L'amour
Court one-shot émotionnel sur le sens de l'amour. Espérons que ça réussisse à toucher votre coeur! N'hésitez pas à mettre la musique dans le média en lisant pour établir l'atmosphère. ;) Bonne lecture!
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Si quelqu'un venait à me demander de parler de mon premier amour, je lui répondrais que je n'en ai pas. Aucun. L'amour, ça n'avait jamais été pour moi. L'amour avait toujours été une distraction inutile. Je ne comprenais pas pourquoi les gens passaient leur temps à le rechercher. L'amour familial, ça d'accord. Mais, se chercher un partenaire? Non. Je ne comprenais pas.
Ça m'avait déjà pris un moment pour comprendre l'amitié humaine, mais je n'ai jamais réussi en ce qui concerne cet autre type d'amour. Cela n'apportait que des drames, de la souffrance et bien d'autres problèmes. Alors, pourquoi les gens le recherchaient tant? Pour le bonheur d'avoir quelqu'un qui nous aime et de l'aimer en retour? Était-ce si bon comme sentiment?
Après un long moment, j'ai abandonné. Je ne cherchais plus à comprendre. Je continuais à vivre ma petite vie loin de tout ce drama. Ma vie monotone, mais bien tranquille. Loin des autres, loin de toutes perturbations, loin de toutes excitations, une vie si paisible.
Jusqu'à ce que je le rencontre.
Il était nouveau à notre école. Il s'appelait Yan. Il était souriant, charismatique, optimiste et surtout très collant. J'ai passé des semaines à essayer de me débarrasser de lui, mais rien à faire. Malgré toutes mes tentatives, il revenait toujours à la charge avec la promesse stupide qu'il réussira à «toucher mon cœur et devenir mon ami». J'avais fini par capituler et à le laisser me suivre partout où j'allais. Il s'était autoproclamé mon meilleur ami.
Yan était pour moi un mystère. Il faisait tout sauf ce qui était sensé. Si on l'insultait, il souriait à la personne. Si on le frappait, il souriait. Si quelque chose de mal lui arrivait, il souriait. S'il était triste, il souriait. Yan était un grand optimiste. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui voyait la vie avec autant de lumière dans les yeux. Yan était un merveilleux mystère.
Mon soi-disant meilleur ami n'était pas seulement le plus grand optimiste de l'univers, il était un garçon amoureux. Ce qui était fascinant, c'était qu'il brillait encore plus quand il pensait à la fille qu'il aimait. Lorsqu'elle venait le voir, son sourire pourtant si immense s'agrandissait. Son humeur joyeuse l'était encore plus. Yan était heureux avec elle et elle aussi.
À leurs côtés, je les voyais vivre leur rêve. Chacun aux côtés de l'autre, ils s'aimaient. Même si le ciel tombait et que la terre tremblait, ils s'aimaient. Rien ne pouvait briser leur bulle de bonheur. Rien.
Presque rien.
Yan restait humain. Il n'était pas invinsible et malheureusement, même si on le désire de tout son coeur, nous ne pouvons pas traverser tous les obstacles. Celui qui avait mis fin à leur rêve était la maladie.
Dans les mois qui avaient suivis son diagnostic, Yan passait ses journées à l'hôpital. J'allais le voir, sachant qu'une amie se devait de le faire. Il était étrangement content de me voir. Ma présence, apparemment, l'aidait à ne pas abandonner et à passer à travers ses traitements. Quant à l'amour de sa vie, elle était chagrinée par la situation. Yan ne faisait que lui répéter que tout irait bien, qu'il irait mieux et que tout serait comme avant.
Il n'aurait pas dû faire des promesses qu'il ne pouvait même pas tenir.
L'état de Yan n'avait fait qu'empirer au point qu'on craignait pour sa vie. Alors qu'il ne faisait que dormir sous l'effet endormant des médicaments, sa bien-aimée, elle, n'avait que des larmes aux yeux. Je ne l'avais jamais vu sourire durant cette période. Malgré tout, Yan, lui, continuait de sourire. Lorsqu'il était bien réveillé et conscient, il nous souriait et nous rassurait.
Yan était vraiment un optimiste.
Voir la petite-amie de Yan être si dévastée m'avait fait réaliser à quel point j'avais si peu de sentiments. La plupart des gens autour de moi me traitaient d'insensible. Ironiquement, cette réalisation m'avait dévasté. Je n'étais que perdue. Qu'est-ce qui clochait avec moi? Pourquoi je ne pleurais pas comme la petite-amie de Yan? C'était pourtant mon seul et unique ami. Pourquoi je ne versais pas de larmes?
Puis, était venu le jour de sa mort.
Avant de nous quitter, quand les médecins nous avaient annoncé qu'il n'y avait plus d'espoir, il nous avait dit quelques mots. Il était faible et sa voix craquait, mais je pouvais quand même distinguer chacun de ses mots. Ces mots remplis d'amour pour moi. Ce que je représentais pour lui, l'amie que j'avais été. La robot insensible que j'étais l'avait invraisemblablement touché.
C'était à ce moment là que j'ai pleuré pour la première fois.
Alors qu'il me souriait, ce sourire toujours collé à ses lèvres, et qu'il me serrait la main, il m'avait dit adieu avec une si grande paix. J'avais pleuré. J'avais pleuré comme je ne l'avais jamais fait. C'était la première fois que je perdais quelqu'un. Je n'avais jamais eu personne alors c'était un choc. Si j'étais dans cet état, imaginez maintenant sa petite-amie.
Elle était dévastée, anéantie, brisée à jamais. Depuis ce jour, elle avait perdu tout éclat dans ses yeux. Elle était morte à l'intérieur. Elle avait perdu l'amour de sa vie.
L'amour. Un sentiment qui peut à la fois vous donner un bonheur immense ou la pire des souffrances. L'amour. Mais grâce à Yan, j'avais compris. Grâce à cet optimiste, j'avais compris. J'avais vu, mais pas ressenti. Même sans le vivre, je savais maintenant pourquoi.
Yan, mon cher ami, repose en paix.
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