Chapitre 8 : Nœud papillon

- Mais comment faites-vous pour respirer dans des robes aussi serrées ?!

Roxane avait du mal à respirer dans ce corset un peu trop étroit à son goût. Rosalind, elle, les mains sur les hanches, la tête de travers et le sourire aux lèvres, semblait plutôt fière.

- Cette robe te va à merveille, s'extasiait Rosalind. Je te la donne ! Cadeau de bienvenue !

- Oh non, Rosalind, je peux pas accepter !

Rosalind frappa du poing sur la table puis grogna :

- Ne m'appelle pas Rosalind ! Rosa' suffira ! Et de plus, un cadeau ne se refuse pas. Bon allez, viens par ici. Je vais choisir tes bijoux, insista-t-elle en tournant les talons.

Roxane souffla, les yeux au ciel. Elle prit les deux coins de sa robe pour la soulever et sautilla sur la pointe de ses pieds pour avancer.

- Mais comment font-elles aussi pour marcher avec ces robes... marmonnait la jeune fille.

- Tu n'as pas encore mis les chaussures ! Tu vas avoir encore plus du mal à marcher ! s'exclama Rosalind à l'autre bout de l'appartement. Attends-moi dans le salon !

Roxane s'assit sur le canapé en cuir pour se reposer. Sa vie dans la Tour venait à peine de débuter et la fatigue se faisait déjà ressentir. Elle avait tellement peur de découvrir ceux qui y séjournaient. De plus, avec cette robe, elle avait peur de trop se faire remarquer.

N'empêche, qu'est-ce qu'elle est belle... pensait elle. Le gros nœud papillon dans son dos la gênait, mais c'est ce dernier qui donnait tout son charme. Les engrenages sur le bas du jupons donnait un côté steampunk, ce qui se mariait très bien avec le style à l'anglaise. Elle analysa de nouveau la pièce : elle était composée de motifs floraux très simples et peu colorés. La pièce était arborée de plantes vertes et fleuries. Il y avait des oiseaux du paradis, des orchidées et des primevères de Chine : chacune de ces plantes apportaient à la pièce un côté exotique et lui redonnaient vie.

Roxane s'approchait d'un pas feutré des rideaux. Quelle vue pouvait-il y avoir depuis la Tour ? Elle hésita à regarder derrière. Elle les tira d'un coup sec. Noir. Les vitres étaient noires. Elles étaient tout aussi tentées de l'intérieur que de l'extérieur. Rosalind n'avait donc jamais vu la Cité...?

Pourquoi...? se demanda Roxane, déçue.

Rosalind, s'était assise sur le canapé. Les jambes croisées, elle rit en voyant le dégoût de Roxane face à cette "vue".

- Ha ha ha ! Mais à quoi tu t'attendais ? A une vue surplombante de l'extérieur ?

Roxane baissait les yeux, dépitée.

- Bref, j'ai trouvé ces magnifiques boucles d'oreilles pendantes. Or massif madame !

- Mais j'en veux pas de tes trucs ! Moi je veux sortir de cette chambre !

- Mais si tu sors comme ça, tu risques de te faire remarquer... dans le mauvais sens du terme. Tu dois passer inaperçu !

- D'accord...

Rosalind se leva et poursuivit :

- Bon, viens par ici, je vais te faire une jolie coiffure.


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