certains avaient été réfractaires à ce compromis, mais Aubin avait réussi à les convaincre que c'était le moyen le plus efficace de sauver Odélia, et ils avaient tous fini par s'entasser dans le sac en compagnie d'un bloc de glace qu'y avait placé leur alliée de circonstance.

Aubin profita du trajet pour réfléchir à une façon de tenir la promesse qu'il avait faite, mais sans résultat. Il finit par décider que simplement le déclarer suffirait en l'état, et il rassura quelques-uns de ses camarades que le voyage inquiétait.

Il ne fallut pas longtemps à Jade la Démone pour atteindre l'extrémité du royaume où vivait le Général, et elle libéra les flocons à quelque distance afin qu'ils puissent établir un plan d'action.

La forteresse était construite en glace évidemment, et un haut rempart - du point de vue des flocons - le cernait de tous côtés.

Il fut rapidement décidé que les flocons survivants de la bataille s'inflitreraient dans le château pour tenter de repérer la princesse et la sauver. Jade ferait diversion en détruisant quelques bâtiments annexes.

Ils établirent donc un camp de base pour attendre la nuit et le moment propice pour agir. Certains eurent la malchance d'être tirés au sort pour rester au camp, afin qu'ils puissent venir en renfort si besoin, et qu'ils tiennent tout prêt à partir et à accueillir les blessés qui seraient inévitables dans une telle opération. Ils auraient également pour mission de préparer un chariot pour la princesse, qui devait avoir droit à son espace pour le trajet du retour.

Une fois le ciel noir piqueté d'étoiles, que Jade observait avec envie, le bataillon se mit en route. Ils se séparèrent de la fillette juste avant d'arriver en vue des murailles, et attendirent le signal. Ce dernier arriva quelques instants plus tard, sous la forme d'un bruit énorme d'éboulement et de cris de stupeur et de douleur poussés par les soldats du Général.

Sachant que la voie devait être libre, le groupe s'élança rapidement vers la herse et put la franchir, faute de gardes pour la surveiller. Ils avaient tous été rappelés pour gérer l'attaque de la Grimacière, et ils se dispersèrent afin de couvrir plus de terrain et retrouver plus rapidement la princesse.

Aubin, en tête du groupe principal - composé d'une dizaine des meilleurs soldats de l'armée -, se dirigea avec les autres en direction du donjon, une haute tour dépassant du reste de la forteresse. Il soupçonnait que la princesse serait retenue tout en haut, pour rendre toute évasion impossible.

Ils durent affronter quelques gardes au cours de leur montée, mais ils étaient en tel sous-nombre qu'ils furent aisément vaincus.

Une fois devant la porte, du dernier étage de la tour - tous ceux du dessous étaient vides d'activité - il colla son oreille à la porte pour écouter, et cru entendre une respiration saccadée, entrecoupée de sanglots.

Sans plus attendre, il tourna la poignée et se précipita à l'intérieur.

Pour piler instantanément en se voyant accueilli par une vingtaine d'arbalètes chargées.

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